Diego Vélasquez

 
 

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Patrick AULNAS

Autoportraits       

Vélasquez. Autoportrait (1640)

Autoportrait (1640)
Huile sur toile, 46 × 38 cm
Musée des Beaux-arts, Valence

           

Vélasquez. Autoportrait (1645)

Autoportrait (1645)
Huile sur toile, 104 × 83 cm
Galerie des Offices, Florence 

 

  Biographie

 1599-1660

Naissance et jeunesse à Séville (1599-1622)

Diego Rodríguez de Silva y Velázquez (en français Vélasquez) est né en 1599 à Séville (Andalousie) dans une famille de la petite noblesse. Séville était à cette époque la ville la plus riche d’Espagne car elle bénéficiait du monopole du commerce avec les Amériques. Par suite, l’art s’y développa et de nombreuses écoles y étaient implantées. Vélasquez montra dès l’enfance un don pour la peinture et il fut placé en apprentissage dans l’atelier de Francisco Herrera Le Vieux (1576-1654) puis dans celui de Francisco Pacheco (1564-1644). Il resta très brièvement chez le premier mais demeura six ans chez Pacheco (de 1610 à 1616). Ce peintre, auteur d’un traité intitulé L’Art de la peinture, est considéré comme le maître de Vélasquez.

En 1617, il devient membre de la corporation des peintres de Séville et en 1618 il épouse la fille de Francisco Pacheco prénommée Juana. Deux filles naquirent de cette union, Francisca en 1619 et Ignacia en 1621. Les premières toiles de Vélasquez sont des natures mortes et des scènes de genre dans lesquelles il utilise le clair-obscur sans probablement avoir vu les œuvres de Caravage, l’initiateur de cette technique. Par contre, il n’est pas impossible qu’il ait admiré les œuvres du Gréco (1541-1614) qui utilise souvent le contraste noir-blanc. Vélasquez s’orientera rapidement vers les sujets religieux car les commanditaires sévillans sont principalement des ecclésiastiques.

Le peintre du roi et le premier voyage en Italie (1622-1630)

En 1622, Vélasquez se rend pour la première fois à Madrid où son beau-père dispose de certains appuis. Il peut ainsi visiter les collections de peintures royales (Titien, Tintoret, Véronèse). En 1623, Gaspar de Guzmán, Comte-Duc d’Olivares (1587-1645), Premier ministre du jeune roi Philippe IV (1605-1665), lui demande de peindre le roi. Le portrait, terminé en 1623, suscite l’admiration générale. Vélasquez devient peintre du roi et doit s’installer à Madrid. Outre la rémunération de ses tableaux, il reçoit vingt ducats par mois et se trouve bientôt doté d’un bénéfice ecclésiastique aux Canaries d’une valeur de 300 ducats par an. En 1628, il devient, après la mort du titulaire, peintre chambre, charge la plus élevée pour un peintre de la cour. Cette charge lui impose de réaliser des portraits de la famille royale et des cadres décoratifs pour le palais royal. Mais il conserve la liberté de travailler pour des particuliers. Cette même année, il rencontre Pierre Paul Rubens (1577-1640), qui séjourne à Madrid, et se lie d’amitié avec lui. Rubens réalisera également des portraits de Philippe IV.

 

Vélasquez. Philippe IV (1628)

Vélasquez. Philippe IV (1628)
Huile sur toile, 58 × 44,5 cm, Musée du Prado, Madrid.

 

C’est sans doute sous l’influence de Rubens que Vélasquez sollicite en 1629 l’autorisation de voyager en Italie pour parfaire ses connaissances. Le roi lui offre un voyage de deux ans et 480 ducats. Ce voyage lui permettra d’admirer et de copier Le Tintoret (1518-1594), Giorgione (1477-1510), Le Guerchin (1591-1666), Michel-Ange (1475-1564), Raphaël (1483-1520). Il visite également la Villa Médicis, dont il peindra les jardins de façon quasi-impressionniste. Sur le chemin du retour, il rencontre à Naples le peintre espagnol José de Ribera (1591-1652) avec lequel il se lie d’amitié.

Honneurs à Madrid et second voyage en Italie (1631-1651)

Son voyage en Italie a doté Vélasquez d’une vaste culture picturale. Cette culture et son exceptionnel talent lui vaudront une aura artistique rare et une ascension à la cour. Après avoir reçu plusieurs titres honorifiques, il est nommé en 1644 surintendant des travaux royaux. Il peint de très nombreux portraits de la famille royale et des tableaux historiques ou mythologiques destinés à la décoration du palais royal : le plus célèbre est, en 1634-35, la Reddition de Breda (ou Les Lances). A partir de 1640, la production de Vélasquez diminue nettement. Les obligations du peintre sont lourdes : il doit diriger les travaux et la décoration des palais royaux et veiller à la conservation des collections. Il doit également accompagner le roi dans ses nombreux déplacements.

 

Vélasquez. Vénus à son miroir (1647-51)

Vélasquez. Vénus à son miroir (1647-51)
Huile sur toile, 122,5 × 177 cm, National Gallery, Londres.

 

De 1649 à 1651, Vélasquez fait un second séjour en Italie. Il a pour mission d’acquérir des tableaux et des statues destinées à enrichir les collections royales. Il acquiert principalement des œuvres de Tintoret, Titien et Véronèse et engage Angelo Michele Colonna (1604-1687) et Agostino Mitelli (1609-1660) pour réaliser les fresques de l’Alcazar. Pendant son séjour à Rome, il peint le célèbre tableau du pape Innocent X.

Le maréchal de cour, les grandes œuvres magistrales (1651-1660)

A son retour d’Italie, où il a été accueilli comme une personnalité de premier plan, le roi Philippe IV nomme Vélasquez aposentador de palacio, maréchal de cour. Cette nouvelle responsabilité est absorbante, mais le grand peintre parvient à réaliser à cette époque Les Ménines (1656-57) et Les Fileuses (1657-58). En 1659, il est anobli par Philippe IV qui lui accorde le titre d’hidalgo (gentilhomme). En 1660 a lieu le mariage de l’infante Marie-Thérèse avec le roi de France Louis XIV. Vélasquez, en tant qu’aposentador, doit participer à l’organisation de la rencontre en préparant la décoration du pavillon où elle doit avoir lieu, près de la frontière française. Ce voyage l’épuise. Il tombe malade et meurt le 6 août 1660.

 

Œuvre

De son vivant comme après sa mort Vélasquez a toujours bénéficié d’un immense prestige. C’est au 19e siècle que l’on comprendra qu’il est un des précurseurs de l’art moderne. Les grandes œuvres de la fin de sa vie, Les Ménines (1656) et Les Fileuses (1657) dépassent le baroque et témoignent de sa parfaite maîtrise des techniques picturales les plus complexes. Le courant réaliste au 19e siècle renouera parfois avec cette capacité de jouer avec le réalisme et l’allégorie dans une composition complexe : c’est le cas de Courbet avec L’Atelier du peintre (1854-55). Quant à l’impressionnisme, il trouvera en Vélasquez un lointain précurseur avec ses deux tableaux des jardins de la Villa Médicis.

Le ténébrisme

Les débuts de Vélasquez sont marqués par le ténébrisme, qui dominait alors l’art espagnol. Les sujets peuvent être empruntés à la vie courante ou évoquer des épisodes bibliques. Les exemples suivants montrent bien le génie d’un artiste qui a alors une vingtaine d’années et qui parvient cependant à saisir la dignité humaine dans la quotidienneté.

Vélasquez. Vieille faisant cuire ses œufs (1618)Vieille faisant cuire ses œufs (1618). Huile sur toile, 101 × 120 cm, National Gallery of Scotland, Édimbourg. Cette scène de genre est une rareté à l'époque. Les peintres ne s'intéressaient pas à la vie quotidienne car les commanditaires demandaient des portraits ou des scènes religieuses ou historiques. Le jeune Vélasquez est déjà un maître de la lumière.

 
Vélasquez. L’Adoration des Mages (1619)

L’Adoration des Mages (1619). Huile sur toile, 203 × 125 cm, Musée du Prado, Madrid. Selon la Bible, trois mages (astronomes) auraient suivi une étoile vers le lieu de naissance de Jésus-Christ. Arrivés près de Jésus, ils lui offrent l’or, l’encens et la myrrhe.

 
 
Vélasquez. Le porteur d’eau de Séville (1620)

Le porteur d’eau de Séville (1620). Huile sur toile, 106,7 × 81 cm, Musée Wellington, Apsley House, Londres. Ce premier chef-d'œuvre traite de la dignité du pauvre porteur d'eau au profil aristocratique qui distribue l'eau d'une cruche à un jeune garçon. La lumière rebondit sur les cruches, le verre et les visages.

 

Le peintre de la cour

Lorsqu’il devient peintre du roi Philippe IV, Vélasquez est astreint à réaliser de multiples portraits de la famille royale. Aussi, son œuvre est-elle dominée quantitativement par ces portraits. Mais son répertoire est beaucoup plus large. La cour d’Espagne conservant un aspect médiéval, Vélasquez s’intéresse aux bouffons. La religion et l’histoire ne sont pas absentes : sa toile historique la plus célèbre évoque la reddition de la ville néerlandaise de Breda.

Vélasquez. Philippe IV (1628)Philippe IV (1628). Huile sur toile, 58 × 44,5 cm, Musée du Prado, Madrid. Philippe IV dit le Grand (1605-1665) devint roi d’Espagne en 1621 à la mort de son père Philippe III (1578-1621). S’il ne fut pas un grand politique, il figure parmi les principaux mécènes de l’époque et constitua une impressionnante collection de tableaux.

 
Vélasquez. La tunique de Joseph (1630)

La tunique de Joseph (1630). Huile sur toile, 223 × 250 cm, Monasterio de San Lorenzo, El Escorial. Tradition chrétienne. Joseph, fils préféré de Jacob, fait des songes au cours desquels il semble se voir au-dessus de ses frères et même de ses parents terrestres. Irrités, ses frères décident de le vendre à des marchands ismaélites en route pour l’Égypte. Les frères annoncent à Jacob la mort de Joseph en lui montrant sa tunique trempée par ruse dans le sang d’un animal. Vélasquez quitte ici le ténébrisme pour une toile plus lumineuse, tout en conservant de remarquables jeux ombre-lumière.

 
Vélasquez. Vue du jardin de la Villa Médicis, le pavillon d'Ariane (1630)

Vue du jardin de la Villa Médicis, le pavillon d'Ariane (1630). Huile sur toile, 44 × 38 cm, musée du Prado, Madrid. Surprenant tableau d’une facture exceptionnellement moderne, peint lors du premier voyage en Italie. Le paysage était considéré à l’époque comme un genre mineur. Celui-ci a souvent été jugé impressionniste. De fait, il a été peint en plein air et, à l’évidence, il s’agit bien de proposer au spectateur les impressions de l’artiste sur les jardins de la Villa Médicis.

 
Vélasquez. Isabelle de Bourbon (1632)

Isabelle de Bourbon (1632). Huile sur toile, 207 × 119 cm, collection particulière. Isabelle de Bourbon (1603-1644) est la première femme de Philippe IV d’Espagne. Née Elisabeth de France, elle est la fille du roi de France Henri IV (1552-1610) et de Marie de Médicis (1575-1642). Par son mariage avec Philippe IV en 1615, à l’âge de treize ans, elle devient Isabelle de Bourbon, future reine d’Espagne (en 1621).

 
Vélasquez. Le prince Balthazar-Carlos (1632)

Le prince Baltazar-Carlos (1632). Huile sur toile, 117,8 × 95,9 cm, Wallace Collection, Londres. Le prince héritier (1629-1646) est âgé de trois ans.

 
Vélasquez. Philippe IV à cheval (1634-35)

Philippe IV à cheval (1634-35). Huile sur toile, 304 × 317 cm, musée du Prado, Madrid. Cinq portraits équestres monumentaux, ceux de Philippe III, de la reine Margarita, d'Isabelle de Bourbon, de Philippe IV et du prince Baltasar-Carlos, décoraient la Salle des royaumes dans le palais du Buen Retiro. Le programme avait été organisé par le comte-duc d'Olivares dans le but d'affirmer la gloire de la monarchie espagnole pendant ce qui était en fait une période de déclin.

 
Vélasquez. La reddition de Breda ou Les Lances (1634-35)

La reddition de Breda ou Les Lances (1634-35). Huile sur toile, 307 × 367 cm, musée du Prado, Madrid. En 1625, Philippe IV décide de reprendre la ville hollandaise de Breda. La cité est assiégée par une armée de 40 000 hommes. Elle est farouchement défendue par Justin de Nassau (1591-1631), de la maison d’Orange. La ville tombe mais l’armée espagnole admire le courage des vaincus. Le tableau représente Justin de Nassau remettant les clés de Breda au vainqueur, le général Spinola (1569-1630). Ce dernier interrompt l’agenouillement de Nassau et pose une main sur son épaule.

 
Vélasquez. Gaspar de Guzmán, comte-duc d’Olivares, à cheval (1638)

Gaspar de Guzmán, comte-duc d’Olivares, à cheval (1638). Huile sur toile, 314 × 240 cm, musée du Prado, Madrid. Né en 1587, mort en 1645, il fut un ministre tout puissant de Philippe IV jusqu’à 1643.

 
Vélasquez. Le bouffon don Sebastián de Morra (1645

Le bouffon don Sebastián de Morra (1645). Huile sur toile, 106,5 × 81,5 cm, musée du Prado, Il s’agit d’un nain qui jouait le rôle de bouffon à la cour. Le regard est lourd de reproches mais plein d’humanité.

 

Le second voyage en Italie et les dernières œuvres

Lors de son second séjour en Italie, en 1649-1651, Vélasquez est accompagné de son assistant-esclave, Juan de Pareja, dont il fera le portrait, à titre d’entraînement, avant de réaliser celui du pape Innocent X. La Vénus au miroir, seul nu féminin de Vélasquez à nous être parvenu, pourrait avoir eu pour modèle la maîtresse italienne du peintre. A son retour à Madrid, il reprend les portraits de cour mais également deux œuvres majeures : Les Ménines et Les Fileuses.

Vélasquez. Juan de Pareja (1649-50)Juan de Pareja (1649-50). Huile sur toile, 81,3 × 69,9 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Juan de Pareja (1610-1670) est l’assistant-esclave de Vélasquez. Il s’agit d’un métis dont la mère était noire, d’où son statut social. Là encore, Vélasquez semble défier les préjugés en peignant un visage plein de noblesse.

 
Vélasquez. Le pape Innocent X (1650)

Le pape Innocent X (1650). Huile sur toile, 141 × 119 cm, Galleria Doria Pamphilj, Rome. Giovanni Battista Pamphilj (1574-1655), fut le 234pape, de 1644 à 1655, sous le nom d’Innocent X. Ce portrait connut à l’époque un énorme succès en Italie et suscita de nombreuses commandes d’autres prélats.

 
Vélasquez. Vénus à son miroir (1647-51)

Vénus à son miroir (1647-51). Huile sur toile, 122,5 × 177 cm, National Gallery, Londres. L’inquisition et la pesante tutelle de l’église catholique sur la société espagnole rendaient ce type de tableau très rare. C’est le seul nu féminin qui nous soit parvenu de Vélasquez, bien qu’il en ait peint quelques autres. Bien sûr, il fallait au moins un prétexte mythologique : il s’agit donc de Vénus, la déesse romaine de l’amour, mais dans une évocation sensuelle. Le corps de cette femme, svelte et musclé, est étonnamment moderne si on le compare aux nus de Rubens souvent noyés dans la graisse.

 
Vélasquez. Maria Teresa, infante d'Espagne (1652).

Maria Teresa, infante d'Espagne (1652). Huile sur toile, 34,3 × 40 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Marie-Thérèse d’Autriche (1638-1683), infante d'Espagne, fut par la suite reine de France en épousant en 1660 le roi de France Louis XIV (1638-1715)

 
Vélasquez. Philippe IV (1653-55

Philippe IV (1653-55). Huile sur toile, 69 × 56 cm, musée du Prado, Madrid. Etude du Philippe IV âgé. Seule la tête apparaît, le reste est ébauché.

 
Vélasquez. Les Ménines (1656-57)

Les Ménines (1656-57). Huile sur toile, 318 × 276 cm, musée du Prado, Madrid. Las Meninas ou les demoiselles d’honneur. Au centre, l’infante Margarita d’Espagne est entourée de ses deux demoiselles d’honneur et d’une naine. Mais le tableau est surtout un jeu entre le regard du spectateur et celui du peintre. A gauche, Vélasquez s’est représenté lui-même en train de peindre le roi Philippe IV et la reine Marie-Anne d'Autriche, seconde épouse du roi, qui occupent donc la place du spectateur. Le roi et la reine apparaissent en effet dans le miroir situé derrière le peintre en arrière-plan. Au fond, dans l’embrasure de la porte, se dessine la silhouette du chambellan de la reine. Cette composition d’une grande complexité est également une étude sur la lumière directe et réfléchie.

 
Vélasquez. La légende d'Arachné ou les Fileuses (1657-58)

La légende d'Arachné ou Les Fileuses (1657-58). Huile sur toile, 220 × 289 cm, musée du Prado, Madrid. Composition d’une grande complexité et d’interprétation incertaine. L’arrière-plan représente l’épisode mythologique de l’affrontement entre la déesse Pallas (Athéna), et une mortelle, Arachné, brillante tisseuse. La déesse s’offusque du talent de la mortelle qui blesse son orgueil (livre VI des Métamorphoses d’Ovide). Le premier plan s’inspire de la manufacture de tapisseries de Santa Isabel de Madrid. Il s’agit en quelque sorte d’une réitération contemporaine du récit ovidien : le concours entre deux tisseuses.

 

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Commentaires

  • chaminade betty
    • 1. chaminade betty Le 07/03/2020
    merci beaucoup c'est très instructif
  • quentin
    • 2. quentin Le 07/12/2015
    J'étudie une de ces œuvres en cours. Il peint très bien.
  • Marc--Leger
    • 3. Marc--Leger Le 03/10/2015
    Effectivement très bien. :)
  • solenn boulain
    • 4. solenn boulain Le 22/01/2015
    cela est bien

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