Gérard van Spaendonck

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Patrick AULNAS

Portraits

 

Nicolas-Antoine Taunay. Portrait de Gérard van Spaendonck (1813-15)

Nicolas-Antoine Taunay. Portrait de Gérard van Spaendonck (1813-15)
Huile sur toile, 51 × 42 cm, Noordbrabants Museum, 's-Hertogenbosch.

 

 

Van Spaendonck. Professeur d'iconographie au Muséum d'histoire naturel de Paris

Van Spaendonck. Professeur d'iconographie au Muséum d'histoire naturel de Paris
Lithographie. Bibliothèque interuniversitaire de santé, Université Paris Cité.

 

Biographie

1746-1822

Gérard (ou Gerrit) van Spaendonck naît à Tilburg (Brabant-Septentrional, Pays-Bas) le 22 mars 1746. Son père est l’intendant de la seigneurie locale et le destine également à des fonctions administratives. Mais la vocation artistique touche la famille puisque lui et son frère Cornelis (1756-1839) deviendront peintres. En 1764, son père accepte que Gérard parte étudier à l'académie de peinture d'Anvers où il devient l’élève de Willem Jacob Herreyns (1743-1827), peintre de scènes religieuses.

Mais dès cette période de formation, Gérard van Spaendonck se spécialise dans les natures mortes de fleurs et de fruits. Depuis le 16e siècle, la peinture néerlandaise possède en effet une longue lignée d’artistes spécialisés dans ce domaine. Au 18e siècle, le plus célèbre de ces artistes est Jan van Huysum (1682-1749), considéré comme l’inspirateur de van Spaendonck. Le nom de Rachel Ruych (1664-1750) est également cité.

 

Gérard van Spaendonck. Fleurs dans un panier et vase en albâtre sur un piédestal en marbre (1787)

Gérard van Spaendonck. Fleurs dans un panier et vase en albâtre sur un piédestal en marbre (1787)
Huile sur toile, 99,6 × 81,2 cm, collection particulière.

 

Dès la fin de sa formation à Anvers, en 1769, Gérard van Spaendonck se rend à Paris et intègre l’Ecole supérieure de dessin dirigée par Jean Jacques Bachelier (1714-1789), peintre renommé pour ses natures mortes florales. En 1773, il commence à travailler pour la Manufacture royale de Sèvres en fournissant des modèles aux peintres sur porcelaine. L’année suivante, il est nommé par Louis XVI Peintre du Roi pour la miniature et travaille au Louvre. Il expose pour la première fois au Salon de peinture et de sculpture en 1777. En 1780, il succède à Madeleine Basseporte (1701-1780) en tant que professeur de peinture au Jardin des Plantes. Il y est également chargé de la représentation de fleurs sur vélin. Cette collection exceptionnelle de vélins s’est poursuivie par la suite et l’actuel Museum National d’Histoire Naturelle possède environ 7000 vélins de fleurs et d’animaux.

La carrière de Gérard van Spaendonck devient alors celle d’un grand artiste reconnu officiellement. Il est admis comme membre de l’Académie royale de peinture et sculpture en 1781 et comme membre du conseil de cette institution en 1788. La Révolution française de 1789 n’interrompt pas sa consécration officielle. En 1793, il est nommé Professeur d’iconographie naturelle au Museum d’Histoire Naturelle de Paris. Nombre de ses élèves poursuivront une carrière d’artiste. En 1795, il devient l'un des premiers membres de l'Académie des Beaux-Arts, qui remplace l’Académie royale. Il est décoré de la Légion d’honneur en 1804 et anobli par Napoléon 1er en 1805. Il poursuit sa carrière sous l’Empire (1804-1815) et sous la Restauration, jusqu’à son décès le 11 mai 1822 à l’âge de 76 ans. Il est inhumé au cimetière du Père-Lachaise, à Paris.

 

Gérard van Spaendonck.  Raisins avec insectes sur un plateau de marbre (v. 1793)

Gérard van Spaendonck.  Raisins avec insectes sur un plateau de marbre (v. 1793)
Huile sur marbre, 19 × 24 cm, The Frick Collection, New York.

 

Œuvre

Gérard van Spaendonck se rattache à la tradition néerlandaise de la nature morte florale comportant des bouquets très fournis et diversifiés. L’un des premiers représentants du genre était Jan Brueghel dit de Velours (1568-1625). Les variétés représentées ne fleurissant pas nécessairement au même moment de l’année, leur présence simultanée relève de la licence artistique.

 

Gérard van Spaendonck. Corbeille et vase de fleurs (1785)

Gérard van Spaendonck. Corbeille et vase de fleurs (1785)
Huile sur toile, 144 × 115 cm, château de Fontainebleau.

 

Héritier direct de Jan van Huysum (1682-1749), van Spaendonck saura cependant développer un style personnel. La composition comporte souvent des éléments mobiliers ou architecturaux et peut être animée par la présence d’insectes sur le bouquet de fleurs ou de gouttes de rosée sur les feuilles. La Rosa Centifolia (ou rose cent feuilles), née en Hollande à la fin du 16e siècle, est présente dans la plupart des bouquets.

 

Pierre-François Legrand. Rose à cent feuilles (1800-1815)

Pierre-François Legrand. Rose à cent feuilles (1800-1815)
Gravure au pointillé coloriée à la main, sur papier, 25 × 19 cm,
d’après un dessin de Gérard van Spaendonck, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

De son vivant, la renommée de l’artiste est considérable et atteint les dirigeants politiques (famille royale ou impériale). En l’absence de photographie, les bouquets de fleurs peints constituaient une représentation majeure de la splendeur de la nature. Les couleurs vives et les formes exquises du milieu naturel pouvaient séduire non seulement les amateurs d’art mais n’importe quel quidam.

Gérard van Spaendonck réalise également des miniatures, parfois destinées à décorer des petites boites ou des tabatières. Certaines d’entre elles sont conservées dans des musées, d’autres dans des collections particulières.

 

Gérard van Spaendonck. Miniature ronde : bouquet de fleurs (1770-1800)

Gérard van Spaendonck. Miniature ronde : bouquet de fleurs (1770-1800)
Miniature sur vélin dans un cadre en laiton doré gravé à festons de vigne
avec filet d'émail bleu au bord extérieur,
diamètre 7,3 cm, épaisseur 0,8 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Huiles sur toile et marbre

Gérard van Spaendonck. Vase de fleurs (v. 1775)

Gérard van Spaendonck. Vase de fleurs (v. 1775). Huile sur toile, musée d’Angers. « Cette foisonnante nature morte, réalisée par un peintre versé dans les sujets botaniques, est régie par une composition qui ne doit rien au hasard. Le bouquet forme une ligne oblique que recoupent l’horizontale de la table et celles du pied et de la lèvre du vase. Les lignes secondaires souples et ondulantes accentuent l’effet de profusion décorative : ainsi le cou du cygne en argent doré, les tiges et les corolles des fleurs. La finesse d’exécution de chaque essence végétale a été particulièrement soignée : on distingue notamment un pavot, des roses éclatantes et une tulipe charnue. » (Commentaire musée d’Angers)

Gérard van Spaendonck. Fleurs dans un vase d’albâtre et fruits sur table en marbre (1781)

Gérard van Spaendonck. Fleurs dans un vase d’albâtre et fruits sur table en marbre (1781). Huile sur toile, 100 ×82 cm, Noordbrabants Museum, 's-Hertogenbosch. Un arrière-plan architectural apparaît dans cette composition. Les fruits comportent un ananas, très rare en Europe à cette époque

Gérard van Spaendonck. Nature morte florale avec vase en albâtre (1783)

Gérard van Spaendonck. Nature morte florale avec vase en albâtre (1783). Huile sur toile, 80,5 × 64 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « Gérard van Spaendonck, né à Tilburg, a fait carrière à Paris, où il est devenu peintre botaniste du roi de France, un poste très important. Ses natures mortes de fleurs ont été saluées comme les meilleures de son temps. Il expose ce tableau au Salon de Paris en 1783. Il a été loué pour ses fleurs, ses insectes et le réalisme de ses objets. L’albâtre du vase reflète la fenêtre de l’atelier. » (Commentaire Rijksmuseum)

Gérard van Spaendonck. Nature morte 1 (1783)

Gérard van Spaendonck. Nature morte 1 (1783). Huile sur toile, 46 × 38 cm, collection particulière. Narcisses, jacinthes et autres fleurs dans un vase en porphyre brun.

Gérard van Spaendonck. Nature morte 2 (1783)

Gérard van Spaendonck. Nature morte 2 (1783). Huile sur toile, 46 × 38 cm, collection particulière. Roses, jacinthes, giroflées et autres fleurs dans un vase en lapis-lazuli.

Gérard van Spaendonck. Corbeille et vase de fleurs (1785)

Gérard van Spaendonck. Corbeille et vase de fleurs (1785). Huile sur toile, 144 × 115 cm, château de Fontainebleau. « Le reflet de la fenêtre dans le vase de bronze ou les délicates gouttes de rosée sont ici autant d’hommages à l’illusionnisme et au goût du trompe-l’œil de ces peintres flamands. Van Spaendonck modernise cependant la formule en construisant le tableau sur une grande diagonale qui s’étend des roses chou en bas à gauche jusqu’à l’autre extrémité du tableau. Peintre des vélins du roi au Muséum, Van Spaendonck avait pu rencontrer Buffon et conjuguait le talent du peintre et le savoir du botaniste, ce qui explique la grande variété des espèces représentées sur ses toiles. Ici, de simples fleurs des jardins comme le souci et le myosotis côtoient de plus sémillants spécimens comme les grandes pivoines, le pavot ou la jacinthe. Un papillon posé sur la branche de lilas, une coccinelle ou un chardonneret rapportant au nid des vers pour nourrir ses petits rappellent la place du monde vivant dans cet univers inanimé. » (Commentaire château de Fontainebleau)

Gérard van Spaendonck. Fleurs dans un panier et vase en albâtre sur un piédestal en marbre (1787)

Gérard van Spaendonck. Fleurs dans un panier et vase en albâtre sur un piédestal en marbre (1787). Huile sur toile, 99,6 × 81,2 cm, collection particulière. « Le Salon de 1787 comprenait deux tableaux de van Spaendonck, l’un peint pour Louis XVI en 1785 et conservé aujourd’hui à Fontainebleau […] et le présent tableau qui appartenait à l’époque au frère de Louis, le comte d’Artois. Le correspondant du Mercure de France, en passant en revue le Salon de cette année-là, écrivit que le tableau du comte d’Artois n’était en rien inférieur en composition à celui du roi et il plaça van Spaendonck "à côté du célèbre Van Huysum".
Les fleurs de ce tableau sont identifiées par van Boven et Segal. Dans le panier se trouvent des roses chou, des roses blanches, des oreilles d’ours, des pivoines rouges et blanches, des anémones de pavot, des roses de Sharon, des jacinthes, des pavots à opium, des soucis en pot, des fleurs de séné, des grands mélilots et des coquelicots des champs ; et derrière le piédestal, des capucines de jardin. » (Commentaire Sotheby’s)

Gérard van Spaendonck.  Raisins avec insectes sur un plateau de marbre (v. 1793)

Gérard van Spaendonck.  Raisins avec insectes sur un plateau de marbre (v. 1793). Huile sur marbre, 19 × 24 cm, The Frick Collection, New York. Travail rare de l’artiste sur marbre, avec une extrême minutie dans la représentation des insectes et des gouttes d’eau sur les feuilles et une lumière translucide traversant les grains de raisin muscat blanc.

Gérard van Spaendonck. Vase de fleurs (1780-1822)

Gérard van Spaendonck. Vase de fleurs (1780-1822). Huile sur toile, 76 × 64 cm, The Fitzwilliam Museum, Cambridge. On retrouve les roses Centifolia avec d’autres variétés dans un vase posé sur un support de pierre fissuré afin de donner un cachet d’authenticité à la composition.

 

Miniatures

Gérard van Spaendonck. Miniature ronde : bouquet de fleurs (1770-1800)

Gérard van Spaendonck. Miniature ronde : bouquet de fleurs (1770-1800). Miniature sur vélin dans un cadre en laiton doré gravé à festons de vigne avec filet d'émail bleu au bord extérieur, diamètre 7,3 cm, épaisseur 0,8 cm, musée du Louvre, Paris.

Gérard van Spaendonck. Boîte en écaille avec miniature de nature morte aux fleurs (1775-1800)

Gérard van Spaendonck. Boîte en écaille avec miniature de nature morte aux fleurs (1775-1800). Gouache, diamètre 9 cm, Noordbrabants Museum, 's-Hertogenbosch.

Gérard van Spaendonck.  Nature morte avec des fleurs, une urne et un oiseau (v. 1775)

Gérard van Spaendonck.  Nature morte avec des fleurs, une urne et un oiseau (v. 1775). Aquarelle et tempera sur ivoire, cadre en métal doré, diamètre 6,4 cm, collection particulière.

 

Estampes, gouaches, aquarelles

Lorsque Gérard van Spaendonck publie entre 1799 et 1801 son livre Fleurs dessinées d’après nature, il fait appel à de Pierre-François Legrand. Ce graveur était réputé pour la qualité du résultat obtenu. Il utilisait la technique de la gravure au pointillé, y compris pour des reproductions en couleur.

 

Pierre-François Legrand. Seringat odorant (1799-1801)

Pierre-François Legrand. Seringat odorant (1799-1801). Estampe sur papier, 50 × 33 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. D’après un dessin de Gerard van Spaendonck.  Extrait de Fleurs dessinées d’après nature.

Pierre-François Legrand. Souci des jardins (1799-1801)

Pierre-François Legrand. Souci des jardins (1799-1801). Estampe sur papier, 50 × 33 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. D’après un dessin de Gerard van Spaendonck. Extrait de Fleurs dessinées d’après nature.

Pierre-François Legrand. Anémone double (1799-1801)

Pierre-François Legrand. Anémone double (1799-1801). Estampe sur papier, 50 × 33 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. D’après un dessin de Gerard van Spaendonck. Extrait de Fleurs dessinées d’après nature.

Pierre-François Legrand. Tulipe des Jardins (1799-1801)

Pierre-François Legrand. Tulipe des Jardins (1799-1801). Estampe sur papier, 50 × 33 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. D’après un dessin de Gerard van Spaendonck. Extrait de Fleurs dessinées d’après nature.

Pierre-François Legrand. Rose à cent feuilles (1800-1815)

Pierre-François Legrand. Rose à cent feuilles (1800-1815). Gravure au pointillé coloriée à la main, sur papier, 25 × 19 cm, d’après un dessin de Gérard van Spaendonck, Rijksmuseum, Amsterdam.

Gérard van Spaendonck. Etude de fleur (1778)

Gérard van Spaendonck. Etude de fleur (1778). Gouache sur papier, 39 × 26,7 cm, collection particulière. « Signée et datée à la plume en bas à gauche : "fait d’après nature par/GV Spaendonck 1778".
Notre Etude de fleur, de la famille des giroflées, est datée 1778, ce qui est assez tôt dans la carrière de l’artiste, avant que celui-ci ne développe vraiment cette activité. En 1780 en effet, Spaendonck est nommé professeur de peinture de fleurs, puis administrateur et, en 1793, professeur d’iconographie au Jardin du Roi, devenu en 1794 le Museum national d’histoire naturelle. Spaendonck participe alors au développement de la collection Vélins du roi, et prépare, vers 1800, une série de vingt dessins de fleurs destinés à être gravés et publiés sous le titre Fleurs dessinées d’après nature. Bien qu’antérieur, notre dessin est à rapprocher de cette série. » (Commentaire Galerie Didier Aaron)

 

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