Présidentielles 2022 : le danger populiste

26/04/2022

Patrick AULNAS

L’irrésistible montée du populisme vient encore d’être mise en évidence par les résultats de l’élection présidentielle française. Certes la coalition des mécontentements n’a pas conquis le pouvoir, mais elle s’en rapproche. L’avenir est donc périlleux. La foule reste mécontente, mais la foule n’est pas le peuple. Voilà bien l’essence du populisme qui, malgré l’étymologie, s’adresse à la foule en colère pour lui promettre ce qu’elle désire, sans le moindre souci de faisabilité.

 

L’irrésistible montée du populisme

Il suffit de rassembler dans un tableau les résultats du premier tour de l’élection présidentielle depuis 1965 pour faire apparaître très simplement la montée du populisme. Pour mettre en évidence le phénomène, un regroupement binaire, donc un peu simpliste sans aucun doute, est intéressant. Les candidats à la présidentielle ont donc été classés en « démocrates » et « autres » dans le tableau ci-après. Les critères utilisés sont les suivants :

- la remise en cause de l’économie de marché, considérée comme une base nécessaire de la démocratie libérale (communistes, trotskystes, radicaux de gauche exclus du camp démocratique) ;

- le nationalisme comme priorité, car il conduit au protectionnisme et à l’affrontement avec les autres États-nations, entraînant en général un autoritarisme politique (extrême-droite et opposants à l’Union européenne exclus de camp démocratique)

 

Elections présidentielles premier tour
(résultats par rapport aux suffrages exprimés, abstentions par rapports aux inscrits)

Année

Démocrates

Autres

Abstentions

1965

94,80%

Charles de Gaulle 44,65%, François Mitterrand 31,72%
Jean Lecanuet 15,57%, Pierre Marcilhacy 1,71%
Marcel Barbu 1,15%

5,20%

Jean-Louis Tixier-Vignancour 5,20%

15,25%

1969

77,67%

Georges Pompidou 44,47%, Alain Poher 23.31%
Gaston Defferre 5,01%, Michel Rocard 3,61%
Louis Ducatel 1,27%

22,33%

Jacques Duclos 21,27%, Alain Krivine 1,06%

22,41%

1974

96,38%

François Mitterrand 43,25%, Valéry Giscard d'Estaing 32,60%,
Jacques Chaban-Delmas 15,11%, Jean Royer 3,17%,
René Dumont 1,32%, Émile Muller 0,69%,
Jean-Claude Sebag 0,16%, Guy Héraud 0,08%

3,62%

Arlette Laguillier  2,33%, Alain Krivine 0,37%
Jean-Marie Le Pen  0,75%, Bertrand Renouvin  0,17%

15,77%

1981

82,36%

Valéry Giscard d'Estaing 28,32%, François Mitterrand 25,85%,
Jacques Chirac 18,00%, Brice Lalonde 3,88%,
Michel Crépeau 2,21%, Michel Debré 1,66%,
Marie-France Garaud 1,33%, Huguette Bouchardeau 1,11%

17,65%

Georges Marchais 15,35%, Arlette Laguiller 2,30%

18,91%

1988

76,47%

François Mitterrand 34,10%, Jacques Chirac 19,94%
Raymond Barre 16,55%, Antoine Waechter 3,78%
Pierre Juquin 2,10%

23,52%

Jean-Marie Le Pen 14,39%, André Lajoinie 6,76%
Arlette Laguiller 1,99%, Pierre Boussel 0,38%

18,62%

1995

71,06%

Lionel Jospin 23,30%, Jacques Chirac 20,84%
Édouard Balladur 18,58%, Philippe de Villiers 4,74%
Dominique Voynet 3,32%, Jacques Cheminade 0,28%

28,94%

Jean-Marie Le Pen 15,00%, Robert Hue 8,64%,
Arlette Laguiller 5,30%

21,62%

2002

67,01%

Jacques Chirac 19,88%, Lionel Jospin 16,18%
François Bayrou 6,84%, Jean-Pierre Chevènement 5,33%
Noël Mamère 5,25%, Jean Saint-Josse 4,23%
Alain Madelin 3,91%, Christiane Taubira 2,32%
Corinne Lepage 1,88%, Christine Boutin 1,19%

33,01%

Jean-Marie Le Pen 16,86%, Arlette Laguiller 5,72%
Olivier Besancenot 4,25%, Robert Hue 3,37%,
Bruno Mégret 2,34%, Daniel Gluckstein 0,47%

28,40%

2007

79,66 %

Nicolas Sarkozy 31,18%, Ségolène Royal 25,87%
François Bayrou 18,57%, Dominique Voynet 1,57%
José Bové 1,32%, Frédéric Nihous 1,15%

20,35%

Jean-Marie Le Pen 10,44%, Olivier Besancenot 4,08%
Philippe de Villiers 2,23%, Marie-George Buffet 1,93%
Arlette Laguiller 1,33%, Gérard Schivardi 0,34%

16.23%

2012

67,50%

François Hollande 28,63%, Nicolas Sarkozy 27,18%
François Bayrou 9,13%, Eva Joly 2,31%
Jacques Cheminade 0,25%

32,50%

Marine Le Pen 17,90%, Jean-Luc Mélenchon 11,10%
Nicolas Dupont-Aignan 1,79%, Philippe Poutou 1,15%
Nathalie Arthaud 0,56%

20,52%

2017

51,77%

Emmanuel Macron 24,01%, François Fillon 20,01%
Benoît Hamon 6,36%, Jean Lassalle 1,21%
Jacques Cheminade 0,18%

48,23%

Marine Le Pen 21,30%, Jean-Luc Mélenchon 19,58%
Nicolas Dupont-Aignan 4,70%, Philippe Poutou 1,09%
François Asselineau 0,92%, Nathalie Arthaud 0,64%

22,23%

2022

42,14%

Emmanuel Macron 27,85%, Valérie Pécresse 4,78%
Yannick Jadot 4,63%, Jean Lassalle 3,13%
Anne Hidalgo 1,75%,

57,84%

Marine Le Pen 23,15%, Jean-Luc Mélenchon 21,95%
Eric Zemmour 7,07%, Fabien Roussel 2,28%
Nicolas Dupont-Aignan 2,06%, Philippe Poutou 0,77%
Nathalie Artaud 0,56%.

26,31%

 

Les non démocrates ou populistes : de 20% en 1965 à 60% en 2022

Les élections de 1965 et 1974 constituent des cas particuliers car le Parti communiste n’avait pas présenté de candidats et avait appelé à voter pour François Mitterrand. Il en résulte un score faible pour les non démocrates (5,20% et 3,62%). Il convient de ne pas tenir compte de ces chiffres pour apprécier l’évolution. Au début de la Ve République, l’étiage des non démocrates se situe donc autour de 20%

Les années 1980-1990 voient la chute du Parti communiste et la montée du Front national. Au début du 21e siècle, les non démocrates parviennent à environ 30% des suffrages exprimés. La stratégie de Nicolas Sarkozy en 2007 (attirer des électeurs lepénistes) amène une régression provisoire des non démocrates, qui reviennent à 20%.

Mais leur ascension est ensuite fulgurante : 32%, 48% et enfin 58% des suffrages exprimés. Il s’agit bien depuis 2012 d’une explosion du populisme, caractérisé par des propositions démagogiques largement inapplicables, celles d’Éric Zemmour, Marine Le Pen ou Jean-Luc Mélenchon en particulier.

Il faut ajouter à ces pourcentages une partie des abstentionnistes. Depuis bien longtemps, certaines personnes se désintéressent de la politique et choisissent la pêche à la ligne le jour du scrutin. Mais de nos jours, nombreux sont ceux qui manifestent par l’abstention leur volonté de ne pas choisir. Ils refusent le compromis démocratique et sont donc sous l’emprise d’un refus plutôt émotionnel du processus électoral. Cette protestation assez infantile (« je ne joue plus ») devrait interroger sur le déficit criant d’éducation civique dans les démocraties et par suite sur l’incapacité d’une fraction croissante de la population à se protéger contre la pseudo-information circulant sur les réseaux sociaux.

En ajoutant ces abstentionnistes protestataires aux suffrages exprimés des non démocrates, certains politologues font monter aux alentours de 70% du corps électoral le camp du populisme en 2022.

 

Le peuple et la foule

Les populistes cherchent à exploiter les insatisfactions des citoyens pour conquérir le pouvoir. Ils n’ont aucun souci de cohérence programmatique ni d’applicabilité de leurs propositions. La raison ne joue presque aucun rôle dans le choix d’un candidat populiste. Les affects sont déterminants. Le charisme du leader joue un rôle important, mais il faut aussi que celui-ci aille à la rencontre des préoccupations quotidiennes de la population : pouvoir d’achat, insécurité, immigration incontrôlée.

Jean-Luc Mélenchon, Marine Le Pen, Éric Zemmour parviennent ainsi à constituer un électorat hétéroclite d’opposants au pouvoir. L’opposition ne concerne pas seulement la politique mais aussi les institutions : promesses de VIe République, de référendum d’initiative citoyenne, ou encore de bouleversement complet de l’Union européenne. Le public concerné est d’autant plus réceptif qu’il se recrute dans ce qu’un politologue a appelé le « bloc populaire », comportant principalement des personnes de niveau culturel faible. Le « bloc élitaire », lui, reste attaché à la démocratie représentative.

C’est donc à la foule en colère, et non au peuple, que s’adressent les leaders populistes en agrégeant savamment les mécontentements. Le peuple, dans une démocratie, c’est autre chose : l’ensemble des citoyens s’exprimant par la voie de représentants élus au suffrage universel pour un temps limité. Le peuple ayant élu ses représentants, il doit accepter leurs décisions. Il ne peut se soulever contre eux que s’ils outrepassent les pouvoirs que leur attribue le droit.

 

Vers l’autocratie ?

La démocratie déclinante n’est plus un gentlemen’s agreement à durée déterminée mais une bataille de chiffonniers. Le peuple a perdu le goût subtil de la liberté, qui n’est pas l’anarchie, et se bat pour quelques avantages matériels supplémentaires accordés par l’État. Les élites des démocraties ont une responsabilité écrasante dans ce recul éthique. En promettant toujours plus d’égalité économique, en portant les dépenses publiques à des niveaux très élevés, elles ont suscité la convoitise et le ressentiment. Le beau mot de solidarité est devenu synonyme d’égoïsme sordide. Les avantages financiers revendiqués sont considérés comme un dû. La justice sociale consiste à faire payer l’État, c’est-à-dire les autres. Il semble devenu normal de descendre dans la rue et d’utiliser la violence pour y parvenir.

Certes, les phénomènes de pouvoir sont toujours violents mais la démocratie vise précisément à canaliser cette violence par des institutions et des procédures. Le rejet des institutions et le refus de participer aux modalités de désignation des gouvernants remettent en cause le contrat social. En vue de quoi ? De l’autocratie probablement, car il ne faut accorder qu’un intérêt limité aux discours lénifiants sur la démocratie participative. Nous ne sommes plus sur l’Agora athénienne. La démocratie dans des États-nations de plusieurs dizaines ou centaines de millions d’habitants ne peut être que représentative ou ne pas être.

(Publié sur Contrepoints le 26/04/2022)

Commentaires

  • D'Alençon
    • 1. D'Alençon Le 03/05/2022
    En tous cas merci de m'avoir laissé m'exprimer sur votre site, lequel est à la source de toutes mes connaissances en peinture. Je passais des heures ici, étant étudiant, il y'a bientôt presque dix ans.

    @Pierre-Henri DREVON : "Qui s'affecte d'une insulte, s'infecte." Cocteau.
  • Santonja
    • 2. Santonja Le 02/05/2022
    M.AULNAS

    Bonjour,je partage votre opinion sur le populisme ,mais surtout sur votre perception de ce qu'il recouvre .Vous parlez de colère : oui!Il y a une impression d'agressivité générale qui se manifeste régulièrement:des gilets jaunes au 80 à l'heure sur les routes ,des antivax aux votes protestataires...je crois qu'il y a à mener une réflexion sur le sens de cette "colère":l'aspect protestataire ne peut qu'interpeler.Il rend le vote inopérant à plus d'un titre.Je pense par exemple au référendum:les votants ne répondent pas à a question mais oui ou non à CELUI qui pose la question.(erreur du Général de Gaulle lorsqu'il a lié son mandat au résultat du référendum de 69....?) Inopérant le vote puisque ,à mon sens on ne parle pas d'une politique pour notre pays mais on se perd dans des situations personnelles -je n'ose dire égoïstes-.Aucun dessin national!Que du nombrilisme!....et des slogans comme pour vendre une lessive! Par exemple "pouvoir d'achat":qui comprend que le véritable pouvoir c'est de ne pas acheter! Et puis le doute et la suspicion qui se glissent partout :complots ourdis par x,y ou z. là assurément,moins on se sent fort plus on est vulnérable à l'idée du complot !Le travail de réflexion pour élaborer une pensée personnelle ne se fait plus:on cherche du prêt à penser ,des solutions magiques,un sentiment de puissance parce que "l'on sait"!...recherche désespérée de certitudes ,de convictions absolues pour répondre à l'inquiétude qui ne manque pas de naitre aux vus de notre monde,certitudes qui n'existent pas!

    Il faut en tout premier lieu éviter d'être dans le rejet ou la blessure :le terme populisme bien que justifié peut être blessant.Se mettre à l'écoute -attentive et bienveillante-même à des propos qui nous révoltent ou nous blessent .Expliquer ,montrer raisonner avec l'autre et non pas contre lui .Autre exemple le terme "front républicain"(qu'on n'a d'ailleurs pas fait évoluer en rassemblement républicain...) agrège les mécontentements contre lui et s'avère parfaitement contre productif.

    Chercher les coupables :internet ?parce qu'il te livre (et non te délivre!) des slogans !Les journalistes ?c'est vrai que bien souvent à la fin des interviews on est plus informé sur l'opinion du journaliste que sur ce que l'invité avait à dire !Les parties politiques?Triste spectacle que ces lambeaux de réflexion "à deux balles"...dont une dans le pied! Nous tous aussi lorsque nous ne savons pas écouter et débattre sereinement...

    Je rêve encore de grandes idées :l'Europe:une vraie entité ,seule manière de compter encore dans ce monde.Un sens de la vie en commun pour protéger chacun.Revitaliser notre pays:un programme fiable d'actions à mener...Allons sur le terrain des idées sans invective et en écoutant les diverses opinions....J'ai un rêve!

    Jean S.
  • Pierre Henri DREVON
    • 3. Pierre Henri DREVON Le 02/05/2022
    « Nul ne ment plus qu'un homme indigné »

    (Nietzsche)

    On comprend bien cette citation en écoutant ces "populistes"...
  • D'Alençon
    • 4. D'Alençon Le 01/05/2022
    La colère ... Ou l'espoir anéanti, une nouvelle fois ! L'espoir de sortir de cet immobilisme que vous nous proposez, quinquennats après quinquennats. Depuis plus de trente ans, la France est gouvernée par cette même aspiration au statisme. Halte-là ! Que rien ne bouge, sauf les flux des très riches. Votre discours sur le danger populisme aurait pu être écrit en 2010, comme en 1980, peu importe ! C'est toujours le même qui est servi. Vous êtes un conservateur pur jus.

    Ce conservatisme est compréhensible. Après avoir viré De Gaulle, le dernier Grand, votre génération a réussi à nous mettre en servitude des Américains, puis dans la main des Allemands (OTAN, Maastricht). Qu'après cela, vous ne croyez plus ni en la politique, ni en l'économie, ni en la France, ni en quoi que ce soit pouvant ressembler à un souffle de vie, n'est guère étonnant !

    Ce que vous appelez "populisme" est le sommet de la vague dégagiste que vous voyez arriver et qui va faire très mal aux catégories dont vous êtes : boomers, bobos de salons, bourgeoisie internationale, financiers. Que cette vague prenne la forme d'un autoritarisme, d'un phénomène anti-démocratique ? Non, pourquoi ? Elle n'en a pas besoin. Elle marquera simplement la fin de votre temps. C'est cela qui vous fait peur, et qui vous fait la conspuer de tous les maux.
    Quant aux partis et aux personnes (Zemmour, Le Pen, Melenchon, etc ...), ils n'ont guère d'importance. Ils sont pris dans le jeu de la démocratie de consommation et d'opinion. Sincèrement, Macron ne fait il pas autre chose ? Avez-vous vu un politicien honnête passer par ici ? Moi, non.

    La fracture est grande et notre dialogue en est le symbole. Les forces sont en présences, mais rien ne change encore. Quoi que, le parti du Conservatisme a perdu 2 millions de voix, l'opposition en a gagné 2,6 million. Le Castorisme perd en efficacité. Allez-vous nous traiter de fachos encore longtemps, monsieur AULNAS ?

    D'Alençon
    • rivagedeboheme
      • rivagedebohemeLe 01/05/2022
      Voilà une profession de foi révolutionnaire qui promet la violence. Pour ne rien vous cacher, vous ne me faites pas peur à titre personnel, mais j’éprouve une certaine tristesse en pensant que les leaders que vous soutenez puissent arriver au pouvoir. Le pays serait ravagé et votre déception serait à la hauteur de vos naïves espérances.
      On vous trompe, monsieur, et vous n’en êtes pas conscient. Vous le deviendrez un jour, mais peut-être sera-t-il alors trop tard.
  • D'Alençon
    • 5. D'Alençon Le 01/05/2022
    Vous alignez clichés sur clichés. Le "populisme" n'est même pas défini, sinon balayé en trois phrases.
    Dîtes-moi, en quoi devrions-nous avoir peur d'un parti AUTRE que le parti unique de la bien-pensance, du "je pense dans les clous" ... de la Macronie ?
    Qui a peur ? Et pourquoi ?

    Au terme de votre démonstration, on se demande si ce n'est pas la Démocratie, elle-même, qui vous fait peur. Accroché à vos privilèges, du haut de votre Vigie de senseur, comme bien d'autres, vous êtes incapables d'analyser les phénomènes historiques profonds qui ont lieu et font mouvoir une grande partie des peuples occidentaux. Votre peur de la "foule" est significative. Un bain de foule -qu'il soit de gauche ou de droite- vous ferait le plus grand bien.

    L'autocratie ? ... La jeunesse vient de perdre 3 ans de sa vie, à rester cloîtrée pour VOUS sauver. Ne lui dites pas, s'il vous plaît, qu'elle a perdu "le gout subtil de la liberté". Non, en face d'elle, vous n'oseriez pas.

    D'Alençon
    • rivagedeboheme
      • rivagedebohemeLe 01/05/2022
      Votre commentaire est particulièrement significatif car il est emprunt de colère. Voilà précisément l’un des motifs du vote en faveur de Marine Le Pen, d’Éric Zemmour ou de Jean-Luc Mélenchon. Les candidats dits populistes exploitent le mécontentement en proposant des solutions qui n’en sont pas. Ce sont des démagogues, catégorie politique qui existe depuis l’Antiquité. Ils prétendent comprendre le peuple et proposer des solutions, mais ne recherchent en réalité que les suffrages des électeurs pour conquérir le pouvoir. Ils sont tout aussi éloignés de vous qu’Emmanuel Macron, mais prétendent vous comprendre pour obtenir votre voix.
      Le problème est évidemment qu’il y a une tromperie. La mise en œuvre des programmes populistes conduiraient à des difficultés économiques majeures dont vous seriez victime. Elle se traduirait vite par une restriction des libertés devant un mécontentement massif d’électeurs profondément déçus.
      Il n’y a pas de miracle politique. Lorsque la situation économique se traduit par une croissance faible du PIB, le niveau de vie, donc le pouvoir d’achat, ne peut pas s’améliorer. Je sais que la jeunesse est en première ligne et qu’elle paie un prix élevé pour cette situation. Mais croyez bien que si des solutions existaient, le premier à les mettre en œuvre serait l’actuel président de la République. Malheureusement, la croissance économique ne se décrète pas. Elle résulte des capacités d’innovation de de la compétitivité internationale d’un pays. Agir sur ces facteurs de croissance est très long et ne peut en aucun cas résulter de la politique protectionniste proposée par les leaders populistes.

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