Antoine Van Dyck. Henriette Marie de France (1632)

 
 
 

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Patrick AULNAS

Portraitiste d’exception, Antoine Van Dyck est très apprécié de la famille royale et de l’aristocratie anglaise. A de multiples reprises, il réalisera le portrait de la reine d’Angleterre Henriette Marie, d’origine française.

 

Antoine Van Dyck. Henriette Marie de France (1632)

Antoine Van Dyck. Henriette Marie de France, reine d’Angleterre (1632)
Huile sur toile, 109 × 86,2 cm, Royal Collection, Grande-Bretagne.
Image HD sur ROYAL COLLECTION

 

Contexte historique

Né à Anvers en 1599, Van Dyck doit pourtant son immense succès à l’Angleterre. En 1632, sollicité par le roi Charles 1er, il s’installe à Londres. L’un de ses premiers portraits de la famille royale est consacré à la reine Henriette Marie de France (1609-1669).

La reine est la plus jeune fille du roi de France Henri IV (1553-1610), qui sera assassiné un an après sa naissance. Comme sa mère, Marie de Médicis (1575-1642), elle a un goût prononcé pour les arts. En 1625, son frère aîné, le roi Louis XIII (1601-1643) accorde sa main au prince Charles Stuart (1600-1649) qui deviendra le roi Charles 1er d’Angleterre. Le mariage a lieu par procuration le 11 mai 1625 devant les portes de la cathédrale Notre-Dame de Paris. La cérémonie proprement dite se déroule le 13 juin 1625 à Canterbury, puis Charles est couronné le 2 février 1626 dans l'abbaye de Westminster. Henriette Marie doit rester à l'extérieur en raison d’une polémique concernant son appartenance à la religion catholique.

Neuf enfants naîtront de cette union, dont deux rois d’Angleterre, Charles II (1630-1660) et Jacques II (1633-1701). Les temps sont troublés par des rivalités politiques suscitées en particulier par Oliver Cromwell (1599-1658). Une guerre civile éclate. Menacée, la reine se réfugie à Paris en 1644. Elle ne revit plus le roi qui fut décapité en 1649. Elle accompagnera son fils Charles II à Londres pour sa restauration sur le trône d’Angleterre en 1660, mais rentrera en France. Elle meurt en 1669 dans son château de Colombes, à proximité de Paris.

 

Analyse de l’œuvre

 

Antoine Van Dyck. Henriette-Marie de France, détail

Antoine Van Dyck. Henriette-Marie de France, détail

 

La reine Henriette Marie a alors 23 ans et sa distinction naturelle conduira le peintre à réaliser de très nombreux portraits d’elle. Avec son long cou, son regard assuré, pointé vers l’observateur, ses doigts effilés effleurant délicatement le tissu de la robe et les fleurs décorant une table, la reine pose en vêtements d’apparat pour un portrait destiné à la chambre du roi Charles 1er. Elle apparaît dans une robe gris argenté qui contraste fortement avec le rideau vert de l’arrière-plan. La chevelure bouclée est agrémentée de rubans et de perles. On retrouve les perles en boucles d’oreilles et en collier, choix permettant de conserver l’unité de ton avec la robe. Les deux grosses perles en forme de larme portées à l’oreille et au cou feraient partie de la dot apportée par la reine pour son mariage.

 

Antoine Van Dyck. Henriette-Marie de France, détail

Antoine Van Dyck. Henriette-Marie de France, détail

 

Van Dyck incorpore des détails vestimentaires correspondant à la mode de l’époque, en particulier les poignets de dentelle vaporeuse. Le seul contrepoint de couleur chaude est constitué par les rubans et les fleurs qui apparaissent ici de couleur orange, mais que le commentaire de la Royal Collection décrit comme rose carnation. Les couleurs d’origine résistent très mal au temps. Le rendu de la somptueuse étoffe est exceptionnel et il a fallu un soin extrême et le rare talent de Van Dyck pour parvenir à restituer tous les effets de lumière et de relief.

L’artiste s’est concentré sur la représentation du modèle lui-même et a traité rapidement l’arrière-plan. Le rideau semble aussi rigide qu’un rocher et le brun de la partie gauche permet de simuler un effet de profondeur. Les commandes auxquelles Van Dyck devait faire face étaient si nombreuses qu’il fallait faire des choix radicaux de composition. Le portrait de 1636-38, conservé au San Diego Museum of Art, reprend largement les choix de composition de celui-ci avec la reine en position assise. Le visage est quasiment identique et la position de mains très proche. L’arrière-plan a encore été simplifié et devient monocolore.

 

Van Dyck. Henriette-Marie de France (1636-38)

Antoine Van Dyck. Henriette Marie de France (1636-38)
Huile sur toile, 107 × 85 cm, San Diego Museum of Art, San Diego.

 

Autres portraits d’Henriette Marie de France

Antoine Van Dyck. Henriette Marie de France, reine d’Angleterre (1632-39)Antoine Van Dyck. Henriette Marie de France, reine d’Angleterre (1632-39)
Huile sur toile, 109 × 83 cm, National Portrait Gallery, Londres.

Antoine Van Dyck. Henriette Marie de France, reine d’Angleterre (après 1632)Antoine Van Dyck. Henriette Marie de France, reine d’Angleterre (après 1632)
Huile sur toile, 105 × 85 cm, Dulwich Picture Gallery, Londres.

Image HD sur GOOGLE ARTS & CULTURE

 

Antoine Van Dyck. La reine Henriette Marie avec Sir Jeffrey Hudson (1633)Antoine Van Dyck. La reine Henriette Marie avec Sir Jeffrey Hudson (1633)
Huile sur toile, 220 × 135 cm, National Gallery of Art, Washington.

Antoine Van Dyck. Charles Ier d'Angleterre, Henriette de France et leurs deux enfants (1632)Antoine Van Dyck. Charles 1er et Henriette Marie avec leurs deux enfants aînés, le prince Charles et la princesse Mary (1632)
Huile sur toile, 304 × 256 cm, Royal Collection, Grande-Bretagne.

Antoine Van Dyck. La reine Henriette Marie de face (1638)Antoine Van Dyck. La reine Henriette Marie de face (1638)
Huile sur toile, 79 × 66 cm, Royal Collection, Grande-Bretagne.

Antoine Van Dyck. La reine Henriette Marie de profil (1638)Antoine Van Dyck. La reine Henriette Marie de profil (1638)
Huile sur toile, 72 × 56 cm, Royal Collection, Grande-Bretagne.

Antoine Van Dyck. La reine Henriette Marie (1638)Antoine Van Dyck. La reine Henriette Marie (1638)
Huile sur toile, 220 × 131 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

 

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