Joseph Wright of Derby

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Patrick AULNAS

 

Autoportraits

 

Joseph Wright of Derby. Autoportrait (1765-68)

Joseph Wright of Derby. Autoportrait (1765-68)
Huile sur toile, 70 × 58 cm, National Gallery of Victoria, Melbourne

 

 

Joseph Wright of Derby. Autoportrait (v. 1780)Joseph Wright of Derby. Autoportrait (v. 1780)
Huile sur toile, 61 × 73 cm, Yale Center for British Art, New Haven, Connecticut.

 

 

Biographie

1734-1797

Fils de l’avocat John Wright (1697-1767) et de Hannah Broockes (1700-1764), Joseph Wright est né à Derby le 3 septembre 1734. Le surnom de Wright of Derby lui a été attribué par un critique d’art en 1768. Il s’agissait de le distinguer d’un peintre homonyme, Richard Derby (1735-1774). Ce surnom lui est resté.

Joseph Wright commence à s’initier au dessin à l’adolescence en s’inspirant de gravures. En 1751, à l’âge de 17 ans, il part pour Londres où il devient l’élève du portraitiste Thomas Hudson (1701-1779). Il revient à Derby en 1753 et commence à peindre des portraits. Mais son travail ne lui donne pas satisfaction et il retourne dans l’atelier de Hudson de 1756 à 1757 afin d’améliorer sa technique. Il se lie d’amitié avec le peintre paysagiste et portraitiste John Hamilton Mortimer (1740-1779) qui travaille aussi dans l’atelier de Hudson. De retour à Derby, il se fait connaître comme portraitiste dans la région.

 

Joseph Wright of Derby. La famille Thistlethwayte (v. 1758)

Joseph Wright of Derby. La famille Thistlethwayte (v. 1758)
Huile sur toile, 186 × 215 cm, Yale Center for British Art, New Haven, Connecticut.

 

En 1765, il expose deux œuvres à la Society of Artists à Londres, dont Gladiateur à la lumière d’une bougie qui constitue une réflexion comparative sur la sculpture, la gravure et le dessin en utilisant un clair-obscur très contrasté. Ce choix de traitement de la lumière restera ensuite une des caractéristiques des scènes de genre et des paysages de l’artiste.

 

Joseph Wright of Derby. Trois personnes regardant le gladiateur à la lueur des bougies (1765)

Joseph Wright of Derby. Trois personnes regardant le gladiateur à la lueur des bougies (1765)
Huile sur toile, 102 × 122 cm, National Museums Liverpool.

 

De 1768 à 1773, il vit à Liverpool et répond à de nombreuses commandes de portraits. De retour à Derby, il s’intéresse à des scènes en lien avec la révolution industrielle naissante dans l’Angleterre de l’époque. Le Derbyshire était une région où apparaissait des activités industrielles diverses (mines de charbon, métallurgie, tissage, fabrication de la porcelaine, etc.) et Wright est considéré comme le premier peintre ayant saisi sur la toile des scènes de genre inspirées de ces activités.

 

Joseph Wright of Derby. La forge (1772)

Joseph Wright of Derby. La forge (1772)
Huile sur toile, 121 × 132 cm, Tate Britain, Londres.

 

Wright était un esprit ouvert fréquentant les philosophes et les scientifiques. Erasmus Darwin (1731-1802), le grand-père de Charles Darwin (1809-1882), était son ami et médecin. Il connaissait John Whitehurst (1713-1788), scientifique et fabricant d’horloges, et Peter Burdett 1734-1793), géomètre et peintre. Deux de ses plus importants mécènes étaient Josiah Wedgwood (1730-1795), fondateur d’une entreprise de porcelaine et de faïence, et Richard Arkwright (1732-1792), industriel novateur de l’industrie du coton.

Le 28 juillet 1773, Joseph Wright épouse Ann (ou Hannah) Swift. Le couple aura six enfants dont trois mourront en bas âge. A la fin de l’année 1773, Wright part en voyage en Italie avec son épouse et les portraitistes John Downman (1750-1824) et Richard Hurleston (1740-1780). Ce séjour lui inspire des paysages nocturnes italiens et même plusieurs tableaux du Vésuve en éruption, scène à laquelle il n’a probablement pas assisté.

 

Joseph Wright. Vue du Vésuve depuis Posilippo (1775-97)

Joseph Wright of Derby. Vue du Vésuve depuis Posilippo (1775-97)
Huile sur toile, collection particulière.

 

Le retour en Angleterre a lieu en 1775. Il s’établit un bref moment à Bath, une station balnéaire réputée mais, n’y rencontrant pas le succès escompté, il revient à Derby en 1777 pour y passer le reste de sa vie.

Joseph Wright continue à peindre et à exposer régulièrement aux expositions de la Society of Artists et à celles de la Royal Academy, dont il fut élu associé en 1781 et membre à part entière en 1784. Il refusa d’ailleurs cette nomination en raison d’un affront dont il se croyait victime mais continua à contribuer aux expositions de 1783 à 1794.

Ann Wright meurt le 17 août 1790 et Joseph Wright le 29 août 1797, à l’âge de 62 ans, dans sa maison de Derby.

 

Œuvre

L’œuvre de Joseph Wright of Derby comporte des portraits, des paysages, des scènes de genre et quelques scènes historiques. Dans le domaine du portrait, il reprend le style de son maître Thomas Hudson qui ne prétendait pas à l’originalité mais à la satisfaction d’une clientèle aisée de la province anglaise souhaitant une mise en valeur de son statut social par l’apparence : vêtements luxueux, poses jugées élégantes.

 

Joseph Wright of Derby. Margaret Oxenden (1758-59)

Joseph Wright of Derby. Margaret Oxenden (1758-59)
Huile sur toile, 126 × 120 cm, Art Gallery of New South Wales.

 

Wright marque davantage l’histoire de l’art par ses scènes de genre du monde industriel ou scientifique du 18e siècle. D’un point de vue thématique d’abord, peu de peintres s’étaient intéressé jusqu’alors à la créativité scientifique ou technique. Mais sur le plan formel, Wright innove également. Son voyage en Italie lui avait fait découvrir Caravage et l’utilisation du clair-obscur. Il ira plus loin en revisitant le ténébrisme pour l’appliquer à des scènes de genre. Le ténébrisme avait connu son heure de gloire en Espagne au début du 17e siècle avec des artistes du courant baroque comme Francisco de Zurbarán. Il s’agit d’un style utilisant un clair-obscur particulièrement prononcé, avec de violents contrastes ombre-lumière. Mais le ténébrisme concernait des sujets religieux et Joseph Wright l’introduit dans des scènes de genre, ce qui suscite l’émoi des amateurs d’art. Dans l’esprit encore imprégné de religiosité des hommes du 18e siècle, ce choix d’éclairage renvoyait en effet aux mystères du sacré.

 

Joseph Wright of Derby. Expérience sur un oiseau (1768)

Joseph Wright of Derby. Expérience sur un oiseau (1768)
Huile sur toile, 183 × 244 cm, The National Gallery, Londres.

 

Les paysages de Wright appartiennent au courant romantique émergent. Ils se caractérisent par une prédilection marquée pour la lumière atténuée du matin ou du soir ou même les compositions nocturnes. L’artiste s’intéresse particulièrement et avec brio à l’étude des ciels affectés par la luminosité naissante ou évanescente. Ce thème constituera par la suite une constante des romantiques (par exemple, Caspar David Friedrich. Les âges de la vie, 1834).

 

Joseph Wright of Derby. Dovedale au clair de lune (v. 1785)

Joseph Wright of Derby. Dovedale au clair de lune (v. 1785)
Huile sur toile, 62 × 74 cm, Museum of Fine Arts, Houston.

 

Portraits

Joseph Wright of Derby. La famille Thistlethwayte (v. 1758)

Joseph Wright of Derby. La famille Thistlethwayte (v. 1758). Huile sur toile, 186 × 215 cm, Yale Center for British Art, New Haven, Connecticut. « Quelques années après la mort de Thomas Hudson, l’écrivain et esthète Horace Walpole se moqua gentiment des portraits de l’artiste en les qualifiant de "gentilshommes campagnards [...] se contentant […] d’une honnête ressemblance et de [...] perruques, manteaux de velours bleu et gilets de satin blanc". Voilà un bon résumé du style sans prétention de Hudson, adapté à sa clientèle en général peu sophistiquée. Walpole aurait facilement pu décrire de cette façon un homme comme Alexander Thistlethwayte, de Southwick Park dans le Hampshire, qui pose dans ce tableau presque grandeur nature avec sa femme Sarah et leurs filles Catherine et Anne. Si le goût vestimentaire de son mari est plutôt conservateur, Sarah Thistlethwayte a choisi d’être peinte à la dernière mode, dans une robe en soie. Elle orne les cheveux de sa fille cadette de fleurs, tandis que la fille aînée décore son chapeau d’une guirlande. » (Commentaire Yale Center for British Art)

Joseph Wright of Derby. Margaret Oxenden (1758-59)

Joseph Wright of Derby. Margaret Oxenden (1758-59). Huile sur toile, 126 × 120 cm, Art Gallery of New South Wales. « Autrefois attribuée à Thomas Hudson, cette toile a été récemment réattribuée à Joseph Wright of Derby. Elle a probablement été peinte au cours de la période où Wright travaillait dans l'atelier d'Hudson en 1756-1757 ou très peu de temps après. La robe est un type de vêtement porté pour les occasions festives, connu au XVIIIe siècle sous le nom de robe Van Dyck , bien qu'en réalité  basée sur un portrait de Rubens. La même robe apparait dans plusieurs portraits de Hudson et Wright. » (Commentaire Google Arts & Culture)

Joseph Wright of Derby. Susannah Hope (v. 1761)

Joseph Wright of Derby. Susannah Hope (v. 1761). Huile sur toile, 93 × 72 cm, collection particulière. Ce portrait a été peint peu après le mariage en 1761 de Susannah Hope (1744-1807) avec le révérend Charles Hope de la ville de Derby. La miniature que porte Susannah à la taille est probablement celle de son mari, selon les experts consultés par Sotheby’s lors de la vente. La robe et la pose sont caractéristiques des portraits de la noblesse terrienne de l’époque.

Joseph Wright of Derby. Peter Perez Burdett et sa première épouse Hannah (1765)

Joseph Wright of Derby. Peter Perez Burdett et sa première épouse Hannah (1765). Huile sur toile, 145 × 205 cm, Galerie nationale de Prague. « Le cartographe Peter Perez Burdett était un ami proche de Joseph Wright of Derby. Le peintre représente Perez avec sa première femme. Hannah, plus âgée que Peter Perez, était déjà veuve. Ce mariage fut probablement financièrement avantageux pour lui, lui permettant de poursuivre son travail sur la carte du Derbyshire. Cette inégalité apparaît dans le portrait, représentant la femme de Perez soigneusement et luxueusement vêtue. De plus, Hannah est séparée de Peter Perez par les rondins horizontaux de la clôture. Le portrait, signé et daté et d’une taille étonnante (la plus grande toile créée par Wright jusqu’alors) a probablement été exposé à l’exposition de la Society of Artists en 1765. Wright of Derby, qui a passé la majeure partie de sa vie dans son Derby natal, était particulièrement célèbre et apprécié en tant que portraitiste. » (Commentaire Galerie nationale de Prague)

Joseph Wright of Derby. M. et Mme Thomas Coltman (1770-72)

Joseph Wright of Derby. M. et Mme Thomas Coltman (1770-72). Huile sur toile, 127 × 101,6 cm, The National Gallery, Londres. « Né en 1747, Thomas Coltman hérite en 1768 du prieuré de Hagnaby, près d’East Kirkby dans le Lincolnshire. Lui et sa femme Mary Barlow sont représentés ici probablement un an environ après leur mariage en octobre 1769. Le couple peut également être vu dans le grand tableau de Wright Expérience sur un oiseau (également à la National Gallery), exposé en 1768.
Le caractère informel du portrait suggère que Wright et les Coltman étaient en bons termes. Coltman loua à Wright une maison située à Derby et il possédait deux autres peintures de lui. M. et Mme Coltman ont l’air détendus et naturels, sur le point de partir pour une promenade matinale. L’arrière-plan s’inspire de la nature locale. Wright a peint son premier véritable paysage à peu près au même moment. » (Commentaire National Gallery)

Joseph Wright of Derby. John Hope (v. 1780)

Joseph Wright of Derby. John Hope (v. 1780). Huile sur toile, 77 × 63 cm, collection particulière. John Hope (1730-1819) fut quatre fois maire de Derby. Il a environ 50 ans au moment du portrait.

Joseph Wright of Derby. Les enfants Synnot (1781)

Joseph Wright of Derby. Les enfants Synnot (1781). Huile sur toile, 152 × 126 cm, National Gallery of Victoria, Melbourne. « Les modèles de ce portrait de groupe sont les trois enfants de Sir Walter Synnot (1742-1821) du comté d’Armagh : Maria à gauche, Marcus, agenouillé, et Walter au centre. Par-delà le charme de ces joueurs angéliques, des niveaux d’analyse plus approfondis sont possibles. Le motif ingénieux de la cage à oiseaux, par exemple, peut conduire le spectateur vers une spéculation sur la nature de la liberté et de la captivité, véritable sujet des Lumières. » (Commentaire National Gallery of Victoria)

Joseph Wright of Derby. Jedediah Strutt (v. 1787)

Joseph Wright of Derby. Jedediah Strutt (v. 1787). Huile sur toile, 125  × 99 cm, Derby Museum and Art Gallery. Jedediah Strutt  (1726-1797) est un industriel du coton qui a créé un accessoire de métier à tisser permettant la production de bas côtelés. Sa machine devient célèbre sous le nom de machine à côtes de Derby (Derby Rib Machine). Ce modèle de bas est en effet très apprécié.

 

Scènes de genre

Joseph Wright of Derby. Trois personnes regardant le gladiateur à la lueur des bougies (1765)

Joseph Wright of Derby. Trois personnes regardant le gladiateur à la lueur des bougies (1765). Huile sur toile, 102 × 122 cm, National Museums Liverpool. « Ce tableau est le premier peint à la chandelle par Wright. Il précède son célèbre Orrery et Expérience sur un oiseau, que Wright a exposé en public. L’œuvre est une méditation sur les mérites artistiques respectifs du dessin, de la gravure et de la sculpture. Trois connaisseurs comparent un modèle de sculpture antique, Le gladiateur, avec une estampe du XVIIe siècle de celle-ci. La figure de droite représente Wright et celle du centre, éclairée par la bougie cachée, son ami Peter Perez Burdett, qui a plus tard encouragé Wright à venir travailler à Liverpool. » (Commentaire National Museums Liverpool)

Joseph Wright of Derby. Philosophe donnant une conférence sur l’Orrery (1766)

Joseph Wright of Derby. Philosophe donnant une conférence sur l’Orrery (1766). Huile sur toile, 147 × 203 cm, Derby Museum and Art Gallery. La machine d’Orrery, du nom de son inventeur Charles Boyle, comte d’Orrery, est une représentation animée du système solaire. Le titre complet est A Philosopher giving that Lecture on the Orrery in which a lamp is put in place of the Sun (Un philosophe donnant une conférence sur l’Orrery dans lequel une lampe est mise à la place du soleil).
Cette œuvre fait suite au Gladiateur à la lueur des bougies (ci-dessus) et utilise le ténébrisme pour évoquer un sujet scientifique. Cette approche est considérée à l’époque comme provocatrice car le clair-obscur accentué était réservé aux scènes religieuses. Dans l’esprit encore imprégné de religiosité naïve des hommes du 18e siècle, ce choix d’éclairage renvoyait aux mystères du sacré. La représentation artistique des avancées scientifiques pouvait donc être aussi impressionnante que les scènes religieuses évoquant la Nativité par exemple. La taille de la toile constitue également une innovation qui bouscule la hiérarchie des genres puisque les compositions monumentales étaient réservées aux sujets historiques ou religieux.

Joseph Wright of Derby. Expérience sur un oiseau (1768)

Joseph Wright of Derby. Expérience sur un oiseau (1768). Huile sur toile, 183 × 244 cm, The National Gallery, Londres. « Un public s’est réuni autour d’un conférencier pour assister à une expérience. Il fait nuit et la pièce est éclairée par une seule bougie qui brûle derrière un grand récipient arrondi contenant un crâne humain en mauvais état. Un cacatoès blanc a été placé dans un récipient en verre duquel l’air est pompé pour créer un vide. Le conférencier aspirera-t-il complètement l’air et tuera-t-il l’oiseau, ou permettra-t-il à l’air de revenir et de le faire revivre? Wright se concentre sur les différentes réactions des spectateurs – de la jeune fille incapable de regarder aux amoureux qui n’ont d’yeux que l’un pour l’autre.
C’est le plus grand, le plus ambitieux et le plus dramatique de la série des tableaux aux chandelles peints par Wright dans les années 1760. Il saisit l’aspect angoissant d’une expérience scientifique mise en scène, mais fonctionne aussi comme une vanité – une peinture sur le temps qui passe, les limites de la connaissance humaine et la fragilité de la vie elle-même. » (Commentaire National Gallery)

Joseph Wright of Derby. Une académie à la lueur de la lampe (v. 1769)

Joseph Wright of Derby. Une académie à la lueur de la lampe (v. 1769). Huile sur toile, 127 × 101 cm, Yale Center for British Art, New Haven, Connecticut. « Ce tableau représente une académie d’art imaginaire. Un groupe de jeunes artistes masculins, représentant une communauté idéale liée par une affection fraternelle, se réunit autour d’un moulage en plâtre de la Nymphe à la coquille (*). À l’époque de Wright, la contemplation de l’art était considérée comme un acte civilisateur, adoucissant les manières rudes et les appétits frustes et faisant du spectateur une personne plus vertueuse. Wright joue sur le contraste entre l’influence raffinée de la nymphe et la masculinité rugueuse et agressive de la statue du gladiateur Borghèse (*) en arrière-plan. La culture britannique du XVIIIe siècle a toujours cherché à masquer les fragilités de sa réussite commerciale ; les peintures de Wright suggèrent souvent la capacité de l’art à concilier des intérêts sociaux et politiques divergents. Wright a exposé ce tableau à la Society of Artists en 1769, où il a été chaleureusement salué par les critiques. » (Commentaire Yale Center for British Art)
(*) Nymphe à la coquille : sculpture grecque (50-100 après J.-C.) conservée au Louvre.
    Gladiateur Borghèse : sculpture hellénistique conservée à la Galerie Borghèse à Rome

Joseph Wright of Derby. La forge (1772)

Joseph Wright of Derby. La forge (1772). Huile sur toile, 121 × 132 cm, Tate Britain, Londres. « Wright était un portraitiste et un peintre de scènes de genre qui a passé la majeure partie de sa vie dans sa ville natale de Derby. À partir du milieu des années 1760, il commence à peindre des scènes scientifiques et industrielles, dont La forge est l’une des plus frappantes.
Parmi ses explorations des nouvelles technologies, de nombreuses ont été peintes comme des scènes nocturnes avec de forts contrastes ombre-lumière. La forge est l’une des cinq scènes nocturnes que Wright a réalisées entre 1771 et 1773, prenant pour sujet les forges du Derbyshire. Dans cette scène d’une petite forge au travail, un fondeur et sa famille sont baignés dans la lumière chaude projetée par une barre de fer nouvellement forgée, chauffée à blanc, extraite du four voisin par un ouvrier. Wright a adapté l’échelle afin de produire un effet dramatique, comprimant la scène pour accueillir le matériel et les figures. En réalité, la chaleur et les étincelles auraient rendu cette proximité impossible. » (Commentaire Tate).

Joseph Wright of Derby. Le soldat mort (1789)

Joseph Wright of Derby. Le soldat mort (1789). Huile sur toile, 165 × 198 cm, University of Michigan Museum of Art. « Joseph Wright of Derby, membre de l'avant-garde anglaise, a d'abord exposé ce tableau à la Royal Academy de Londres en 1789 avec un grand succès. La toile représente une femme portant son enfant, aux côtés d’un soldat mort représenté en raccourci. Désormais veuve et démunie, la femme en deuil joint les mains de l'enfant aux siennes et à celles de son mari décédé, liant leurs tristes destins sur fond de coucher de soleil sur la forêt. Le fait que l'enfant ait cessé de téter le sein de sa mère suggère la pauvreté qui les attend tous les deux à une époque où les femmes respectables avaient peu d'opportunités économiques. Le spectateur devant s'identifier totalement à une figure anonyme, le tableau possède pour l’époque un aspect provocateur. Nous ignorons tout de l'identité du soldat mort, sinon ce que peut indiquer son uniforme et la date de création, qui pourraient signifier qu’il est tombé au cours de la guerre d’indépendance américaine. C'est le regard calme, voire sévère, de l'enfant qui nous fait entrer dans le tableau. L'intensité émotionnelle de la peinture ainsi que la maîtrise technique de Wright placent ce chef-d'œuvre à un moment crucial de la transition vers la modernité, lorsque le rationalisme des Lumières a commencé à céder la place à la mise en valeur des émotions par le mouvement romantique. » (Commentaire University of Michigan Museum of Art)

 

Paysages

Joseph Wright of Derby. Vue de San Felice Circeo, près de Gaète, Italie (v. 1775)

Joseph Wright of Derby. Vue de San Felice Circeo, près de Gaète, Italie (v. 1775). Huile sur toile, 53 × 92 cm, collection particulière. Ce paysage représente une vue de la vieille ville de San Felice Circeo à l’extrémité nord du golfe de Gaète, en Italie centrale. Le mont Circeo apparaît en arrière-plan.

Joseph Wright. Vue du Vésuve depuis Posilippo (1775-97)

Joseph Wright of Derby. Vue du Vésuve depuis Posilippo (1775-97). Huile sur toile, collection particulière. Lors de son voyage en Italie, Wright fut témoin d'une éruption du Vésuve. A son retour en Angleterre il réalisa une trentaine de toiles sur ce sujet. Il n'est d'ailleurs pas certain qu'il ait assisté à une éruption du type de celle qui est représentée. Mais il avait comme modèle les tableaux de Pierre-Jacques Voltaire (1729-1790), qui, lui, avait réellement assisté à une éruption.

Joseph Wright of Derby. Grotte au bord du golfe de Salerne (1780-81)

Joseph Wright of Derby. Grotte au bord du golfe de Salerne (1780-81). Huile sur toile, 102 × 127 cm, Yale Center for British Art, New Haven, Connecticut. Salerno est une ville italienne côtière située à une cinquantaine de kilomètres au sud de Naples.

Joseph Wright of Derby. Dovedale au clair de lune (v. 1785)

Joseph Wright of Derby. Dovedale au clair de lune (v. 1785). Huile sur toile, 62 × 74 cm, Museum of Fine Arts, Houston. Dovedale est un site naturel du Derbyshire, aux formations rocheuses calcaires et comportant des grottes creusées par l'érosion. Il s'agit d'une partie de la vallée de la Dove entre Wolfscore Hill au nord et Thorpe Cloud et Bunster Hill au sud. Son caractère pittoresque le rendit célèbre dès le 17e siècle.

Joseph Wright of Derby. Vue de Florence (1789-93)

Joseph Wright of Derby. Vue de Florence (1789-93). Huile sur toile, 58 × 76 cm, collection particulière. « La vue est composée depuis le sud-est, en direction du soleil levant. Au-delà de l’Arno, on distingue sur la gauche le Duomo de Santa Maria del Fiore. Comme souvent dans ses paysages, Wright of Derby nous donne l’impression que la lumière est le sujet même de l’œuvre. Si les arbres, le fleuve et presque tous les éléments terrestres sont immobiles, le ciel ne l’est pas. Le soleil, se levant lentement derrière les nuages, envoie ses premiers rayons qui colorent les alentours de tonalités jaune pâle et rose nacré. L’artiste a su rendre l’impression que le paysage allait changer d’un moment à l’autre. L’intérêt de Wright pour l’observation et la description des ciels fut probablement suscité par le travail d’Alexander Cozens, dont il possédait des œuvres. Les études de ciels qui se trouvent dans les deux carnets de croquis de Wright du Metropolitan Museum témoignent de la persistance de cet intérêt, qui transparaît dans presque toutes les peintures de paysages de sa dernière décennie. » (Commentaire Galerie Michel Descours)

Joseph Wright. Vue du lac de Nemi au soleil couchant (v. 1790)

Joseph Wright of Derby. Vue du lac de Nemi au soleil couchant (v. 1790). Huile sur toile, 105 × 128 cm, musée du Louvre, Paris. « C'est le Miroir de Vénus, l'antique surnom du lac de Nemi près de Rome, qui est représenté ici. Le sujet plut tant à l'artiste et à certains de ses contemporains que l'on n'en dénombre pas moins d'une dizaine de versions, dont celles de Francis Towne et Francis Pars. Wright exécuta ce tableau vers 1790, près de quinze ans après son voyage en Italie, évoquant les atmosphères méditerranéennes mêlant à merveille luminosité et chaleur. » (Commentaire musée du Louvre).

Joseph Wright of Derby. Le lac Albano (1790-92)

Joseph Wright of Derby. Le lac Albano (1790-92). Huile sur toile, 36 × 55 cm, Yale Center for British Art, New Haven, Connecticut. « Ce petit paysage, et son pendant, Le lac Nemi, a probablement été réalisé au début des années 1790, une quinzaine d’années après le voyage en Italie de Wright de 1773 à 1775. À gauche de la composition, un arbre encadre le lac ; à droite, dans les collines d’Albano, apparaît une représentation modifiée de Castel Gandolfo, le palais papal conçu par Carlo Maderno (1556-1629) comme une retraite de Rome. Le lac Albano est représenté ici dans la lumière fraîche du petit matin, tandis que son pendant, le lac Nemi, est baigné d’une chaude lueur du soir ». (Commentaire Yale Center for British Art)

 

 

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