William Hogarth

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Patrick AULNAS

 

Autoportraits

 

William Hogarth. Autoportrait (1735)

William Hogarth. Autoportrait (1735)
Huile sur toile, 55 × 51 cm, Yale Center for British Art, New Haven, Connecticut.

 

 

William Hogarth. Autoportrait (1745)

William Hogarth. Autoportrait (1745)
Huile sur toile, 70 × 90 cm, Tate Britain, Londres.

 

Biographie

1697-1764

William Hogarth naît à Londres le 10 novembre 1697 et passe presque toute sa vie dans cette ville. Il est le fils de Richard Hogarth, maître d'école, et d’Ann Gibbons, qui eurent deux autres enfants, Mary et Ann. Richard Hogarth entreprend au tout début du 18e siècle une activité commerciale et fait faillite. Il est condamné à cinq ans de prison pour dettes. La mère et les enfants connaissent alors la misère.

William aime dessiner et devient à l’âge de quinze ans apprenti dans l'atelier d’Ellis Gamble, orfèvre et graveur sur métaux. Il s'établit à son compte en 1720, avec une activité principale d’illustration d'ouvrages. Il entre dans une académie de peinture et de dessin fondée par le français Louis Chéron (1655-1725) et l’anglais John Vanderbank (1694-1739) et réalise quelques pièces satiriques représentant l'actualité politique ou économique. Sa première gravure satirique à succès paraît en 1721. Il s’agit de Emblematical Print on the South Sea Scheme (Estampe emblématique de la combine des mers du Sud), caricature de la spéculation financière sur les titres de la Compagnie des mers du Sud.

En 1725, Hogarth entre à l'académie de dessin fondée par Sir James Thornhill (1675-1734), peintre très célèbre de sujets historiques. Amoureux de Jane, la fille de Thornhill, il s’enfuit avec elle et finira par l’épouser en 1729. Devenu le gendre d’un peintre anglais particulièrement reconnu, Hogarth s'intègre rapidement à la communauté artistique londonienne.

Les premières toiles de Hogarth sont également orientées vers la satire des mœurs de l’époque et souvent reproduites en gravure. Ainsi, en 1731, il réalise A Harlot’s Progress (La carrière d’une prostituée), série de six peintures aujourd’hui détruites mais reproduites en gravure. Les six tableaux à caractère narratif illustrent les mésaventures d’une jeune femme, qui arrive à Londres depuis la province et devient prostituée.

 

William Hogarth. La carrière d’une prostituée (1731-32)

William Hogarth. La carrière d’une prostituée (1731-32)
Gravure à l’eau forte, Royal Trust Collection, Londres.
Première gravure. Moll Hackabout arrive à Londres et est immédiatement
prise en charge par une proxénète notoire.

 

Dans le même registre, le peintre réalise entre 1743 et 1745 une autre série des six tableaux intitulée Marriage A-la-Mode dépeignant les conséquences désastreuses d’un mariage arrangé pour des raisons financières entre une riche famille bourgeoise et une famille aristocratique. Hogarth inaugure ainsi un genre nouveau : le sujet moral moderne, alliant la tradition de la peinture de genre hollandaise à celle de la satire anglaise.

 

William Hogarth. Marriage-A-la-mode : le tête-à-tête (1743-45)

William Hogarth. Marriage-A-la-mode : le tête-à-tête (1743-45)
Huile sur toile, 69 × 89 cm, National Gallery, Londres.

 

Mais Hogarth est un artiste polyvalent, également portraitiste et peintre d’histoire. Dans les années 1730, il se lie d’amitié avec Mary Edwards (1705-1743), richissime mécène, dont il exécutera en 1742 un grand portrait figurant parmi ses chefs-d’œuvre. 

 

William Hogarth. Miss Mary Edwards (1742)

William Hogarth. Miss Mary Edwards (1742)
Huile sur toile, 126 × 101 cm, Frick Collection, New York.

 

La peinture religieuse n’avait la même aura en Angleterre qu’en France. Hogarth réalise cependant plusieurs toiles consacrées à des sujets bibliques, en particulier le Retable de l’église Sainte Mary Redcliffe de la ville de Bristol (1755), intitulé Sealing the Tomb (Le scellement du tombeau). Ce triptyque est une œuvre monumentale d’une quinzaine de mètres de largeur, tout à fait exceptionnelle à cette époque. La scène centrale représente la résurrection du Christ avec l’épisode Noli me tangere en bas à droite.

 

William Hogarth. Sealing the Tomb, L’Ascension (1755)

William Hogarth. Sealing the Tomb, L’Ascension (1755)
Huile sur toile, 6,7 × 5,8 m, église Saint-Nicolas, Bristol.

 

William Hogarth fut membre de plusieurs loges maçonniques. Malgré sa personnalité non conformiste et le caractère provocateur de certaines de ses œuvres, il fut nommé Serjeant Painter par le roi George II en 1758, en remplacement de son beau-frère John Thornhill. Ce titre honorifique permettait de recevoir une pension royale assez modeste, mais également d’accéder aux commandes officielles.

Hogarth fut aussi un théoricien de l’art, auteur de plusieurs essais. The Analysis of Beauty, publié en 1753, critique l’académisme normatif, en particulier la hiérarchie des genres picturaux, et cherche à renouveler la conception de la beauté, qui restait axée sur l’inspiration antique. L’ouvrage, se situant dans le courant intellectuel des Lumières, fut traduit en français en 1805.

A partir de 1760, l’état de santé du peintre se dégrade. En 1761, il devient membre de la Society of Artists of Great Britain, association d'artistes fondée en 1760 en vue d’organiser des expositions d'œuvres d'artistes contemporains sur le modèle du Salon parisien de l’Académie royale de peinture et de sculpture. Le 26 octobre 1764, à l’âge de 66 ans, William Hogarth décède d’une rupture d'anévrisme. Il est inhumé le 2 novembre dans le cimetière de l'église Saint-Nicholas du quartier de Chiswick à Londres. N’ayant aucune descendance, c’est son épouse Jane (1709-1789) qui gère son œuvre au cours des vingt-cinq années suivant sa mort.

 

Œuvre

L’œuvre de William Hogarth constitue l’un des éléments fondateurs de la peinture britannique. Avant lui, la plupart des artistes ayant connu la célébrité en Angleterre étaient d’origine continentale : par exemple, le bavarois Hans Holbein (1497-1543), le flamand Van Dyck (1599-1641). Hogarth veut créer une sorte d’école anglaise possédant ses thèmes spécifiques et son style. Il joue ainsi un rôle important dans la définition, par le biais de l’art, de la Britishness (britannicité), l'identité britannique.

Le nationalisme et la francophobie ne sont pas absents du comportement et de la peinture de Hogarth. L’hostilité à la France était vive en Grande-Bretagne avec la guerre de Succession d’Autriche (1740-1748), causée comme beaucoup d’autres par les questions territoriales européennes. Deux coalitions s’affrontaient : la Prusse, la Bavière et la France, d'une part ; l'Autriche, la Grande-Bretagne, les Provinces-Unies et la Russie, d’autre part. La France était donc perçue comme l’ennemi, ce qui n’avait rien de particulièrement nouveau puisque depuis le Moyen Âge, les deux pays avaient toujours eu des relations heurtées.

Cette hostilité à la France correspond donc à la dominante britannique de l’époque et elle permet à Hogarth de se placer dans une perspective anglophile novatrice, moins probable s’il avait été un admirateur de l’art italien ou français. L’œuvre comporte trois volets : les scènes de genre, les portraits et les scènes religieuses.

 

Les scènes de genre

C’est dans ce domaine que Hogarth innove en adaptant au goût et à l’esprit britannique les célèbres scènes de genre néerlandaises. Trois grandes thématiques apparaissent.

  • Les séries de tableaux à caractère narratif portant sur un sujet moral connurent un immense succès. Les plus célèbres sont A Harlots’s Progress (La carrière d’une prostituée), The Rake's Progress (La carrière d'un roué ou d’un libertin) et Marriage-a-la-mode. La reproduction en gravures vendues par souscription assure une large diffusion à ces séries.

 

William Hogarth. La carrière d’un libertin. Dans l’asile d’aliénés (1733-35)

William Hogarth. La carrière d’un libertin. Dans l’asile d’aliénés (1733-35)
Huile sur toile, 63 × 75 cm, Sir John Soane's Museum, Londres.

 

  • Les scènes de la vie londonienne permettent à l’artiste de représenter la vie de la capitale, ses rues et ses monuments, mais également le dynamisme économique qui conduira l’Angleterre à être le premier pays au monde à connaître, dès la fin du 18e siècle, un véritable décollage économique.

 Le

William Hogarth. Quatre moments de la journée. Le soir (1736-38)

William Hogarth. Quatre moments de la journée. Le soir (1736-38)
Huile sur toile, 74 × 61 cm, Ancaster Collection, Grimsthorpe Castle, Lincolnshire.

 

  • Les conversations peaces sont des portraits de groupe destinés à capter un moment de la vie courante : tea party réunissant famille et amis, partie de carte, clubs masculins où l’alcool coule à flots. La conversation peace se rapproche parfois du portrait de famille, comme ci-dessous.

 

William Hogarth. The Jones Family Conversation Piece (1730)

William Hogarth. The Jones Family Conversation Piece (1730)
Huile sur toile, 72 × 92 cm, National Museum Wales, Cardiff.

 

Les portraits

Hogarth était également un portraitiste de talent qui réalisa des portraits de célébrités de l’époque mais aussi des œuvres très originales comme le portrait de groupe de ses domestiques.

 

William Hogarth. Six domestiques de Hogarth (v. 1750)

William Hogarth. Six domestiques de Hogarth (v. 1750)
Huile sur toile, 63 × 76 cm, Tate Britain, Londres.

 

Les scènes religieuses

Elles sont peu nombreuses. L’œuvre majeure est un grand retable intitulé Sealing the Tomb (Le scellement du tombeau) de 1755 se trouvant aujourd’hui dans l’église Saint-Nicolas de Bristol.

 

 

Scènes de genre

William Hogarth. Le mariage de Stephen Beckingham et Mary Cox (1729)

William Hogarth. Le mariage de Stephen Beckingham et Mary Cox (1729). Huile sur toile, 128 × 103 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. « Cette représentation d’un mariage est l’un des premiers essais de l’artiste dans le genre à la mode de la conversation peace, un type de portrait de groupe. Beckingham, un avocat londonien, et son épouse sont flanqués de membres de leur famille. Le cadre est basé sur l’église de St. Martin-in-the-Fields à Trafalgar Square, et non sur l’église où le mariage a eu lieu. Bien que Hogarth ait été admiré pour sa capacité à saisir la réalité, l’événement solennel décrit ici semble avoir eu un attrait limité pour lui par rapport à ses célèbres sujets satiriques. » (Commentaire MET)

William Hogarth. Avant (1730-31)

William Hogarth. Avant (1730-31). Huile sur toile, 39 × 34 cm, J. Paul Getty Museum, Los Angeles. « Cette peinture satirique décrit une tentative de séduction. Le jeune homme en culotte rouge veut attirer une jeune femme sur un lit. Se débattant, elle tente de le repousser en s’agrippant à sa coiffeuse. Ironiquement, un tiroir ouvert fait apparaître un livre sur les règles de la séduction. Sur le sol, un petit chien aboie, alarmé par l’agitation.
Dans les Anecdotes biographiques de William Hogarth, publiées en 1785, John Nichols indique qu’un certain noble libertin, le duc de Montague, aurait commandé ce tableau et son pendant intitulé Après. Selon une vieille tradition, le protagoniste aurait été Sir John Willes, plus tard juge en chef de la Court of Common Pleas.
De nombreux artistes ont réalisé des gravures, dont certaines scandaleuses, d’après ces peintures. Les gravures de Hogarth d’après ses propres peintures sont les plus fidèles aux originaux. » (Commentaire J. Paul Getty Museum)

William Hogarth. Après (1730-31)

William Hogarth. Après (1730-31). Huile sur toile, 39 × 34 cm, J. Paul Getty Museum, Los Angeles. « Dans ce pendant d’Avant, un homme se lève et remonte précipitamment sa culotte après avoir réussi à séduire une jeune femme. Chapeau et vêtements chiffonnés, la femme échevelée implore sa discrétion. La table renversée et le miroir brisé symbolisent la vie brisée de la femme ayant perdu sa virginité. Le chien endormi au premier plan fait référence à la fatigue succédant à l’étreinte. » (Commentaire J. Paul Getty Museum)

William Hogarth. Une scène de The Beggar’s Opera (1731)

William Hogarth. Une scène de The Beggar’s Opera (1731). Huile sur toile, 57 × 76 cm, Tate Britain, Londres. « Il s’agit de l’une des premières peintures réalisées à partir d’une représentation scénique anglaise. Elle représente une scène majeure de The Beggar’s Opera de John Gay, créé au Lincoln’s Inn Theatre en 1728. Ici, le personnage central de l’opéra, un bandit de grand chemin nommé Macheath, condamné de mort, se tient enchaîné entre ses deux maîtresses, la fille du geôlier, Lucy Lockit, et la fille de l’avocat, Polly Peachum. De chaque côté de la scène, Hogarth a placé des spectateurs, notamment à l’extrême droite le duc de Bolton, véritable amant de l’actrice Lavinia Fenton, qui jouait le rôle de Polly Peachum. » (Commentaire Tate Britain)

William Hogarth. La carrière d’une prostituée (1731-32)

William Hogarth. La carrière d’une prostituée (1731-32). Gravure à l’eau forte, Royal Trust Collection, Londres. Les six tableaux d’origine de la série A Harlot's Progress (La carrière d’une prostituée) datent de 1731 et ont disparu. Mais une gravure sur cuivre a été réalisée en 1732 afin de diffuser des estampes. Cette série narrative conte les malheurs de Moll Hackabout, une jeune femme arrivant à Londres et devenant prostituée. Elle mourra de la syphilis quelques années plus tard. La gravure ci-dessus est la première de la série. Moll Hackabout arrive à Londres et est immédiatement prise en charge par une proxénète notoire.

William Hogarth. Le poète dans la détresse (1733-35)

William Hogarth. Le poète dans la détresse (1733-35). Huile sur toile, 64 × 79 cm, Birmingham Museum and Art Gallery. Dans une petite pièce mansardée, un poète est assis à une table près de la fenêtre, cherchant l’inspiration. Sa femme raccommode des vêtements et semble surprise par l’entrée d’une femme réclamant le paiement des dettes du ménage. La scène a été inspirée par le poème satirique d’Alexander Pope (1688-1744) The Dunciad. Le tableau a été diffusé sous forme de gravures dont le premier tirage comportait une citation de l’œuvre de Pope. Hogarth reste encore proche de la scène de genre néerlandaise.

William Hogarth. La carrière d’un libertin. Dans l’asile d’aliénés (1733-35)

William Hogarth. La carrière d’un libertin. Dans l’asile d’aliénés (1733-35). Huile sur toile, 63 × 75 cm, Sir John Soane's Museum, Londres. La série de huit peintures intitulée A Rake's Progress (La carrière d'un libertin ou d’un roué) met en scène un personnage de fiction, Tom Rakewell, jeune héritier glissant peu à peu dans la débauche et finissant dans un asile d'aliénés. Comme toutes les séries de Hogarth, l’œuvre a été diffusée en gravures.
Le tableau ci-dessus est le dernier de la série. Tom Rakewell est interné à l'asile de Bedlam, quasiment nu et enchainé. Sarah Young, son épouse, agenouillée, essaie de le réconforter. Le couple est entouré de fous que des dames élégantes viennent observer pour se distraire.

William Hogarth. Quatre moments de la journée. Le matin (1736-38)

William Hogarth. Quatre moments de la journée. Le matin (1736-38). Huile sur toile, 74 × 61 cm, National trust Bearsted Collection, Upton House, Warwickshire.
Four Times of the Day (Quatre moments de la journée) est une série de quatre tableaux  représentant des scènes humoristiques des rues de Londres. Comme les autres séries de Hogarth, celle-ci a été reproduite en gravures afin d’augmenter la diffusion.
La scène ci-dessus, la première, se situe sur le côté ouest de la place de Covent Garden. Tôt le matin des fêtards terminent leur soirée en sortant d’un café avec des prostituées. Une dame se rendant à l’église semble choquée par la scène et manipule son éventail. En arrière-plan, des marchands déposent leurs fruits et légumes pour le marché du jour.

William Hogarth. Quatre moments de la journée. Le midi (1736-38)

William Hogarth. Quatre moments de la journée. Le midi (1736-38). Huile sur toile, 74 × 61 cm, Ancaster Collection, Grimsthorpe Castle, Lincolnshire. Cette scène se déroule à Hog Lane, une partie du quartier déshérité de Saint-Giles, avec l'église de Saint-Giles-in-the-Fields en arrière-plan, fréquentée par des huguenots (protestants français). A gauche, des huguenots sortent de l’église. Ils s’étaient réfugiés à Londres après la révocation de l’Édit de Nantes par Louis XIV à la fin du 17e siècle. Hogarth, très francophobe, les caricature à outrance en accentuant la préciosité de la gestuelle et la somptuosité des vêtements. Le  groupe de huguenots contraste fortement avec les figures populaires anglaises placées à droite, un noir caressant même les seins d’une femme.

William Hogarth. Quatre moments de la journée. Le soir (1736-38)

William Hogarth. Quatre moments de la journée. Le soir (1736-38). Huile sur toile, 74 × 61 cm, Ancaster Collection, Grimsthorpe Castle, Lincolnshire. Hogarth a placé cette scène à la lisière de la ville, ce qui lui permet de disposer d’une perspective profonde avec vue sur les collines. Le peintre inonde son tableau d’une lumière de contre-jour, à la manière de Claude Lorrain, très admiré des anglo-saxons. Mais Hogarth reste dans la caricature de ses contemporains. Une femme enceinte et son mari se rendent dans le quartier à la mode de Sadler's Wells. Il s’agit de les tourner en ridicule car ce sont des artisans voulant paraître. Les mains du mari, tachées de bleu, permettent de le considérer comme un teinturier. Sa femme apparaît massive, autoritaire et prétentieuse.

William Hogarth. Quatre moments de la journée. La nuit (1736-38)

William Hogarth. Quatre moments de la journée. La nuit (1736-38). Huile sur toile, 74 × 61 cm, National trust Bearsted Collection, Upton House, Warwickshire. La scène nocturne se situe dans le quartier de Charing Cross, identifiable par la statue équestre de Charles Ier, placée à l’arrière-plan. Charing Cross était un relais central pour de nombreuses voitures à cheval, mais les rues étroites occasionnaient des accidents fréquents. Hogarth représente une diligence renversée à cause d’un feu de joie faisant obstacle. Les feux de joie y étaient fréquents en période de fête. A droite, un chirurgien-barbier rase un client en lui tirant sur le nez pour soulever la tête.

William Hogarth. Marriage-A-la-mode : la conclusion du mariage (1743-45)

William Hogarth. Marriage-A-la-mode : la conclusion du mariage (1743-45). Huile sur toile, 69 × 89 cm, National Gallery, Londres. « Pendant des siècles, les Anglais ont été fascinés par les aventures amoureuses et la cupidité sordide de l’aristocratie. Ce sont les sujets de la série en six parties intitulée Marriage A-la-Mode, qui illustre les conséquences désastreuses du mariage motivé par l’argent et non par l’amour. La narration concerne un mariage arrangé par deux pères égoïstes, un noble dépensier qui a besoin d’argent et un riche marchand de la City de Londres qui veut s’implanter dans l’aristocratie. Il s’agit de la première satire moralisatrice de Hogarth concernant les classes supérieures.
Les six tableaux ont été peints vers 1743 pour être gravés et mis en vente sous forme d’estampes. Les estampes sont des versions non colorées et inversées des peintures. Réalisées en 1745, les gravures étaient destinées à des souscripteurs. Elles se sont immédiatement avérées populaires et ont fourni un large public au travail de Hogarth […]
Scène 1: la conclusion du mariage. Le comte de Squander organise le mariage de son fils avec la fille d’un riche échevin de la ville de Londres. L’échevin, habillé en bourgeois, tient le contrat de mariage, tandis que sa fille écoute un jeune avocat, Silvertongue. Le fils du comte, le vicomte, admire son visage dans un miroir. Deux chiens, enchaînés ensemble dans le coin inférieur gauche, symbolisent peut-être le mariage. » (Commentaire National Gallery)

William Hogarth. Marriage-A-la-mode : le tête-à-tête (1743-45)

William Hogarth. Marriage-A-la-mode : le tête-à-tête (1743-45). Huile sur toile, 69 × 89 cm, National Gallery, Londres. « Scène 2 : le tête-à-tête : la maison du jeune couple reflète l’animosité et la disharmonie des deux conjoints. La vicomtesse fatiguée, qui semble avoir donné une fête la veille au soir, apparaît au petit-déjeuner dans la luxueuse maison du couple, totalement en désordre. Le vicomte revient épuisé d’une nuit passée loin de chez lui, probablement dans un lupanar car le chien renifle un chapeau de femme se trouvant dans sa poche. » Commentaire National Gallery)

 

Portraits

William Hogarth. The Jones Family Conversation Piece (1730)

William Hogarth. The Jones Family Conversation Piece (1730). Huile sur toile, 72 × 92 cm, National Museum Wales, Cardiff. « Cette œuvre a été commandée en 1730 par Robert Jones (1706-42) du château de Fonmon, à Glamorgan. Il se tient à droite, avec ses sœurs Mary et Elizabeth, et son jeune frère Oliver. Sa mère, Mary, veuve, est représentée en bleu foncé, avec son épagneul. Le jeune paysan aux prises avec un singe contraste ironiquement avec le groupe familial somptueusement vêtu. Jones était shérif de Glamorgan en 1729 et se lia d’amitié avec John Wesley. La composition atypique et la touche délicate de Hogarth sont inspirées de Philip Mercier, peintre de la cour de Frédéric, prince de Galles. » (Commentaire National Museum Wales)

William Hogarth. Ashley Cowper, sa femme et sa fille (1731)

William Hogarth. Ashley Cowper, sa femme et sa fille (1731). Huile sur toile, 61 × 53 cm, Tate Britain, Londres. « Ce portrait a probablement été réalisé à l’occasion du mariage de l’ami de Hogarth, Ashley Cowper, avec Dorothy Oakes vers 1730. Leur mariage est signalé par la figure sacerdotale officiant à un autel sur l’urne derrière eux et par l’inscription latine du poète Virgile sur le piédestal. Gallus, un berger d’Arcadie, explique comment il abandonnerait volontiers la chasse avec ses chiens pour rester avec sa bergère bien-aimée. De même, Cowper se détourne de son chien préféré pour aller vers sa nouvelle épouse. L’enfant est probablement la fille aînée du couple, Theodora, ajoutée au tableau à une date ultérieure. » (Commentaire Tate Britain)

William Hogarth. Capitaine Thomas Coram (1740)

William Hogarth. Capitaine Thomas Coram (1740). Huile sur toile, 239 × 148 cm, Foundling Museum, Londres. Ce portrait, un des chefs-d’œuvre de Hogarth, ne provient pas d'une commande, mais d'un don à l’hôpital Foundling, fondé par Thomas Coram. Thomas Coram (1668-1751), capitaine de navire et philanthrope britannique, est connu comme fondateur du Foundling Hospital de Londres, le premier établissement du pays destiné à recueillir, soigner et éduquer les orphelins.

William Hogarth. Miss Mary Edwards (1742)

William Hogarth. Miss Mary Edwards (1742). Huile sur toile, 126 × 101 cm, Frick Collection, New York. « Mary Edwards (1705-1743), l'une des femmes les plus riches de son temps, a répudié son mariage avec un mari extravagant, ce qui revenait à déclarer son fils illégitime. Elle était l'amie de Hogarth et sans doute son mécène le plus important au cours de la décennie 1733-1743. Le portrait monumental de Miss Edwards, parée de magnifiques bijoux et vêtue d'une robe rouge éclatante, est un chef-d'œuvre de la série des portraits imposants de Hogarth, comprenant également le célèbre capitaine Coram. Le rouleau de papier, ouvert bien en évidence à côté du modèle, renvoie aux vertus de la liberté et de la propriété, appréciées de la détentrice d'une grande fortune. » (Cité par Google Art & Culture. Source : Art in The Frick Collection : Peintures, Sculpture, Arts décoratifs, New York : Harry N. Abrams, 1996)

William Hogarth. Thomas Herring, archevêque de Cantorbéry (1744-47)

William Hogarth. Thomas Herring, archevêque de Cantorbéry (1744-47). Huile sur toile, 102 × 127 cm, Tate Britain, Londres. « Thomas Herring (1693-1757) était un personnage célèbre du XVIIIe siècle, un prêtre politiquement actif. Des postes lucratifs au sein de l’Église lui apportèrent la richesse et il soutint ardemment la dynastie hanovrienne, non seulement dans ses sermons, mais aussi en levant d’importantes sommes d’argent pour le gouvernement pendant la rébellion écossaise de 1745. En remerciement, il fut nommé archevêque de Cantorbéry en 1747. Quand Hogarth a peint ce portrait, il était très conscient de représenter l’un des hommes les plus éminents du pays. Dans cette composition magistrale, Hogarth nous invite délibérément à effectuer une  comparaison avec ses célèbres prédécesseurs Lely et van Dyck. » (Commentaire Tate Britain)

William Hogarth. Six domestiques de Hogarth (v. 1750)

William Hogarth. Six domestiques de Hogarth (v. 1750). Huile sur toile, 63 × 76 cm, Tate Britain, Londres. « Ce portrait de groupe a probablement été exposé dans l’atelier de Hogarth, dans le but de mettre en évidence son talent. Un visiteur entrant dans la maison de Hogarth était accueilli par ses serviteurs. Dans l’atelier, il pouvait ensuite comparer les portraits peints et la personne elle-même. En montrant sa capacité à saisir une ressemblance dans tous les groupes d’âge, l’artiste souhaitait impressionner tous ceux qui envisageaient de commander leur propre portrait. Les portraits de serviteurs sont rares à cette période. Le choix de Hogarth de peindre de cette façon ses serviteurs est unique. » (Commentaire Tate Britain)

 

Scènes religieuses

 

Retable de Sainte Mary Redcliffe (1755) Sealing the Tomb (Le scellement du tombeau)

Retable de Sainte Mary Redcliffe (1755)
Sealing the Tomb (Le scellement du tombeau)

 

William Hogarth. Sealing the Tomb (1755)

William Hogarth. Sealing the Tomb (1755). Huile sur toile, centre 6,7 × 5,8 m, chaque aile 4,22 × 3,7 m, église Saint-Nicolas, Bristol. Ce grand triptyque était destiné à l’église Sainte Mary Redcliffe de Bristol, très ancien édifice gothique, célèbre pour la qualité de son architecture. Il est aujourd’hui exposé dans l’église Saint-Nicolas de Bristol. Son originalité provient du caractère exceptionnel au 18e siècle de ce type de retable monumental, plus courants aux 15e et 16e siècles. Trois thèmes bibliques sont traités dans un style se rapprochant du rococo français, en vogue à cette époque.

William Hogarth. Sealing the Tomb, L’Ascension (1755)

William Hogarth. Sealing the Tomb, L’Ascension (1755). Huile sur toile, 6,7 × 5,8 m, église Saint-Nicolas, Bristol. La scène centrale représente l’ascension du Christ après sa résurrection. La composition distingue la partie céleste, avec un Christ montant rejoindre son Père, et la partie terrestre comportant deux éléments narratifs. A gauche, les humains sont sidérés par l’évènement qui vient de se produire. A droite, la scène Noli me Tangere (Ne me touche pas, Ne me retiens pas) met en présence Marie Madeleine agenouillée et le Christ lui demandant de ne pas le retenir car il n’appartient plus à ce monde. Hogarth conjugue donc plusieurs scènes afin de meubler par la narration l’immense espace pictural choisi.

William Hogarth. Sealing the Tomb, Le scellement du sépulcre (1755)

William Hogarth. Sealing the Tomb, Le scellement du sépulcre (1755). Huile sur toile, 4,22 × 3,7 m, église Saint-Nicolas, Bristol. L’Évangile selon Mathieu rapporte cet évènement. Le Christ ayant prédit avant de mourir qu’il ressusciterait dans les trois jours de sa mort, les Pharisiens décident de sceller son tombeau car ils craignent que les disciples du Christ enlèvent son corps pour faire croire à sa résurrection. Hogarth place, debout à côté du sépulcre, Joseph d’Arimathie, un riche notable juif, disciple du Christ, qui a utilisé le tombeau qui lui était réservé pour y poser le corps du Christ enveloppé dans un linceul.

William Hogarth. Sealing the Tomb, Les trois Maries au tombeau (1755)

William Hogarth. Sealing the Tomb, Les trois Maries au tombeau (1755). Huile sur toile, 4,22 × 3,7 m, église Saint-Nicolas, Bristol. Selon la tradition chrétienne, trois femmes disciples de Jésus, Marie Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé, seraient venues au tombeau du Christ le dimanche suivant sa crucifixion pour embaumer son corps

 

 

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William Hogarth

Commentaires

  • Pierre Henri DREVON
    • 1. Pierre Henri DREVON Le 04/06/2022
    Je connaissais peu ce peintre et j'avoue que je m'y étais peu intéressé... J'avais tort !

    Merci.

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