Eva Gonzalès
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Patrick AULNAS
Portraits et autoportrait
Photographie d'Eva Gonzalès (v. 1870) |
Edouard Manet. Portrait d'Eva Gonzalès (1870) |
Eva Gonzalès. Autoportrait (v. 1880) |
Biographie
1849-1883
Avec Berthe Morisot et Mary Cassatt, Eva Gonzalès est l'une des trois femmes peintres ayant participé aux débuts de l'impressionnisme. Elle naît à Paris dans une famille de la grande bourgeoise intellectuelle. Son père, Emmanuel Gonzalès (1815-1887) est un romancier et feuilletoniste français d'origine monégasque et plus anciennement espagnole. Il travaille en particulier pour le quotidien Le Siècle. Sa mère est une musicienne d'origine belge. L'enfance d'Eva se déroule à Paris.
Eva Gonzalès. Une loge aux Italiens (1874)
Huile sur toile, 98 × 130 cm, musée d'Orsay, Paris.
En 1865, à l'âge de 16 ans, elle commence à étudier chez le peintre français d'origine anglaise Charles Chaplin (1825-1891), puis entre en 1869 dans l'atelier d'Édouard Manet (1832-1883). Comme Berthe Morisot, elle fut l'élève et le modèle de Manet. Elle expose pour la première fois au salon de 1870 et reçoit un accueil très favorable de la critique. Pendant la guerre franco-prussienne de 1870, Eva Gonzalès séjourne à Dieppe où elle peint des portraits, proches du style de Manet, et des paysages. Sa sœur Jeanne, peintre aquarelliste, lui servira souvent de modèle. En 1879, Eva Gonzalès épouse le peintre et sculpteur Henri Guérard (1846-1897).
Eva Gonzalès. Étude à une fenêtre (1875-76)
Huile sur toile, 56 × 36 cm, collection particulière.
Malgré l'orientation impressionniste de plus en plus accentuée que prend sa peinture, Eva Gonzalès refusa toujours de participer aux salons impressionnistes, suivant en cela l'attitude de Manet, qui demeura toujours son mentor.
Eva Gonzalès meurt d'une embolie le 6 mai 1883, après avoir mis au monde son fils Jean Raymond Guérard. Elle est inhumée au cimetière de Montmartre à Paris. Le destin d'Eva Gonzalès resta jusqu'au bout lié à celui de son maître Édouard Manet, mort quelques jours plus tôt le 30 avril 1883.
Eduardo Manet est-il le petit-fils d'Eva Gonzalès ?
Eduardo Manet, écrivain cubain né en 1930, raconte dans son roman Le Fifre qu'il est le petit-fils d'Eva Gonzalès et d'Édouard Manet. Le roman retrace la vie d'Eva qui, selon l'auteur, constate en 1872 qu'elle est enceinte. Elle part alors pour l'Espagne et donne naissance à l'enfant chez sa tante Dolores. Cet enfant est le père d'Eduardo Manet. Mais est-il le fils d'Eva Gonzalès et d'Édouard Manet ? L'écrivain donne une réponse positive.
Œuvre
Eva Gonzalès est la moins connue des trois femmes impressionnistes de la fin du 19e siècle. Son décès prématuré à l'âge de 34 ans ne lui a pas permis de donner toute la mesure de ses capacités artistiques. Elle reste pour les historiens l'élève et la disciple d'Édouard Manet. Le fait qu'elle ait refusé de participer aux expositions impressionnistes la singularise également. Berthe Morisot et Mary Cassatt avaient fait le choix contraire, tout en ayant subi dans leur jeunesse l'écrasante influence du même maître.
La condition féminine de l'époque étant très contraignante, l'œuvre d'Eva Gonzalès comporte surtout des portraits et des scènes d'intérieur. Elle s'essaie également aux paysages mais, en observant les deux exemples présentés ci-dessous, il apparaît que son expérience limitée dans ce domaine ne lui a pas permis de se situer au niveau des grands paysagistes impressionnistes, comme par exemple Alfred Sisley.
Au fil des ans, ses tableaux glissent de plus en plus d'un style assez académique vers l'impressionnisme. Son modèle de prédilection ayant été sa sœur Jeanne, l'évolution est particulièrement apparente dans la succession des portraits de Jeanne. Ainsi, Portrait de Jeanne (1869-70), œuvre de jeunesse, reste proche de la peinture de Charles Chaplin. Le Déjeuner sur l'herbe (1880-82) représente l'aboutissement du parcours de l'artiste. Le dessin a presque disparu et ce sont des taches de couleur qui font émerger Jeanne sur un fond végétal indéterminé.
Eva Gonzalès. Portrait de Jeanne (1869-70) |
Eva Gonzalès. Le Déjeuner sur l'herbe (1880-82) |
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Commentaires
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- 1. james frederick gorin von grozny Le 18/05/2018
Chers amis, il est merveilleux que vous incluiez les photos d'Eva, mais l'autoportrait est sa légende éphémère de Berthe Morisot - la mariée pensive - dans le crépuscule de l'adolescence Dec '74 - un moment de compassion et d'échange entre 'rivaux'. la larme suspendue dans chaque œil «fainéant» et les «yeux évasés» ne sont pas le méfait d'Eva, mais la représentation fidèle de l'état optique rare de Berthe, souvent exagérée par Manet et dans son propre autoportrait 1885.
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