Art figuratif après 1945

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Patrick AULNAS

Malgré l'engouement pour l'art abstrait, la peinture figurative continue à intéresser de nombreux artistes après 1945. Un classement en courants comme au début du 20e siècle (fauvisme, cubisme, etc.) devient presque impossible tant les artistes empruntent à diverses sources. Le règne de l'éclectisme a commencé. La tonalité de l'œuvre de la plupart des peintres accédant à la célébrité est très pessimiste et il s'agit là d'un paradoxe. En effet, les trente années d'après-guerre sont celles que Jean Fourastié a appelées les trente glorieuses, c'est-à-dire une des rares périodes de l'histoire où la condition de tous les hommes du monde occidental s'améliore rapidement. Mais une « guerre froide » oppose le monde occidental, dominé par les Etats-Unis, et le monde communiste, sous tutelle de l'URSS. Beaucoup d'artistes européens portent un regard très critique sur la société à laquelle ils appartiennent, certains se ralliant même, comme de nombreux intellectuels, à l'idéologie communiste. Il est assez probable que l'influence disproportionnée du marxisme dans une certaine intelligentsia a occulté le sens des réalités. La société la plus progressiste qui ait existé a donc été dépeinte comme laide et brutale ; la poésie est souvent absente de l'art figuratif de cette époque. Il faudra attendre la chute de l'URSS dans les années 1980 pour que les yeux se dessillent.
Il existe cependant deux courants artistiques qui connaissent un important succès public. Le Pop Art se veut très accessible et vise un large public. Il rompt avec le narcissisme pictural de l'après-guerre. L'hyperréalisme nous fait redécouvrir ce qu'est la peinture lorsque le regard de l'artiste et la haute technicité se font complices pour produire à nouveau de la beauté.
Nous regrouperons de façon simple les différents courants de cette peinture figurative en distinguant la peinture de l'intériorité, l'expérimentation picturale et la peinture de la société.

 

1. La peinture de l'intériorité

a) La peinture réaliste européenne d'après-guerre

Il ne s'agit pas d'un courant à proprement parler mais d'une peinture se situant dans la lignée de l'expressionnisme, avec parfois une influence surréaliste. La poésie, qui fait tout le charme de la peinture surréaliste, est cependant absente. Subsiste l'expression des angoisses, de la violence, de l'obscénité et de la laideur. Aucun courant n'avait clamé aussi fort son refus de la beauté et de la poésie. Ces peintres sont en général nés entre les deux guerres et ont connu la grande dépression suivant la crise économique de 1929 puis les horreurs de la seconde guerre mondiale. Leur approche du monde de l'après-guerre est certainement influencée par les affres vécues dans leur jeunesse.

 

 Lucian Freud. Bénéfices du sommeil (1995)Lucian Freud. Bénéfices du sommeil (1995)
Huile sur toile, 151,3 × 219 cm, collection particulière

 

 Lucian Freud. Femme au chien blanc (1951) Lucian Freud. Femme au chien blanc (1951)
Huile sur toile, 76 × 101,5 cm, Tate Gallery, Londres
Lucian Freud (1922-2011) est un peintre anglais et le petit-fils de Sigmund Freud (1856-1939), le fondateur de la psychanalyse. Sa peinture doit beaucoup au surréalisme et propose une vision angoissante de la condition humaine. Il n'hésite pas à peindre la déchéance physique.
Francis Bacon. Personnage avec quartiers de viande (1954) Francis Bacon. Personnage avec quartiers de viande (1954)
Huile sur toile, 129,9 × 121,9 cm, Art Institute of Chicago
Le peintre anglais Francis Bacon (1909-1992) est très représentatif du pessimisme de cette peinture figurative. Ses œuvres explorent le tragique, la violence et la brutalité. Il l'affirme lui-même : « L'odeur du sang humain ne me quitte pas des yeux ».
Francis Bacon. Michel Leiris (1976) Francis Bacon. Michel Leiris (1976)
Huile sur toile, 34 × 29 cm, Centre Pompidou, Paris
Georg Baselitz. La grande nuit foutue (1962-63) Georg Baselitz. La grande nuit foutue (1962-63)
Huile sur toile, 250 × 180 cm, Ludwig Museum, Cologne
L'allemand Georg Baselitz (né en 1938) cherche à évoquer les doutes et les incertitudes de l'Allemagne après le nazisme. Sa peinture peut avoir un côté très cru comme on le voit ci-contre : un jeune homme doté d'un pénis démesuré se masturbe. Les couleurs choisies ne respirent pas l'optimisme...
John Bratby. Nature morte avec friteuse (1954) John Bratby. Nature morte avec friteuse (1954)
Huile sur Isorel, 131 × 92 cm, Tate Gallery, Londres
L'anglais John Bratby (1928-1992) porte un regard dépréciatif sur le quotidien de la classe ouvrière britannique de l'après-guerre.
John Bratby. Les toilettes (1955) John Bratby. Les toilettes (1955)
Huile sur Isorel, 117 × 87 cm, Tate Gallery, Londres

 

b) Le néo-expressionnisme

Ce courant apparaît en Europe et aux Etats-Unis dans les années 1970. Il s'agit d'une sorte de surenchère de l'expressionnisme, caractérisée par des toiles de très grandes dimensions, entièrement recouvertes de couleurs et de formes agressives donnant une impression de surcharge et de désordre. Certains artistes utilisent des matériaux divers associés à la peinture et collés sur la toile. Le sens est en général difficile à déterminer mais nous sommes dans le négatif : il s'agit d'interpeler, voire de choquer, si cela est encore possible. Cette tendance artistique porte des appellations variables selon les pays : figuration libre en France, Neuen Wilden (Nouveaux Fauves) en Allemagne, Bad Painting (Mauvaise Peinture) aux Etats-Unis. L'appellation américaine n'est pas toujours usurpée : certains artistes font beaucoup d'efforts pour la mériter. Mais nous avons essayé de choisir le meilleur.

 

 Jean-Michel Basquiat. Scull (1981)Jean-Michel Basquiat. Scull (1981)
Acrylique et crayon sur toile, 207 × 176 cm, Collection Broad, Los Angeles

 

Jean-Michel Basquiat. Deux têtes sur or (1982) Jean-Michel Basquiat. Deux têtes sur or (1982)
Acrylique et crayon sur toile, 203 × 317,5 cm, collection particulière
Le peintre américain Jean-Michel Basquiat (1960-1988) est obsédé par la mort et peint de nombreux personnages à l'allure de squelettes.
Jörg Immendorff. Café Deutschland (1984) Jörg Immendorff. Café Deutschland (1984)
Huile sur toile, 285 × 330 cm, Saatchi Gallery, Londres
L'allemand Jörg Immendorff (1945-2007) exprime le chaos que représente pour lui l'Allemagne d'avant la réunification de 1990. Le tableau ci-contre est un kaléidoscope enchevêtrant couleurs et formes. L'interprétation suppose une minutieuse analyse : par exemple, on aperçoit Hitler en haut à droite, omniprésent dans la conscience collective allemande.
Julian Schnabel. Sans titre (1983) Julian Schnabel. Sans titre (1983)
Huile, plaques de céramique et Bondo sur bois, en deux parties, 275 × 245 × 25 cm, collection particulière.
Le peintre et cinéaste américain Julian Schnabel (né en 1951) utilise en plus de la peinture des matériaux divers : morceaux d'assiettes cassées, Bondo (matériau de remplissage pour carrosserie)
Julian Schnabel. Espagne (1984) Julian Schnabel. Espagne (1984)
Huile, céramique et Bondo sur bois, 333 × 513 cm, Musée Guggenheim, Bilbao

 

2. L'expérimentation picturale : le nouveau réalisme

En 1960, un groupe intitulé Les Nouveaux Réalistes se constitue à Paris. Il comprend en particulier les artistes suivants : Pierre Restany (1930-2003), Yves Klein (1928-1962), Jean Tinguely (1925-1991), Arman (1928-2005), Niki de Saint-Phalle (1930-2002). Ils utilisent les objets les plus ordinaires pour réaliser leurs œuvres, s'inspirant ainsi des ready-mades de Marcel Duchamp (1887-1968). Les provocations spectaculaires ne sont pas absentes : Yves Klein transforme ainsi le corps de femmes nues en pinceau vivant et un public sélectionné est admis pour admirer la confection de l'œuvre qui se créé sur fond musical. Klein qualifie cette pratique d'anthropométrie.
Les artistes composant cette tendance portent un regard très négatif sur la société à laquelle ils appartiennent, en tournant en dérision la consommation de masse ou en caricaturant l'image de l'homme contemporain.

 

 Arman. Parisienne (1960)Arman. Parisienne (1960)
Objets divers coulés dans du polyester, 60 × 40 × 10 cm, collection particulière

 

Arman. Home Sweet Home (1960) Arman. Home Sweet Home (1960)
Masques à gaz et boîtes en bois, 160 × 140 × 20 cm, Musée national d'art moderne, Centre Pompidou, Paris
Arman qualifie ses œuvres de ce type d'accumulations. Des objets identiques en grand nombre sont fondus dans du plexiglas ou du polyester.
Séance d'anthropométrie d'Yves Klein (années 1960) Séance d'anthropométrie d'Yves Klein (années 1960)
Yves Klein. Anthropométries périodes bleue (1962) Yves Klein. Anthropométries périodes bleue (1962)
Le résultat du travail d'anthropométrie peut être celui-là. On s'en doutait un peu...
Niki de Saint-Phalle. Intérieur de la grotte de Hanovre (2001-2002) Niki de Saint-Phalle. Intérieur de la grotte de Hanovre (2001-2002)
Plasticienne et peintre, Niki de Saint-Phalle crée les Nanas, femmes représentées sous forme de poupées grandeur nature. La grotte de Hanovre (dans le Grand Jardin Herrenhäuser), où certaines de ces poupées sont exposées, est un bâtiment entièrement transformé en œuvre d'art par l'artiste.

 

3. La peinture de la société

a) Le Pop Art

Le Pop Art apporte une bouffée d'air pur dans la macération picturale de l'après-guerre. Il ne se nourrit pas des angoisses plus ou moins artificielles d'un petit cercle de connaisseurs mais des productions du monde réel, observables par tous. La société de consommation, qui était née aux Etats-Unis dès l'entre-deux-guerres, fait enfin son entrée dans le domaine artistique. Le Pop Art constitue une rupture sans doute majeure dans l'histoire de l'art et certains en font le point de départ de l'art dit postmoderne. L'un de ses principaux initiateurs, Richard Hamilton, le définit comme « populaire (conçu pour un vaste public) ; éphémère (une solution à court terme) ; jetable (facilement oublié) ; bon marché ; produit en masse (fait pour les jeunes) ; spirituel ; sexy ; plein d'astuces ; fascinant et qui rapporte gros ».
Le Pop Art (popular art ou art populaire) apparaît au milieu des années 1950 lorsque le britannique Richard Hamilton (1922-2011) expose à la Whitechapel Gallery de Londres (exposition This is tomorrow de 1956) ce collage à l'intitulé humoristique :

 

 Richard Hamilton. What is it That Makes Today’s Homes So Different, So Appealing ? (1956)Richard Hamilton. What is it That Makes Today's Homes So Different, So Appealing ? (1956)
(Qu'est-ce exactement qui rend les foyers d'aujourd'hui si différents, si attrayants ?)
Collage, 26 × 25 cm, Kunsthalle, Tübingen, Allemagne

 

Ce collage est composé principalement d'images tirées de magazines. Hamilton est un admirateur de Marcel Duchamp (1887-1968) dont il organisera la première rétrospective à la Tate Gallery de Londres en 1966.

 

Richard Hamilton. My Marilyn (1965) Richard Hamilton. My Marilyn (1965)
Sérigraphie sur papier, 52 × 63 cm, Tate Gallery, Londres
Les différents signes (croix, flèches) sont de Marilyn Monroe elle-même qui avait souhaité approuver les photos.
Andy Warhol. Campbell's Soup Cans (1962) Andy Warhol. Campbell's Soup Cans (1962)
Acrylique sur toile, 32 éléments de 50,8 × 40,6 cm, Musée d'art moderne, New York
Andy Warhol (1928-1987) est un peintre et cinéaste américain qui représente des objets de la vie courante. Il utilise ici la technique publicitaire pour présenter une marque de soupe. Remarquer que chaque boite correspond à une soupe de composition différente. Cet artiste est aussi connu pour transgresser le principe de l'unicité de l'œuvre d'art : il diffuse ses tableaux à plusieurs dizaines ou centaines d'exemplaires.
Andy Warhol. Diptyque Marilyn (1962) Andy Warhol. Diptyque Marilyn (1962)
Acrylique sur toile, 205 × 145 cm, Tate Gallery, Londres
Roy Lichtenstein. Crying girl (1964) Roy Lichtenstein. Crying girl (1964)
Email sur métal, 116,8 × 116,8 cm, Milwaukee Art Museum, Milwaukee, Etats-Unis
L'américain Roy Lichtenstein (1923-1997) s'inspire de la publicité et des bandes dessinées et pratique un style qu'il souhaite « aussi artificiel que possible ». L'utilisation de l'acrylique et de composants industriels contribuent à cet aspect artificiel. Professeur dans diverses universités américaines, il fut un des chefs de file du Pop Art américain.
Roy Lichtenstein. In the car (1963) Roy Lichtenstein. In the car (1963)
Magna acrylique sur toile, 172,7 × 203,2 cm, Scottish National Gallery of Modern Art, Edimbourg, Ecosse
La peinture Magna acrylique se dilue facilement dans l'essence de térébenthine. Des corrections sont possibles sans qu'aucune trace n'apparaisse sur le fond.
Evelyne Axell. Ice cream (1964) Evelyne Axell. Ice cream (1964)
Huile sur toile, collection particulière
La peintre belge Evelyne Axell (1935-1972) bénéficie des conseils de René Magritte (1898-1967), ami de son mari Jean Antoine. L'influence surréaliste est présente dans son travail mais surtout dans les œuvres tardives. Elle meurt dans un accident de la route en 1972.
Evelyne Axell. Le désir (1969) Evelyne Axell. Le désir (1969)
Email sur plexiglas, formica, 90 × 61 cm, collection Dejonckheere
Evelyne Axell. Le Peintre, Autoportrait (1970) Evelyne Axell. Le Peintre, Autoportrait (1970)
Email sur plexiglas, 147 × 51 cm, collection Plasticarium, Bruxelles

Le Pop Art a modifié la perception des arts plastiques. Ils étaient considérés comme peu accessibles au grand public et l'art abstrait avait accentué ce travers. La critique d'art, en plaquant sur les œuvres un discours volontairement hermétique, avait conforté l'image d'un art réservé à l'élite. Le Pop Art prend le contrepied de cette conception en produisant des œuvres destinées au grand public et en utilisant des images qui lui sont familières. Il ne s'agit en définitive que du début d'un retour à la raison. Les grands retables des églises du 15e siècle, commandités par les plus fortunés, avaient vocation à être admirés par tous ceux qui fréquentaient les églises.

 

b) L'hyperréalisme

L'art américain a toujours conservé une solide tradition réaliste (voir Le réalisme américain). Edward Hopper est le plus connu des peintres de ce courant réaliste et peut être considéré comme l'un des précurseurs de l'hyperréalisme. Ce terme dérive des mots américains photorealism et superrealism. L'hyperréalisme apparaît à la fin des années 1960 pour contrecarrer l'enfermement égotiste dans lequel se complaisait la peinture occidentale, figurative ou non figurative, des années d'après-guerre. Le Pop Art constitue l'autre aspect de cette volonté de libération.
Le peintre hyperréaliste utilise une ou plusieurs photographies comme point de départ de son travail. Il s'agit de reproduire la réalité photographiée avec une extrême minutie. L'artiste peut utiliser des agrandissements, une reproduction sur écran, un rétroprojecteur, pour analyser le détail du cliché. La reproduction d'une photo n'annihile pas la créativité car il est évidemment possible d'accentuer ou d'atténuer les effets d'ombre et de lumière, de modifier les couleurs, d'introduire de subtiles nuances, de jouer sur la profondeur de champ, etc. Il peut arriver qu'un peintre hyperréaliste ait besoin de plusieurs mois de travail quotidien pour achever un tableau.

♦ Les américains

 

 Richard Estes, Café Express (1975)Richard Estes, Café Express (1975)
Huile et acrylique sur toile, 61 × 91,4 cm, Art Institute of Chicago

 

Richard Estes (né en 1932), peintre américain, ancien élève de l'Art Institute de Chicago, étudie l'espace urbain. Il est un grand maître de l'image réfléchie par les vitres, miroirs, surfaces lisses.

Richard Estes. Michigan Avenue with View of the Art Institute (1984)  Richard Estes. Michigan Avenue with View of the Art Institute (1984)
Huile sur toile, 91,4 × 121,9 cm, Art Institute of Chicago
 Ralph Goings. Still life with peppers (1981) Ralph Goings. Still Life with Peppers (1981)
Nature morte aux poivrons
Huile sur toile, 132 × 96 cm, collection particulière
Ralph Goings (né en 1928) est un spécialiste de la nature morte qu'il peint à partir de photos qu'il prend lui-même.
 Denis Peterson. Dust to dust (2006) Denis Peterson. Dust to dust (2006)
De poussière à poussière
Acrylique sur toile, 101,5 × 101,5 cm, collection particulière
Le titre fait référence au passage de la Bible : « Oui, tu es poussière et à la poussière tu retourneras. » (Genèse 3 :19)
Denis Peterson (né en 1944) a appris la peinture et le dessin avec son grand-père qui restaurait les tableaux des grands maîtres et en particulier de Rembrandt. Sa peinture a une forte connotation sociale : misère des villes occidentales ou du tiers-monde, famines, exodes de population.
 Denis Peterson. Don't Shed No Tears (2006) Denis Peterson. Don't Shed No Tears (2006)
Ne verse pas de larmes
Acrylique sur toile, 61 × 92 cm, collection particulière
Il s'agit d'un réfugié du Darfour dont le visage symbolise la souffrance. Peterson accentue l'effet de lumière pour mettre en évidence les rides.
 Scenic View Steve Hanks. Scenic View
Aquarelle
L'aquarelle est plus rare dans le courant hyperréaliste. Steve Hanks (1949-2015) représente de jeunes femmes élégantes, des enfants, des animaux en utilisant cette technique très exigeante. Il est un des plus grands aquarellistes contemporains. Un traitement très subtil de la lumière caractérise son travail qu'il qualifie réalisme émotionnel.

 

♦ Les français

 Hubert de Lartigue Le jour (2005)Hubert de Lartigue. Le jour (2005)
Acrylique sur toile, 120 x 60 cm, collection particulière

 

Hubert de Lartigue (né en 1963) excelle dans les nus et les portraits réalisés à l'acrylique.

Voir le site Hubert de Lartigue

Hubert de Lartigue. Facettes (2005)  Hubert de Lartigue. Facettes (2005)
Acrylique sur toile, 120 × 60 cm, collection particulière
 Jacques Bodin. Les oranges (1998) Jacques Bodin. Les oranges (1998)
Huile sur toile, 140 × 140 cm, collection particulière
Jacques Bodin (né en 1949) peint à partir de photographies projetées sur la toile des fruits, des herbes, des personnages en gros plan.
Site Jacques Bodin
 Jacques Bodin. De dos XXXV Jacques Bodin. De dos XXXV
Huile sur toile, 105 × 102 cm, collection particulière
 Jacques Bodin. Profil (2007) Jacques Bodin. Profil (2007)
Huile sur toile, 20 × 30 cm, collection particulière
  François Spreux. Le chat et la guêpe  François Spreux. Le chat et la guêpe
Acrylique sur toile, 24 × 19 cm, collection particulière
François Spreux possède un talent exceptionnel pour saisir sur le vif les animaux familiers, mais il réalise également des trompe-l'œil et de beaux portraits.
Site François Spreux
 François Spreux. Valérie (2011) François Spreux. Valérie (2011)
Mine de plomb sur papier, 15 × 15 cm, collection particulière

 

4. Conclusion

La peinture figurative de la seconde moitié du 20e siècle s'inscrit d'abord dans la filiation directe des évolutions majeures de la fin du 19e siècle. Si l'on considère l'œuvre de trois des plus grands artistes de cette époque, Van Gogh (1853-1890), Gauguin (1848-1903) et Cézanne (1839-1906), on peut y déceler les prémices de l'art du 20e siècle : l'expressionnisme, le fauvisme, le cubisme, la non figuration. La peinture d'après 1945 ne fera, dans un premier temps, qu'exploiter jusqu'à épuisement les ressources contenues dans les grandes innovations du début du siècle. Elle est par conséquent très décevante dans l'ensemble, du fait même de ses contradictions. Elle se prétend constamment d'avant-garde mais la technique picturale utilisée reste strictement la même et, faute de créativité réelle, certains artistes se réfugient dans la provocation spectaculaire en organisant des happenings picturaux (Yves Klein, Niki de Saint-Phalle). Quant à son contenu sémantique, il reste désespérément inscrit dans le monde intellectuel du début du 20e siècle dominé par le freudisme et l'inconscient sur le plan individuel, par le marxisme et la contestation du capitalisme sur le plan collectif. A l'exception notable du courant réaliste américain, la société dans laquelle vivent les artistes ne semble pas exister pour eux. Ils ne s'intéressent nullement à l'explosion de la consommation de masse, à l'optimisme d'une époque marquée par l'espérance collective d'un avenir meilleur. Nous sommes en présence d'un art narcissique.
Le point d'inflexion se situe au moment de l'apparition du Pop Art. Il innove de façon fondamentale à trois égards : le public visé, la technique utilisée et le contenu de l'œuvre. Il ne s'agit plus de s'adresser à un petit nombre de connaisseurs (ou de snobs) mais à un large public. Pour ce faire, le Pop Art utilise beaucoup la peinture acrylique et les techniques de reproduction industrielle. Les artistes s'intéressent au monde qui les environne pour exploiter ses ressources (bandes dessinées, affiches, stars du cinéma, etc.). Le message est fluctuant — ironie, humour, dérision, adulation, regard critique — mais n'est pas sous emprise idéologique. Ce mouvement artistique a donc quitté les problématiques nées à la fin du 19e siècle pour aborder celles du 21e siècle. C'est pourquoi certains analystes considèrent le Pop Art comme le point de départ de l'art postmoderne.
L'hyperréalisme participe également d'une démarche artistique nouvelle et techniquement très exigeante. Il ne cherche pas à se prévaloir d'un quelconque avant-gardisme et, ce faisant, touche un large public auquel il offre le regard des peintres sur le monde d'aujourd'hui.

  

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