Raphaël
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Patrick AULNAS
Autoportraits
Raphaël. Autoportrait (1506) |
Raphaël. Autoportrait avec un ami (1518-19) |
Biographie
1483-1520
Jeunesse à Urbino et Pérouse (1483-1504)
Raffaello Sanzio (ou Santi), connu en français sous le nom de Raphaël, est né à Urbino, bourgade située dans les Marches en Italie centrale. Il est le fils de Giovanni Santi (1435-1494), peintre à la cour du duc d'Urbino, et de Magià Ciarla. Voici ce que peignait Giovanni à la fin du 15e siècle :
Giovanni Santi. Vierge à l'enfant (v. 1480)
Tempera et huile sur bois, 68 × 49 cm, National Gallery, Londres
Il est très probable que Raphaël a été initié à la peinture dans l'atelier paternel. Mais il devient orphelin très jeune : sa mère meurt en 1491 et son père en 1494. Raphaël n'a que onze ans et il semble qu'il ait été confié au frère de sa mère, Simone Ciarla. En 1500, il part à Pérouse pour devenir l'assistant du Pérugin. Le terme d'assistant convient mieux que celui d'apprenti car un document de 1500 le qualifie déjà de magister. Il subira la forte influence de son maître comme en attestent ses premières œuvres (voir ci-dessous).
La période florentine (1504-1508)
Raphaël bénéficie à son arrivée à Florence d'une recommandation de l'épouse du duc d'Urbino, Giovanna della Rovere. Celle-ci a demandé au chef du gouvernement de la République, le gonfalonier, de promouvoir le jeune peintre. Son succès sera rapide et il trouvera un style personnel en fréquentant les plus grands : Léonard de Vinci et Michel-Ange. Il atteint alors ce que recherche la Haute Renaissance : la reproduction la plus parfaite d'une nature idéalisée. La Madone de la prairie ou les portraits d'Agnolo Doni et de sa femme Maddalena, parmi beaucoup d'autres, illustrent cette réussite.
La période romaine (1508-1520)
Sa renommée est alors considérable et le pape Jules II (1443-1513, pape à partir de 1503) souhaite lui confier la décoration de certaines salles du Vatican. Raphaël quitte Florence pour Rome à la fin de l'année 1508. Il va être chargé de décorer de fresques quatre salles de la partie publique des appartements papaux. Mais toute l'aristocratie s'arrache les services du peintre et il accepte également de décorer la villa Farnesina appartenant à un riche banquier siennois, Agostino Chigi (1466-1520).
Outre des fresques, Raphaël réalise des portraits à l'huile, dont le célèbre portrait du pape Jules II, des madones et des scènes religieuses. Le point d'aboutissement de son travail est la Transfiguration, qui préfigure le maniérisme.
Pendant son séjour à Rome, Raphaël rencontre Margherita Luti, fille du boulanger Francesco Luti da Siena. Elle est très belle et sera le grand amour de sa vie. Il fera deux portraits de Margherita : La Donna velata (1516) et La Fornarina (1518-1520).
Raphaël meurt le 6 avril 1520, à l'âge de 37 ans, des suites d'une courte maladie.
Œuvre
L'œuvre de Raphaël est quantitativement considérable, eu égard à la brièveté de sa vie : peintures à l'huile, fresques, dessins, travaux d'architecture ; il s'essaya même à composer quelques sonnets. Il était aidé par plusieurs assistants et il est parfois difficile de discerner son travail de celui qu'il confiait à ses élèves. Mais il dirige l'atelier et impose naturellement un tel niveau d'exigence que sa peinture a été reconnue presque immédiatement comme un sommet de la production artistique.
La dimension mythique de Raphaël prend en effet naissance de son vivant. Il n'est pas considéré comme un humain ordinaire par ses contemporains mais comme un être spécifique, intermédiaire entre l'humain et le divin. Ainsi s'exprimait Giorgio Vasari :
« La nature fit ce présent au monde lorsque, vaincue par le génie sublime et terrible de Michel-Ange Buonarroti, elle voulut l'être aussi par l'art et l'amabilité de Raphaël...
Aussi osons-nous dire que ceux auxquels une semblable part échoit ne sont point des hommes, mais des dieux mortels, s'il est permis de s'exprimer ainsi ; et nous aimons à croire que ceux qui laissent sur cette terre un nom célèbre et honoré doivent espérer du ciel une récompense digne de leurs travaux et de leur mérite. » (*)
Et il est bien vrai que la peinture de Raphaël atteint l'acmé de ce qu'espéraient de cet art les contemporains, et représente le classicisme à l'état pur. Ernst Gombrich a parfaitement exprimé cette notion à propos de La Madone du Grand-Duc (1505) :
Raphaël. La Madone du Grand-Duc (1505)
Huile sur bois, 84 × 55 cm, Palais Pitti, Florence
« Une peinture comme La madone du Grand-Duc est vraiment « classique » en ce qu'elle a été pour beaucoup de générations un symbole de perfection, au même titre que les œuvres de Phidias et de Praxitèle. Elle n'exige pas de commentaires et, à cet égard, elle est en effet « facile ». Mais si nous la comparons aux innombrables représentations antérieures du même thème, nous nous apercevons que tous ces maîtres ont cherché en vain cette simplicité à laquelle Raphaël est parvenu. On discerne évidemment tout ce que Raphaël doit à la paisible beauté des modèles de Pérugin, mais il y a un monde entre la régularité un peu vide du maître et la plénitude de vie de l'élève. Le modelé du visage de la Vierge et les ombres délicates qui l'enveloppent, le volume du corps couvert d'un souple manteau, le geste tendre et ferme des bras soutenant l'Enfant Jésus, tout contribue à une impression d'équilibre parfait. Nous avons le sentiment que le moindre changement détruirait cette harmonie ; pourtant, la composition n'a rien de forcé ni d'artificiel. Il semble qu'elle ne pourrait être différente et qu'elle existe telle quelle depuis l'origine des temps. » (**)
Jusqu'à l'académisme du 19e siècle, Raphaël incarnera le modèle pictural dominant. Il faut attendre les impressionnistes pour que le culte des formes méticuleusement dessinées, fussent-elles atténuées par le sfumato, laisse place à des taches de couleur qui lient la composition sans séparer personnages et paysage. Mais le plus bel hommage qui fut rendu au génie de Raphaël est bien celui-là. Les artistes de la fin du 19e siècle songent, non à surpasser, mais à dépasser Raphaël de deux façons : en retrouvant la fraîcheur naïve et la peinture narrative du Moyen Âge (ce sont les préraphaélites) et en remettant en cause la forme parfaite censée donner une vision idéale de la réalité (ce sont les impressionnistes).
Les tableaux
Raphaël. Saint Sébastien (1501-02). Huile sur bois, 43 × 34 cm, Accademia Carrara, Bergamo. |
Raphaël. Crucifixion (1502-1503). Huile sur bois, 281 × 165 cm, National Gallery, Londres. |
Raphaël. Madone Conestabile (1504).Tempera sur bois transférée sur toile, diamètre 17,9 cm, musée de l'Ermitage, Saint-Petersbourg. |
Raphaël. Le mariage de la Vierge (1504). Huile sur panneau, 170 × 118 cm, Pinacothèque de Brera, Milan. |
Raphaël. Les Trois Grâces (1504-05). Huile sur bois, 17 × 17 cm, musée Condé, Chantilly. |
Raphaël. La Madone du Grand-Duc (1505). Huile sur bois, 84 × 55 cm, Palais Pitti, Florence. |
Raphaël. Portrait d'Agnolo Doni (1506). Huile sur bois, 63 × 45 cm, Palais Pitti, Florence. |
Raphaël. Portrait de Maddalena Doni (1506). Huile sur bois, 63 × 45 cm, Palais Pitti, Florence. |
Raphaël. Madone à la prairie (1506). Huile sur bois, 113 × 88 cm, Kunsthistorisches Museum, Autriche. |
Raphaël. Madone del Cardellino (1506). Huile sur bois, 107 × 77 cm, Galerie des Offices, Florence. |
Raphaël. Portrait de Guidobaldo de Montefeltro (1507). Huile sur bois, 71 × 50 cm, Galerie des Offices, Florence. |
Raphaël. Madone Tempi (1508). Huile sur toile, 75 × 51 cm, Alte Pinakotek, Munich. L'œuvre doit son nom à la famille Tempi qui la détenait au 19e siècle. La Vierge est ici un prétexte pour évoquer la tendresse de la mère pour son enfant. Tout est douceur dans l'attitude de la femme, mais l'enfant observe autre chose, hors-champ. A la sérénité propre à la peinture de Raphaël et exprimée par les couleurs douces et l'équilibre de la composition, s'ajoute ici l'émotion parfaitement rendue sur le visage de la Vierge et une certaine sensualité tendre provenant des voiles et des gestes. |
Raphaël. Madone Aldobrandi (1510). Huile sur bois, 38,7 × 32,7 cm, National Gallery, Londres. |
Raphaël. Portrait du Pape Jules II (1511-12). Huile sur bois, 108 × 80,7 cm, National Gallery, Londres. |
Raphaël. Portrait de Bindo Altoviti (1512-15). Huile sur bois, 60 × 44 cm, National Gallery, Washington. |
Raphaël. La Vierge à la chaise (1513-14). Huile sur bois, diamètre 71 cm, Palais Pitti, Florence. Ce tondo représente une Vierge à L’Enfant avec Jean Baptiste enfant priant. Le regard de la Vierge et celui de l’enfant, tournés vers le spectateur, instaurent un dialogue visuel. La sérénité de la mère, emprunte de tristesse, renvoie au destin tragique de l’enfant. |
Raphaël. La Donna velata (1516). Huile sur toile, 82 × 60,5 cm, Palais Pitti, Florence. |
Raphaël. La Sainte Famille (v. 1518). Huile sur bois transférée sur toile, 207 × 140 cm, musée du Louvre, Paris. |
Raphaël. La Fornarina (1518-19). Huile sur bois, 85 × 60 cm, Palais Barberini, Rome. |
Raphaël. Portrait d'un jeune homme (1515-19). Huile sur bois, 44 × 29 cm, Musée Thyssen-Bornemisza, Madrid. |
Raphaël. La Vierge à la rose (1518-20). Huile sur bois transférée sur toile, 103 × 84 cm, musée du Prado, Madrid. |
Raphaël. Transfiguration (1518-20). Huile sur bois, 405 × 218 cm, musées du Vatican, Rome. |
Raphaël. Portrait de jeune femme (v. 1520). Huile sur bois, 60 × 44 cm, musée des Beaux-arts, Strasbourg. |
Les fresques
Les chambres de Raphaël (stanze di Raffaello)
Le pape Jules II (1443-1513, pape à partir de 1503) demande à Raphaël de décorer quatre salles du Vatican. Ces salles sont aujourd'hui appelées les chambres de Raphaël (stanze di Raffaello). La réalisation prendra de nombreuses années et ne sera pas achevée du vivant du peintre. Les fresques de la chambre de la Signature sont réalisées de 1509 à 1511, celles de la chambre d'Héliodore de 1512 à 1514, celles de la chambre de l'incendie du Borgo de 1514 à 1517 et celles de la chambre de Constantin de 1517 à 1525. Le pape Léon X (1475-1521) a remplacé Jules II en 1513.
Raphaël. Chambre de la Signature (1509-11). Fresques. |
Raphaël. L'École d'Athènes (1509). Fresque, base 770 cm. |
Raphaël. Chambre d'Héliodore (1512-14). Quatre fresques illustrent le thème de la protection accordée par Dieu à l'Église catholique : La messe de Bolsona, La délivrance de Saint Pierre, La rencontre entre Léon Ier le Grand et Attila, Héliodore chassé du temple. |
Raphaël. La Délivrance de Saint Pierre, détail (1514). Un ange libère saint Pierre, emprisonné par les romains. |
Raphaël. Chambre de l'incendie du Borgo (1514-17). Il s'agit de quatre épisodes de l'histoire de l'Église au cours de l'époque carolingienne : Le couronnement de Charlemagne, Le Serment de Léon III, L'incendie du Bourg (Borgo), La bataille d'Ostie. |
Raphaël. Chambre de Constantin (1517-25). Les fresques ont été réalisées par les élèves de Raphaël sur la base de ses dessins. Constantin (306-337) fut le premier empereur romain à reconnaître officiellement la religion chrétienne. Les cinq fresques lui rendent hommage : La vision de la croix, La bataille de Constantin contre Maxence, Le baptême de Constantin, La donation de Rome, Le triomphe de la religion chrétienne (voûte). |
Raphaël. La vision de la croix, détail (1520-24). L'empereur Constantin montre à ses troupes une croix qui apparaît dans le ciel. |
NB : De nombreuses images des chambres de Raphaël sont disponibles sur :
La villa Farnesina
Le riche banquier siennois Agostino Chigi (1466-1520) se fit construire à Rome entre 1508 et 1511 une vaste demeure. Il fit appel à Raphaël pour la décorer de fresques. A la mort de Chigi, en 1520, la villa fut peu à peu abandonnée et les meubles vendus. La décoration fut dégradée. En 1580, le cardinal Alexandre Farnèse (1520-1589) acquiert la villa et lui donne son nom actuel, la Farnesina. Elle a été achetée par l'Etat italien en 1927 et les fresques ont été restaurées.
Raphaël. Le triomphe de Galatée (1511). Fresque, 295 × 224 cm, Villa Farnesina, Rome. |
Raphaël. La Loggia de Psyché (1517-18). Fresque, Villa Farnesina, Rome. |
Raphaël. La Loggia de Psyché, détail (1517-18). Fresque, Villa Farnesina, Rome. |
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Diaporama Raphaël sur une musique de Monteverdi (6.35 Mo)
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Notes
(*) Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (première édition 1550, remaniée en 1568).
(**) Ernst Gombrich, Histoire de l'art, Editions Phaidon, 2003.
Commentaires
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- 1. Ginsberg Le 24/10/2020
J'aime beaucoup votre présentation du peintre Raphaël, les photos, j'ai énormément appris. Merci -
- 2. merci de repondre Le 16/12/2016
on dit pas les peintre qu'il a rencontrée
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