Elisabeth Vigée Le Brun
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Patrick AULNAS
Autoportraits
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Autoportrait au Chapeau de Paille, 1782 |
Autoportrait, 1790 |
Biographie
1755-1842
Née en 1755 à Paris, Elisabeth Vigée est la fille de Louis Vigée, pastelliste, et de Jeanne Maissin, coiffeuse. Encouragée par son père, elle montre très jeune une inclination et un talent hors du commun pour le dessin et la peinture. Son père ne lui donnera que quelques leçons puisqu’il meurt en 1767. Mais à 12 ans, Elisabeth a déjà décidé de devenir peintre. Elle suit les leçons des peintres Gabriel Briard (1725-1777) et Joseph Vernet (1714-1789) et reçoit les conseils de Jean-Baptiste Greuze (1725-1805). Avec sa mère, elle visite des collections privées et fait des copies de tableaux de Rembrandt, Rubens et Van Dyck. Elle s’exerce à l’art du portrait et dès 1770, à l’âge de 15 ans, elle devient peintre professionnelle.
Ce sera l’occasion pour elle de rencontrer des clients venant de l’aristocratie et d’obtenir des protections, en particulier de la part de Louise Adélaïde de Bourbon-Penthièvre, épouse du duc de Chartres. Mais la liberté du commerce et de l’industrie n’existe pas encore puisqu’elle sera instituée par la loi Le Chapelier en 1791. La réglementation est stricte et l’atelier de la jeune artiste fait l’objet d’une saisie en 1774 par les officiers du Châtelet. Motif : elle pratique son art sans licence. Elle postule alors pour l’Académie de Saint-Luc (corporation des artistes peintres et école privée de peinture et de dessin distribuant également des prix) où son père avait été professeur. Elle y est admise le 25 octobre 1774.
A partir de 1775, elle fréquente le peintre et marchand d’art Jean-Baptiste Pierre Le Brun (1748-1813) qui lui permet de copier des tableaux de maîtres de sa collection. Cette même année, elle offre à l’Académie Royale un portrait du Cardinal de Fleury (1653-1743) et un portrait de Jean de La Bruyère (1645-1696) ; en récompense elle est admise aux séances publiques de l’Académie. Elle épouse Jean-Baptiste Le Brun en 1776. Elle commence alors à travailler pour la famille royale avec une série de portraits du comte de Provence, frère du roi et futur Louis XVIII. Puis viendront la reine Marie-Antoinette et la comtesse du Barry, dernière favorite de Louis XV. La reine se plaît à poser pour Elisabeth Vigée Le Brun et l’admet dans ses petits appartements. L’artiste devient presque une confidente. En 1780, elle donne naissance à sa fille Julie. Protégée par Marie-Antoinette, elle est admise à l’Académie Royale de peinture et sculpture en 1783. Elle n’a que 28 ans.
Elisabeth Vigée Le Brun. Mme du Barry (1782)
Huile sur toile, 115 × 89,5 cm, National Gallery of Art, Washington.
Analyse détaillée
En juillet 1789, c’est à Louveciennes, chez la comtesse du Barry dont elle faisait le portrait, qu’Elisabeth Vigée Le Brun entend la canonnade sur Paris. Ayant toujours manifesté une grande ferveur royaliste, elle devra s’exiler en octobre 1789. Elle parcourt alors les capitales européennes (Rome, Vienne, Londres puis Saint-Pétersbourg) et devient la portraitiste de la haute aristocratie. Elle ne rentrera à Paris qu’en 1800 lorsqu’elle sera rayée de la liste des immigrés.
Elle poursuit sa carrière de peintre malgré l’adversité : son mari meurt en 1813, sa fille en 1819 et son frère Etienne Vigée en 1820. En 1835, Elisabeth Vigée Le Brun publie ses Souvenirs qui connaîtront un grand succès. « On a dit avec raison qu'il faut avoir lu ces souvenirs pour avoir l'idée de l’amabilité personnelle de madame Le Brun ; ils sont piquants, sans médisance ; ils contiennent en outre des notes précieuses pour les amis des arts. Chaque volume se termine par la liste des portraits et des tableaux exécutés par l'auteur dans les différentes époques de sa vie. Il en résulte que son œuvre offre six cents soixante-deux portraits, quinze tableaux et près de deux cents paysages, pris tant en Suisse qu'en Angleterre. » (Delandine, Dictionnaire historique, critique et bibliographique, contenant les vies des hommes illustres, célèbres ou fameux de tous les pays et de tous les siècles, tome 16, 1822. p. 505)
Souvenirs d’Elisabeth Vigée-Le Brun sur Gallica
Elisabeth Vigée-Le Brun meurt le 30 mars 1842 à Paris à l’âge de 87 ans.
Œuvre
Elisabeth Vigée Le Brun. Marie-Antoinette (1783)
Huile sur toile, 93 × 73 cm, National Gallery of Art, Washington.
Élisabeth Vigée Le Brun laisse 660 portraits et 200 paysages. Son immense succès, comme celui de Quentin de la Tour, est certainement dû à l’image flatteuse qu’elle savait donner, au physique comme au moral, des grands personnages de l’Ancien Régime. Elle sera qualifiée d’ « amie de la reine » par les historiens du 19e siècle et elle précise elle-même dans ses Souvenirs qu’elle utilisait son art avec habileté : « Je tâchais, autant qu’il m’était possible, de donner aux femmes que je peignais l’attitude et l’expression de leur physionomie ; celles qui n’avaient pas de physionomie, on en voit, je les peignais rêveuses et nonchalamment appuyées. » Les conseils reçus de Greuze dans sa jeunesse imprègnent la manière d’Elisabeth Vigée-Le Brun.
Etienne Vigée (1773). Huile sur toile, 61,6 × 50,5 cm, Saint Louis Art Museum, St. Louis, Missouri. Louis Jean-Baptiste Étienne Vigée (1758-1820) est le frère d’Elisabeth et deviendra auteur dramatique et homme de lettres. |
Mme Le Sèvre. Huile sur toile, 65 × 54 cm, collection particulière. Madame Le Sèvre, coiffeuse à Paris, née Jeanne Maissin (1728-1800), est la mère d’Elisabeth Vigée Le Brun. |
Madame du Barry (1781). Huile sur bois, 69,2 × 51,4 cm, Philadelphia Museum of Art, Philadelphie. Jeanne Bécu, comtesse du Barry (1743-1793), fut la dernière favorite de Louis XV, roi de France. Elle fut guillotinée sous la Convention. |
Madame du Barry (1782). Huile sur toile, 115 × 89,5 cm, National Gallery of Art, Washington. « Représentée à partir des genoux, une femme se tient face à nous et nous regarde, la tête légèrement inclinée vers la gauche, dans ce portrait vertical. Elle a la peau pâle, un visage en forme de cœur avec des joues roses et une bouche en arc de cercle rose. De fins sourcils arqués de couleur marron sable encadrent ses yeux gris. Une couronne de fleurs rose pâle et de plumes d'autruche blanches bouclées couronne ses longs cheveux gris, qui sont empilés sur sa tête. Des boucles lâches effleurent ses deux épaules. Sa robe de satin argenté resplendissante est ornée d'une délicate dentelle transparente autour du large décolleté plongeant et des manches, et une ceinture rose entoure sa taille étroite. Des bracelets de perles ornent ses poignets. Elle se penche sur sa gauche, à notre droite, pour appuyer son coude gauche sur un piédestal en pierre brun cannelle qui lui arrive à la taille et qui est décoré d'une guirlande et d'un nœud de couleur bronze sur le côté qui nous fait face. Un anneau de fleurs bleues, jaunes, rouges et roses, tissé avec des brins de lierre, pend dans la main qui repose sur le piédestal. Sa main droite pend librement à ses côtés. Le long du bord gauche de l'arrière-plan faiblement éclairé, un arbre au tronc épais forme un angle dans le coin supérieur gauche. Un jeune arbre plus petit pousse juste devant lui. Sur la droite, des buissons aux feuilles vert olive et vert fougère, parsemées de taches lilas-violet s'élèvent au-dessus du piédestal. Des nuages sombres occupent la majeure partie du tiers supérieur de la toile, mais ils s'écartent autour de la tête de la jeune femme pour révéler un ciel d'un bleu tendre. L'artiste a signé et daté l'œuvre en blanc dans le coin inférieur droit : "L. Vigée Le Brun 1782". (Commentaire National Gallery of Art) |
Duchesse de Polignac (1782). Huile sur toile, 92,2 × 73,3 cm, Château de Versailles. Yolande Martine Gabrielle de Polastron (1749-1793), comtesse puis duchesse de Polignac, marquise de Mancini, est l’amie et confidente de la reine Marie-Antoinette. En 1782, elle obtient la charge de gouvernante des enfants royaux. |
Madame Grand (1783). Huile sur toile, 92 × 72 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Catherine Noël Worlee (1762-1834) est connue sous le nom de son premier époux Georges-François Grand. Elle fut la maîtresse puis, à partir de 1802, l’épouse de Talleyrand. |
Marie-Antoinette à la rose (1783). Huile sur toile, 113 × 73 cm, National Gallery of Art, Washington. Maria Antonia de Habsbourg, plus connue sous le nom de Marie-Antoinette d’Autriche (1755-1793), était archiduchesse d’Autriche et princesse impériale. Elle épouse le dauphin de France (futur Louis XVI) en 1770 et devient reine de France à la mort de Louis XV en 1774. La jeune fille de 15 ans qui épouse le dauphin doit s’adapter à un milieu radicalement différent de celui qu’elle a connu à Vienne et elle ne trouvera pas de réconfort auprès de son jeune époux. Elle se réfugiera dans une certaine frivolité. |
Charles Alexandre de Calonne (1784). Huile sur toile, 155,5 × 130,3 cm, Royal Collection of the United Kingdom. Juriste et financier, Calonne (1734-1802) eut une brillante carrière de parlementaire (les Parlements étaient des juridictions) puis devint Contrôleur Général des Finances (équivalent du Ministre des Finances) de 1783 à 1787. Opposé à la politique de Necker qui souhaite rationaliser l’administration et réduire les dépenses inutiles, il est plutôt un adepte de « la relance », dirions-nous aujourd’hui. Mais il est un temps pour chaque chose : à la fin des années 80, il n’y avait plus rien à relancer… |
Duchesse de Caderousse (1784). Huile sur toile, 105 × 76 cm, collection particulière. Marie-Gabrielle de Sinéty (1760-1832), duchesse de Caderousse, est la fille du marquis André de Sinéty et de Marie-Anne de Ravenel. Mariée en 1779 avec André Joseph Hippolyte de Gramont, duc de Caderousse (1761-1817), elle en aura quatre enfants. La famille de Gramont est de très ancienne noblesse. |
Marie Antoinette (1785). Huile sur toile, Château Konopiste, Benešov, Tchéquie. La reine pose dans une robe plus simple mais comportant malgré tout de la dentelle et de la fourrure. |
Mme Vigée Le Brun et sa fille Julie (1786). Huile sur toile, 105 × 84 cm, musée du Louvre, Paris. Exposé au Salon de 1787, cet autoportrait de l’artiste avec sa fille Julie, âgée de 6 ans fut un grand succès. Elisabeth Vigée Le Brun s’inspire des représentations des Vierges à l’Enfant de la Renaissance pour évoquer l’amour maternel, sentiment valorisé à partir du 18e siècle. Il était très novateur de montrer sans détour la tendresse maternelle avec une enfant pelotonnée contre sa mère. |
Marie-Antoinette et ses enfants (1787). Huile sur toile, 275 × 215 cm, Château de Versailles. Personnes représentées : Marie-Antoinette, et de gauche à droite : Marie-Thérèse (1778-1851), Louis-Charles (1785-1795) et Louis-Joseph (1781-1789). |
Le prince Henryk Lubomirski en Amour de la gloire (1787-88). Huile sur bois, 106 × 83 cm, Staatliche Museen, Berlin. Henryk Lubomirski (1777-1850) appartient à une grande famille de l’aristocratie polonaise. Le physique androgyne du jeune prince a fait la célébrité du tableau. Sur une thématique proche, Annibal Carrache avait déjà peint un Génie de la renommée en 1588-89. |
Hubert Robert (1788). Huile sur bois, 105 × 84 cm, musée du Louvre, Paris. Hubert Robert (1733-1808) est un peintre qui s’illustra particulièrement dans les paysages. Il connut un grand succès et devint membre de l’Académie Royale. |
Pauline de Beaumont (1788). Huile sur toile, collection particulière. Pauline de Montmorin (1768-1803), comtesse de Beaumont, est surtout connue pour avoir été la maîtresse de François-René de Chateaubriand et pour avoir tenu un salon littéraire où les plus brillants intellectuels de Paris se retrouvaient pendant le Consulat. Malade, elle rejoindra Chateaubriand, en poste diplomatique à Rome, et y mourra. |
Mme Vigée Le Brun et sa fille Julie (1789). Huile sur toile, 130 × 94 cm, musée du Louvre, Paris. Nouvel opus du tableau de 1786, ci-dessus, commandé par le directeur général des Bâtiments du roi, Charles Claude Flahaut de La Billarderie, comte d’Angiviller. Vigée Le Brun cède ici à la mode néoclassique en s’habillant avec un costume grec.
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Lady Hamilton en Bacchante (1790-91). Huile sur toile, Walker Art Gallery, Liverpool. Amy Lyon (1765 1815), connue sous le pseudonyme de Lady Emma Hamilton, fut la maîtresse de Lord Horatio Nelson et le modèle du peintre George Romney. Elle changera plus tard son nom en Emma Hart. Le tableau a été peint à Naples pendant l'exil d'Elisabeth Vigée Le Brun. Dans la mythologie antique, les Bacchantes étaient les femmes qui célébraient les mystères de Dionysos (dieu grec) ou Bacchus (dieu romain). Leur fête s'appelait les Bacchanales. Le mot a pris aujourd'hui la signification de fête orgiaque. |
Comtesse Skavronskaia (1796). Huile sur toile, 80 × 66 cm, musée du Louvre, Paris. Tableau peint à Saint Pétersbourg pour la comtesse Catherine Vassilievna Skavronskaia (1761-1829), dame d’honneur de l’impératrice Catherine II de Russie. |
Stanislas Auguste Poniatowski, roi de Pologne (1797). Huile sur toile, 78 × 98 cm, Château de Versailles. Stanislas II Augustus (1732-1798), fut le dernier roi indépendant de la République des Deux Nations qui regroupait la Pologne et la Lituanie. |
Louise, reine de Prusse (1801). Pastel sur papier, Schloss Charlottenburg, Berlin. Louise de Mecklembourg-Strelitz (1776-1810), fut reine de Prusse et épouse de Frédéric-Guillaume III de Prusse. Connue sous le nom de la Reine Louise et d’une très grande beauté, elle devint extrêmement populaire, en particulier pendant la guerre contre les Français. |
Princesse Louise de Prusse (1801). Pastel sur papier. |
Giuseppina Grassini (1804-05). Huile sur toile, 133 × 99 cm, Musée des Beaux-Arts, Rouen. Giuseppina Grassini (1773-1850) est une chanteuse d’opéra italienne. Bonaparte, Premier Consul, la rencontra à la Scala de Milan. Elle devint sa maîtresse et s’installa à Paris. En 1806, Napoléon la nomme Première cantatrice de sa Majesté l’Empereur. Elle est ici représentée dans le rôle de Zaïre. |
Mmede Staël en Corinne au cap Misène (1809). Huile sur toile, 140 × 118 cm, Musée d'Art et d'Histoire, Genève. Anne-Louise Germaine Necker (1766-1817) est connue sous le nom de son mari, le baron de Staël-Holstein (1749-1802), ambassadeur de Suède. Elle est la fille de Jacques Necker (1732-1804), richissime banquier suisse et ministre de Louis XVI. Ecrivain, essayiste, elle fait figure de femme libre et engagée politiquement. Son œuvre littéraire est cependant mineure. Son œuvre la plus connue est Corinne ou l’Italie. |
Princesse Narychkine (1800). Huile sur toile, 63,5 × 54,5 cm, Colombus Museum of Art, Ohio. Varvara Ivanovna Ladomirsky (1785-1840), posant ici en costume grec classique, est l'épouse d'Ivan Dimitrievitch Narychkine (1776-1848). La famille Narychkine est une illustre famille russe alliée à la maison régnante. Le tsar Alexis Ier avait épousé en 1671 la princesse Nathalie Narychkine, jeune fille d'une ancienne famille de boyards, d'une grande beauté, qui devint mère de Pierre le Grand. |
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Commentaires
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- 1. princesse Ekaterina OSSIPOVNA TUFIAKINA née HORVAT 1777-1802 Le 08/03/2016
Bonjour,
J'aurais aimé voir le tableau qu'avait fait Elisabeth Vigée-Lebrun de la Princesse Ekaterina Ossipovna Tufiakina née HORVAT
(1777-1802) épouse du prince Petr Tufiakine-Obolensky ; ce prince l'a apporté avec lui lorsqu'il vint en France : ceci est signalé
dans le livre des "SOUVENIRS" d'E.V.L. ; qu'est devenu ce tableau? est-il visible quelque part ?
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