Choisir son camp : liberté ou servitude

23/06/2025

Patrick AULNAS

Notre monde reste partagé entre les défenseurs de la liberté et les adeptes de la servitude. Fondamentalement, rien n’a donc changé depuis le 18e siècle occidental qui a fait naître l’idée d’autonomie de l’individu. La géopolitique confirme aujourd’hui cette binarité avec les conflits entre la Russie et l’Ukraine et entre Israël et les pays qui l’entourent. L’Ukraine et Israël apparaissent à tous les esprits lucides comme les hérauts de la liberté. Mais la lucidité n’est pas l’apanage de tous. Dans le domaine politique, idéologie, propagande, croyances naïves et mensonges brouillent tellement le message que nombreux sont ceux que l’aveuglement empêche de voir l’évidence.

 

La timidité occidentale

Seuls les hommes libres ont accès au choix fondamental entre liberté et asservissement au pouvoir. Les Russes, les Chinois, les Iraniens, les Saoudiens et bien d’autres ne disposent que de l’information validée par le pouvoir autocratique qui les écrase. Il reste donc les occidentaux. Et pourtant, ils hésitent. On le voit avec l’Ukraine et les velléités de négociation du camp occidental avec Poutine. Peut-on négocier avec un tyran ? Le soutien timide de certains pays comme la France à Israël montre clairement que les intérêts économiques supplantent le choix philosophique. Il faut ménager le monde arabo-musulman car il est un fournisseur et un client important.

Les bombardements américains sur les sites nucléaires militaires iraniens en juin 2025 ont seulement permis de rompre avec un aveuglement de plusieurs décennies. L’Iran se moquait bien des accords internationaux et poursuivait sa marche vers l’arme nucléaire sans autoriser les contrôles effectifs de l’AIEA (Agence internationale de l’énergie atomique).

 

Les extrémistes contre la liberté

Les divergences sont encore plus accentuées dans les opinions publiques. Il est ainsi possible de distinguer les partis politiques défendant la liberté et les autres, timorés ou ennemis de la liberté. Pour s’en tenir au cas de la France, il apparaît clairement que les partis extrêmes ne soutiennent pas la liberté. Leurs déclarations destinées aux électeurs restent ambigües. Ce n’est là qu’habileté de professionnel de la politique ne pensant qu’au score électoral.

La France Insoumise (LFI) apparaît de façon caricaturale comme l’ennemi type de la liberté. Aucun soutien à l’Ukraine de la part de ce parti et des prises de position constantes propalestiniennes pouvant aller chez certains jusqu’à l’antisémitisme. L’idéologie antiaméricaine et anticapitaliste joue un rôle mais il s’agit aussi pour les politiciens LFI de s’attacher l’électorat musulman de France. Voir l’extrême-gauche du côté de la servitude n’a rien de surprenant. C’est une constante. Sa doctrine de libération future de l’homme passe chez elle par le conflit violent, la révolution puis l’autocratie avant d’atteindre l’éden de l’égalité parfaite. Ces mirages idéologiques masquent un tropisme autocratique des dirigeants d’extrême-gauche mais égarent dans des rêvasseries de nombreux militants crédules.

Le Rassemblement National (RN) s’est clairement placé du côté d’Israël. Mais l’agression russe contre l’Ukraine ne l’a pas conduit à soutenir clairement la fourniture d’armes à l’Ukraine, condition sine qua non du maintien de la liberté dans ce pays.

Ce refus de la défense de la liberté par les partis extrêmes se retrouve dans tous les pays démocratiques. La liberté est l’apanage des modérés car elle suppose le compromis entre des positions divergentes. Le radicalisme politique, sûr de détenir la vérité, est inapte au compromis. Il cherche toujours à écraser les opposants.

 

Des récits médiatiques fictifs pour émouvoir

L’irrationalité a atteint des sommets dans les médias occidentaux à propos du conflit israélo-palestinien. Le mot génocide a été répété à foison à propos du triste sort des habitants de Gaza. Or, les chiffres écartent la notion de génocide. Le nombre de morts se situe autour de 50 000 personnes pour plus de 2 millions d’habitants. La croissance de la population de Gaza ne permet pas non plus d’évoquer un génocide puisqu’elle est passée d’environ 300 000 habitants après la guerre israélo-arabe de 1948 à 2,1 millions aujourd’hui.

Toute comparaison avec la shoah et ses 6 millions de morts est impossible. Le génocide cambodgien, commis par les Khmers rouges, des communistes radicaux, a quant à lui causé 1,5 à 2 millions de morts dans le pays. Il apparaît que la propagande propalestinienne en Occident utilise la méthode type du totalitarisme : créer un récit fictif éloigné de toute réalité factuelle afin d’émouvoir et d’enrégimenter des militants ou des manifestants.

 

Être fier de la civilisation occidentale

Il faut désormais choisir son camp. Ceux qui haïssent la liberté utilisent tous les moyens : guerre, terrorisme, manipulation de l’information, assassinats ciblés d’opposants en exil, camps d’enfermement. Les démocraties doivent impérativement renforcer leurs armées, en particulier l’Europe dont la candeur depuis quelques décennies peut sidérer tous ceux disposant d’une once de réalisme.

Mais la défense de la liberté passe aussi par un renforcement de l’État de droit. Cette expression vague à souhait doit être interprétée d’une manière stricte. Les frontières doivent redevenir une réalité autour de l’Union européenne. Ne pas les respecter, c’est porter atteinte à l’Etat de droit. L’immigration doit donc résulter d’une politique définissant les besoins en main-d’œuvre et appliquée sans état d’âme. La sécurité doit être assurée et les transgressions durement réprimées. Les réprimer mollement, c’est porter atteinte à l’État de droit. Politique migratoire et sécurité intérieure supposent un bouleversement juridique touchant les conventions internationales elles-mêmes.

Les systèmes éducatifs doivent être réformés de fond en comble afin de valoriser la démocratie occidentale au lieu de la dénigrer constamment. Un État de droit qui diffuse une éducation auto-dénigrante est sur la voie de la décadence. La jeunesse, qui devrait être fière de vivre dans des pays riches et libres, est aujourd’hui endoctrinée par des propos culpabilisateurs : atteinte au climat, néo-colonialisme, domination agressive occidentale, etc. La transmission ne peut exister que par la valorisation de notre histoire, de notre créativité artistique et scientifique depuis des siècles. Le développement de l’esprit critique, indispensable en démocratie, ne peut conduire à dévaloriser systématiquement la civilisation à laquelle on appartient. Il peut permettre une relativisation, mais pas une dépréciation comme c’est aujourd’hui le cas. C’est une question de survie.

Choisir le camp de la liberté, c’est choisir la défense de l’Occident. Si les gouvernants actuels ont perdu cette foi en nos valeurs ancestrales, il faut en choisir d’autres.

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