Claude Monet
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Patrick AULNAS
Portraits et autoportrait
Biographie
1840-1926
Naissance à Paris et jeunesse havraise (1840-1859)
La famille Monet vit à Paris de père en fils depuis au moins la fin du 18e siècle. Le 14 novembre 1840 naît au 45 rue Laffitte, sur la Butte Montmartre, Oscar Claude. Il deviendra l’un des grands maîtres de l’impressionnisme. L’enfant est appelé Oscar dans sa famille et signera d’ailleurs ses premiers travaux Oscar Monet. Son père, Adolphe, exerce des activités commerciales dont on connaît peu de choses et sa mère Louise-Justine est femme au foyer. En 1845, Adolphe Monet accepte l’offre de sa demi-sœur, Marie-Jeanne Lecadre, d’occuper une fonction dans l’entreprise de son mari, Jacques Lecadre, grossiste en épicerie. Toute la famille, y compris les grands-parents, va s’installer au Havre où est implantée l’entreprise Lecadre. Le petit Oscar est scolarisé dans une pension privée, puis, en 1851, entre au collège communal du Havre. L’enseignement se limite à quatre heures par jour, que le futur artiste supporte difficilement. Il écrira plus tard : « Le collège m’a toujours fait l’effet d’une prison et je n’ai jamais pu me résoudre à y vivre, même quatre heures par jour. » (*)
Le professeur de dessin du collège est Jacques-François Ochard (1810-1870), qui fut élève de David. Monet se révèle rapidement très doué pour le dessin et s’essaie à des caricatures et des esquisses de bateaux et de paysages. A la mort de sa mère en 1857, Claude Monnet est pris en charge par sa tante, veuve sans enfants. Marie-Jeanne Lecadre est une artiste amateur qui possède un atelier et connaît des peintres locaux. Elle encourage son neveu à travailler le dessin avec Ochard et lui fait suivre des cours particuliers avec des artistes du Havre.
Claude Monet. Auguste Vacquerie (v. 1859)
Crayon sur papier, 28,3 × 17,5 cm, Art Institute of Chicago
Auguste Vacquerie (1819-1895) est un poète et dramaturge dont le père est armateur au Havre.
C’est aussi en 1857 que Claude Monet semble avoir abandonné ses études au collège du Havre. Les caricatures des personnages de son entourage, qu’il réalisait et offrait à ses camarades, ont fait sa célébrité. On le sollicite désormais et il demande 20 francs par dessin. Les caricatures sont exposées dans la vitrine du papetier Gravier, rue de Paris. C’est dans cette boutique qu’il rencontre un jour Eugène Boudin (1824-1898), peintre de marines, qui l’incite à peindre des paysages. Boudin emmène Monet le regarder peindre sur le motif dans les environs du Havre, et c’est alors que le jeune homme comprend la peinture. « Je le regarde plus attentivement, et puis, ce fut tout à coup comme un voile qui se déchire : j’avais compris, j’avais saisi ce que pouvait être la peinture. » (*)
En 1858, Monet expose pour la première fois. Il propose une Vue prise à Rouelles signée O. Monet à l’exposition municipale du Havre à laquelle participe également Eugène Boudin. La parenté entre les deux artistes frappe les visiteurs. « Si je suis devenu un peintre, c’est à Eugène Boudin que je le dois » (*) dira plus tard Claude Monet.
Eugène Boudin. La plage à Deauville (1864)
Huile sur toile, 50,5 × 74,5 cm, musée des Beaux-arts de Caen
La formation (1859-1864)
Sur les conseils de Boudin, Monet se rend à Paris en avril 1859. Dès son arrivée, il visite le Salon officiel de peinture et de sculpture qui présente les œuvres agréées par l’Académie. Le paysagiste Charles-François Daubigny (1817-1878) lui fait forte impression. Il prend ensuite contact avec des artistes de second ordre sur recommandation de Boudin ou Ochard. Il lui est conseillé d’entrer dans l’atelier de Thomas Couture (1815-1879), peintre d’histoire et l’un des principaux professeurs de l’époque. Mais Monet s’étant présenté à Couture avec deux natures mortes, l’entretien se passe mal et le jeune peintre renonce à l’enseignement du maître de l’académisme, d’ailleurs très coûteux. Claude Monet s’inscrit alors à l’Académie Suisse, du nom de son créateur Charles Suisse, peintre genevois qui fut élève de David. Cette école de peinture peu coûteuse se limitait à fournir un modèle à l’élève en le laissant totalement libre dans son travail. Monet apprécie ce climat libéral et fait la rencontre d’un autre élève : Camille Pissarro (1830-1903). Il passe également une partie de son temps à la Brasserie des Martyrs fréquentée par des artistes et des écrivains, mais aussi par des prostituées. Monet écrira plus tard : « J’allais à la fameuse Brasserie de la rue des Martyrs, qui me fit perdre beaucoup de temps et me fit le plus grand mal. » (*) Au Salon de 1860, il apprécie particulièrement Eugène Delacroix (1798-1863).
Début 1861, Monet doit revenir au Havre en vue de son incorporation dans l’armée. Le service militaire comportait un tirage au sort : Claude Monet tire un « mauvais numéro » et doit donc effectuer un service de sept ans. Il refuse la proposition familiale de payer les 2 500 francs lui permettant d’être dispensé de service, selon la réglementation de l’époque. Son père exigeait en effet, en contrepartie, qu’il travaille dans l’entreprise familiale. Claude devance l’appel, s’engage pour sept ans et est affecté au 1er régiment de chasseurs d’Afrique stationné à proximité d’Alger. Il y arrive le 10 juin 1861, mais un an plus tard il contracte la fièvre typhoïde et bénéficie de six mois de convalescence en métropole. A l’été 1862, il est au Havre.
Monet n’a jamais cessé de peindre, car durant l’année passée en Algérie, ses talents étaient appréciés des gradés et il travaillait parfois pour eux. Au Havre, il part fréquemment vers Sainte-Adresse pour peindre sur le motif les champs et les falaises. C’est au cours d’une de ces escapades qu’il rencontre Johan Barthold Jongkind (1819-1891), peintre néerlandais, considéré aujourd’hui comme un précurseur de l’impressionnisme.
Johan Barthold Jongkind. La Ciotat (1880)
Huile sur toile, 32,4 × 55,7 cm, Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam.
La rencontre de Jongkind est fondamentale pour l’évolution ultérieure de Monet : « Il fut à partir de ce moment mon vrai maître, et c’est à lui que je dus l’éducation définitive de mon œil. » (*) La tante Lecadre appréciait beaucoup le talent de Jongkind, très original pour l’époque, et le peintre fut invité à déjeuner. Marie-Jeanne Lecadre va encore montrer sa clairvoyance à propos de l’avenir de son neveu. Pour lui éviter de perdre six années en Algérie, elle paye 3 000 francs, prix de la résiliation de son engagement militaire. Mais la tante et le père de Claude jugent nécessaire de le faire travailler et surtout de l’encadrer. Il se trouve qu’Auguste Toulmouche (1829-1890), peintre installé à Paris, a épousé en 1861, Marie, une cousine des Lecadre. Il sera le tuteur artistique de Monet et lui remettra chaque mois la pension que son père lui verse. Toulmouche est un élève de Charles Gleyre (1806-1974), peintre suisse et professeur à l’École des Beaux-arts de Paris. Monet entre dans l’atelier de Gleyre sur recommandation de Toulmouche. Il y rencontre Pierre-Auguste Renoir (1841-1919), Alfred Sisley (1939-1899) et Frédéric Bazille (1841-1870) avec lequel il se lie d’amitié. Mais Charles Gleyre tombe malade et doit fermer son atelier en juillet 1864. En mai 1864, Monet et Bazille séjournent à Honfleur sur la côte normande avec le projet de peindre sur le motif la côte et la campagne. Après le départ de Bazille pour Paris, Monet reste quelque temps à Honfleur puis séjourne à Sainte-Adresse. Pendant ce séjour normand, il peint de nombreux tableaux de paysages qui dénotent l’influence de Jongkind et une évolution sensible vers l’impressionnisme. Il regagne Paris en novembre 1864.
La naissance de l’impressionnisme (1864-1870)
A partir de ce moment, l’œuvre de Monet prend résolument la direction de l’impressionnisme. Cette évolution est chaotique et comporte évidemment des hésitations, des concessions à l’académisme pour figurer au salon, mais le peintre est bien engagé dans une recherche fondamentale qui en fera l’un des plus grands artistes de l’histoire de l’art occidental. Au Salon de 1865, il présente deux vues de l’Estuaire de la Seine, l’une prise de Honfleur, l’autre de Sainte-Adresse. Elles reçoivent un accueil favorable du public. Fin 1865, il entame un tableau, Le Déjeuner sur l’herbe, qui par sa taille (4,65 × 6 mètres) montre à quel point la peinture historique et ses immenses panneaux marquaient encore les esprits. Le tableau est pourtant d’orientation impressionniste. Monet ne le terminera jamais, mais plusieurs études de cette vaste composition ont été conservées dans différents musées. L’étude du musée Pouchkine donne un aperçu d’ensemble :
Claude Monet. Le déjeuner sur l’herbe, étude (1865)
Huile sur toile, 130 × 181 cm, musée Pouchkine, Moscou.
Claude Monet partage désormais son temps entre Paris et la Normandie. Fin 1865, il rencontre Camille Doncieux, un modèle qui deviendra sa première épouse en juin 1870. Pour le Salon de 1866, il exécute rapidement un portrait de Camille, La Femme à la robe verte, qui rencontre le succès. Émile Zola écrit dans le journal L’évènement : « J’avoue que la toile qui m’a le plus longtemps arrêté est la Camille de M. Monet… Eh oui ! voilà un tempérament, voilà un homme dans la foule des eunuques. » (*) Mais cela n’empêchera pas le jury de Salon de 1867 de refuser les deux toiles présentées par Monet. Le peintre se trouve alors en difficulté financière car personne ne lui offre un bon prix pour Femmes au jardin, refusé au salon. Frédéric Bazille, dont la famille est fortunée, achète alors le tableau pour 2 500 francs. Il s’agit d’une somme très importante qui sera payée à Monet par mensualités de 50 francs (**).
Camille est enceinte et la naissance est attendue pour août 1867. La bourgeoisie avait, au 19e siècle et au début du 20e siècle, une conception très étriquée des relations hommes-femmes. Les prescriptions religieuses jouaient un rôle essentiel. Il était inenvisageable pour la famille havraise de Claude Monet de recevoir Camille Doncieux avec laquelle Claude n’était pas marié, mais encore plus inenvisageable de l’accueillir pour mettre au monde un enfant. Le couple formé par Claude et Camille, confronté à Paris à des problèmes financiers, va donc se séparer provisoirement : Claude ira vivre dans sa famille au Havre alors que Camille restera à Paris sous la surveillance d’Ernest Cabadé, un étudiant en médecine. Après la naissance de son fils Jean, Claude Monet reste résider dans sa famille où il dispose du gîte et du couvert. Il se rend cependant plusieurs fois à Paris et réalise des tableaux de son fils dans son berceau.
Au Salon de 1868, Monet présente Les navires sortant des jetées du Havre, toile aujourd’hui disparue. Au printemps 1868, il s’installe avec Camille et son fils à l’auberge de Gloton, proche du hameau de Bennecourt, sur les bords de la Seine. L’endroit n’est pas très éloigné de Giverny où Monet passera toute la fin de sa vie. Mais les difficultés financières l’obligent à quitter l’auberge. Ayant placé Camille et Jean chez des villageois, il part pour le Havre fin juin 1868. Il réalise plusieurs tableaux dont le Portrait de Madame Gaudibert, chef-d’œuvre de sensibilité, qui ne sera pas apprécié de plusieurs membres de la famille mais loué par le commanditaire, Louis-Joachim Gaudibert, mari du modèle.
Claude Monet. Portrait de Madame Gaudibert (1868)
Huile sur toile, 217 × 139 cm, musée d’Orsay, Paris.
En 1869 et 1870, les tableaux de Monet sont refusés par le jury du Salon. Il vit à divers endroits sur les bords de la Seine dans dénuement relatif et reçoit l’aide de Bazille et de Renoir. C’est avec ce dernier qu’il travaille sur l’île de Croissy pour peindre le café flottant de la Grenouillère. Ses compositions s’éclaircissent et, comme Renoir, il cherche surtout à saisir les reflets de la lumière sur les vaguelettes de la Seine en juxtaposant de petites touches de couleurs restant apparentes. L’impressionnisme est né.
Claude Monet. La Grenouillère (1869)
Huile sur toile, 74,6 × 99,7 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.
L’Angleterre et les Pays-Bas (1870-1871)
Le 28 juin 1870, Claude Monnet épouse Camille Doncieux à la mairie du 8e arrondissement de Paris. Le mariage est approuvé par la famille Doncieux, qui est assez modeste, mais condamné par les Monet et les Lecadre du Havre. Marie-Jeanne Lecadre, qui a toujours senti le grand artiste chez son neveu, est très malade et meurt le 7 juillet 1870. Le 19 juillet, la France entre en guerre contre la Prusse. Monet, Camille et le petit Jean s’installent dans un petit hôtel à Trouville, sur la côte normande, localité balnéaire qui fera l’objet de plusieurs tableaux. En novembre 1870, Frédéric Bazille, qui s’était engagé, trouve la mort à Beaune-la-Rolande. Monnet n’envisage absolument pas de servir à nouveau dans l’armée et part pour Londres. Il fait rapidement une rencontre décisive pour la suite de sa carrière : Paul Durand-Ruel (1831-1922), marchand d’art et organisateur d’expositions, lui propose d’abord d’exposer ses œuvres à Londres puis de les lui acheter. Avec Pissarro, également réfugié à Londres, Monet visite les musées et découvre les grands paysagistes anglais : John Constable (1776-1837) et Joseph Mallord William Turner (1775-1851). Evidemment, les tableaux de Turner, sans doute le plus grand pré-impressionniste, trouve un écho très fort chez Monet.
Le père de Monet meurt en janvier 1871, laissant une succession qui améliorera la situation financière du peintre. Le 28 janvier 1871, l’armistice avec la Prusse est signé, mais en mars un soulèvement populaire appelé Commune de Paris éclate dans la capitale.
Au lieu de rentrer en France, Monet part aux Pays-Bas, à Zaandam, fin mai 1871. Sans doute le choix de cette petite ville de 12 000 habitants résulte-t-il de conversations avec Jongkind ou de conseils de Pissarro qui connaît l’endroit. Monet s’installe à l’hôtel des Beurs avec Camille et Jean, qui l’avaient accompagné à Londres. Canaux, moulins à vent et bateaux s’offrent au peintre qui indique être « dans le feu du travail. » (*)
La vie de famille à Argenteuil et les premières expositions impressionnistes (1871-1878)
A l’automne 1871, la famille revient à Paris et s’installe provisoirement à l’hôtel du Havre et de New York, proche de la gare Saint-Lazare. En décembre, Monet trouve, par l’intermédiaire de la famille de Manet, une maison à louer à Argenteuil, localité de 8 000 habitants située sur la rive droite de la Seine. L’héritage paternel, la dot de sa femme et les achats de Durand-Ruel ont considérablement amélioré la situation financière de l’artiste. Une période faste s’ouvre « qui va marquer l’âge d’or de la peinture impressionniste. » (*) Le séjour à Argenteuil durera jusqu’à 1878 et sera très productif.
L’année 1874 représente une date historique pour l’impressionnisme. Monet, Renoir, Pissarro, Sisley, Degas et Berthe Morisot fondent la Société anonyme des artistes peintres, sculpteurs et graveurs qui a pour objectif de permettre aux impressionnistes d'exposer librement sans passer par le salon officiel organisé par l'Académie des Beaux-arts. Ces artistes voyaient en effet leurs tableaux systématiquement refusés par le jury officiel. La première exposition impressionniste ouvre ses portes le 15 avril 1874 dans les ateliers parisiens du photographe Nadar. 165 toiles sont exposées dont 8 de Claude Monet. L’une d’elle marquera l’histoire :
Claude Monet. Impression soleil levant (1872)
Huile sur toile, 48 × 63 cm, musée Marmottan Monet, Paris.
Le destin exceptionnel du tableau, qui figure dans toutes les histoires de l’art, ne provient pas de son succès mais de la critique dépréciative dont il fut l’objet. Louis Leroy (1812-1885), critique au journal satirique Charivari, avait intitulé son article L’exposition des impressionnistes, ce dernier terme étant pour lui un néologisme ironique. A propos du tableau de Monet, il écrivait : « Impression, j’en étais sûr. Je me disais bien aussi, puisque le suis impressionné, il doit y avoir de l’impression là-dedans. ». Le nouveau courant artistique avait désormais un nom. Il y eut encore sept expositions impressionnistes, la dernière en 1886. Monet participa à quatre d’entre elles avec un succès commercial très modéré. Ses tableaux se vendaient pour un prix plutôt modeste.
La rencontre d’Ernest Hoschedé (1837-1891) aura des conséquences artistiques et familiales. Hoschedé est un riche commerçant en tissus et un mécène appréciant la peinture impressionniste. Il achète à Monet Impression soleil levant et lui demande en 1876 de peindre des panneaux de grandes dimensions pour son salon du château de Rottembourg, situé à Montgeron, près de Paris. Monet fréquente donc beaucoup le domicile des Hoschedé où vivent également Alice (1844-1911), la femme d’Ernest, et leurs enfants. Il utilise un pavillon du parc du château comme atelier. En 1875 ou 1876, une liaison commence entre Claude Monet et Alice Hoschedé. En 1877, Ernest Hoschedé fait faillite.
Mais Monet est un véritable suractif. Début 1877, il loue un pied-à-terre dans le quartier de la Gare Saint-Lazare afin de peindre l’intérieur de celle-ci. Le peintre étant à nouveau dans une phase délicate sur le plan financier du fait des difficultés d’Hoschedé, la location est enregistrée au nom du peintre Gustave Caillebotte (1848-1894) qui dispose d’une fortune familiale importante. C’est Caillebotte qui règle le loyer chaque trimestre. Ayant obtenu l’autorisation de travailler à l’intérieur de la gare, Monet peindra toute une série de toiles consacrées à Saint-Lazare.
Vétheuil et Poissy (1878-1883)
Durand-Ruel étant confronté à des difficultés et Hoschedé étant en faillite, Monet a perdu deux acheteurs importants. Sa situation financière se dégrade à nouveau et il se trouve dans l’incapacité de régler le loyer de la maison d’Argenteuil. Il explore la campagne à partir d’août 1878, en tenant le plus grand compte de l’aspect visuel. Dans une lettre du 1er septembre, il écrit de façon imagée : « J’ai planté ma tente au bord de la Seine à Vétheuil dans un endroit ravissant. » (*) Vétheuil est une petite commune de quelques centaines d’habitants située près de Mantes-la-Jolie, sur une boucle de la Seine. Claude Monet loue une petite maison pour un loyer très inférieur au précédent et fait venir non seulement sa famille mais également celle d’Ernest Hoschedé qui participera ainsi aux dépenses. Camille ayant mis au monde un autre enfant en mars 1878 (Michel Monet), ce sont au total douze personnes qui vivent dans la petite maison du bourg de Vétheuil, « sans compter les domestiques dont on ne parvient pas à se passer. » (*)
L’infatigable artiste réalise pendant cette période de nombreux tableaux de Vétheuil et des environs. Mais la santé de Camille s’était déjà altérée à Argenteuil. Une aggravation importante fait suite à son accouchement et elle meurt le 5 septembre 1879, après « une longue et terrible agonie » (*) selon les paroles d’Alice Hoschedé. La médecine de l’époque ne permettait pas un diagnostic précis mais on pense aujourd’hui qu’il s’agissait d’un cancer de l’utérus qui s’est généralisé. La mort de Camille atteint profondément Claude Monet qui semble ne plus peindre dans les mois suivants que des scènes d’intérieur, en particulier des natures mortes. Hoschedé est absent la plupart de temps et la présence d’Alice est essentielle. Bien évidemment, dans le village de Vétheuil, cette cohabitation en l’absence du mari fait scandale. Mais les rentrées d’argent étant insuffisantes, les dettes s’accumulent et les créanciers se font de plus en plus pressants. Neige et froid intense caractérisant l’hiver 1879-1880, Monet en profite pour peindre des paysages enneigés sous un ciel gris. Il affronte pour cela les températures sibériennes puisque la température moyenne de décembre 1879 en France a été de -7,9°. Il s’agit de l’hiver le plus froid depuis 1750.
Monet n’a pas exposé au Salon officiel depuis 1868 et n’a rien proposé depuis 1870, année du dernier refus du jury le concernant. Il tente à nouveau sa chance en 1880 car sa famille subit une quasi-misère. Le jury accepte un paysage des rives de la Seine du côté de Vétheuil, avec le petit hameau de Lavacourt dans les lointains.
Claude Monet. Lavacourt (1880)
Huile sur toile, 100 × 150 cm, Museum of Arts, Dallas.
Ce magnifique paysage à la Sisley montre que Monet s’est un peu retenu afin de transiger avec les exigences académiques. Mais les organisateurs font des choix d’accrochage très subjectifs et le tableau se retrouve à six mètres de hauteur. Étant donné sa taille, il devient alors difficile d’apprécier le travail réalisé. Le marquis de Chennevières, ancien directeur des Beaux-arts, écrit cependant : « L’atmosphère lumineuse et claire [de Lavacourt] fait paraitre noirs tous les paysages voisins de la même galerie. » (*)
Ce n’est pas le Salon officiel mais le retour à meilleure fortune de Durand-Ruel qui va sauver financièrement Monet. Début 1881, le négociant achète pour 4 750 francs de tableaux à Monet. Celui-ci part alors pour Fécamp, estimant que ses marines retrouveront l’accueil qui leur fut jadis réservé. Effectivement, à son retour en avril 1881, Durand-Ruel lui achète 22 tableaux payés 300 francs pièce. A son retour à Vétheuil, Monet est épuisé et doit s’aliter.
La situation financière s’améliorant et son fils Jean devant poursuivre ses études secondaires, Claude Monet décide de se rapprocher de Paris. La famille s’installe à Poissy en décembre 1881 dans la villa Saint-Louis, beaucoup plus vaste que la maison de Vétheuil. Alice Hoschedé et ses enfants suivent Monet malgré les protestations d’Ernest Hoschedé qui a enfin ouvert les yeux sur la relation d’Alice et Claude. Ernest ne vivait d’ailleurs plus à Vétheuil mais était incapable de subvenir aux besoins des siens. Une telle situation, banale aujourd’hui, est considérée dans la bourgeoisie du 19e siècle comme totalement contraire aux préceptes les plus élémentaires de la morale. Monet est perçu comme un peintre scandaleux à un double titre : sa peinture novatrice et son mode de vie.
Début 1883, une exposition personnelle Monet est organisée par Durand-Ruel dans ses locaux du Boulevard de la Madeleine à Paris. Mais le succès n’est pas au rendez-vous : commentaires ironiques ou silence dominent dans la presse, malgré certaines prises de conscience de la critique (voir Partie Œuvre ci-dessous).
L’installation définitive à Giverny (1883-1926)
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Giverny aujourd'hui. La maison de Claude Monnet |
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Giverny aujourd'hui. Le jardin aquatique |
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Giverny aujourd'hui. La passerelle |
La vie jusqu’alors chaotique de Claude Monet va se poursuivre dans le petit paradis de Giverny que chacun peut aujourd’hui visiter. Il a enfin trouvé le lieu correspondant à ses aspirations profondes et qu’il pourra aménager selon ses goûts. Giverny est une petite commune située près de Vernon, dans le département de l’Eure. Monet passait souvent à Vernon en train lorsqu’il se rendait au Havre dans sa jeunesse et il a pu contempler le paysage. En 1868, il avait séjourné quelques mois à Bennecourt avec Camille, localité proche de Giverny. En avril 1883, il loue à un gros propriétaire foncier, au lieu-dit Le Pressoir, un domaine de presque un hectare, comportant cour, jardin et une vaste maison. Les deux enfants Monet, Alice Hoschedé et ses six enfants viennent habiter Giverny.
De nombreux voyages parsèment la vie à Giverny. Le premier a lieu dès 1883 à Bordighera sur la côte méditerranéenne italienne, près de la frontière française. Monet y séjourne une première fois avec Renoir, puis y retourne plus longuement début 1884. Il ramène une moisson de tableaux très colorés que Durand-Ruel achètera pour la plupart. En novembre 1884, Durand-Ruel présente l’écrivain et critique d’art Octave Mirbeau (1848-1917) à Claude Monet. Mirbeau est réputé pour apprécier l’innovation artistique et combattre l’académisme. Il qualifie les salons annuels de l’Académie de « grandes foires aux médiocrités grouillantes et décorées. » Il admire les impressionnistes et écrit fin 1884, à propos de Monet, qu’il ne connaît pas de paysagiste « plus complet, plus vibrant et plus divers d’impression ». Il admire dans l’œuvre du peintre « une éloquence claire, forte, harmonique. » (*)
L’année 1886 est déterminante pour le renom international de Monet. Paul Durand-Ruel a en effet convaincu les responsables de l’American Art Association d’organiser une grande exposition impressionniste. Elle s’ouvre la 10 avril à l’American Art Gallery de Madison Square à New York. Une quarantaine de toiles de Monet sont exposées. L’accueil est satisfaisant mais pas triomphal puisque les américains découvre l’impressionnisme et que la peinture américaine de l’époque reste très académique. Monet ne comprend absolument pas l’importance des États-Unis pour son avenir, se plaint de sa « déveine » à Durand-Ruel et le menace de choisir un autre acheteur.
En septembre 1886, Monet s’installe seul à Belle-Île-en-Mer, en Bretagne où il peint de nombreuses toiles. Il y rencontre Gustave Geffroy (1855-1926) journaliste et critique d’art qui a défendu Monet dans ses articles et le fera rencontrer Georges Clémenceau (1841-1929), directeur du journal La Justice.
Début 1889, le peintre voyage dans la Creuse. La même année, il veut rendre hommage à son ancien ami Édouard Manet, mort en 1883. L’Olympia de Manet, qui avait fait scandale au Salon de 1865, a été rachetée par la veuve de l’artiste après sa mort. Un américain voulant acquérir le tableau, Claude Monet décide d’ouvrir une souscription de 20 000 francs afin de contrecarrer cette transaction et d’offrir le tableau au musée du Louvre, qui devra l’exposer. La somme est réunie, mais de multiples péripéties politico-artistiques vont se succéder car le ministre concerné et le directeur des Beaux-Arts reculent devant l’obligation d’exposer l’œuvre scandaleuse, condition du don. Enfin, en 1890, Monet obtient l’assurance que le tableau sera exposé au musée du Luxembourg d’abord, puis dans un délai de 10 ans au musée du Louvre. La donation est constituée. A l’automne 1890, Olympia est exposée au Luxembourg et seulement en 1907 au Louvre.
Le 17 novembre 1890, Monet signe l’acte d’achat de la maison de Giverny. Le prix est fixé à 22 000 F payable en quatre versements annuels. Un tel achat n’est possible que parce que le peintre dispose de l’appui financier de Paul Durand-Ruel.
A partir de 1890, l’œuvre de Monet s’oriente de plus en plus vers les séries. Il en avait déjà fait l’expérience en 1877 avec une série de douze toiles consacrées à la gare Saint-Lazare. Les séries de la fin de la vie du peintre représentent des meules de foin (25 à 30 tableaux de 1888 à 1891), des peupliers (23 tableaux en 1891), la cathédrale de Rouen (une trentaine de tableaux de 1892 à 1894), les nymphéas (environ 250 tableaux de 1903 à la fin de sa vie).
Claude Monet. Trois peupliers, été (1891)
Huile sur toile, 92 × 73 cm, National Museum of Western Art, Tokyo.
Si sa vie devient plus sédentaire, Monet continue cependant à voyager régulièrement. De janvier à avril 1895, il est en Norvège. De 1899 à 1901, il effectue plusieurs déplacements à Londres où il peint le Parlement et les ponts sur la Tamise avec des effets de brume. En 1904, il séjourne à Madrid et en 1908 à Venise où il entame 37 toiles qui seront terminées en atelier à Giverny et exposées en 1912 à la galerie Bernheim-Jeune à Paris.
L’idée de créer de grands panneaux représentant des nymphéas et de les exposer dans une vaste salle circulaire date d’avant 1914. Clémenceau, devenu l’ami de Monet, encourage le peintre. Monet devra construire un nouvel atelier, plus vaste, pour réaliser ce travail. Les panneaux font environ 4 mètres sur 2 et doivent être assemblés pour former un long panorama. Le plus vaste assemblage a une longueur de 17 mètres. Cette immense composition occupera Monet jusqu’à la fin de ses jours. En 1921, le choix du musée de l’Orangerie est arrêté pour l’implantation des panneaux de nymphéas. Monet en fait don à l’État. Mais c’est seulement début 1927, après la mort du peintre, que les panneaux sont installés.
Claude Monet. Nymphéas (1915)
Huile sur toile, 130 × 153 cm, musée Marmottan Monet, Paris.
Sur le plan familial, après la mort d’Ernest Hoschedé en 1891, Claude Monet épouse en juillet 1892 Alice Hoschedé. En 1897, le fils aîné de Claude, Jean Monet, épouse Blanche Hoschedé, l’une des filles d’Alice. Blanche (1865-1947) fut l’unique élève de Claude Monet et continua à peindre jusqu’à la fin de ses jours. Alice Hoschedé meurt en 1911 et Jean Monet en 1914. A La fin de sa vie, Claude Monet perd progressivement la vue. Une double cataracte avait été diagnostiquée en 1912. Dès cette date, il ne voit pratiquement plus rien de l’œil droit. Pendant dix ans, sa vision repose presque uniquement sur l’œil gauche. Mais en 1922, l’acuité visuelle de l’œil gauche diminue considérablement et lui interdit de peindre. Il accepte alors l’opération qu’il avait refusée auparavant. L’intervention a lieu en janvier 1923 à la clinique de Neuilly. Les suites post-opératoires sont très longues et Monet ne distingue plus certaines couleurs. Mais en 1925, il affirme que sa vision des couleurs est revenue (***)
Claude Monet meurt le 5 décembre 1926 à la suite d’ « une lésion et un engorgement à la base du poumon gauche », selon le diagnostic de son médecin, Jean Rebière. On peut penser aujourd’hui qu’il s’agissait d’un cancer du poumon car Monet était un grand fumeur.
Claude Monet est inhumé à Giverny. Son fils Michel (1878-1966) a hérité de l’ensemble de ses biens. Michel n’ayant pas eu de postérité, les tableaux de son père, dont il était propriétaire, ont été légués au musée Marmottan, appelé désormais musée Marmottan Monet. Blanche Hoschedé, la veuve de Jean Monet, a été chargée par Michel Monet de préserver le domaine de Giverny. Après la mort d’Alice Hoschedé en 1911, elle était devenue la maîtresse de maison. Blanche continuera à vivre et à peindre à Giverny jusqu’à sa mort en 1947.
Art et littérature
Poètes et écrivains se sont fréquemment intéressés à la peinture. Voici un exemple proposé par Tina MALET. Octave Mirbeau (1848-1917) évoque Claude Monet, le « miraculeux peintre ».
« Ce qui distingue ce talent de M. Claude Monet, c'est sa grandiose et savante simplicité ; c'est son implacable harmonie. Il a tout exprimé, même les fugitifs effets de lumière ; même l'insaisissable, même l'inexprimable, c'est-à-dire le mouvement des choses inertes ou invisibles, comme la vie des météores ; et rien n'est livré au hasard de l'inspiration, même heureuse, à la fantaisie du coup de pinceau, même génial. Tout est combiné, tout s'accorde avec les lois atmosphériques, avec la marche régulière et précise des phénomènes terrestres ou célestes. C'est pourquoi il nous donne l'illusion complète de la vie. La vie chante dans la sonorité de ses lointains, elle fleurit, parfumée, avec ses gerbes de fleurs, elle éclate en nappes chaudes de soleil, se voile dans l'effacement mystérieux des brumes, s'attriste sur la nudité sauvage des rochers modelée ainsi que des visages de vieillards. Les grands drames de la nature, il les saisit, les rend, en leur expression la plus suggestive.
Aussi nous respirons vraiment dans sa toile les senteurs de la terre; des souffles de brisés marines nous apportent aux oreilles ces orchestres hurlants du large ou la chanson apaisée des criques; nous voyons les terres se soulever sous l'amoureux travail des sèves bouillonnantes, le soleil décroître ou monter le long des troncs d'arbres, l'ombre envahir progressivement les verdures ou les nappes d'eau qui s'endorment dans la gloire pourprée des soirs ou se réveillent dans la fraîche virginité des matins. Tout s'anime, bruit, se colore ou se décolore, suivant l'heure qu'il nous représente et suivant la lente ascension et le lent décours des astres distributeurs de clartés. Et il nous arrive cette impression que bien des fois j'ai ressentie en regardant les tableaux de M. Claude Monet : c'est que l'art disparaît, s'efface, et que nous ne nous trouvons plus qu'en présence de la nature vivante complètement conquise et domptée par ce miraculeux peintre. »
(Octave Mirbeau, Combats esthétiques)
Œuvre
Historiquement, Claude Monet fait le lien entre l’académisme, qui conserve une place importante au milieu du 19e siècle, et l’art du 20e siècle. Le jeune homme doué pour le dessin qui vend ses caricatures va découvrir au fil des rencontres l’art de peindre. Les influences d’Eugène Boudin (1824-1898) et de Johan Barthold Jongkind (1819-1891), ses premiers maîtres, l’orientent déjà vers une remise en cause de l’esthétique de la représentation. Il va donc se battre contre les préjugés et aussi contre la misère pour construire son œuvre. Il devient ainsi l’un des leaders de la nouvelle esthétique de la perception, comme il l’écrit lui-même : « Le motif est quelque chose de secondaire, ce que je veux reproduire, c’est ce qu’il y a entre le motif et moi ». Marcel Proust créera un personnage de peintre, Elstir, qui se situe dans cette recherche. Dans A la recherche du temps perdu, à propos d’Elstir, le narrateur s’exprime ainsi : « Ses peintures étaient des sortes de métaphores … mais de ces métaphores qui expriment l’essence de l’impression qu’une chose produit, essence qui reste impénétrable pour nous tant que le génie ne nous l’a pas dévoilée. » (****)
D’abord incompris, moqué, tourné en dérision, l’impressionnisme est progressivement accepté par la critique à partir des années 1880. Les plus lucides prennent alors conscience que Monet est un artiste hors du commun. Ainsi, dans le numéro d’avril 1883 de la Gazette des Beaux-Arts, plutôt conservatrice, le critique d’art Alfred de Lostelot (1837-1909) écrit : « La vision de M. Monet est exceptionnelle ; il voit autrement que la majorité des humains, et, comme il est sincère, il s’efforce à reproduire ce qu’il voit… Je ressens vivement l’impression poétique qui se dégage de ses œuvres ; j’admire l’audace et la sobriété de sa facture, et je suis étonné des résultats plastiques qu’il en obtient… Mais il m’arrive souvent d’être étonné, choqué même, par la tonalité du morceau ; l’impression première me semble étrange et invraisemblable… Pour bien voir la peinture de M. Monet et en apprécier les qualités exceptionnelles, il faut passer outre à l’impression première… ; Bientôt l’œil s’accoutume et l’esprit s’éveille ; le charme peut agir… [Le peintre] est impressionné par la nature et il impressionne ; il sait son métier et il le prend par les grands moyens… Voilà, ce me semble, un signalement qui répond à l’idée qu’on se faisait autrefois du véritable artiste. » (*)
Claude Monet devient ainsi pour la critique, puis pour le public, le chef de file de l’impressionnisme. Mais cet artiste exigeant poursuivra inlassablement sa recherche jusqu’à sa mort, malgré une déficience visuelle grave due à la cataracte. L’environnement artistique est très évolutif au début du 20e siècle : fauvisme, cubisme, expressionnisme, art abstrait bousculent les conventions. Sans quitter l’impressionnisme, Monet ira très loin à la fin de sa vie, jusqu’aux confins de l’abstraction. Son acuité visuelle déclinante l’a-t-elle aidé à prendre cette direction ? C’est probable, car il s’intéresse à « ce qu’il y a entre le motif et moi ». Mais il ne pouvait ignorer les tendances nouvelles. Le grand artiste sentait les évolutions en cours.
Claude Monnet. La maison de l'artiste vue de la roseraie (1922-24)
Huile sur toile, 92 × 89 cm, Musée Marmottan Monet, Paris.
Quantitativement, l’œuvre de Monet est immense. Daniel Wildenstein, dans son catalogue raisonné, recense environ 2000 huiles sur toile, sans compter les grands panneaux des nymphéas exposés au musée de l’Orangerie à Paris. Giverny tient une place prépondérante, tout simplement parce que c’est l’endroit où le peintre a séjourné le plus longtemps, de 1883 à 1926, soit 43 ans. Il consacre 324 toiles à son jardin et 238 aux environs de Giverny, y compris les séries (meules, peupliers). Mais Monet étant un grand voyageur, la diversité de la nature l’intéresse : les environs du Havre, Argenteuil, Vétheuil, la Hollande, la côte méditerranéenne, la côte bretonne et bien d’autres lieux l’ont inspiré.
S’il n’eut qu’une élève, Blanche Hoschedé, sa belle-fille, l’influence de Monet se mesure bien au-delà du milieu artistique. Incompris il y a 150 ans, il est aujourd’hui apprécié de tous. Spontanément, les hommes du 21e siècle, connaisseurs ou ignorant tout de la peinture, aiment les tableaux impressionnistes. Ils ont modifié radicalement notre façon de voir : celle de Claude Monet s’impose à nous aujourd’hui comme une évidence.
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(*) Daniel Wildenstein, Monet ou le triomphe de l’impressionnisme, éditions Taschen.
(**) Quelques chiffres pour apprécier les sommes citées dans le texte. Les salaires annuels étaient à l’époque approximativement les suivants : 500 F pour un domestique, 800 F pour un instituteur débutant, 4300 F pour un lieutenant-colonel.
(***) Pour de nombreux détails sur les problèmes oculaires de Monet, voir les l’analyse d’un médecin : La cataracte opérée de Monet
(****) Esquisse pour A l’ombre des jeunes filles en fleurs, édition La Pléiade, II, page 974.
Commentaires
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- 1. EmmDess Le 18/12/2018
Bonjour, certainement une erreur d'inattention, mais Monet est mort le 5 décembre 1926 "Claude Monet meurt le 5 décembre 1826 à la suite d’ « une lésion et un engorgement à la base du poumon gauche », selon le diagnostic de son médecin, Jean Rebière. On peut penser aujourd’hui qu’il s’agissait d’un cancer du poumon car Monet était un grand fumeur."
Merci pour cet article très complet!-
- rivagedebohemeLe 18/12/2018
Merci. C'est corrigé.
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