Les femmes peintres du 15e au 19e siècle

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Patrick AULNAS

Les femmes artistes existent depuis la préhistoire. La peinture pariétale ou rupestre n’est sans doute pas exclusivement masculine. Dans l’Antiquité occidentale, certains textes évoquent des noms de femmes ayant acquis une célébrité artistique. Pline l’Ancien cite plusieurs noms : Irène, fille du peintre Cratinus, Timarété, fille du peintre Micon, ou encore Marsia et Olympias. La plupart des femmes peintres étaient nées dans le milieu artistique et cette caractéristique restera une constante jusqu’au 18e siècle. L’explication est simple : les femmes ne pouvaient pas accéder à un enseignement artistique en dehors du cercle familial. Ce sont donc des membres de la famille, le plus souvent le père, qui enseignait la peinture à sa fille.

La spécialisation rigoureuse des activités masculines et féminines excluait donc largement les femmes de la création artistique. Il en résulte bien évidemment que le nombre de femmes peintres est très réduit jusqu’au 19e siècle. C’est d’ailleurs seulement au 19e siècle que des artistes féminines issues de la bourgeoisie, mais non du milieu artistique, commencent à apparaître. Berthe Morisot, Marie Cassatt, filles de familles aisées, devront vaincre de nombreux obstacles pour être reconnues comme des artistes à part entière, toujours d’ailleurs avec beaucoup de réticences. Ainsi, la tombe de Berthe Morisot porte l’inscription : « Berthe Morisot, épouse d’Eugène Manet ». Alors que l’histoire garde la mémoire de Berthe Morisot en tant que peintre impressionniste majeure, elle était considérée avant tout comme épouse à la fin du 19e siècle.

L’évolution vers l’égalité juridique hommes-femmes au 20e siècle et l’accès progressif des femmes à toutes les fonctions vont augmenter considérablement le nombre de femmes peintres.

Le présent panorama s’arrête à la fin du 19e siècle, le dernier au cours duquel la situation traditionnelle de la femme persiste. Une biographie détaillée et une analyse de l’œuvre de chaque artiste est proposée.

 

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- 16e siècle -

Plautilla Nelli. Mater Dolorosa (1550-88)Plautilla Nelli (1524-1588)

Sœur Plautilla Nelli passa toute sa vie au couvent Santa Caterina da Siena à Florence. Un atelier de production artistique important existait dans ce couvent, dont Plautilla Nelli fut à la fois l’animatrice et l’artiste la plus talentueuse. Son art religieux possède une pureté spirituelle rare.

S. Anguissola. Les sœurs Anguissola jouant aux échecs (1555)Sofonisba Anguissola (1532-1625)

Voici une femme exceptionnelle. Issue de la noblesse, elle réalise une véritable carrière artistique, ce qui est une prouesse pour l'époque. Autre prouesse : elle atteint l'âge de 93 ans.

Lavinia Fontana. Cléopâtre (1604-14)Lavinia Fontana (1552-1614)

Lavinia Fontana fait désormais partie des plus grands peintres du courant maniériste italien. Elle accède très jeune à la peinture mythologique et religieuse, ce qui constitue pour une femme une rarissime exception au 16e siècle. Les portraits représentent un second volet de son œuvre.

 

- 17e siècle -

Clara Peeters. Nature morte aux fleurs (1611)Clara Peeters (1580/89-après 1657)

Cette artiste, dont la vie est mal connue, fut très appréciée au tout début du 17e siècle pour ses natures mortes.

Fede Galizia. Panier de fruits en faïence (1610Fede Galizia (v. 1578-1630)

Les natures mortes de Fede Galizia figurent incontestablement parmi les plus originales de son époque par la pureté de la composition

Gentileschi. Judith décapitant Holopherne (1620)Artemisia Gentileschi (1593-1653)

Artemisia Gentileschi a connu pendant sa vie un succès artistique remarquable. Oubliée après sa mort, elle est aujourd’hui considérée comme une artiste majeure du courant caravagesque, rattaché au baroque.

Elisabetta Sirani. Moïse sauvé des eaux (1660-65)Elisabetta Sirani (1638-1665)

Elisabetta Sirani a réalisé plus de deux cents peintures, des gravures sur cuivre et des centaines de dessins. Elle est la seule femme peintre à avoir pratiqué ces trois disciplines artistiques au 17e siècle. En accédant à la peinture religieuse et mythologique, elle se place dans le genre le plus prestigieux et y réussit brillamment.

 

- 18e siècle -

Maria Sibylla Merian. Grenade et papillon Morpho bleu Menelaus (1702-03)Anna Maria Sibylla Merian (1647-1717)

Maria Sibylla Merian appartient à la brillante lignée des grands créateurs capables d’appréhender à la fois l’art et la science. Elle emprunte le chemin qu’avait suivi Léonard de Vinci, le plus accompli de ces humanistes épris de beauté et cherchant à tout comprendre.

Rosalba Carriera. Jeune fille tenant une couronne de laurier, nymphe de la suite d’Apollon (1720)Rosalba Carriera (1675-1757)

Rosalba Carriera eut une influence importante au début du 18e siècle dans le domaine du portrait. Elle sut capter l’évolution du goût dans l’aristocratie de l’époque vers plus de légèreté. Elle fut la première spécialiste du pastel.

Marianne Loir. Portrait de la marquise du Châtelet (v. 1745)Marie-Anne Loir (v. 1715-1783)

Les portraits de Marianne Loir constituent une galerie de la noblesse et de la bourgeoisie provinciales françaises du 18e siècle, avec également quelques personnages célèbres de l'époque.

Angelica Kauffmann. Henrietta Maria Hill (1795)Angelica Kauffmann (1741-1807)

Les portraits d’Angelica Kauffmann lui permettent de conquérir une réputation dans les familles royales et l’ensemble de l’aristocratie européenne. Elle a également réalisé des scènes mythologiques et religieuses.

Anne Vallayer-Coster. Bouquet de fleurs dans un verre d'eau (1770-1800)Anne Vallayer-Coster (1744-1818)

Anne Vallayer-Coster parvient comme peu de peintres à nous transmettre sa méditation intérieure sur les fruits, les fleurs et les aliments, disposés en général sur une table en pierre avec un arrière-plan sombre et uniforme. Une prune, une pivoine, une brioche deviennent alors sujets de réflexion.

Adélaïde Labille-Guiard. Portrait de Madame de Genlis (1790)Adélaïde Labille-Guiard (1749-1803)

Moins célèbre aujourd'hui qu'Elisabeth Vigée Le Brun, Adélaïde Labille-Guiard fut aussi la portraitiste de la famille royale sous le règne de Louis XVI, puis celle de la bourgeoisie dirigeante sous la Révolution.

Elisabeth Vigée Le Brun. Autoportrait au Chapeau de Paille (1782)Elisabeth Vigée Le Brun (1755-1842)

Protégée par de grandes dames de l’aristocratie, Elisabeth Vigée Le Brun connut la célébrité dès l’âge de quinze ans. Pastelliste à ses débuts, elle réalisera ensuite des portraits à l’huile et des paysages. Pendant la révolution française, elle quitte la France et connaît le succès à l’étranger comme portraitiste de l’aristocratie européenne. Elle rentre en France sous le Consulat (1799-1804) et poursuit sa carrière de peintre.

Marguerite Gérard. La mauvaise nouvelle (1804)Marguerite Gérard (1761-1837)

Belle-sœur et élève de Jean-Honoré Fragonard, Marguerite Gérard se spécialise dans les scènes familiales mettant en valeur les femmes de la haute société de l’époque.

 

- 19e siècle -

Rosa Bonheur. Deux chevaux (v. 1889)Rosa Bonheur (1822-1899)

Rosa Bonheur n’a cherché ni l’originalité ni l’innovation, si prisées des milieux artistiques. Mais elle a trouvé un public fortuné sans jamais renoncer à son mode de vie atypique pour l’époque. Elle a toujours vécu avec une autre femme.

Berthe Morisot. Jeune fille lisant (La lecture) (1888)Berthe Morisot ((1841-1895)

D’abord influencée par Édouard Manet, devenue l’épouse d’Eugène Manet, le frère du peintre, Berthe Morisot saura conquérir son indépendance artistique pour apparaître comme une figure de l’impressionnisme. Sa peinture lumineuse cherche à capter les instants de bonheur familial. On y trouve beaucoup de portraits, en particulier de sa fille Julie. Les formes restent floues et les couleurs claires dominent, produisant une impression de légèreté.

Mary Cassatt. Jeune femme en vert, dehors au soleil (v. 1914)Mary Cassatt (1844-1926)

Issue de la haute bourgeoisie américaine, Mary Cassatt a vécu essentiellement en France. Elle fut influencée par Édouard Manet puis par Edgar Degas duquel elle partageait l’approche artistique. Son œuvre comporte beaucoup de scènes d'intérieur, de portraits de ses proches, en particulier de sa sœur Lydia, ainsi que des scènes de genre d'enfants ou de la relation mère-enfant.

Anna Boch. Ohain, la chapelle Sainte-Anne (1911-15)Anna Boch (1848-1936)

Anna Boch s’est attachée à faire évoluer l’impressionnisme en lui restant fidèle tout au long de sa vie.

Eva Gonzalès. La femme en bleu (1872)Eva Gonzalès (1849-1883)

Issue de la bourgeoisie intellectuelle parisienne, Eva Gonzalès est d’abord influencée par Edouard Manet, dont elle fut l’élève et la disciple, avant de s’orienter vers un style résolument impressionniste. Son décès prématuré à l'âge de 34 ans ne lui a pas permis de donner toute la mesure de ses capacités artistiques.

Marie Bashkirtseff. Dans l’atelier (1881)Marie Bashkirtseff (1858-1884)

Morte à 25 ans de la tuberculose, Marie Bashkirtseff, aristocrate ukrainienne vivant à Paris, laisse un journal, des peintures, des dessins et une sculpture.

 

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