COVID-19 et mortalité en 2020
13/12/2020
Patrick AULNAS
Quel a été l’impact de la pandémie de COVID-19 sur la mortalité ? Globalement modéré mais loin d’être négligeable, comme le montrent les statistiques mondiales de l’OMS. La même appréciation peut être portée sur la situation française.
A l’échelle mondiale
Selon l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) les statistiques mondiales de mortalité restent stables sur le court terme. En 2016, 56,4 millions de décès sont survenus dans le monde. Le nombre de décès liés à la COVID-19 en 2020 est pour l’instant de 1,575 millions, selon l’Université John Hopkins et ne devrait que peu évoluer jusqu’au 31 décembre 2020. Cela représentera approximativement 2,5% à 3% du total des décès.
Certains chiffres officiels sont cependant sous-évalués. Dans les pays riches et démocratiques, les données sur la pandémie de COVID-19 sont fiables. Il n’en est pas de même dans les pays pauvres car la collecte statistique peut être incertaine. C’est encore moins le cas dans les dictatures puisque l’information officielle n’est alors qu’une variable politique au service du pouvoir. Les chiffres chinois, russes, iraniens par exemple, ne reflètent probablement pas la réalité.
On peut en conclure sans risque que le nombre de morts dû à la COVID-19 est supérieur au chiffre fourni par l’université John Hopkins, qui se base sur les données officielles. Y-a-t-il eu en réalité 2 millions de morts, voire plus ? Il faudra attendre des études statistiques fines de surmortalité pour se former une opinion.
En tout état de cause, la pandémie figurera dans les dix premières causes de mortalité en 2020 et constituera donc une cause importante de mortalité par maladie, se situant au moins au niveau du diabète (1,6 million de morts en 2016). Le classement global fourni par l’OMS n’en est pas pour autant bouleversé. Les maladies cardiovasculaires (cardiopathies ischémiques et AVC) viennent toujours largement en tête avec 15,2 millions de décès en 2016, soit 27% du total.
Le graphique suivant, établi par l’OMS, indique les 10 premières causes de décès dans le monde pour l’année 2016 :
Situation en France
Toutes causes confondues, Santé publique France indique un chiffre de 579 230 morts dans le pays pour l’année 2016. Le classement fin fourni par cet organisme a été résumé ainsi par Futura-Sciences (chiffres de 2016) :
Les cancers (168 064 décès, soit 29% du total) représentent la première cause de mortalité, suivis des maladies cardiovasculaires (140 424 décès soit 24,2%). La COVID-19 a occasionné à ce jour environ 57 000 décès en France et figurera donc parmi les dix premières causes de mortalité. En 2016, les maladies infectieuses et parasitaires ont entraîné la mort de 16 177 personnes en France. Cette catégorie va donc bondir en 2020 à des hauteurs rarement atteintes.
Il est intéressant de remarquer que la mortalité induite par l’actuelle pandémie représentera environ 10% des décès en France en 2020 et seulement 2,5 à 3% des décès dans le monde entier. Le pays a donc été très fortement frappé, alors que certaines régions du monde ont largement échappé à la propagation du virus, par exemple l’Afrique.
Les hommes ont contenu le virus
La mobilisation du système hospitalier et les mesures administratives diverses prises dans les différents pays ont permis de limiter la mortalité liée à la COVID-19. Tous les pays touchés ont cherché à endiguer l’épidémie par des stratégies variables qui ont fait l’objet de débats animés entre spécialistes et même entre non spécialistes. Au-delà de ces querelles, parfois infantiles, il ne fait pas de doute que la contagion a été contenue et que le savoir-faire médical et les mesures globales de distanciation sociale ont beaucoup atténué la propagation du virus SARS-CoV-2.
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