Enfin des manifs ! Ouf !

08/12/2020
Patrick AULNAS
Les organisations de gauche n’en peuvent plus ! Avec le confinement, les réunions, assemblées générales et manifestations deviennent difficiles à organiser. Ces petites réjouissances collectives, dont raffolent les militants, risquent en effet d’être vouées à l’échec pour cause de risque sanitaire. Le virus ne fait pas de politique. Autrement dit, le virus n’est pas de gauche et pourrait très bien s’attaquer sournoisement aux protestataires.
On aurait certainement trouvé quelques centaines d’anti-masque pour affronter le risque, mais guère plus. Or, une manif doit être populaire. Elle doit rassembler. Il faut au moins pouvoir faire état d’un cumul national de quelques dizaines de milliers de manifestants. C’est chose faite. Heureusement, car le peuple de gauche était vraiment sevré. Il était en manque. N’exagérons pas ! Le sevrage ne concernait en réalité que les plus dépendants à l’addiction au militantisme. Autrement dit les chevau-légers des syndicats et partis de gauche et surtout d’extrême-gauche.

 

Saisir toute opportunité de troubler l’ordre public

Toute opportunité devait donc être saisie. Beaucoup trop de samedis calmes et mortellement ennuyeux se sont écoulés depuis de longs mois. Une nuée d’organisations de gauche, soutenues par de nombreux médias, ont donc appelé à manifester les samedis 28 novembre et 5 décembre 2020. Motif : la loi de « sécurité globale » et son article 24 réglementant la diffusion des images de policiers en service. S’ajoute à cela le tabassage par des policiers du producteur de musique Michel Zecler, filmé et largement diffusé par les médias. Une conjonction fort opportune qui a permis à de nombreuses organisations d’appeler à manifester en période épidémique sévère. L’irresponsabilité d’un tel appel est bien entendu entièrement justifiée par le risque colossal que fait courir à la démocratie cet article 24. Les « violences policières » doivent être filmées, sinon nous allons tout droit vers la plus atroce des tyrannies. Il y a vingt ans, elles n’étaient jamais filmées puisque l’omniprésent smartphone n’existait pas. Vivions-nous pour autant en dictature ?
Les hérauts de la liberté, qui voici quelques décennies faisaient les yeux doux à l’Union Soviétique, au Cuba de Fidel Castro et aux dirigeants de l’Allemagne de l’Est et qui, plus récemment, adulaient Chavez, le fossoyeur du Venezuela, ont désormais tout compris. Ils défendront bec et ongles les valeurs sacrées de la démocratie, même s’ils doivent affronter un autocrate aussi féroce qu’Emmanuel Macron. Cet admirable courage face au virus et au tyran qui gouverne la France doit être salué par tous.
Le butin a été maigre : 130 000 personnes pour la France entière le 28 novembre et seulement 50 000 personnes le 5 décembre. Visiblement, le prétexte ne fonctionne pas. Le peuple n’est pas tout à fait aussi bête que le pensent les pseudo-révolutionnaires à pancartes. Il a compris le petit jeu de politique politicienne : saisir tout prétexte pour affaiblir les détenteurs du pouvoir afin de placer ses pions pour l’avenir. Classique, archi-usé, d’une médiocrité très politicienne, mais toujours en usage.

 

Heureusement, il y a les black-blocs !

Tout le monde se fiche d’ailleurs royalement des manifestants se contentant de défiler, mais l’essentiel est ailleurs : les « casseurs » étaient présents. Et cela intéresse énormément les médias. Les voitures brûlées, les pillages de magasins, les agressions de policiers, il n’y a rien de plus cinématographique. Et bien évidemment, les organisateurs des manifestations n’ignorent rien de la potentielle présence de black-blocs. Voilà une inestimable opportunité pour eux : leurs manifs n’intéressent personne si elles se déroulent dans le calme, mais elles font la une de tous les médias avec des violences. Merci les black-blocs.
Car ces mercenaires du désordre, financés par on ne sait qui, se passent d’invitation. Le désordre est pour eux une drogue dure. Ils ont un besoin existentiel de déstabiliser le pouvoir, de radicaliser les positions, de lutter. Pour quoi, contre qui luttent-ils ? Personne n’en sait rien et surtout pas eux. Allez demander à un fanatique la raison de son fanatisme. Il ne vous fera aucune démonstration. Le fanatisme est une addiction. S’il pouvait vivre sans, le fanatique s’en passerait volontiers. Mais nos petits black-blocs ont trouvé une raison de vivre : lutter contre l’oppression rampante, extrêmement sournoise, qui règne dans les démocraties  représentatives.
Vous pensez certainement qu’il faut avoir une inculture historique et géopolitique rare pour raisonner ainsi. Car enfin, nos très imparfaites démocraties sont les régimes politiques ayant le mieux garanti la liberté depuis que le monde est monde. Certes. Mais nos jeunes black-blocs n’ont que faire de l’histoire et de la géopolitique, sauf, à la rigueur, ceux qui savent être les instruments des dictateurs pour déstabiliser les démocraties. Il en existe sans aucun doute un certain nombre qui sont payés pour cela. Les autres veulent lutter pour lutter, comme les militants de tout poil. Ils ont simplement basculé de la contestation dans la violence, comme certains desperados, anciens gilets jaunes, récupérés par des mouvements clandestins plus que douteux politiquement.

 

Le risque n’est pas du côté de la police

Que conclure ? Qu’une telle dérive de nos démocraties, dont se font complices les organisations de gauche, d’extrême-gauche et certains syndicats, peut mener à terme plus ou moins lointain à des actions véritablement guerrières : maquis, attentats, voire guerre civile. On a déjà vu avec Notre-Dame-des-Landes une cohorte de rêvasseurs défier l’ordre républicain sans aucune réaction appropriée du pouvoir politique. Dans de tels cas, il suffit pourtant de prendre le mal à la racine et de couper dans le vif sans état d’âme. Laisser la plaie s’infecter conduit à affaiblir l’ensemble de l’organisme. Espérons seulement que nous ne laisserons pas se développer sans réaction une véritable gangrène.
 

Commentaires

  • DENIS
    • 1. DENIS Le 02/01/2021
    Bonjour,

    Que diable vient faire que un tel site ce billet d’humeur dont je suis loin de partager la thèse et les conclusions que je respectent néanmoins.

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