Classicisme

 
 

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Patrick AULNAS

0. Panorama 17e siècle
1. La peinture baroque
2. L'âge d'or de la peinture hollandaise
3. Le classicisme
4. Scène de genre et nature morte

 

3. Le classicisme

 

Lorrain. Le jugement de Pâris (1645-46)

Claude Lorrain. Le jugement de Pâris (1645-46)

 

La peinture française du 17e siècle cherche à se distinguer du baroque. Le vocable classicisme renvoie à la grande référence emblématique de l’époque : l’Antiquité classique. L’orientation générale relève donc de la pondération, de l’équilibre, de l’apaisement, par opposition à l’accentuation parfois exacerbée du mouvement et du contraste ombre-lumière caractéristiques du baroque. Ce classicisme concerne également le théâtre (Corneille, Racine) et l’architecture (Versailles). Il culmine avec l’apogée du règne du Louis XIV, de 1660 à 1685, et on  peut considérer qu’il représente l’image culturelle de la France du 17e siècle, nation la plus puissante d’Europe à cette époque. La puissance politique de la monarchie absolue de Louis XIV, son influence internationale, devaient aussi se traduire par une expression artistique singulière. Dans le domaine pictural, l’Académie royale de peinture et de sculpture, fondée en 1648, sera l’outil institutionnel permettant d’imposer le « grand goût » sous l’influence de son directeur Charles Le Brun (1619-1690), premier peintre de la cour de Louis XIV. Cet académisme restera le goût dominant de l’aristocratie et de la bourgeoisie françaises, principaux commanditaires, jusqu’à la fin du 19e siècle.

L’initiateur du classicisme est le peintre italien Annibal Carrache (1560-1609) qui s’inspire de la Haute Renaissance italienne (Michel-Ange, Raphaël) et refuse le caractère radical de la rupture baroque de Caravage. Pour Carrache et ses successeurs italiens, en particulier Le Dominiquin, comme pour les peintres classiques français, l’art antique reflète la perfection artistique car il vise à rendre la nature plus belle qu’elle n’est. Cette idéalisation s’oppose donc clairement au réalisme baroque. A côté des habituelles scènes historiques et religieuses, le classicisme accorde une place importante au portrait et surtout au paysage. Techniquement, les peintres classiques privilégient le dessin par rapport à la couleur : les contours sont donc nettement représentés, les formes doivent être apparentes, les contrastes violents sont proscrits et la touche doit être lissée.

 

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Annibal Carrache. La fuite en Egypte (1603)Annibal Carrache (1560-1609)

Les Carrache (Annibal, Lodovico, Agostino) ont joué un rôle de premier plan car leur académie est à la racine du dépassement du maniérisme et de l’implantation du classicisme du 17e siècle, en particulier en France. Souvent rattaché au baroque auquel il emprunte un certain réalisme, Annibal Carrache se situe à l’intersection de plusieurs courants.

Guido Reni. Bacchus et Ariane (1619-20)Guido Reni (1575-1642)

Reni fut influencé dans sa jeunesse à la fois par les Carrache et Caravage. Mais sa sensibilité le portait plutôt vers l’idéalisme de la Haute Renaissance, qu’il sut prolonger et rénover.

Le Dominiquin. Paysage avec Tobie attrapant le poisson (1613)Domenico Zampieri dit Le Dominiquin (1581-1641)

Alors que l’art baroque commençait à dominer, Domenico Zampieri, dit Dominichino ou Le Dominiquin, s’attacha à défendre la tradition classique que les Carrache avaient cherché à perpétuer et à transmettre. Comme Annibal Carrache, il est parfois rattaché au baroque, auquel pourtant il a tenté de résister.

Simon Vouet. Loth et ses filles (1633)Simon Vouet (1590-1649)

Influencé dans sa jeunesse en Italie par le baroque, Simon Vouet l’adaptera au goût français à son retour en élaborant une synthèse entre la démesure baroque et la raison classique. En l’absence de Nicolas Poussin, qui vit à Rome, Vouet domine la peinture française sous le règne de Louis XIII et forme ses principaux successeurs.

Georges de La Tour. Le Nouveau-né (1645-48)Georges de La Tour (1593-1652)

Il existe peu de peintres capables d’exercer une telle fascination sur le spectateur. Est-ce l’extrême dépouillement des scènes qu’on a parfois qualifiées de stoïciennes, est-ce la dimension spirituelle, de toute évidence omniprésente, ou encore l’impression de sérénité qui se dégage de chaque tableau ?

Poussin. La danse de la vie humaine (1633-34)Nicolas Poussin (1594-1665)

Le nom de Nicolas Poussin est dans l’histoire de l’art synonyme de classicisme. Et il est vrai qu’il donna le goût de l’Antiquité à toute une génération de peintres.

Jacques Stella. La mort de saint Joseph (v. 1655-57)Jacques Stella (1596-1657)

Il fut l’égal de Nicolas Poussin et de Simon Vouet au 17e siècle, puis délaissé par les historiens jusqu’au 20e siècle. Certaines de ses œuvres furent même attribuées à Poussin. Jacques Stella est aujourd’hui réhabilité et considéré comme un artiste de premier plan du classicisme français.

Lorrain. Paysage avec Enée à Délos (1672)Claude Lorrain (1600-1682)

Claude Lorrain est considéré comme le représentant le plus éminent du paysage classique. Généralement, ses paysages servent de cadre à une scène biblique, mythologique ou historique, mais les personnages ne tiennent pas une place importante ; ils représentent l’anecdote du tableau.

Philippe de Champaigne. L’annonciation (v. 1644)Philippe de Champaigne (1602-1674)

D’origine flamande, Philippe de Champaigne devient, avec Simon Vouet, le grand peintre de scènes religieuses du règne de Louis XIII. Il est aussi un portraitiste subtil.

Pierre Patel. Le repos pendant la fuite en Égypte (1635)Pierre Patel (1605-1676) et Pierre-Antoine Patel (1648-1707)

Comme tous les paysages idéalisés, ceux des Patel cherchent à représenter le locus amoenus antique, lieu idyllique de pure harmonie entre les hommes et la nature. Les ruines indiquent que cet âge d’or appartient au passé.

Nicolas Mignard. L’enlèvement de Proserpine (1651)Nicolas Mignard (1606-1668)

Longtemps éclipsé par son frère Pierre dans l’histoire de l’art, Nicolas Mignard apparaît aujourd’hui comme un peintre important du 17e siècle.

Laurent de la Hyre. Noli me tangere ou L'Apparition du Christ à sainte Madeleine (1656)Laurent de La Hyre (1606-1656)

Le paysage classique constitue le point fort de l’œuvre de Laurent de la Hyre, le plaçant aux côtés des plus grands, Nicolas Poussin et Claude Lorrain.

Pierre Mignard. Persée et Andromède (1678-79)Pierre Mignard (1612-1695)

Pierre Mignard est un des plus grands artistes du classicisme français. Auteur de scènes mythologiques et religieuses et de portraits, il conçoit également d’immenses compositions décoratives pour les palais de l’aristocratie et les édifices religieux.

Gaspard Dughet. Paysage italien (1638-40)Gaspard Dughet (1613-1675)

Célèbre de son vivant et au 18e siècle, Gaspard Dughet, élève de Nicolas Poussin, fut quelque peu oublié ensuite. Il est aujourd’hui considéré comme l’un des maîtres du paysage classique.

Sébastien Bourdon. Moïse sauvé des eaux (1655-60)Sébastien Bourdon (1616-1671)

Sébastien Bourdon était considéré dans la seconde moitié du 17e siècle comme l’un des peintres majeurs du classicisme français. Exceptionnellement doué, il est capable d’aborder tous les genres avec bonheur : scènes de genre, paysages, portraits, tableaux historiques et religieux.

Eustache Le Sueur. Melpomène, Érato et Polymnie (1652-55)Eustache Le Sueur (1616-1655)

Les muses et les Vierges de Le Sueur, comme celles de Raphaël, nous élèvent vers un idéal où ne règne qu’ordre calme et beauté.

Charles Le Brun. Entrée d'Alexandre dans Babylone (1664)Charles Le Brun (1619-1690)

Charles Le Brun, grand peintre, grand décorateur, a mis tout son talent et son énorme capacité de travail au service de la monarchie absolue. Premier peintre du roi pendant la période la plus prospère et la plus glorieuse du règne de Louis XIV, il fut chargé de magnifier par l’art la splendeur et la puissance du souverain.

Hyacinthe Rigaud. Louis XIV (1701)Hyacinthe Rigaud (1659-1743)

Hyacinthe Rigaud fut le peintre qui donna au portrait ses lettres de noblesse, à telle enseigne qu’on l’appela le Van Dyck français.

 

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