L'académisme

 
 
 

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Patrick AULNAS

ENVIRON 1800-1900

Au 19e siècle, l’Académie des Beaux-arts de Paris est la plus illustre et la plus influente. Les académies sont des institutions de formation et de sélection des artistes. Les candidats étaient soumis à un examen d’entrée qui était suivi de plusieurs années d’études. Les étudiants apprenaient le dessin et s’entraînaient en copiant les grandes œuvres du passé. Les sujets étaient hiérarchisés : au sommet, la peinture historique comprenant également les sujets religieux et mythologiques, ensuite le portrait et le paysage, enfin la nature morte et la scène de genre (scènes de la vie quotidienne ou représentation d’une anecdote). A Paris, le prix de Rome récompensait les meilleurs étudiants qui partaient étudier cinq ans à Rome. Le Salon, en principe annuel, était l’exposition officielle de l’Académie des Beaux-arts. Des milliers d’œuvres y étaient présentées mais elles devaient être conformes aux critères de l’art académique. C’est ainsi que des artistes comme Manet ou Pissarro furent refusés par l’Académie et, ne pouvant exposer au Salon officiel, ils créèrent en 1863 le Salon des refusés qui fut autorisé par Napoléon III.

Quels étaient les critères de l’Art académique ? Il s’agissait d’abord de fournir une imitation de la réalité plus ou moins idéalisée ou encore une reprise des thèmes classiques (scènes historiques ou religieuses) actualisés en fonction du goût dominant du 19e siècle. L’académisme se traduit donc par la recherche de la ressemblance et du beau. Il refuse l’innovation car l’idéal de la beauté se situe chez les anciens. La deuxième caractéristique de l’académisme est la primauté du dessin sur la couleur. Les couleurs vives sont donc proscrites et les contrastes sont atténués. Enfin, le travail en atelier est préconisé au détriment du travail en plein air. L’impressionnisme sera fondé à partir de préconisations strictement opposées : ne pas chercher à imiter mais privilégier le regard subjectif du peintre, choisir librement ses sujets, travailler en plein air, libérer la couleur.

Les principaux artistes académiques français sont William Bouguereau (1825-1905), Jean-Léon Gérôme (1824-1904), Alexandre Cabanel (1823-1889) et Thomas Couture (1815-1879). En Grande-Bretagne, Frederic Leighton (1830-1896) appartient également à ce courant.

Bouguereau. La naissance de Vénus (1879)

William Bouguereau. La Naissance de Vénus (1879)
Huile sur toile, 300 × 215 cm, Musée d'Orsay, Paris.

Bouguereau tente une nouvelle représentation de la déesse romaine de l’amour et de la beauté. Botticelli avait déjà utilisé le thème à la fin du 15e siècle. Il s’agit pour Bouguereau de l’actualiser, le sujet mythologique n'étant qu’un prétexte.
Il propose donc un nu féminin d’une grande perfection anatomique, remarquablement dessiné, avec une touche parfaitement lisse. Les couleurs sont très douces et peu contrastantes. Cette perfection classique correspond au goût dominant des acheteurs, mais est très éloignée des innovations impressionnistes qui, à la même époque, bousculent l’académisme.

 

Gérôme. Pygmalion et Galathée (1890)

Jean-Léon Gérôme. Pygmalion et Galathée (1890)
Huile sur toile, 89 × 69 cm Metropolitan Museum of Art, New York.

Gérôme, s’inspire d’une légende grecque. Pygmalion est un sculpteur qui tombe amoureux d’une de ses œuvres, une statue d’ivoire représentant Galathée. Il implore la déesse Aphrodite de lui donner une épouse semblable à Galathée. Le tableau de Gérôme représente la scène où Galathée reçoit la vie d’Aphrodite : Pygmalion aura ainsi une épouse aussi belle que sa sculpture.

 

Cabanel. Phèdre (1890)

Alexandre Cabanel. Phèdre (1890)
Huile sur toile, 286 × 194 cm, Musée Fabre, Montpellier.

Cette composition illustre l’épisode mythologique grec entre Phèdre et Hippolyte. Phèdre, fille de Minos, roi de Crète, et de Pasiphaé, est l’épouse de Thésée, roi d'Athènes. Elle tombe amoureuse de son beau-fils Hippolyte et, devant son refus, elle l'accuse de viol et se suicide. Le tableau montre une Phèdre désespérée venant de déclarer son amour à Hippolyte.

 

Thomas Couture. Romains de la décadence (1847)

Thomas Couture. Les Romains de la décadence (1847)
Huile sur toile, 472 × 772 cm, Musée d'Orsay, Paris.
Analyse détaillée

Exposé au Salon de 1847, cet immense tableau connut un succès considérable. Le peintre représente une scène conventionnelle de la décadence romaine, allusion selon certains critiques à la décadence française.

 

Fredrick Leighton. June flamboyante (v.1895)Frederic Leighton. June flamboyante (v. 1895)
Huile sur toile, 120,6 × 120,6 cm, Museo de Arte de Ponce, Porto Rico.

Le  peintre britannique Frederic Leighton (1830-1896) recherche avec nostalgie la beauté classique en utilisant un style académique, très apprécié à l'époque victorienne.

 

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