Le communisme, une supercherie historique

14/08/2025

Patrick AULNAS

Le premier quart du 21e siècle étant écoulé, nous disposons du recul suffisant pour juger l’histoire politique du 20e siècle. La division du monde en deux blocs aura marqué l’époque. D’un côté, les démocraties libérales fondées sur la liberté d’expression et la liberté des échanges de biens et services sur un marché. De l’autre, les pays communistes affichant leur rejet du marché et se prétendant en marche vers une société sans classes, parfaitement égalitaire. Les États-Unis et l’URSS étaient les leaders de chaque camp, qu’une guerre dite froide opposait.

Cette division du monde en deux camps a disparu lorsque l’URSS a éclaté de 1989 à 1991. Selon l’analyse courante du 20e siècle, le communisme s’opposait au capitalisme afin de promouvoir une société plus juste. Que penser du communisme aujourd’hui ?

 

Communisme et marxisme

Le communisme du 20e siècle s’appuie sur les écrits de Marx et Engels, le premier à faire date s’intitulant Le Manifeste du parti communiste (1848). La lutte des classes est le concept majeur : la bourgeoisie possédant les moyens de production s’oppose au prolétariat qui lui vend sa force de travail. Les prolétaires, très nombreux, vaincront les bourgeois, peu nombreux. Marx et Engels n’ont pas perçu l’un des phénomènes importants du 20e siècle : l’émergence de la classe moyenne.

Des auteurs de second ordre, comme Lénine ou Trotski, vont par la suite décliner dans des textes sans grand intérêt un modus operandi pour la révolution prolétarienne. Le totalitarisme communiste vient de là. Le principe de base consiste à prendre le pouvoir par la force et à instaurer la « dictature du prolétariat ». L’URSS, la Chine, Cuba, la Cambodge des Khmers rouges, la Corée du Nord proviennent de cet horizon idéologique.

 

Le communisme nous laisse des dictatures sordides

Que reste-t-il aujourd’hui de l’ambition initiale de donner le pouvoir au prolétariat par la violence ? Des dictatures sordides. La Fédération de Russie, partie principale de l’ancienne URSS, est dirigée par Vladimir Poutine entouré de collaborateurs aux ordres du tyran. Le fonctionnement du pouvoir est mafieux. Les opposants sont assassinés. En Chine, le parti communiste nomme tous les dirigeants. Le président de la République populaire de Chine, Xi Jinping, est aussi secrétaire général du Parti communiste chinois et concentre tous les pouvoirs d’un dictateur. Inutile d’insister sur la Corée du Nord et l’ignoble tyrannie de la dynastie des Kim. L’actuel dirigeant, Kim Jong-il, dispose de tous les pouvoirs. Au Cambodge, Le pouvoir des Khmers rouge a abouti à un génocide entre 1975 et 1979 (1,5 à 2 millions de morts dans la population). Cuba est un pays pauvre gouverné par le parti communiste, parti unique.

 

Le communisme est violent par essence

Le communisme peut objectivement s’analyser comme une modalité de conquête du pouvoir par la violence. L’idéologie permet, avec le concept absurde de dictature du prolétariat, de justifier le rejet de la liberté. Elle n’est qu’un prétexte permettant d’instaurer le totalitarisme. Les dirigeants communistes ont toujours été des personnages violents, n’hésitant pas à éliminer toute opposition par des procès fabriqués, des camps de concentration (le goulag soviétique) et des assassinats.

Le cas de Poutine est particulièrement illustratif et constitue un modèle individuel remarquable de la supercherie historique communiste. Fils d’ouvrier de Leningrad (aujourd’hui Saint-Pétersbourg), Poutine parvient à faire des études universitaires de droit puis à entrer au KGB. Pour ce faire, il est nécessairement membre du Parti communiste. Il doit tout à l’État soviétique omnipotent. Il a exprimé lui-même sa nostalgie de l’URSS en 2005, à l'occasion de son adresse annuelle à la nation russe : « La chute de l'URSS a été la plus grande catastrophe géopolitique du siècle. » Un régime totalitaire gouverné par des vieillards, apparatchiks communistes, s’est effondré ; Poutine est inconsolable, le totalitarisme et l’impérialisme soviétiques lui manquent. Aucun idéalisme chez ce personnage entièrement formé par le communisme soviétique, mais seulement la passion pathologique du pouvoir sans limites.

Un tel exemple permet de comprendre que le communisme du 20e siècle masque un impérialisme féroce fondé sur des structures politiques totalitaires. Toutes les formes de violence, y compris la guerre, sont considérées comme justifiées. En vérité, il est impossible de s’en étonner puisque le marxisme initial prônait l’exacerbation du conflit qualifié de lutte des classes. Seule la violence, c’est-à-dire la guerre civile, permet au prolétariat de conquérir le pouvoir. L’URSS, la Chine, Cuba, le Cambodge en sont des illustrations historiques.

Le communisme est donc violent par essence. L’idéalisme de façade des partis communistes n’a été qu’un subterfuge permettant de justifier la violence, la guerre et le totalitarisme. Comment l’élite intellectuelle occidentale du 20e siècle a-t-elle pu se laisser berner par cette pensée pendant des décennies ? C’est encore un mystère.

Ajouter un commentaire