Quentin Metsys

 
 
 

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Patrick AULNAS

Portraits

Quentin Metsys par Joachim von Sandrart (gravure, 1675)                 Portrait de Quentin Metsys par Johannes Wierix (gravure, fin 16e siècle)

Joachim von Sandrart. Portrait de Quentin Metsys (1675)
Gravure

 

Johannes Wierix. Portrait de Quentin Metsys (fin 16e siècle)
Gravure

 

Biographie

1466-1530 

Quentin Metsys (ou Quinten, Kwinten, Matsijs, Massys) est le dernier grand peintre rattaché aux « primitifs flamands ». Il est né à Louvain (Belgique) en 1466 dans une famille de ferronniers ou de forgerons. Dans son Livre des peintres (1604), Karel Van Mander signale que Quentin Metsys exerce le métier de forgeron jusqu'à l'âge de vingt ans. Mais c'est son frère Josse qui, finalement, reprend le métier paternel. Van Mander raconte que Quentin eut une grave maladie à l'âge de vingt ans et qu'il fut dans l'incapacité de poursuivre le rude travail de la forge. Il s'essaya donc au dessin.
« ... les confrères qui soignent les malades, les Lazaristes, allaient de par la ville, portant une grande torche de bois sculptée et peinte, distribuant aux enfants des images de saints gravées et coloriées ; il leur en fallait donc un grand nombre.
Il se trouva que l'un des confrères, allant voir Quentin, lui conseilla de colorier de ces images, et il en résulta que celui-ci s'essaya au travail. Par ce début infime, ses dispositions se manifestèrent, et, à dater de ce temps, il se mit à la peinture avec une vive ardeur. En peu de temps il fit des progrès extraordinaires et devint un maître accompli. » (Karel Van Mander, Le livre des peintres)

 

Metsys. Portrait d'un chanoine (1510)

Metsys. Portrait d'un chanoine (1510)
Huile sur bois, 260 × 504 cm, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Anvers.

 

On sait peu de choses de la formation de Metsys. Le contexte culturel est porteur puisque Louvain est déjà à cette époque une ville universitaire. Les grands novateurs flamands y sont connus (Van Eyck, Van der Weyden, Van der Goes, Memling) de même que les peintres de la première Renaissance italienne. Les spécialistes considèrent que Dirk Bouts (v. 1445-1475), peintre officiel de la ville de Louvain, fut le maître de Metsys.
En 1491, Metsys s'installe à Anvers et devient membre de la guilde des peintres de la ville. Vers 1492, il épouse Alyt van Tuylt qui lui donne trois enfants. Celle-ci décède en 1507 et Metsys se remarie avec Catherina Heyns avec laquelle il a dix enfants dont deux deviendront peintres : Jan (1509-1575) et Cornelis (1510-1556).
Metsys connaîtra le succès dans la prospère ville d'Anvers où il mourra en 1530. Contrairement à beaucoup de peintres de cette époque, qui furent ensuite oubliés, l'aura de Metsys ne se ternit jamais et il reste considéré comme un grand artiste au 17e siècle en pleine époque baroque.

 

Œuvre

Metsys est davantage un grand technicien qu'un novateur. Il a parfaitement assimilé les apports des grands maîtres du 15e siècle flamand, mais il connaît également les reproductions de Léonard de Vinci (1452-1519). Son art constitue une tentative de synthèse entre le réalisme de la peinture flamande et les innovations picturales de la Renaissance italienne. Il est ainsi, bien évidemment, marqué par l'éclectisme. A côté des grands retables figurent des scènes de genre inspirées de Van Eyck (Le prêteur et sa femme, 1514), mais aussi des scènes religieuses plus tardives où l'on sent l'influence italienne (Ecce Homo, L'adoration des mages, 1526).

 

Metsys. Triptyque Sainte Anne (1507-08)Triptyque Sainte Anne (1507-08). Huile sur bois, 224,5 × 219 cm (centre), 220 × 92 cm (chaque aile), Musées Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles. Le commanditaire est la confrérie de Sainte-Anne et le triptyque était destiné à l'église Saint-Pierre de Louvain. Le panneau central représente la Vierge tenant l'Enfant Jésus. A ses côtés (en rose) sainte Anne, sa mère. Les sœurs de la Vierge sont assises un peu en contrebas avec leurs enfants. Les époux de ces quatre femmes sont à l'arrière-plan. Joseph est en rouge, derrière la Vierge ;  Joachim, le père de la Vierge et mari d'Anne, est en bleu. Sur le panneau de gauche, Joachim, le père de la Vierge, reçoit l'annonce de la naissance prochaine de celle-ci. Le volet de droite représente la mort d'Anne, bénie par le Christ, son petit-fils.

 
Metsys. Triptyque Saint Jean (1507-08)

Triptyque Saint Jean (1507-08). Triptyque Saint Jean (1507-08). Huile sur bois, 260 × 504 cm, Koninklijk Museum voor Schone Kunsten, Anvers. Ou Triptyque de la déploration du Christ. Panneau central : le Christ mort a été descendu de la croix et divers personnages le pleurent. Thème extrêmement fréquent dans la peinture occidentale. Le volet de gauche est consacré à un épisode biblique figurant dans le Nouveau Testament : Salomé, princesse juive du premier siècle, apporte au roi Hérode la tête de Jean le Baptiste ou Saint Jean-Baptiste. Le volet de gauche représente une scène de torture : Saint Jean (Apôtre) est plongé dans un chaudron d'huile bouillante. Le triptyque met l'accent sur l'évocation de la cruauté, censée représenter le mal.

 
Metsys. Portrait d'un chanoine (1510)

Portrait d'un chanoine (1510). Huile sur bois, 60 × 73 cm, Liechtenstein Museum, Vienne. Il s'agit en fait de l'archevêque Jean Carondelet (1469-1544) habillé en chanoine. Il fut chancelier de Flandre et de Bourgogne et archevêque de Palerme. Ce beau portrait est axé sur le thème de la quiétude et de la réflexion. L'impression de calme est accentuée par le paysage en arrière-plan, déjà présent chez Memling ou Gérard David.

 
Metsys. La duchesse laide ou vieille femme grotesque (v. 1513)

La duchesse laide ou vieille femme grotesque (v. 1513). Huile sur bois, 64 × 46 cm, National Gallery, Londres. Beaucoup d'hypothèses ont été faites à propos du modèle. Selon des analyses contemporaines, il pourrait s'agir d'une personne atteinte de la maladie de Paget qui se manifeste par des déformations osseuses. On a également évoqué une copie d'un dessin de Léonard de Vinci, qui s'intéressait beaucoup à l'anatomie et aux déformations corporelles.

 
Metsys. Le prêteur et sa femme (1514)

Le prêteur et sa femme (1514). Huile sur bois, 71 × 68 cm, musée du Louvre, Paris. Dans cette scène de genre très célèbre, le prêteur ou changeur pèse des pièces métalliques en utilisant un trébuchet, petite balance à fléau. Sa femme feuillette distraitement un livre tout en observant attentivement la pièce en cours de pesée. On peut y voir une allégorie de l'avarice eu égard à l'extrême concentration des personnages sur l'argent. Il s'agit en tout cas d'un tableau réaliste par le décor, les objets et les vêtements.

 
Metsys. Le prêteur et sa femme, détail (1514)

Le prêteur et sa femme, détail (1514). Ce détail permet d'apercevoir l'extérieur de la pièce à travers une fenêtre à croisée décorée de vitraux. On aperçoit la flèche d'une église gothique. Le livre que tient la femme est minutieusement représenté. Van Eyck avait déjà utilisé un miroir circulaire dans Les époux Armolfini.

 
 Metsys. Portrait d’Érasme de Rotterdam (1517)

Portrait d'Erasme de Rotterdam (1517). Huile sur bois, transféré sur toile, 59 × 47 cm, Galleria Nazionale d'Arte Antica, Rome. Erasme (1466-1536) est un écrivain humaniste et un théologien néerlandais, auteur, en particulier, d'Eloge de la folie, ouvrage satirique sur la société de l'époque.

 
Metsys. Portrait de Pieter Gillis (1517)

Portrait de Pieter Gillis (1517). Huile sur bois, transféré sur toile, 59 × 47 cm, Galleria Nazionale d'Arte Antica, Rome. Pieter Gillis (1486-1533) est un imprimeur d'Anvers, ami d'Erasme et de Thomas More.

 
Metsys. L'homme aux lunettes (v. 1520)

L'homme aux lunettes (v. 1520). Huile sur bois, 69 × 53 cm,  Städelsches Kunstinstitut, Frankfurt. L'identité de cet homme n'est pas connue.

 
Metsys. Ecce homo (1526)

Ecce homo (1526). Huile sur bois, 95 × 74 cm, Palazzo Ducale, Venise. Jésus Christ a été battu et couronné d'épines. Il doit être crucifié. Ponce Pilate, préfet de Judée, le présente à la foule en disant : Ecce homo (Voici l'homme). Noter l'influence italienne sur la composition.

 
Metsys. L'adoration des mages (1526)

L'Adoration des mages (1526). Huile sur bois, 103 × 80 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Selon le récit biblique, trois mages (astronomes) auraient suivi une étoile vers le lieu de naissance de Jésus-Christ. Arrivés près de Jésus, ils lui offrent l'or, l'encens et la myrrhe. Tableau de la fin de la vie de l'artiste : la synthèse Italie-Flandres est apparente.

 

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Quentin Metsys

Commentaires

  • Vanderbiest Sarah
    • 1. Vanderbiest Sarah Le 05/04/2015
    En ce qui concerne le triptyque de Sainte-Anne, il y a une erreur. il ne s'agit pas des maris des quatre femmes représentées, mais bien les trois maris successif de Sante-Anne (veuve par trois fois) et Joseph.

    En effet, Sainte-Anne a eu une fille avec chacun de ses maris. Dans ce cas-ci, ce n'est pas la vraisemblance et la réalité qui sont représentés (en effet, Marie étant la première fille de Sainte, Anne, il fallu attendre que son premier mari meurt pour que Sainte-Anne ait sa deuxième fille avec son deuxième mari et ainsi de suite. Par conséquent, il est invraisemblable que la dernière soeur de Marie soit représentée dans le même espace-temps que le père de Marie), mais bien l'image idéale de la Sainte-Famille de Jésus.

    Bien à vous
  • X
    • 2. X Le 07/09/2014
    Bonjour,

    J'aimerais connaitre vos sources en ce qui concerne le changeur et sa femme. Pourriez-vous me les indiquer?

    merci d'avance,

    X
    • rivagedeboheme
      • rivagedebohemeLe 09/09/2014
      Les sources sont nombreuses. Il existe des livres consacrés à Metsys. En ligne, vous pouvez consulter le musée du Louvre, Wikipédia et la Web Gallery of Art (en anglais, traduction Google possible) : http://www.louvre.fr/oeuvre-notices/le-preteur-et-sa-femme http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Pr%C3%AAteur_et_sa_femme http://www.wga.hu/frames-e.html?/html/m/massys/quentin/index.html

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