Lorenzo Costa

 
 

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Patrick AULNAS

 

Lorenzo Costa. La Nativité (v. 1490)

Lorenzo Costa. La Nativité (v. 1490)
Huile sur bois, 65 × 85 cm, musée des Beaux-Arts de Lyon.

 

Biographie

1460-1535

Lorenzo Costa, fils d’Ottavio Costa, naît à Ferrare en 1460. Il est le père du peintre Ippolito Costa (1506-1561) et le grand-père du peintre Lorenzo Costa (1537-1583). Pour différencier les deux Lorenzo Costa, le grand-père fut appelé Lorenzo Costa le Vieux et le petit-fils Lorenzo Costa le Jeune.

A Ferrare, Lorenzo Costa eut probablement pour maîtres Cosimo Tura (v. 1420-1495) et Ercole de’ Roberti (v. 1450-1496), tous deux fresquistes et peintres de scènes religieuses. Selon Giorgio Vasari*, il se rend très jeune à Florence, attiré par la réputation de Filippo Lippi (1406-1469) et de Benozzo Gozzoli (v 1420-1497). Mais dès 1483, il s’installe à Bologne et travaille pour la cour de Giovanni II Bentivoglio (1443-1508), décorant les pièces du palais et réalisant de multiples scènes religieuses dont un retable à la gloire de la famille du prince.

 

Lorenzo Costa. Retable Bentivoglio (1488)

Lorenzo Costa. Retable Bentivoglio (1488)
Huile sur toile, église San Giacomo Maggiore, Bologne.

 

Giovanni II Bentivoglio, ancien condottiere, est un tyran peu recommandable. En 1506, il est excommunié par le pape Jules II (1443-1513) qui annexe Bologne aux territoires de l’Église. A l'arrivée des troupes papales, Giovanni II et sa famille s'enfuient. Lorenzo Costa part alors pour Mantoue où il invité par Francesco II Gonzaga (1466-1519). Il devient peintre de la cour, avec une rente considérable, succédant ainsi au grand artiste Andrea Mantegna (1466-1506). Il est fait citoyen de Mantoue en 1509. Isabelle d’Este (1474-1539), l’épouse de Francesco II, lui commande plusieurs tableaux allégoriques pour son studiolo, cabinet privé où cette femme cultivée et collectionnait des œuvres d’art.

 

Lorenzo Costa. Allégorie de la cour d'Isabelle d'Este (1505-06)

Lorenzo Costa. Allégorie de la cour d'Isabelle d'Este (1505-06)
Tempera sur toile, 164 × 197 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Lorenzo Costa poursuit son œuvre à Mantoue jusqu’à sa mort et meurt dans cette ville le 5 mars 1535 à l’âge de 75 ans.

 

Œuvre

L’éclectisme de l’œuvre de Lorenzo Costa apparaît tant dans les genres abordés (scènes religieuses, allégories, portraits, scènes de genre) que dans l’évolution stylistique. Ses débuts le rattachent à la Première Renaissance avec des figures idéalisées de saints portant l’auréole.

 

Lorenzo Costa. Saint Jean l’Évangéliste (1480-81)

Lorenzo Costa. Saint Jean l’Évangéliste (1480-81)
Huile sur bois, 81 × 55 cm, Accademia Carrara, Bergame.

 

Mais la fin du 15e siècle et le début du 16e voient naître un art plus sophistiqué, centré sur l’homme et sa culture toujours évolutive. La peinture demeure principalement religieuse mais la religiosité naïve, caractéristique du Moyen Âge, disparaît au profit d’une approche humaniste affirmée. Chez Lorenzo Costa, outre les traditionnelles scènes religieuses, le début du 16e siècle est l’occasion de scènes allégoriques complexes destinées à la noblesse la plus cultivée, de portraits comportant une dimension psychologique et même de représentations maniéristes de déesses antiques.

 

Lorenzo Costa. Le règne de Comus (1511)

Lorenzo Costa. Le règne de Comus (1511)
Tempera sur toile, 152 × 238 cm, musée du Louvre, Paris.

 

 

Portrait d’une dame (après 1506)

Lorenzo Costa. Portrait d’une dame (après 1506)
Huile sur bois transféré sur toile, 57 × 44 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

 

 

Lorenzo Costa. Vénus (1518)Lorenzo Costa. Vénus (1518)
Huile sur bois, 174 × 76 cm, Museum of Fine Arts, Budapest.

 

Scènes religieuses et mythologiques

Lorenzo Costa. Saint Jean l’Évangéliste (1480-81)

Lorenzo Costa. Saint Jean l’Évangéliste (1480-81). Huile sur bois, 81 × 55 cm, Accademia Carrara, Bergame. « Né et formé à Ferrare, Lorenzo Costa travaille d'abord à Bologne, chez les Bentivoglio, puis à Mantoue, où il remplace Mantegna comme peintre de la cour des Gonzague. Le tableau se rattache à sa période de jeunesse et constitue le seul fragment conservé d'un retable dont on ne connaît ni l'aspect général ni l'emplacement. Le saint, très élégant, tient une coupe – allusion à celle qui lui a été offerte par un païen pour tenter de l'empoisonner – et une branche de palmier, qui lui a été confiée par la Vierge mourante pour la guider jusqu'à son lieu de sépulture. La perspective rigoureuse et la définition nette de la figure du saint suggèrent de situer l'œuvre au début des années 80 du XVe siècle, lorsque l'artiste était encore influencé par l'école de Ferrare et en particulier par Francesco del Cossa, récemment disparu. » (Commentaire Accademia Carrara)

Lorenzo Costa. Retable Bentivoglio (1488)

Lorenzo Costa. Retable Bentivoglio (1488). Huile sur toile, église San Giacomo Maggiore, Bologne. Giovanni II Bentivoglio (1443-1508) est un chef militaire (condottiere) issu d’une famille patricienne de Bologne, qui gouverna la ville pendant une quarantaine d’années, de 1462 à 1506. Il commande ce retable à Lorenzo Costa pour la chapelle de la famille Bentivoglio dans l’église San Giacomo Maggiore. Sa nombreuse famille devait figurer sur la composition.
La Vierge à l’Enfant est encadrée par les deux donateurs (Giovanni Bentivoglio et son épouse Ginevra Sforza), qui ont la même taille qu’elle. La modestie n’était donc pas la principale qualité de Giovanni Bentivoglio. Les autres membres de la famille apparaissent au pied du trône en plus petite taille. Sur la gauche les sept filles : Camilla, Bianca, Francesca, Violante, Laura, Isotta et Eleonora. Sur la droite les quatre garçons : Ermes, Alessandro, Anton Galeazzo et l'aîné, Annibale. La composition symétrique se caractérise par le dessin précis, la minutie du décor architectural et la diversité des couleurs des vêtements.

Lorenzo Costa. La Nativité (v. 1490)

Lorenzo Costa. La Nativité (v. 1490). Huile sur bois, 65 × 85 cm, musée des Beaux-Arts de Lyon. « Les dimensions réduites de cette œuvre indiquent qu’elle était destinée un usage privé. Saint Joseph et la vierge Marie en prière y adorent l’Enfant Jésus, dans l’étable de Bethléem où vient de naître celui qui est promis au sacrifice. Le corps délicat de l’Enfant repose sur un linge blanc, lui-même déployé sur un lit de branchages tressés, autant d’éléments inhabituels qui semblent préfigurer le linceul et la couronne d’épines du Christ au moment de la Passion. L’expression mélancolique de l’Enfant et l’atmosphère de recueillement intense qui caractérisent cette scène d’adoration paraissent confirmer cette dimension.
Les physionomies de Marie et de Joseph, le dessin complexe des nombreux plis de leurs vêtements et les contrastes lumineux accusés rappellent que Lorenzo Costa a été l’élève du Ferrarais Ercole de Roberti, comme lui actif à Bologne. Le caractère fantastique du paysage avec un port de mer, qui occupe de manière originale une large place au centre de la composition, rappelle également l’esprit inquiet et inventif de la peinture ferraraise du Quattrocento. Le raffinement de cette œuvre, au chromatisme subtil et au dessin délié, n’en va pas moins de pair avec le sentiment d’harmonie qui émane de cette composition équilibrée. » (Commentaire MBA Lyon)

Lorenzo Costa. L’Adoration des mages (1499)

Lorenzo Costa. L’Adoration des mages (1499). Huile sur bois, 75 × 181 cm, Pinacoteca di Brera, Milan. « L’œuvre était à l’origine la prédelle du retable de Francesco Francia, représentant la Nativité du Christ et des saints, commandée pour l’église Santa Maria della Misericordia à Bologne par Antonio Galeazzo Bentivoglio, fils du seigneur de Bologne, lors de son retour d’un voyage en Terre Sainte. Cela explique le ton chevaleresque de la scène et la présence dans le cortège de membres de la famille Bentivoglio.
Le retable et la prédelle arrivèrent à Brera en 1809, tandis que le cymatium [terme d’architecture : moulure, corniche] avec le Christ ressuscité entre la Vierge de l'Annonciation et l’ange resta dans la collection originale ; le retable retourna à Bologne en 1816.
L’œuvre se caractérise par une composition paratactique [formée d’éléments juxtaposés], où l’action est fragmentée en épisodes narratifs individuels qui animent la procession des Mages et où l’événement principal passe presque au second plan, submergé par l’abondance de détails descriptifs et l’exubérance décorative des drapés des vêtements. On y reconnaît des échos précis de la peinture florentine de la fin du XVe siècle. » (Commentaire Pinacoteca di Brera)

Lorenzo Costa. Saint Jean-Baptiste (1505)

Lorenzo Costa. Saint Jean-Baptiste (1505). Huile sur bois transféré sur toile, 55 × 57 cm, The National Gallery, Londres. « Saint Jean-Baptiste est assis sur un rebord de pierre, son attribut, une croix de roseau, appuyé contre son épaule. Jean était un ermite et un prophète qui vivait dans le désert, baptisant les gens dans le Jourdain et prêchant la repentance des péchés. Le rouleau dans sa main droite porte une inscription en latin : ECCE AGNUS DEI (Voici l'Agneau de Dieu). Ce sont les mots que le saint a prononcés lorsqu'il a baptisé le Christ et l'a reconnu comme le Messie.
Ce tableau appartenait à la partie supérieure d'un grand retable à plusieurs panneaux réalisé pour l'oratoire de S. Pietro in Vincoli, à Faenza, dont d'autres parties font également partie de la collection de la National Gallery. La Vierge et l'Enfant apparaissaient trônant au centre du retable ; à l'origine, saint Jean aurait regardé et fait un geste vers l'enfant Jésus. Un tableau représentant saint Jean l'Évangéliste apparaissait de l'autre côté de la Vierge et de l'Enfant. » (Commentaire National Gallery)

Fresques de la légende de sainte Cécile, San Giacomo Maggiore, Bologne.

Ce cycle de fresques se compose de dix scènes portant sur la légende de sainte Cécile et saint Valérien, dont deux fresques attribuées à Lorenzo Costa. Valérien, fiancé de Cécile, fut converti par elle le jour de leur mariage. La légende de sainte Cécile fut notamment relatée par Jacques de Voragine dans La Légende dorée. Cécile aurait vécu à Rome, à la fin du deuxième siècle. Selon la légende, elle serait issue d'une famille noble romaine mais, très jeune, voua sa vie à Dieu, fit vœu de virginité et mourut en martyre.

Lorenzo Costa. Valérien et le pape Urbain (1504-06)

Lorenzo Costa. Valérien et le pape Urbain (1504-06). Fresque, Oratoire de Sainte Cécile, San Giacomo Maggiore, Bologne. Cette scène représente divers épisodes de la conversion de Valérien au christianisme, sous l’impulsion de sa fiancée Cécile. Valérien apprend de sa fiancée qu’elle a fait le vœu de rester vierge. Celle-ci lui promet qu’il pourra voir l’ange qui la protège s’il devient chrétien. Cet épisode correspond aux deux figures apparaissant dans la construction placée en haut à droite. Valérien part alors à la recherche du pape Urbain, caché à l’extérieur de Rome. On le voit deux fois à cheval s’enquérant du chemin à suivre. Au premier plan, Valérien a retrouvé le pape qui le reçoit dans la religion chrétienne en le bénissant.

Lorenzo Costa. Sainte Cécile donne ses biens (1504-06)

Lorenzo Costa. Sainte Cécile donne ses biens (1504-06). Fresque, Oratoire de Sainte Cécile, San Giacomo Maggiore, Bologne. Avant son supplice, Cécile donne tout ce qu’elle possède et confie ceux qu’elle avait convertis aux soins du pape Urbain. La fresque représente Cécile distribuant son argent aux pauvres sous le regard de nobles et d’ecclésiastiques. Le pape Urbain apparaît à côté d’elle.

Lorenzo Costa. Sainte Véronique (v. 1508)

Lorenzo Costa. Sainte Véronique (v. 1508). Huile sur bois, 65 × 54 cm, musée du Louvre, Paris. Le thème provient d’une légende chrétienne post biblique. Lorsque Jésus-Christ portait sa croix vers le Golgotha, une femme de Jérusalem, Véronique, lui donna son voile afin qu'il puisse s'essuyer le front. Lorsque Jésus rendit le voile, son image s'y était miraculeusement imprimée.

Lorenzo Costa. Vénus (1518)

Lorenzo Costa. Vénus (1518). Huile sur bois, 174 × 76 cm, Museum of Fine Arts, Budapest. « Lorenzo Costa a suivi sa formation à Ferrare. Il a d'abord travaillé de manière indépendante à Bologne, puis, à partir de 1506, à la cour des Gonzague à Mantoue. En l'absence de documents écrits, son séjour à Florence reste une supposition, hypothèse d’ailleurs étayée par ce tableau lui-même. On trouve des représentations similaires de la déesse de la beauté et de l'amour dans les œuvres de Botticelli et de son cercle ; la philosophie néo-platonicienne, qui mettait l'accent sur les concepts incarnés par Vénus, avait ses plus fervents adeptes dans la ville des Médicis. Le tableau de Budapest a récemment été identifié par un chercheur italien comme étant la Vénus peinte par Costa, que Francesco Gonzaga, marquis de Mantoue, envoya en cadeau à François Ier, roi de France, en 1518. » (Commentaire Museum of Fine Arts, Budapest)

Lorenzo Costa. Saint Antoine de Padoue avec sainte Catherine et sainte Ursule (v. 1520)

Lorenzo Costa. Saint Antoine de Padoue avec sainte Catherine et sainte Ursule (v. 1520). Huile sur bois, 218 × 176 cm, UniCredit Art collection. Sur un fond de paysage montagneux, Lorenzo, Costa représente saint Antoine de Padoue entouré de sainte Catherine d’Alexandrie à gauche et de sainte Ursule à droite.
Antoine de Padoue (1195-1231) est un prêtre franciscain d’origine portugaise mort près de Padoue en Italie. Prédicateur et thaumaturge, il fut canonisé en 1232. Ses attributs les plus fréquents dans l’iconographie sont l’Enfant Jésus, la mule, les poissons, le lys.
Au 4e siècle, Catherine d’Alexandrie aurait tenté de convertir au christianisme l’empereur romain Maximien (vers 250-310). Il la fit torturer puis décapiter.

La légende de sainte Ursule a été fixée par Jacques de Voragine (v. 1228-1298), chroniqueur italien du Moyen Âge, archevêque de Gênes, dans son ouvrage, La Légende dorée, qui retrace la vie de nombreux saints. Ursule est une princesse des Cornouailles (Angleterre) du 3e ou 4e siècle qui fuit son prétendant. Pour cela, elle accomplit un pèlerinage de trois ans auprès de saint Cyriaque de Rome. Capturée par les Huns à son retour, elle refuse d’épouser leur chef Attila et d’abjurer sa foi. Avec ses suivantes, les onze mille vierges (c’est une légende !), elle est alors criblée de flèches par les Huns qui assiègent Cologne.

 

Allégories

Lorenzo Costa. Allégorie de la cour d'Isabelle d'Este (1505-06)

Lorenzo Costa. Allégorie de la cour d'Isabelle d'Este (1505-06). Tempera sur toile, 164 × 197 cm, musée du Louvre, Paris. Cette toile fut commandée en 1504 par Isabelle d’Este, marquise de Mantoue (1474-1539) pour orner son studiolo de Mantoue. Cette allégorie pastorale permettait aux familiers d’Isabelle d’Este de se retrouver sur le tableau sous la forme de figures bibliques ou mythologiques. En contrebas de la cour paisible d’Isabelle d’Este, une bataille est engagée.

Lorenzo Costa. Le règne de Comus (1511)

Lorenzo Costa. Le règne de Comus (1511). Tempera sur toile, 152 × 238 cm, musée du Louvre, Paris. Comus est une divinité romaine de la joie et des réjouissances. Le thème permet de faire figurer de multiples divinités antiques dans un paysage côtier (selon la base Joconde : Comus, Vénus, Eros, Antéros, Mercure, Janus, Nicée, Dionysos, Mercure, Arion). Le tableau ornait le studiolo d’Isabelle d’Este (1474-1539) à Mantoue. Cette allégorie complexe, destinée à l’élite la plus cultivée, évoque principalement l’amour et sa relation avec la vertu selon l’approche du début du 16e siècle, considérablement éloignée de la nôtre. À l’extrême-gauche, Comus assis, souverain d’un pays de bacchanales, la tête inclinée, regarde Vénus qui touche la tête de Cupidon (ou Eros). À droite de Comus, Apollon joue de la musique pour une femme assise. Au centre, Dionysos caresse les cheveux d’une jeune fille endormie, identifiée comme Nicée. A droite d’un arc majestueux, Janus et Hermès chassent des personnages de la cour de Comus. Le caractère allégorique de cette peinture provient de l’interprétation qu’en donnaient les contemporains, qui repéraient dans cette scène complexe le vice et la vertu.

 

Portraits

Lorenzo Costa. Portrait de Giovanni II Bentivoglio (1490-92)

Lorenzo Costa. Portrait de Giovanni II Bentivoglio (1490-92). Tempera sur bois, 55 × 49 cm, Galerie des Offices, Florence. Giovanni II Bentivoglio (1443-1508) est un chef militaire (condottiere) issu d’une famille patricienne de Bologne, qui gouverna la ville pendant une quarantaine d’années, de 1462 à 1506.
« Le tableau, arrivé au Palazzo Pitti en 1827 en provenance de la collection Isolani de Bologne, où il fut mentionné par Baruffaldi et Lanzi, est considéré comme l'une des œuvres les plus représentatives de la jeunesse de Costa. Venturi, en effet, le considère comme postérieur à 1490, année où les tempera Bentivoglio ont été réalisées, et y note une ressemblance avec un tableau d'Antonello da Messina. Le personnage représenté a été identifié comme Bentivoglio par Venturi en 1888. »

Lorenzo Costa. Portrait supposé de Battista Fiera (1490-95)

Lorenzo Costa. Portrait supposé de Battista Fiera (1490-95). Huile sur bois, 51 × 39 cm, The National Gallery, Londres. « L'homme représenté sur ce portrait semble s'être détourné de l'obscurité qui l'entoure pour nous regarder. Ses lèvres sont légèrement entrouvertes, comme s'il s'apprêtait à parler.
Une inscription au dos du panneau l'identifie comme Battista Fiera, médecin à la cour de Mantoue et poète, mais nous ne pouvons être certains qu'il s'agit bien de lui. Costa était devenu artiste de la cour en 1506 et on pensait autrefois que le tableau avait été peint lorsque leurs deux résidences coïncidaient. Mais la façon dont Costa a donné forme et tridimensionnalité aux traits de l'homme est beaucoup plus proche de son style de peinture des années 1490.
Fiera s'intéressait aux artistes et aux projets artistiques de la ville. Il a mentionné Mantegna (le prédécesseur de Costa en tant qu'artiste de la cour) dans un poème sur la meilleure façon de représenter le concept de justice dans la peinture, et a également évoqué son admiration pour Costa. » (Commentaire National Gallery)

Portrait d’une dame (après 1506)

Lorenzo Costa. Portrait d’une dame (après 1506). Huile sur bois transféré sur toile, 57 × 44 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. « Costa était originaire de Ferrare, mais son style pictural s'est développé à Bologne, où il s'est installé à l'âge de 23 ans. Au début du XVIe siècle, la peinture bolonaise était fortement influencée par Raphaël et ce portrait d'une dame inconnue a été attribué, jusqu'au début du XXe siècle, au maître d'Urbino lui-même. C'est pendant la Renaissance que le portrait est devenu un genre indépendant et très populaire, en grande partie grâce aux nombreuses possibilités qu'il offrait d'exprimer les conceptions nouvelles de la valeur suprême de l'homme. La composition simple de ce portrait est typique de la fin du XVe et du début du XVIe siècle. Le fond sombre et les couleurs sobres, le rendu quelque peu plat du torse et des épaules obligent le spectateur à se concentrer sur le visage du modèle. Le sourire à peine perceptible et le regard vif provenant des grands yeux intelligents suggèrent une personnalité énergique et joyeuse. » (Commentaire musée de l’Ermitage)

Lorenzo Costa. Portrait d’un cardinal (1505-11)

Lorenzo Costa. Portrait d’un cardinal (1505-11). Huile et tempera sur bois, 82 × 76 cm, Minneapolis Institute of Art. « Le modèle inconnu de ce portrait, vêtu de la soutane cramoisie et de la calotte d'un cardinal, est représenté comme un érudit humaniste. À travers la fenêtre ouverte, on aperçoit la figure de saint Jérôme, érudit biblique du IVe siècle, souvent représenté dans l'art médiéval comme un ermite agenouillé. Il est identifiable à son chapeau cardinalice à large bord et au lion qui était son compagnon légendaire. À la Renaissance, cependant, saint Jérôme était souvent représenté comme un homme cultivé et érudit dans son bureau, une image que le modèle souhaitait clairement suggérer dans son portrait. » (Commentaire Minneapolis Institute of Art)

 

Scènes de genre

Lorenzo Costa. Un concert (1488-90)

Lorenzo Costa. Un concert (1488-90). Huile sur bois, 95 × 75 cm, The National Gallery, Londres. « Avec ce tableau, Costa invente un genre qui allait devenir très apprécié au XVIe siècle dans le nord de l'Italie, en particulier à Venise. Le groupe de chanteurs est absorbé par la collaboration musicale ; tout en chantant, la jeune femme marque le rythme en tapotant du doigt le rebord en marbre et l'épaule de son compagnon. Celui-ci est profondément concentré, les yeux baissés vers le livre ouvert contenant la composition musicale. Derrière lui, un jeune homme semble s'efforcer d'atteindre ou de tenir une note et tape également du doigt sur le rebord pour marquer le rythme.
Le tableau ne représente pas un moment ou des personnes en particulier. Il a probablement été réalisé pour divertir un mécène cultivé et fortuné qui, comme ses contemporains, adhérait à la mode du cantare a libro (chanter à partir d'un livre), une pratique en plein essor dans le nord de l'Italie. » (Commentaire National Gallery)

 

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Lorenzo Costa

 

 

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(*) Vies des meilleurs peintres, sculpteurs et architectes (première édition 1550, remaniée en 1568, traduction Leclanché, 1841)

 

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