Vénus. 10 chefs-d’œuvre

 
 

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Patrick AULNAS

Vénus, déesse de l’amour et de la beauté dans la mythologie romaine, correspond à Aphrodite dans la mythologie grecque. Sortie de l’écume de la mer, elle devient l’épouse de Vulcain, dieu du feu et des volcans, mais trompe son époux avec Mars, dieu de la guerre. Cupidon, fils de Vénus et de Mars, est le dieu de l’amour chez les romains (Éros chez les grecs). Ses attributs sont un arc et un carquois, dont il se sert pour envoyer des flèches d'argent représentant les pointes du désir dans le cœur des dieux et des hommes. Selon la mythologie, quiconque était touché par les flèches de Cupidon tombait amoureux de la première personne aperçue.

Adonis est un autre amant de Vénus. Fils du roi de Chypre, réputé pour sa beauté, il est aussi un grand chasseur. Adonis mourra à la suite d’une blessure de chasse provoquée par un sanglier.

Vénus, Cupidon et Adonis ont constitué un thème majeur de la peinture occidentale du 15e au 19e siècle. Le thème ne disparaît pas totalement au 20e siècle, mais il ne fait plus naître aucun chef-d’œuvre.

Voici les principales variantes des tableaux sur le thème de Vénus :
- La naissance de Vénus.
- Vénus endormie.
- Vénus au miroir ou la toilette de Vénus.
- Vénus et Cupidon.
- Vénus et Adonis

 

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Botticelli. La Naissance de Vénus (v. 1485)Sandro Botticelli
La Naissance de Vénus (v. 1485)
Tempera sur toile, 172,5 × 278,5 cm, Galerie des Offices, Florence.

 

Cette grande composition faisait face au Printemps, autre chef-d’œuvre de Botticelli, dans la villa du Castello appartenant aux Médicis. Il s'agit d'une allégorie de la naissance de Vénus, qui, selon la mythologie, est sortie des eaux (le terme d'origine grecque anadyomène, c'est-à-dire surgie des eaux, est parfois utilisé). La sortie des eaux permet de représenter la nudité féminine et de nombreux peintres utiliseront le prétexte à partir de la Renaissance. L'Église catholique veillait, et une justification religieuse (Ève par exemple) ou mythologique était nécessaire. On retrouve les personnages déjà présents dans Le printemps. Vénus dans son coquillage géant est entourée de Zéphyr et Chloris (à gauche). Flore (à droite) accueille Vénus dans une grande toge fleurie. On peut interpréter le tableau comme un hymne à la beauté transmise aux hommes par les dieux.

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Piero di Cosimo. Vénus, Mars et Cupidon (1490)Piero di Cosimo
Piero di Cosimo. Vénus, Mars et Cupidon (1490)
Huile sur bois, 74 × 184 cm, Gemäldegalerie, Berlin.

« Nous savons que le sujet et la composition sont inspirés par le panneau presque aussi grand de Botticelli conservé à la National Gallery de Londres, qui a peut-être été peint pour la famille Vespucci à l’occasion d’un mariage. On peut supposer une occasion similaire pour le tableau de Piero. Les différences entre les deux compositions sont claires. Dans le tableau de Botticelli, les figures sont vues en plan rapproché avec de nombreux chevauchements mettant en valeur le relief. L’arrière-plan paysager reste presque abstrait. Chez Piero, la composition est spatialement plus étendue, plus lâche. Les figures, dans lesquelles tout chevauchement est évité, s’inscrivent dans un paysage qui se développe en profondeur, depuis la partie centrale où des Amours jouent avec les armes de Mars, jusqu’aux rivages marins les plus éloignés. Chez Botticelli, ce sont des satyres qui jouent avec les armes, à proximité. L’un d’eux souffle dans une conque à l’oreille d’un Mars amoureux, profondément endormi, pour le réveiller et l’inciter à s’intéresser à une Vénus en attente. Piero n’a pas choisi les satyres et a évité les allusions érotiques […] Vénus n’est pas vêtue, comme chez Botticelli, mais presque nue. Ses yeux sont ouverts, mais elle est plus inclinée […] La pose de Mars endormi, qui chez Botticelli pourrait s’inspirer d’une figure en terre cuite de Verrocchio (Berlin, collection des sculptures), est différente chez Piero. Plus féminine, elle est assez semblable à celle de Vénus. » (Commentaire Gemäldegalerie)

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Lorenzo Lotto. Vénus et Cupidon (1525-30)Lorenzo Lotto
Lorenzo Lotto. Vénus et Cupidon (v. 1525)
Huile sur toile, 92 × 111 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.

 

« Pour peindre cette œuvre, Lorenzo Lotto, génie anticonformiste de la Renaissance vénitienne, puisa dans les poèmes classiques consacrés au mariage. Il s’agit d’ailleurs vraisemblablement du thème de ce tableau. Vénus a peut-être même les traits de la mariée. Le coquillage au-dessus de sa tête et les pétales de rose sur son corps sont les attributs traditionnels de la déesse. Le lierre évoque la fidélité conjugale ; la couronne de myrte ainsi que le brûle-parfum qui y est suspendu symbolisent la chambre nuptiale. Vénus porte les boucles d’oreilles et le diadème d’une mariée du XVIe siècle. Le geste de Cupidon, qui urine à grand jet à travers la couronne, est un présage de fertilité qui ajoute une légère touche d’humour à cette image à caractère très intime. » (Commentaire MET)

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Cranach l'Ancien. Vénus et Cupidon (1531)Lucas Cranach l'Ancien

Vénus et Cupidon (1531)

Huile sur bois transposée sur toile, 176 × 80 cm,  Musées Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles.

 

Les érudits de la Renaissance attribuaient au poète grec Théocrite (3e siècle avant J.-C.) la légende de Cupidon voleur de miel. Ayant dérobé du miel dans une ruche, Cupidon se fait piquer par une nuée d'abeilles. Il se plaint à sa mère Vénus, qui lui répond que les blessures occasionnées par ses flèches sont beaucoup plus douloureuses. L'amour, représenté par Cupidon, peut ainsi être plus cruel que les piqûres d'abeilles. Cranach connaissait ce poème de Théocrite, traduit par son ami le philosophe Philippe Melanchthon (1497-1560). La sensualité raffinée de ces Vénus s'accompagnaient donc, comme en témoigne cette légende, d'un aspect moralisateur qui autorisait les nobles à en orner leurs appartements privés.

 

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Titien. Vénus d'Urbino (1538)Titien
La Vénus d'Urbino (1534-38)
Huile sur toile, 119 × 165 cm, Galerie des Offices, Florence.

 

Cette Vénus doit son nom à son commanditaire, Guidobaldo Della Rovere, duc d'Urbino. Le tableau est certainement très osé pour l'époque et certains historiens de l'art ont pu gloser sur la position de la main gauche de Vénus et sa signification. Il s'agit en tout cas d'une petite malice de l'artiste qui n'a pas dû déplaire au commanditaire. Le tableau sera détourné par Manet en 1863, avec son Olympia, une prostituée remplaçant Vénus. L'œuvre de Titien est une des plus belles représentations de la féminité. L'artiste a cherché le contraste entre le personnage et l'arrière-plan en plaçant un rideau vert et un pan de peinture noire qui ne représente rien mais constitue, selon Daniel Arasse, un écran de présentation de la figure.

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Bronzino. Allégorie avec Vénus et Cupidon (v. 1545)Agnolo Bronzino
Allégorie avec Vénus et Cupidon (v. 1545)
Huile sur bois, 146 × 116 cm, National Gallery, Londres.

 

Probablement commandé par Cosme 1er de Médicis, ce tableau a été offert au roi de France François 1er. Cette Vénus enlacée, qui tient la flèche lancée par Cupidon, est menacée par des personnages inquiétants et maléfiques surgissant des profondeurs du tableau. L'intention érotique est évidente, mais le mal, défini par la religion, est omniprésent dans les esprits de l'époque. Il s'agit ainsi d'une allégorie de la luxure. Les nus à la carnation parfaite et à l'élégance maniériste se détachent sur un superbe fond bleu outremer.

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Analyse détaillée

 

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Pierre Paul Rubens. Vénus et Adonis (v. 1635)Pierre Paul Rubens
Vénus et Adonis (v. 1635)
Huile sur toile, 197,5 × 242,9 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.

 

Rubens s’inspire d’un thème des Métamorphoses du poète romain Ovide. Vénus est tombée amoureuse du beau chasseur Adonis. Rubens la représente avec son fils Cupidon, tentant de retenir Adonis qui s’apprête à partir à la chasse au sanglier. La scène était populaire au 17e siècle et les amateurs d’art savaient qu’Adonis allait être blessé et mourir. Le caractère dramatique de cet adieu de Vénus à Adonis n’échappait donc à personne. La mise en évidence de la musculature d’Adonis, le corps de Vénus, proche du réel féminin de l’époque, et le fort contraste ombre-lumière caractérisent la peinture baroque.

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Vélasquez. Vénus à son miroir (1647-51)Diego Vélasquez

Vénus à son miroir (1647-51)
Huile sur toile, 122,5 × 177 cm, National Gallery, Londres.

 

« Vénus, la déesse de l’amour, est langoureusement allongée sur son lit, la courbe de son corps reposant sur un somptueux tissu satiné. Les tons nacrés de sa peau lisse contrastent avec les couleurs vives et les touches apparentes du rideau et des draps.
Le visage de Vénus se reflète dans le miroir tendu par son fils Cupidon, mais son reflet est flou. Nous ne pouvons pas voir qui elle est vraiment. Velázquez voulait peut-être s’assurer que sa Vénus, personnification de la beauté féminine, ne puisse être une personne identifiable. Nous devons imaginer les traits de son visage. Le visage et la jambe la plus éloignée de Cupidon sont peints de manière très lâche et semblent presque inachevés. Velázquez a délibérément utilisé un style sommaire afin de concentrer notre attention sur Vénus.
C’est le seul nu féminin de Velázquez qui nous soit parvenu et l’une de ses œuvres les plus célèbres. Son autre titre, The Rokeby Venus, provient de Rokeby Park, une maison de campagne du comté de Durham, où la peinture a été accrochée pendant une grande partie du XIXe siècle. » (Commentaire National Gallery)

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François Boucher. La toilette de Vénus (1751)François Boucher
La Toilette de Vénus (1751)
Huile sur toile, 108 × 85 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.

 

Rococo oblige, Boucher place la déesse dans une cadre somptueux de meubles, de tissus et de perles, avec trois putti ailés et virevoltants. Ce décor n’a aucun rapport avec l’Antiquité mais évoque, pour l’aristocratie de l’époque, avec légèreté et esprit comme il se doit, l’environnement des dieux. Commandé par madame de Pompadour, la maîtresse de Louis XV, le tableau a décoré l’appartement de bain du château de Bellevue, construit pour la marquise, à proximité de Paris, au milieu du 18e siècle.

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Bouguereau. La naissance de Vénus (1879)William Bouguereau

La naissance de Vénus (1879)
Huile sur toile, 300 × 215 cm, Musée d'Orsay, Paris.

 

Bouguereau utilise le prétexte mythologique pour réaliser, selon les préceptes de l’académisme du 19e siècle, un tableau érotique idéalisant le corps féminin. Le résultat ne fut pas du goût de tout le monde. Joris-Karl Huysmans écrit : « Prenez la Vénus de la tête aux pieds, c'est une baudruche mal gonflée. Ni muscles, ni nerfs, ni sang. » Certes, mais cette Vénus se déhanchant émoustillait les bourgeois de l’époque, objectif de Bouguereau. Cette composition monumentale et complexe n’était d’ailleurs pas à la portée de n’importe quel artiste. Particulièrement représentative de ce qu’appréciait la majorité des amateurs d’art de l’époque, elle doit, à ce titre, figurer dans les Vénus les plus significatives de l’histoire de l’art.

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