Pieter de Hooch

 
 

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Patrick AULNAS

 Autoportrait

De Hooch. Autoportrait (1649)

Pieter du Hooch. Autoportrait présumé (1649)
Huile sur toile, 32,5 × 34 cm,  Rijksmuseum, Amsterdam

 

Biographie

 1629-1684 

Pieter de Hooch (ou de Hoogh ou de Hooghe) est né à Rotterdam en 1629. Son père exerçait dans cette ville la profession de maçon et sa mère, Annetge Pieters, était sage-femme. On possède peu d’informations sur sa jeunesse, mais il semble qu’il ait fait son apprentissage à Haarlem dans les années 1640 chez le peintre paysagiste Nicolaes Berchem (1621-1683). Il aurait pu être également à Rotterdam l’élève du peintre Ludolf de Jongh (1616-1679), duquel il est stylistiquement beaucoup plus proche. De 1654 à 1662 environ, il travaille à Delft essentiellement pour un riche commerçant et collectionneur, Justus de La Grange. On peut supposer que La Grange assurait l’entretien de de Hooch qui, en contrepartie lui cédait ses toiles. Le commerçant possédait en effet dans sa collection onze tableaux de de Hooch.

De Hooch avait un apprenti, Hendrick van der Burch (1627-après 1665) qui deviendra par la suite peintre et graveur. En 1654, il épouse la sœur de son apprenti, Jannetje, dont il aura sept enfants. L’année suivante, il s’inscrit à la guilde de Saint-Luc de Delft, la corporation locale des peintres et sculpteurs.

 

De Hooch. L'armoire à linge (1663)

Pieter de Hooch. L'armoire à linge (1663)
Huile sur toile, 70 × 75,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam.

 

Vers 1662, de Hooch s’installe à Amsterdam où il espère attirer une clientèle plus fortunée. Mais la fortune tarde à venir et ce n’est qu’en 1668 qu’il quitte le quartier pauvre dans lequel il vivait pour s’installer, toujours en location, dans une partie plus élégante de la ville. Les dernières années de la vie du peintre restent obscures. On sait que son fils, également prénommé Pieter, et qui a été l’apprenti de son père, est mort dans un asile pour aliénés mentaux en 1684. Pieter de Hooch est mort dans la décennie 1684-1694, mais on ignore la date exacte.

 

Œuvre

Pieter de Hooch est surtout connu pour les œuvres de sa maturité qui le placent parmi les grands maîtres de la scène de genre aux côtés de Vermeer. Ses œuvres de jeunesse sont cependant fort éloignées de l’intimisme. A Rotterdam, il peint des scènes d’auberge où des soldats s’enivrent auprès de serveuses cherchant à les faire boire. Il commence donc par représenter les frustes divertissements des militaires, mais en accordant un rôle essentiel à la lumière : Le verre vide (1650-54).

A Delft, à la fin de la décennie 1650, il abandonne les sujets militaires pour se consacrer aux scènes d’intérieur. Il est probable que l’influence de Vermeer, son cadet de trois ans, a joué un rôle dans cette évolution. Mais l’influence a été réciproque. Le rôle de la lumière demeure essentiel : Les soins maternels, La Chambre (1658-60).

Son installation à Amsterdam va amener de Hooch à peindre de plus grands formats et des intérieurs plus riches. Comme chez Vermeer, les personnages sont principalement féminins : il s’agit de représenter la quiétude de la vie domestique bourgeoise. Evidemment, cette représentation est quelque peu idéalisée afin de correspondre à la doxa de l’époque. Il ne faut pas oublier que nous sommes en terre protestante. Les effets de perspective sont constamment mis en évidence par les lignes du carrelage au sol. Le traitement de la lumière est tout à fait exceptionnel (Femme lisant une lettre, Fête musicale dans une cour) et les tons chauds (rouge, brun, ocre) sont omniprésents.

De Hooch. Le verre vide (1650-54)

Le verre vide (1650-54). Huile sur toile, 44 × 35 cm, Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam. Quand il vivait à Rotterdam, de Hooch a peint de nombreuses scènes de tavernes. Il utilise une palette restreinte de bruns et de jaunes avec des effets de clair-obscur.

 
De Hooch. La visite (1657)

La visite (1657). La visite (1657). Huile sur toile, 68 × 58 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. La thématique évolue de la beuverie de taverne vers une rencontre. Le clair-obscur domine.

 
De  Hooch. Dame et servante (1657)

Dame et servante (1657). Huile sur toile, 53 × 42 cm, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg. Nous quittons les sombres scènes de taverne pour découvrir une terrasse où se trouvent une servante et sa maîtresse. La lumière atténuée, à la Vinci, induit une impression de calme vespéral. Le modèle de la servante pourrait être l'épouse du peintre.

 
De Hooch. Femme buvant avec deux hommes (1658)

Femme buvant avec deux hommes (1658). Huile sur toile, 73,3 × 64,6 cm, National Gallery, Londres. Le peintre utilise le dallage et le vitrage pour produire un effet de perspective et d'éclairage. Le cadre importe autant que les personnages qui semblent placés a posteriori.

 
De Hooch. La cour d'une maison de Delft (1658)

La cour d'une maison de Delft (1658). Huile sur toile, 73 × 60 cm, National Gallery, Londres. De Hooch n'a peint qu'un nombre limité de scènes d'extérieur. Le cadre architectural très réaliste donne une idée précise de la vie à Delft au 17e  siècle. Le peintre parvient remarquablement à transmettre l'impression d'une vie paisible orientée vers les vertus domestiques.

 
De Hooch. Une famille dans une cour de Delft (1658-60)

Une famille dans une cour de Delft (1658-60). Huile sur toile, 113 × 97 cm, Akademie der bildenden Künste, Vienne. Ce tableau d'une famille aisée dans une cour est l'un des plus caractéristiques de l'école de Delft. Il constitue en effet un remarquable témoignage historique et une réussite formelle par l'équilibre de la composition et la maîtrise de la lumière.

 
De Hooch. Une famille dans une cour de Delft, détail (1658-60)

Une famille dans une cour de Delft, détail (1658-60)

 
De Hooch. La chambre (1658-60)

La chambre (1658-60). Huile sur toile, 50,8 × 61 cm, Staatliche Kunsthalle, Karlsruhe. Nouvel exemple de la quiétude domestique avec cette peinture de l'univers féminin et enfantin comportant un effet de lumière très intéressant en provenance de l'arrière-plan.

 
De Hooch. Les soins maternels (1658-60)

Les soins maternels (1658-60). Huile sur toile, 53 × 61 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. Cette composition constitue peut-être l'œuvre la plus accomplie du peintre. Il parvient, en nous montrant une mère avec sa fille (peut-être la mère cherche-t-elle des poux), à suggérer le temps suspendu, un instant d'éternité. Le subtil clair-obscur de la pièce et le chat qui regarde vers l'extérieur illuminé contribuent à créer une paisible harmonie entre les êtres et le lieu.

 
De Hooch. Femme et servante dans la cour (1660)

Femme et servante dans la cour (1660). Huile sur toile, 73,5 × 62,6 cm, National Gallery, Londres. Une servante dans une cour nettoie le poisson sous le regard de sa maîtresse. Nouvelle composition très réaliste d'un extérieur bourgeois. De Hooch traite toujours avec brio la perspective et la lumière tamisée qui vient se réfléchir sur le mur blanc et le dallage.

 
De Hooch. L'armoire à linge (1663)

L'armoire à linge (1663). Huile sur toile, 70 × 75,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. Nouvel exemple d'intérieur de la riche bourgeoisie ou de l'aristocratie néerlandaise. L'ordre fait partie des vertus domestiques.

 
De Hooch. Femme épluchant des pommes (1663)

Femme épluchant des pommes (1663). Huile sur toile, 71 × 54 cm, Wallace Collection, Londres. L'éclairage latéral rappelle certaines compositions de Vermeer. La palette s'élargit et l'on voit apparaître du rouge et du jaune, déjà présents d'ailleurs dans L'armoire à linge.

 

 
De Hooch. Intérieur avec personnages (1663-65)

Intérieur avec personnages (1663-65). Huile sur toile, 58 × 69 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Cet intérieur somptueux témoigne sans doute d'une évolution de la clientèle du peintre, qui, à Amsterdam, côtoie la classe dirigeante néerlandaise.

 
De Hooch. Femme lisant une lettre (1664)

Femme lisant une lettre (1664). Huile sur toile, 55 ×55 cm. Szépmûvészeti Múzeum, Budapest. Ce thème a également été utilisé par Vermeer. De Hooch place la scène en début d'après-midi avec une lumière qui irradie magnifiquement sur la liseuse.

 
De Hooch. Maison de village (1665)

Maison de village (1665). Huile sur toile, 61 × 47 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. Les tableaux d'extérieur de De Hooch accordent une place prééminente au traitement de l'espace. Ici : personnages attablés au premier plan, maison au second plan et arbres et ciel à l'arrière-plan.

 

De Hooch. Maison de village,détail (1665)

Maison de village, détail (1665). La femme presse le citron entre ses doigts au-dessus du verre, sous le regard attentif du personnage masculin. Le citron n'était pas un fruit commun aux Pays-Bas au 17e siècle.

 
De Hooch. Couple jouant aux cartes avec servante (1670)

Couple jouant aux cartes avec servante (1670). Huile sur toile, 69 × 58 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Très curieusement, nous retrouvons ici une scène de taverne, comme en peignait De Hooch au début de sa carrière

 
Pieter de Hooch. Fête musicale dans une cour (1677)

Fête musicale dans une cour (1677). Huile sur toile, 83,5 × 68,5 cm, National Gallery, Londres. La scène évoque la haute société d'Amsterdam. Par sa légèreté aristocratique, qui tranche avec le sérieux des intérieurs bourgeois, la composition a quelque chose d'italianisant, bien que l'architecture soit typiquement hollandaise.

Analyse détaillée

 

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Pieter De Hooch

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