Zelenski : l’honneur et le courage
01/03/2025
Patrick AULNAS
Face à la brutalité de Trump, désormais allié de Poutine, faut-il négocier ? On ne peut que penser aujourd’hui à la célèbre philippique de Winston Churchill après les accords de Munich en 1938 : « Vous aviez à choisir entre la guerre et le déshonneur, vous avez choisi le déshonneur et vous aurez la guerre ! ». Si la troisième guerre mondiale n’est pas encore à l’ordre du jour, il est bien évident que notre honneur, à nous occidentaux, est en jeu. Nous devons être à la hauteur.
Choisir de montrer sa puissance
Les États-Unis ont choisi le déshonneur. En élisant Donald Trump, personnage brutal, inculte, démagogue jusqu’au ridicule avec sa casquette rouge MAGA destinée à complaire à tous les imbéciles, l’Amérique a abandonné le camp de la liberté. Le Président des États-Unis accepte la politique du fait accompli. Selon lui, l’invasion d’un pays souverain par l’armée de la dictature russe doit être acceptée comme base de négociation d’un éventuel cessez-le-feu.
Le parallèle avec les accords de Munich de septembre 1938 entre Hitler, Mussolini, Chamberlain et Daladier ne peut échapper à personne. Hitler revendiquait la région tchécoslovaque des Sudètes à majorité germanophone. Pour éviter la guerre, l’Angleterre et la France acceptèrent l’injonction hitlérienne : l’armée tchécoslovaque dut évacuer les Sudètes.
Trump le matamore n’a pas plus de dignité face aux dictateurs que Chamberlain et Daladier. Les autocrates ne comprennent que le rapport de force puisqu’ils ne se maintiennent au pouvoir que par la force. Mais la force véritable est du côté de la liberté. L’Occident est infiniment plus puissant que la Russie de Poutine et peut l’asphyxier financièrement et économiquement tout en permettant à l’Ukraine de faire reculer l’armée russe. Il suffit pour cela d’y mettre les moyens. Il convient toujours d’avoir à l’esprit quelques chiffres simples (année 2023, Banque mondiale) :
- PIB de la Russie : 2 021 milliards de $
- PIB des États-Unis : 27 721 milliards de $
- PIB de l’Union européenne : 18 591 milliards de $
Le PIB de la Russie ne représente que 4,3% des PIB cumulés des E-U et de l’UE. La Russie s’essouffle en consacrant presque 10% de son PIB aux dépenses militaires alors que la marge de progression occidentale dans ce domaine est considérable, en particulier du côté européen.
Zelenski, héraut de la liberté
La complicité Trump-Poutine au détriment de l’Ukraine ne s’explique donc que par un choix idéologique caché. Trump est un ennemi de la liberté. Il admire les dictateurs et s’acoquine honteusement avec eux, comme il l’a montré au cours de son premier mandat avec Kim Jong-il, le féroce dirigeant de Corée du Nord. Les démocraties doivent en tirer des conclusions presque évidentes. Il faut répliquer à Trump sur le plan commercial, devenir indépendant des États-Unis sur le plan militaire, traiter nos ennemis comme tels, le premier d’entre eux étant Vladimir Poutine.
Le Président Zelenski a montré sa fermeté dans le bureau ovale de la Maison Blanche le 28 février 2025 en ne déférant pas aux injonctions de Donald Trump : accepter la paix aux conditions de Poutine ; valider l’amputation du territoire ukrainien ; renoncer aux garanties de sécurité futures ; interdire à l’Ukraine, État souverain, de choisir ses alliances et en particulier l’OTAN et l’UE ; se soumettre au racket américain sur les richesses minières ukrainiennes.
Le Président Zelenski a sauvé l’honneur de l’Occident tout entier en résistant aux dégradantes pressions américaines. Il fait figure de héraut de la liberté face à un président des États-Unis pitoyable. Odieux, grossier, inculte, Trump a osé se moquer de la tenue vestimentaire de Zelenski. Une telle petitesse l’exclut du cercle des individus fréquentables. Sa logorrhée incohérente a montré à quel niveau se situe désormais la gouvernance de la première puissance mondiale.
L’Europe ne doit avoir que mépris pour cet homme et entraver le plus possible son action.
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