Extrême-gauche : du prolétaire au migrant et au « racisé »
24/12/2025
Patrick AULNAS
L’extrême-gauche, pour ne pas disparaître, a dû recourir à la défense de toutes les minorités : immigrés, homosexuels, transgenres, écologistes doctrinaires, féministes radicales. En France, en cumulant cet électorat hétéroclite, elle parvient à subsister. Cinq partis sont connus de grand public : La France Insoumise (LFI), Les Ecologistes (LE), Parti Communiste Français (PCF) et accessoirement Lutte Ouvrière (LO) et le Nouveau Parti Anticapitaliste (NPA). Il existe aussi une myriade de petites organisations très confidentielles se prétendant révolutionnaires.
Outre l’anticapitalisme et l’écologisme plus ou moins radical, deux thématiques principales caractérisent désormais cette extrême-gauche : l’immigration et le racisme.
Du prolétaire au migrant
L’internationalisme, qui était l’un des aspects du marxisme-léninisme, est devenu l’élément central de la pensée de la gauche radicale. Le migrant se substitue au prolétaire. Le prolétaire occidental s’est en effet embourgeoisé. Il se rend en voiture au travail et ne rêve que de propriété immobilière. La bien-pensance de gauche affiche un profond mépris à son égard, d’autant plus qu’il s’autorise désormais à voter pour les partis de la droite nationaliste, tant aux États-Unis qu’en Europe.
Dans le domaine de l’immigration, la terminologie a évolué. Le migrant a remplacé l’immigré. L’immigré clandestin a disparu au profit du migrant irrégulier. Le mot migrant présent un avantage sémantique important. Il laisse entendre qu’il est tout à fait normal de s’installer dans un autre pays. On n’émigre plus, ce qui est douloureux, on migre, ce qui est légitime.
Pour l’extrême-gauche, le migrant présente tous les avantages. Il est pauvre. Souvent, il fuit ou prétend fuir un danger dans son pays d’origine. Il devient alors demandeur d’asile. Les bonnes âmes de gauche fondent en larmes. Lutter pour un pauvre poursuivi par un tyran, qu’espérer de mieux ? Géopolitiquement, l’extrême-gauche est du côté du Sud global, c’est-à-dire des pays pauvres. L’internationalisme marxiste n’est plus théorique mais pratique : il faut défendre l’immigration car le devoir de la gauche est d’accueillir et de protéger les pauvres et les opprimés du monde entier. Il en résulte que les problèmes d’intégration résultant de l’immigration de masse sont niés : ils sont analysés comme une instrumentalisation politicienne de l’extrême-droite.
L’électorat musulman, une opportunité pour l’extrême-gauche
En France, l’immigration musulmane représente une opportunité électorale. La nationalité étant accordée de façon laxiste, l’électorat musulman a rapidement augmenté. La proportion de musulmans dans la population française adulte est passée de 0,5% en 1985 à 7% en 2025, soit 4,6 millions de personnes. Toutes les études montrent que leur vote est nettement plus à gauche que celui de la population française non issue de l’immigration. Pour l’extrême-gauche, en particulier LFI, les musulmans constituent un potentiel électoral important, d’où l’infléchissement de la propagande du parti. L’aspect le plus connu est la défense des femmes voilées, considérées comme des victimes et non comme des propagandistes plus ou moins instrumentalisées du fondamentalisme islamiste.
L’entrisme musulman, c’est-à-dire le noyautage des organisations, permet au fondamentalisme islamiste d’infléchir l’un des principes fondamentaux de notre démocratie : la laïcité. LFI est une victime consentante de cet entrisme et affiche donc une mansuétude opportuniste à l’égard du sectarisme islamiste et même de ses violences. Le terme islamo-gauchisme est désormais couramment utilisé pour qualifier cette gauche dépendant des voix musulmanes pour exister.
Tous racistes ?
Le concept archaïque de race a été insidieusement réajusté par l’extrême-gauche. Le mot racisme signifiait qu’une race était considérée comme supérieure à une autre. De nombreux « blancs » se considéraient comme supérieurs aux « noirs » au 19e siècle et au début du 20e siècle. Le nazisme proclamait même la supériorité de la « race blanche ». Évidemment, l’observation de l’espèce humaine ne permet pas de classer les individus en fonction de la couleur de leur peau. Toutes les nuances existent depuis le noir (peau riche en mélanine) jusqu’au blanc (peau pauvre en mélanine). La couleur de la peau n’est qu’un caractère génétique mineur.
Les notions actuelles de Noir et de Blanc sont des constructions sociologiques instrumentalisées politiquement. Il existerait dans nos sociétés des individus « racisés ». Il faut entendre par là un type physique ne correspondant pas à la dominante européenne des populations d’implantation ancienne. Ainsi, l’Africain, l’Asiatique sont qualifiés de « racisés ». Leur statut social est analysé comme une « assignation à une catégorie raciale victime de discriminations ». Ce vocabulaire prétentieux et passablement ridicule émanant de la sociologie universitaire est utilisé par l’extrême-gauche militante afin de cibler un électorat potentiel qu’elle prétend défendre.
Les discriminations en question (emploi, logement, par exemple), qui existent de moins en moins, ne relèvent pas du racisme mais de la xénophobie. La propagande d’extrême-gauche simplifie à outrance par souci d’efficacité. Un révolutionnaire ne doit s’encombrer des nuances de la pensée bourgeoise. Les Blancs sont tous racistes.
Le mythe de l’égalité parfaite
Tout repose sur la notion de discrimination. Migrants et racisés, deux sous-ensembles en intersection, sont discriminés. Les homosexuels, les transgenres, les femmes, les locataires, les jeunes également. La liste pourrait s’étendre. Le mythe de l’égalité parfaite permet à l’extrême-gauche de trouver de nouvelles causes. La solution consiste toujours à contraindre par la norme juridique. Ainsi se construit pierre par pierre le totalitarisme.
Ajouter un commentaire
Français
English
Español
Italiano
Deutsch
Nederlands
Portuguesa