Eustache Le Sueur

 
 

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Patrick AULNAS

Autoportrait

 

Pieter van Schuppen. Portrait d’Eustache Le Sueur (1696)

Pieter van Schuppen. Portrait d’Eustache Le Sueur (1696)
Gravure sur papier, 25,4 × 19 cm, Fine Arts Museums of San Francisco.
Cette gravure a été réalisée à partir d’un autoportrait de l’artiste, aujourd’hui perdu.

 

Biographie

1616-1655

Né à Paris le 19 novembre 1616, Eustache Le Sueur est le fils d’un tourneur sur bois, Cathelin Le Sueur (1570-1666). Il montre très rapidement des dons pour le dessin et son père parvient à le faire entrer en 1632, à l’âge de seize ans, dans l’atelier de Simon Vouet (1590-1649), premier peintre du roi. Le jeune artiste reste une dizaine d’années dans cet atelier, le plus célèbre de la capitale. Ses camarades d’étude deviendront des peintres prestigieux : Charles Le Brun et Nicolas Poussin. Contrairement à ses deux condisciples, Le Sueur n’effectue le voyage en Italie, rêve de tous les artistes de l’époque, mais il découvre l’art de la Renaissance italienne dans les palais royaux et les collections privées parisiennes.

 

Eustache Le Sueur. Réunion d’amis (v. 1640)

Eustache Le Sueur. Réunion d’amis (v. 1640)
Huile sur toile,  136 × 195 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Eustache Le Sueur doit gagner sa vie en dessinant des frontispices de livres, des médaillons, des portraits de saints. Il se marie en 1642 avec Geneviève Goussé, fille d'un marchand cirier. En 1644 ou 1645, il est admis comme maître-peintre et devient ainsi membre de l’Académie de Saint-Luc, la corporation des peintres et sculpteurs de Paris. Certains biographes rapportent également qu'il fut nommé inspecteur des recettes à la barrière de Lourcine (actuel 13e arrondissement de Paris). Ces barrières permettaient aux fermiers généraux de percevoir des droits (douanes intérieures). Le Sueur se bat en duel avec un gentilhomme refusant de payer et tue son adversaire. Il se réfugie au couvent des chartreux du Luxembourg. C’est à cet endroit qu'il aurait peint sa série de 22 tableaux retraçant la Vie de saint Bruno (1645-1648).

 

Eustache Le Sueur. Le rêve de saint Bruno (1645-48)

Eustache Le Sueur. Le rêve de saint Bruno (1645-48)
Huile sur toile, 193 × 130 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Cette série marque une évolution stylistique majeure. Alors qu’il peut être globalement rattaché au baroque pendant sa jeunesse, le style de Le Sueur style devient plus rigoureux, ses compositions plus réfléchies. Cette évolution est d’ailleurs celle de toute la peinture française du milieu du 17e siècle. Avec Charles Le Brun, Philippe de Champaigne et plusieurs autres artistes, Eustache Le Sueur est l’un des membres fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648. Il est désormais reconnu comme l’un des peintres majeurs de grand style, la peinture historique. Il reçoit des commandes officielles et rénove au Louvre la décoration de l’appartement d’Anne d’Autriche (1601-1666) et celui de son fils, le jeune Louis XIV (1638-1715). Il travaille également pour des commanditaires privés lui demandant d’assurer la décoration de leurs hôtels particuliers parisiens. Ainsi, il peint les neuf muses de la mythologie grecque pour l’Hôtel Lambert, situé sur l'île Saint-Louis, appartenant au richissime Nicolas Lambert de Thorigny, président à la Chambre des comptes.

 

Eustache Le Sueur. Clio, Euterpe et Thalie (1652-55)

Eustache Le Sueur. Clio, Euterpe et Thalie (1652-55)
Huile sur bois, 178 × 130 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Eustache Le Sueur meurt à Paris le 30 avril 1655 à l’âge de 38 ans. Cette mort prématurée ne lui permet pas d’atteindre véritablement la maturité artistique. Il fut un peu oublié dans la seconde moitié du 17e siècle, réhabilité au 18e puis à nouveau oublié au 19e siècle. Il est considéré aujourd’hui par les historiens comme l’un des initiateurs du classicisme français.

 

Œuvre

 

Lorsqu’un peintre du début du 17e siècle cherche à se départir de l’influence baroque, la référence à Raphaël est immédiate. Le Sueur fut donc parfois surnommé le Raphaël français. Mais les artistes italiens voyaient aussi en Nicolas Poussin, installé à Rome, un successeur de Raphaël. Il est bien vrai qu’après ses peintures de jeunesse l’orientation générale de l’œuvre de Le Sueur se situe dans l’idéalisation de l’être humain et l’intemporalité, à travers les sujets mythologiques ou religieux imposés à l’époque pour figurer parmi les plus grands artistes. Les grandes caractéristiques du classicisme français se retrouvent chez Le Sueur : primat du dessin, retenue chromatique, sérénité de la scénographie. L’artiste ne nous emmène jamais vers les débordements passionnels mais nous propose une rêverie pleine de quiétude autour de la mythologie chrétienne ou antique. Les muses et les Vierges de Le Sueur, comme celles de Raphaël, nous élèvent vers un idéal où ne règne qu’ordre calme et beauté.

 

Eustache Le Sueur. La Vierge, l'Enfant Jésus et Jean Baptiste enfant (v. 1640)

Eustache Le Sueur. La Vierge, l'Enfant Jésus et Jean Baptiste enfant (v. 1640)
Huile sur toile, 112  × 94 cm, musée des Beaux-Arts, Tours.

 

L’influence de cette peinture fut importante en France. Alain Mérot, l’un des grands spécialistes de la peinture française du 17e siècle, conclut ainsi son article consacré à Eustache Le Sueur dans l’Encyclopedia Universalis :

« À partir du langage pictural créé par Vouet, le peintre de Saint Bruno avait développé des recherches formelles de plus en plus radicales, dont s'est nourri tout un courant de l'art français, de Subleyras et Peyron à La Fresnaye et Maurice Denis, en passant par Girodet, Ingres et Puvis de Chavannes. Ces peintres, comme Le Sueur, privilégient la surface, l'agencement harmonieux, touchant parfois à l'abstraction, des lignes, et de discrets accords colorés. Un langage intelligible et plein de sagesse, qui réclame du spectateur une lucide contemplation : Le Sueur, ou la musique du tableau. »

 

Eustache Le Sueur. Les dieux marins rendent hommage à l’amour (1636-38)

Eustache Le Sueur. Les dieux marins rendent hommage à l’amour (1636-38). Huile sur toile, 96 × 136 cm, J. Paul Getty Museum, Los Angeles. « Les dieux et les déesses de la mer à la stature classique, partiellement vêtus de draperies intensément colorées, forment une procession animée sur un fond de ciel bleu clair. Cette peinture illustre un épisode d’Hypnerotomachia Poliphili (Le songe de Polyphile) de Francesco Colonna, conte extravagant de la Renaissance ayant pour thème un voyage onirique dans l’Antiquité. À gauche, les amants Polyphile et Polia partent pour Cythère, l’île de l’amour. La déesse de la mer, Amphitrite, allongée dans une coquille en bas à droite, et Neptune, assis plus haut sur une coquille et tenant son trident, regardent le bateau partir au milieu d’une foule de personnages.
Bien qu’il ait été publié pour la première fois en 1499, le livre de Colonna a connu une immense popularité dans la France du XVIIe siècle. Les dieux marins rendent hommage à l’amour est l’une des huit toiles d’Eustache Le Sueur illustrant Hypnerotomachia Poliphili ; elle a été peinte comme modèle pour une tapisserie des Gobelins qui n’a jamais été exécutée. » (Commentaire. Paul Getty Museum)

Eustache Le Sueur. Réunion d’amis (v. 1640)

Eustache Le Sueur. Réunion d’amis (v. 1640). Huile sur toile,  136 × 195 cm, musée du Louvre, Paris. Cette réunion animée de jeunes hommes est particulièrement caractéristique de l’époque baroque du peintre. Certains éléments de composition permettent de l’affirmer : le cadrage resserré sur le groupe, la mise en évidence appuyée de la gestuelle et des mimiques, la scène débordant de la toile comme le montre les regards tournés vers un évènement n’apparaissant pas. Il s’agit sans aucun doute d’une des grandes réussites du très jeune artiste (24 ans).

Eustache Le Sueur. La Vierge, l'Enfant Jésus et Jean Baptiste enfant (v. 1640)

Eustache Le Sueur. La Vierge, l'Enfant Jésus et Jean Baptiste enfant (v. 1640). Huile sur toile, 112  × 94 cm, musée des Beaux-Arts, Tours. Cette Vierge à l’Enfant permet de comprendre pourquoi Eustache Le Sueur fut appelé le Raphaël français au 18e siècle. Avant la désaffection dont il fit l’objet au 19e siècle, il était en effet placé au rang des plus grands artistes du classicisme français. On retrouve ici la douceur incomparable qui émanait des Vierges de Raphaël. Les trois figures, les mêmes choix chromatiques et le même regard tourné vers le bas se retrouvent par exemple dans Madone à la prairie de Raphaël (1506, Kunsthistorisches Museum, Autriche).

Eustache Le Sueur. Le viol de Tamar (v. 1640)

Eustache Le Sueur. Le viol de Tamar (v. 1640). Huile sur toile, 189 × 161 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. « Un classicisme omniprésent tempère la violence de cette scène, qui représente Tamar, personnage biblique de l’Ancien Testament, sur le point d’être violée par son demi-frère Amnon. La pose figée est obtenu par la représentation statique mais dramatique des personnages, que Le Sueur emprunte à la sculpture classique. Une telle composition préfigure parfaitement la théorisation que Charles Le Brun allait bientôt développer sur les meilleures méthodes de représentation du récit historique. Peu de temps après la réalisation de cette œuvre, en 1648, les deux artistes deviendront membres fondateurs de l’Académie royale, qui cherche à élever le statut intellectuel et social des peintres dans la société française. » Commentaire MET)

Eustache Le Sueur. Christ en croix avec la Vierge et des saints (v. 1643)

Eustache Le Sueur. Christ en croix avec la Vierge et des saints (v. 1643). Huile sur toile, 109 × 73 cm, The National Gallery, Londres. « Le Sueur représente une scène de l’Évangile de Jean, lorsque le Christ, juste avant sa mort, parle à sa mère la Vierge Marie et à son disciple saint Jean l’Évangéliste. En face d’eux, Marie-Madeleine est agenouillée, les mains jointes en prière. Leurs expressions, leurs bouches légèrement ouvertes et leurs yeux écarquillés accentuent la tension et le chagrin.
Derrière eux, des nuages menaçants ajoutent à l’ambiance sombre. Une forte lumière provient de la droite, révélant les tons doux et pâles du corps du Christ et le dynamisme des robes des personnages. Le Sueur suscite un effet dramatique en plaçant les figures devant la Croix dans un espace étroit, le spectateur se trouvant exactement à leur niveau.
Cette composition a été inspirée par une version antérieure créée dans l’atelier de Simon Vouet (1590-1649), où Le Sueur avait reçu sa formation. Le Sueur développait son propre style ; dans ce tableau, la façon dont il expérimente l’expression faciale et les gestes de la main pour évoquer l’émotion le distingue de son maître. » (Commentaire National Gallery)

Eustache Le Sueur. Caligula déposant les cendres de sa mère et de son frère dans le tombeau de ses ancêtres (v. 1647)

Eustache Le Sueur. Caligula déposant les cendres de sa mère et de son frère dans le tombeau de ses ancêtres (v. 1647). Huile sur toile, 161 × 122 cm, Royal Collection, Windsor. « Le Sueur, élève de Simon Vouet (1590-1649), fut très apprécié au XVIIe siècle pour avoir abandonné le style de son maître au profit de celui de Nicolas Poussin et de Raphaël, bien qu’il n’ait jamais fait le voyage en Italie. La réputation de Le Sueur atteint son apogée au XVIIIe siècle, lorsqu’il est considéré comme le Raphaël Français.
Cette œuvre a été peinte en 1647 pour Claude de Guénégaud pour son Hôtel dans le Marais (détruit depuis) et possédait un pendant qui n’est maintenant connu que par des dessins préparatoires.
Le thème de ce tableau vient de la Vie de Caligula de Suétone, qui a commencé son règne par une vague de popularité et de soulagement après la mort de son prédécesseur, Tibère. Caligula impressionna particulièrement le peuple romain par la piété avec laquelle il rendit à Rome les cendres de ses frères et de sa mère, exilés et assassinés par Tibère.
Cette scène se déroule dans un cimetière avec, à droite, la pyramide de Gaius Cestius, un monument funéraire romain familier. Caligula est représenté assis à droite avec une couronne de laurier et un sceptre. Il fait un geste vers un prêtre âgé, qui est en train de placer une urne dans l’une des arches d’un sarcophage […] Une deuxième urne repose sur une table à trépied contre laquelle s’agenouille un acolyte. À droite, un autre prêtre observe tandis qu’à gauche un groupe de soldats s’avancent pour rendre hommage avec les étendards et les lances pointées vers le ciel.
La renommée de Caligula provenait en partie du fait qu’il était réputé " né dans une caserne ". Suétone raconte qu’enfant il portait un uniforme miniature de soldat, y compris le caliga ou sandale, d’où provient son surnom Caligula (sandalette), qu’il porte ici. Tout cela lui a donné une emprise particulière sur les sentiments du soldat ordinaire. Ce thème a sans doute été choisi par Claude de Guénégaud pour de bonnes raisons ; mais pour nous, il reste déroutant car Lucius Caligula s’est avéré être un monstre infâme. Peut-être devons-nous voir une colère intérieure dans l’expression de Caligula, qui nous permettrait de percevoir l’ironie tragique au-delà de l’image conventionnelle de la piété. » (Commentaire Royal Collection)

Eustache Le Sueur. Le rêve de saint Bruno (1645-48)

Eustache Le Sueur. Le rêve de saint Bruno (1645-48). Huile sur toile, 193 × 130 cm, musée du Louvre, Paris. Bruno le Chartreux (1030-1101) est le fondateur de l’ordre des Chartreux. Hugues de Châteauneuf, évêque de Grenoble, lui suggéra de s'installer au-dessus de la ville, dans la solitude du massif de la Chartreuse. Dès la fin du 11e siècle, une église et un monastère s’élèvent à cet endroit. Le Sueur a réalisé une série de 22 tableaux de la vie de saint Bruno. Ici, trois anges apparaissent à saint Bruno et lui conseillent de consulter saint Hugues, évêque de Grenoble.

Eustache Le Sueur. La Prédication de saint Paul à Éphèse (1649)

Eustache Le Sueur. La Prédication de saint Paul à Éphèse (1649). Huile sur bois,  394 × 328 cm, musée du Louvre, Paris. Paul de Tarse (environ 8-67), d’origine juive, se convertit au christianisme et devient un apôtre de Jésus-Christ. Il consacre sa vie à propager le christianisme. Il arrive à Éphèse, cité grecque d’Asie mineure, en l’an 53 et y reste trois ans. Une colonie juive importante vivant dans la ville, Paul entreprend de la convertir au christianisme en prêchant dans une synagogue puis directement dans des lieux publics. Le tableau de Le Sueur représente une prédication de Paul qui entraîne des conversions se manifestant par l’abandon de l’ancienne religion symbolisée par le dépôt à terre des livres.
Ce tableau est un  May de Notre-Dame de Paris. Chaque 1er mai, la corporation des orfèvres de Paris offrait un grand tableau à la cathédrale Notre-Dame de Paris. En 1649, ce fut celui de Le Sueur.

Eustache Le Sueur. Jésus chez Marthe et Marie (v. 1650)

Eustache Le Sueur. Jésus chez Marthe et Marie (v. 1650). Huile sur toile, 163 × 130 cm, Alte Pinakothek, Munich. Le peintre illustre un épisode de l’Evangile de Luc (10:38-41) au cours duquel Jésus est reçu dans la maison de Marthe et de sa sœur Marie. Alors que Marie, assise aux pieds du Christ, écoute sa parole, Marthe poursuit ses tâches domestiques. Marthe demande alors à Jésus : " Seigneur, cela ne te fait-il rien que ma sœur me laisse seule pour servir ? Dis-lui donc de m’aider. " Et Jésus lui répond : " Marthe, tu t’inquiètes et tu t’agites pour beaucoup de choses. Une seule chose est nécessaire. Marie a choisi la bonne part, qui ne lui sera point ôtée. " Il faut donc trouver un équilibre entre l’intelligence ou la culture et la réalisation des tâches ordinaires.
Le Sueur place la scène dans un vaste cadre architectural du 17e siècle, inspiré de l’Antiquité selon les critères de l’époque mais très éloigné de la modeste maison de Marthe et Marie. La grande sobriété chromatique (quatre couleurs pour les vêtements) induit la sérénité recherchée par les classiques : l’art doit susciter la réflexion et ne pas se contenter de faire naître des émotions.

Eustache Le Sueur. Calliope (v. 1650)

Eustache Le Sueur. Calliope (v. 1650). Huile sur bois, 116  × 74 cm, musée du Louvre, Paris. Dans la mythologie grecque, Calliope (belle voix) est une des neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, appelées muses. Elle la muse de la poésie épique. Dans l’iconographie, elle est en général représentée le front ceint d'une couronne d'or. Le tableau de Le Sueur a été peint pour décorer le lambris de la Chambre des Muses dans l'hôtel du président Nicolas Lambert de Thorigny, à Paris.

Eustache Le Sueur. Uranie (v. 1650)

Eustache Le Sueur. Uranie (v. 1650). Huile sur bois, 116  × 74 cm, musée du Louvre, Paris. Dans la mythologie grecque, Uranie est une des neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, appelées muses. Assistée par les ouranies, les nymphes célestes, elle est la muse de l'astronomie et de l'astrologie. Dans l’iconographie, Uranie est souvent couronnée d'étoiles. Un globe apparaît près d’elle. Comme le précédent, ce tableau a été peint pour décorer le lambris de la Chambre des Muses dans l'hôtel du président Nicolas Lambert de Thorigny, à Paris.

Eustache Le Sueur. L'Apparition du Christ à Madeleine (1651)

Eustache Le Sueur. L'Apparition du Christ à Madeleine ou Noli me tangere (1651). Huile sur toile, 145 × 129 cm, musée de Grenoble. « N’ayant pu se rendre en Italie, Le Sueur parfait sa formation au contact des collections de peintures italiennes de la capitale. Il est profondément marqué par le séjour de Poussin en France entre 1640 et 1642. Dès lors, ses tableaux abandonnent progressivement le langage baroque et sensuel acquis auprès de son maître Vouet pour adopter une composition claire et équilibrée, des coloris raffinés et un langage gestuel retenu qui sont la caractéristique du classicisme. Ce tableau a été commandé par Dom Anselme, prieur de l’ordre, pour la chapelle de la Madeleine dans le couvent des Chartreux de Paris. Appelé aussi Apparition du Christ à Marie-Madeleine, le thème du Noli me tangere (Ne me touche pas) aura une très grande faveur dans l’iconographie de la Contre-Réforme en France, en particulier chez les Chartreux. Madeleine est la première à voir le Sauveur après sa résurrection, ce qui fait d’elle le premier témoin de sa victoire sur la mort. Elle s’apprête à le toucher lorsque Jésus l’arrête d’un geste, lui signifiant ainsi qu’il n’appartient plus au monde des hommes mais à Dieu. Dans cette œuvre, les personnages sont disposés selon une diagonale parfaite et la composition laisse une place égale aux figures et au paysage. Baigné d’une douce lumière et noyé dans un halo vaporeux, celui-ci met en scène le tombeau à gauche, trouvé vide par Madeleine venue apporter dans un vase le parfum pour oindre le corps du Christ. Jésus apparaît à ses yeux sous les traits d’un jardinier vêtu d’un manteau rouge, couleur de sa nature terrestre. Le Sueur, considéré comme l’un des initiateurs du classicisme en France, fait d’ailleurs partie en 1648 des douze membres fondateurs de l’Académie royale de peinture et de sculpture. » (Commentaire musée de Grenoble)

Eustache Le Sueur. L’Annonciation (1652)

Eustache Le Sueur. L'Annonciation (1652). Huile sur toile,  297 × 323 cm, musée du Louvre, Paris. Cette grande composition est une Annonciation, thème très courant pendant la Renaissance et que Le Sueur cherche à renouveler. L’archange Gabriel, à gauche, annonce à la Vierge Marie la naissance prochaine du Christ. La surprise de la Vierge, causée par l’apparition de l’archange, n’apparaît pas ici alors qu’elle était un élément assez constant que respecte même Philippe de Champaigne, contemporain de Le Sueur (L’Annonciation, 1644). La Vierge, en prière devant un pupitre, priait. Elle reçoit l’annonce sans quitter des yeux son livre de prières, comme s’il s’agissait, non d’une apparition, mais d’une révélation purement intérieure.

Eustache Le Sueur. Melpomène, Érato et Polymnie (1652-55)

Eustache Le Sueur. Melpomène, Érato et Polymnie (1652-55). Huile sur toile,  130 × 138 cm, musée du Louvre, Paris. Dans la mythologie grecque, Melpomène, Érato et Polymnie sont trois des neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, appelées muses. Elles participent ici à un concert champêtre. Polymnie, muse de l’éloquence, joue de la viole. Melpomène, muse de l’harmonie musicale, agenouillée, chante en regardant une partition. Erato, muse de la poésie, assise à l'arrière-plan, observe ses compagnes. La scène prend place devant un ensemble arbustif avec à l’arrière-plan un paysage de collines et de montagnes. Le tableau de Le Sueur a été peint pour décorer la Chambre des Muses dans l'hôtel du président Nicolas Lambert de Thorigny, à Paris.

Eustache Le Sueur. Clio, Euterpe et Thalie (1652-55)

Eustache Le Sueur. Clio, Euterpe et Thalie (1652-55). Huile sur bois, 178 × 130 cm, musée du Louvre, Paris. Dans la mythologie grecque, Clio, Euterpe et Thalie sont trois des neuf filles de Zeus et de Mnémosyne, appelées muses. Clio est la muse de la poésie épique et de l'histoire. Dans l’iconographie, elle est souvent représentée assise ou debout couronnée de lauriers et tenant un livre à la main. Elle apparaît ici à gauche avec la trompette qui célèbre les grands faits de l’humanité. Euterpe, à droite, est la muse de la musique, souvent représentée avec une flûte. Thalie, muse de la comédie est au centre avec son attribut, un masque, qui évoque le théâtre antique. Le tableau de Le Sueur a été peint pour décorer la Chambre des Muses dans l'hôtel du président Nicolas Lambert de Thorigny, à Paris

Eustache Le Sueur. Portrait d’homme (1635-55)

Eustache Le Sueur. Portrait d’homme (1635-55). Huile sur toile, 82 × 65 cm, musée du Louvre, Paris. Un des rares portraits réalisés par Le Sueur et qui nous soit parvenu. Personnage non identifié et portrait non daté par le musée du Louvre. On retrouve une physionomie très proche dans Réunion d’amis de 1640 (voir ci-dessus : personnage central accoudé sur la table).

 

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