Le symbolisme

 
 

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Patrick AULNAS

ENVIRON 1880-1914 

Si le réalisme et l’impressionnisme sont en harmonie avec le mouvement de l’histoire, le symbolisme constitue, lui, une sorte de réaction, parfois un peu infantile, aux évolutions de la fin du 19e siècle. Le réalisme et l’impressionnisme avaient bousculé un certain conformisme esthétique afin de s’accorder au réel : ils voulaient montrer la vie des villes et des champs et toutes les émotions de l’époque telles qu’elles étaient vécues. Les progrès scientifiques et techniques rapides, le développement de l’industrie, l’exode rural et l’urbanisation vont entraîner la société de la fin du 19e siècle  vers le monde nouveau que Chateaubriand avait déjà entrevu dans le dernier chapitre des Mémoires d’outre-tombe.

Le symbolisme est une réaction contre cette dominante technicienne et rationaliste. Il s’agit d’un courant littéraire et pictural pour lequel le monde ne doit pas se réduire à la réalité visible ni à la rationalité scientifique. L’artiste doit déchiffrer les mystères du monde et les expliciter sous forme de symboles littéraires ou picturaux. Dans le domaine de la peinture, le symbolisme naît à la fin des années 80 autour de thèmes jugés pleins de « mystères » : la mort, la sensualité, la religion, une certaine fascination pour le folklore et les cérémonies traditionnelles. Le symbolisme n’est pas toujours exempt d’un certain spiritualisme de pacotille. Mais ses initiateurs sont souvent de très jeunes gens qui cherchent à affirmer leur originalité en s’opposant à la pensée dominante : Bernard, Denis, Bonnard, Vuillard, Sérusier ont entre 20 et 25 ans à la fin de la décennie 80.

Sur le plan stylistique, le symbolisme reprend une idée d’Eugène Delacroix (1798-1863) qui considérait que la couleur peut être aussi expressive que descriptive.

 

Art et littérature

Par Tina MALET

Dans le recueil Jadis et naguère (1884), Verlaine livre son « Art poétique » (1874), considéré comme un manifeste symboliste.  Il y rapproche la poésie des autres arts, la musique (« De la musique avant toute chose, / Et pour cela préfère l’Impair ») et la peinture. On peut relever :

« Car nous voulons la Nuance encor,
Pas la Couleur, rien que la Nuance !
Oh ! la nuance seule fiance
Le rêve au rêve et la flûte au cor ! » 

 

Pierre Puvis de Chavannes (1824-1898)

Précurseur du symbolisme, Puvis de Chavannes fut un grand peintre de décors muraux qu’il réalisa dans des hôtels de ville, des bibliothèques et également au Panthéon à Paris. Il est également l’auteur de tableaux d’inspiration symboliste qui influencèrent la jeune génération (Redon, Gauguin, Denis, Sérusier, etc.).

 

Pierre Puvis de Chavannes. L’Espérance (1872)

Puvis de Chavannes. L'espérance, 1872
Huile sur toile, 102,5 × 129,5 cm, Walters Art Museum, Baltimore.

 

Pierre Puvis de Chavannes. Le Rêve (1883)Puvis de Chavannes. le Rêve, 1883
Huile sur toile, 82 × 102 cm, Musée d'Orsay, Paris.

 

Gustave Moreau (1826-1898)

Cet artiste privilégie les sujets religieux et décale le symbolisme vers un certain mysticisme.

 

Moreau. Jupiter et Sémélé, 1895Moreau. Jupiter et Sémélé, 1895
Huile sur toile, 213 × 118 cm, Musée National Gustave-Moreau, Paris.

 

Odilon Redon (1840-1916)

Chez Odilon Redon les thèmes oniriques ou religieux dominent.

 

Redon. Esprit de la forêt, 1880

Redon. Esprit de la forêt, 1880
Fusain et craie, 45,7 × 28,5 cm.

  
Redon. Saint-Jean, 1892

Redon. Saint-Jean, 1892
Pastel sur papier, collection particulière

 Redon. Le Bouddha, 1904

Redon. Le Bouddha, 1904
Pastel sur papier beige, 90 × 73 cm, Musée d'Orsay, Paris.

 

Gaston Bussière (1862-1928)

Gaston Bussière illustra de nombreux ouvrages littéraires, en particulier de Balzac, Théophile Gauthier et Oscar Wilde.

 

Bussière. Danseuses exotiques,1880

Bussière. Danseuses exotiques, 1880
Huile sur toile, 45 × 35 cm, collection particulière.

 

Bussière. Salammbô, 1907

Bussière. Salammbô, 1907
Huile sur toile, 48 × 58 cm, collection particulière.

 

Les symbolistes allemands et suisses

On peut citer les suisses Arnold Böcklin (1827-1901) et Ferdinand Hodler (1853-1918) ainsi que l'allemand Max Klinger (1857-1920). 

 

Böcklin. L'île des morts, 1886

Böcklin. L'île des morts, 1886
Huile sur toile, 111 × 155 cm, Öffentliche Kunstsammlung, Bâle.

 

Hodler. La nuit, 1889-90

Hodler. La nuit, 1889-90
Huile sur toile, 116,5 × 299 cm, Musée des Beaux-Arts, Berne.

 

Klinger. L'heure bleue, 1890

Klinger. L'heure bleue, 1890
Huile sur toile, 176 × 192 cm, Museum d.bild.Künste, Leipzig.

 

Le symbolisme connaîtra deux variantes qualifiées synthétisme et nabisme.

 

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Puvis de Chavannes

Gustave Moreau

Odilon Redon

Arnold Böcklin

Commentaires

  • HENRY
    • 1. HENRY Le 19/12/2021
    Böcklin aussi est suisse.
    • rivagedeboheme
      • rivagedebohemeLe 19/12/2021
      Merci pour votre remarque très pertinente. C'est corrigé.
  • Jacques Siron
    • 2. Jacques Siron Le 02/05/2021
    Hodler est suisse !
    Cordialement
    • rivagedeboheme
      • rivagedebohemeLe 02/05/2021
      Voilà qui est corrigé. Merci à vous.

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