Le Greco

 
 

Cliquer sur les images ci-dessus
PARTENAIRE AMAZON ► En tant que partenaire d'Amazon, le site est rémunéré pour les achats éligibles.

 

Patrick AULNAS

Autoportrait

 Le Greco. Portrait d’un homme (1590-1600)

 Le Greco. Portrait d'un homme (1590-1600)
Huile sur toile, 52,7 × 46,7 cm, Metropolitan Museum of Art, New York

Ce portrait a souvent été présenté comme un autoportrait, mais l'incertitude subsiste. L'hypothèse d'un portrait du frère du peintre, Manusso Theotokopoulos, a également été émise.

 

Biographie

1541-1614

Domenikos Theotokopoulos, dit par la suite El Greco (le Grec), est né à Candie (aujourd'hui Héraklion) en Crête vers 1541. Aucun document crétois ne permet de confirmer cette date de naissance, pourtant communément admise. La prime jeunesse du peintre reste une énigme, mais il est raisonnable de penser qu'il fut formé à la peinture dans sa ville natale. L'art byzantin, qui influençait encore largement la production artistique des pays de religion orthodoxe, fut à la base de sa formation. Il commença donc par être un peintre d'icônes. La Crête étant alors un protectorat de la République de Venise, il rejoint cette ville vers 1565 ou 1566. Il travaille dans l'atelier de Titien jusqu'à 1570, date à laquelle il s'installe à Rome pour entrer au service du cardinal Alexandre Farnèse (1520-1589), grand mécène de l'époque. Dans la ville éternelle, Le Greco rencontre des peintres maniéristes dont il subit l'influence sans pour autant renoncer à sa personnalité artistique imprégnée d'art byzantin.

Il rencontre également à Rome des espagnols, en particulier un prêtre, Luis de Castilla, dont le père était doyen du chapitre de la cathédrale de Tolède. C'est probablement par ce canal que Le Greco a connaissance du grand projet de Philippe II (1527-1598), le roi d'Espagne : la construction puis la décoration de l'Escurial (El Escorial) au nord de Madrid. Il s'agit d'un vaste complexe architectural comportant palais, église, monastère. Des opportunités vont donc apparaître pour un jeune peintre talentueux. Il part en 1576 pour Madrid, où il ne fait que passer, puis se dirige vers Tolède. Il obtient rapidement la commande de trois retables pour l'autel de l'église San Domingo el Antiguo. Son fils Jorge Manuel naît en 1578 dans cette ville. Il deviendra peintre, sculpteur et architecte sous le nom de Jorge Manuel Theotocopoli (1578-1631). On ne sait pratiquement rien de sa mère, Jerónima de las Cuevas, que Greco n'avait pas épousée.

Le peintre travaille épisodiquement à la décoration de l'Escurial, mais sa peinture est très éloignée des goûts dominants de la cour d'Espagne. C'est ainsi qu'en 1579, son Martyre de saint Maurice, aujourd'hui encore à L'Escurial, ne plaît absolument pas à la cour.

 

Le Greco. Le martyre de St Maurice (1580-81)

Le Greco. Le martyre de St Maurice (1580-81)
Huile sur toile, 448 × 301 cm, Monastère de San Lorenzo, El Escorial.


Dans les années 1580, Le Greco vit à Tolède dans une vaste maison mise à sa disposition par le marquis de Villema. Peintre renommé travaillant pour le roi, il voit les commandes affluer et accède à l'aisance financière. Mais l'artiste est dispendieux, mène grand train et sa probité commerciale est toute relative. Son atelier reproduisant et vendant à plusieurs reprises le même tableau, il s'ensuit des litiges finissant parfois par des procès coûteux. A Tolède, Le Greco vit avec sa compagne Jerónima de las Cuevas, son frère Manusso Theotokopoulos qui est commerçant, et son fils Jorge Manuel.

En 1586, Le Greco réalise pour l'église Santo Tomé de Tolède L'enterrement du comte d'Orgaz. Il s'agit d'une majestueuse composition de 490 × 360 cm considérée comme le chef-d'œuvre de l'artiste. Cette toile est encore aujourd'hui dans l'église Santo Tomé.

Le Greco poursuivra sa carrière à la fin du 16e siècle puis au début du 17e avec comme assistants son fils et Luis Tristan (1585-1624) qui fut son meilleur élève. Les commandes ne manquent pas, des sujets religieux essentiellement, mais aussi des portraits pour les nobles ou les membres du clergé. Il meurt à Tolède en 1614.

Cet artiste hors normes n'eut pas de disciples. Sa peinture ne correspondait pas aux attentes de l'époque. Le classicisme français et le baroque vont dominer le 17e siècle qui oubliera complètement Greco. Il sera redécouvert à la fin du 19e siècle par les intellectuels espagnols de la Generation del 98 (génération de 98), un groupe d'écrivains cherchant à renouveler les formes et les thématiques littéraires.

 

Œuvre

Le Greco fait partie de ces artistes solitaires qui construisent leur œuvre en toute liberté sans se rattacher à un courant ou même aux tendances dominantes de leur époque. Ils ont sans doute existé de toute éternité mais beaucoup ont sombré dans l'oubli. D'autres ont été tardivement glorifié, comme Jean-Siméon Chardin, ou sacré génie universel avec quelques décennies de retard, comme Vincent Van Gogh. Pourquoi peut-on reconnaître immédiatement les œuvres majeures du Greco sans être aucunement un spécialiste ? Pourquoi suffit-il de les voir une fois pour identifier immédiatement un style, une forte singularité ?

C'est évidemment que de puissantes spécificités les caractérisent. La peinture du Greco est une synthèse improbable de tendances byzantines et de maniérisme italien au service d'une intériorité exaltée. Car à son acmé, c'est-à-dire dans les dernières décennies de sa vie, Greco s'oriente délibérément vers un expressionnisme qui ne réapparaîtra qu'au début du 20e siècle.

Le grand coloriste apparaît déjà dans les premières œuvres de la période italienne : Le Christ chassant les marchands du temple (1570). A Tolède, dans les années 1570-80, le style évolue : élongation des formes, exacerbation des mouvements, intensité dramatique soulignée par les regards. Le Partage de la tunique du Christ ou El Espolio (1577-79).

 

Le Greco. Le Partage de la tunique du Christ ou El Espolio (1577-79)

Le Greco. Le Partage de la tunique du Christ ou El Espolio (1577-79)
Huile sur toile, 285 × 173 cm, Cathédrale Sainte-Marie de Tolède.

 

On perçoit immédiatement que la recherche du peintre ne s'oriente pas vers la représentation idéalisée de la nature, la beauté classique de Raphaël et de Michel-Ange. Il s'agit de suggérer une intériorité inquiète avec des couleurs pures (rouge, jaune), sur fond sombre, et une lumière semblant provenir de l'au-delà. Le point ultime de cette évolution est atteint dans les dernières œuvres : La vision de saint Jean (1608-14), Le Laocoon (v. 1610). Le travail sur les formes et les couleurs aboutit alors à un expressionnisme traduisant les hallucinations du vieil homme. La modernité de ces tableaux nous surprend car la liberté créative du peintre à la veille de sa mort lui permet d'atteindre une véritable intemporalité.

 

Le Greco. Le Laocoon, détail 1 (v. 1610)

Le Greco. Le Laocoon, détail (v. 1610)
Huile sur toile, 142 × 193 cm, National Gallery of Art, Washington.


Les thèmes religieux dominent largement l'œuvre du Greco, mais on y trouve aussi des portraits et seulement deux paysages, dont un chef-d'œuvre. Le musée du Prado à Madrid est le plus riche en œuvres du Gréco : il en possède 70, que l'on peut consulter en ligne, mais dont certaines sont des copies réalisées par l'atelier du peintre.

 Une vidéo du Ministère de la Culture espagnol analysant la technique picturale du Greco est visible sur YOUTUBE (commentaires écrits en espagnol, images remarquables)

Thèmes religieux et mythologiques

Trois étapes d'importance croissante marquent l'évolution du peintre. Ses premières peintures crétoises, inspirées de l'art byzantin, ne constituent que des éléments de sa formation d'artiste. Pendant sa période italienne, il est influencé par le maniérisme qui domine alors dans la péninsule et dont son œuvre espagnol restera imprégné.

Dès ses premiers travaux en Espagne (El Espolio, ci-après), apparaissent les caractéristiques principales du style de l'artiste : sur un fond sombre se détachent des personnages longilignes, puissamment expressifs, aux vêtements de couleurs vives et aux visages stylisés et souvent extatiques. Les effets de perspective des flamands et des italiens n'intéressent pas beaucoup Le Greco, ce qui le singularise tout particulièrement à cette époque.

A partir du milieu des années 1590, la peinture du Greco devient principalement une expression de son monde intérieur, qu'il cherche à transposer sur la toile, comme l'avait fait avant lui Jérôme Bosch. Ce monde est bien entendu celui de l'époque, dominé par le conditionnement religieux de l'ensemble de la population. Mais les tourments intérieurs de l'être humain, qu'ils s'analysent ou non à l'aune des croyances religieuses, présentent des constantes. Le royaume intérieur du Greco est toujours le nôtre.

 
La Dormition de la Vierge (avant 1567)

La Dormition de la Vierge (avant 1567). Tempera et or sur bois, 61,4 × 45 cm, Cathédrale de la Dormition de la Vierge, Ermoupolis, Syros. Cette œuvre de jeunesse, découverte en 1983, permet d'apprécier la formation du Greco dans la tradition de l'art byzantin. La signature de l'artiste figure à la base du candélabre central. Dormition est le mot utilisé dans le vocabulaire chrétien pour désigner la mort des saints, qui ne serait que provisoire.

 
Le Greco. Le Christ chassant les marchands du temple (1570)

Le Greco. Le Christ chassant les marchands du temple (1570). Huile sur toile, 117 × 150 cm, Minneapolis Institute of Arts. Évangile selon saint Jean : « Et la Pâque des Juifs était proche, et Jésus monta à Jérusalem. Et il trouva dans le Temple ceux qui vendaient des bœufs, et des brebis, et des colombes, ainsi que les changeurs (assis à leurs comptoirs). Et faisant un fouet avec des cordes, il les chassa tous du Temple, et les brebis et les bœufs ; et la monnaie des changeurs, il l'envoya promener, et leurs tables, il les renversa. Et à ceux qui vendaient des colombes il dit : " Enlevez ça d'ici ; cessez de faire de la Maison de mon Père une maison de commerce " » (II, 13). Ce tableau de la période romaine montre que Greco se situe nettement dans le maniérisme italien, mais son goût pour les fonds sombres apparaît déjà.

 
Le Greco. Le Christ guérissant les aveugles (1570-75)

 Le Greco. Le Christ guérissant les aveugles (1570-75). Huile sur toile, 50 × 61 cm, Galleria Nazionale, Parme. Autre exemple de la peinture du Greco pendant sa période italienne, ce petit tableau est inspiré par l'Évangile selon Matthieu (XXI, 14) : « Et les aveugles et les boiteux s'approchèrent de lui dans le temple et il les guérit ». Le personnage à l'extrême-gauche qui regarde vers le spectateur est probablement Le Greco (il a alors autour de la trentaine). Il existe trois versions de ce tableau.

 
Le Greco. Le Partage de la tunique du Christ ou El Espolio (1577-79)

Le Greco. Le Partage de la tunique du Christ ou El Espolio (1577-79). Huile sur toile, 285 × 173 cm, Cathédrale Sainte-Marie de Tolède. La scène se situe après le chemin de croix du Christ, lorsqu'il arrive au sommet du Golgotha, la colline proche de Jérusalem où les romains crucifiaient les condamnés. Il est accompagné de soldats en armures du 16e siècle, comme il était courant dans la peinture de l'époque. En contrebas, on aperçoit les trois Marie : Marie-Madeleine, Marie Salomé et Marie Jacobé. Les couleurs sont déjà celles que Greco privilégiera souvent par la suite. Sur un fond sombre avec ciel crépusculaire, se détache la figure du Christ en rouge vif, un homme en vert à sa droite et deux personnages en jaune au premier plan. La vision en contreplongée permet de mettre en évidence le Christ en pied. Ce tableau, peint peu après l'arrivée de l'artiste en Espagne, suscita l'admiration. De nombreuses répliques furent réalisées dans l'atelier du peintre.

 
Le Greco. Le martyre de St Maurice (1580-81)

Le Greco. Le martyre de St Maurice (1580-81). Huile sur toile, 448 × 301 cm, Monastère de San Lorenzo, El Escorial. Maurice d'Agaune, dit saint Maurice, est le chef de la légion thébaine, un groupe de soldats égyptiens du 3e siècle après J.-C., au service de l'Empire romain. Ayant reçu l'ordre de tuer tous les habitants d'une bourgade des Alpes convertis au christianisme, Maurice refuse d'obéir car il est copte et chrétien. Il s'ensuit le massacre de la légion thébaine à Agaune (aujourd'hui Saint-Maurice en Suisse).

 
Le Greco. La Sainte Famille (1586-88)

 Le Greco. La Sainte Famille (1586-88). Huile sur toile, 178 × 105 cm, Musée de Santa Cruz, Tolède. La Sainte Famille est le nom donné par les chrétiens à la famille formée par Jésus de Nazareth et ses parents, Marie et Joseph. Joseph est en retrait et regarde vers nous. L'hypothèse a été émise qu'il s'agirait d'un portait du donateur du tableau à l'église Santa Leocadia de Tolède. Sainte Anne enveloppe l'enfant Jésus dans un linge. Saint Jean-Baptiste enfant, à droite, semble demander le silence : il ne faut pas réveiller l'enfant endormi.

 
Le Greco. L'Enterrement du comte d'Orgaz (1586-88)

Le Greco. L'Enterrement du comte d'Orgaz (1586-88). Huile sur toile, 480 × 360 cm, Église Santo Tomé, Tolède. Lors de l'enterrement du comte Gonzalo Ruiz de Toledo, au début du 14e siècle, deux saints (Étienne et Augustin d'Hippone) seraient apparus et auraient eux-mêmes placé le corps dans la tombe. Le tableau décrit cette scène en dissociant la partie terrestre en bas (la mise au tombeau par les saints) de la partie céleste, en haut, d'un style maniériste appuyé. La composition se rattache ainsi à la fois au gothique par sa conception d'ensemble (le ciel et la terre) et au maniérisme par les couleurs, les expressions et les mouvements. C'est le curé de la paroisse Santo Tomé qui a commandé le tableau en 1586.

 
Le Greco. Crucifixion (1596-1600)

Le Greco. Crucifixion (1596-1600). Huile sur toile, 312 × 169 cm, Musée du Prado, Madrid. Greco reste proche de la peinture du Moyen Âge par la présence des anges qui volent autour de la croix (voir Crucifixion de Giotto) et l'ambition spirituelle, mais s'en éloigne radicalement par un style très personnel, au maniérisme appuyé, associé à un art de la couleur unique.

 
Le Greco. L'Annonciation (1597-1600)

Le Greco. L'Annonciation (1597-1600). Huile sur toile, 315 × 174 cm, Musée du Prado, Madrid. L'archange Gabriel annonce à la Vierge Marie la naissance prochaine du Christ (maternité divine de la Vierge selon le dogme chrétien). Ce thème, omniprésent dans la peinture occidentale, est traité par Greco de manière très expressionniste et contraste fortement avec les équivalents italiens de la même époque (par exemple l'Annonciation de Giorgio Vasari de 1564-67). La dichotomie ciel-terre est nettement archaïsante.

 
Le Greco. Annonciation, détail 1 (1597-1600)

Le Greco. Annonciation, détail 1 (1597-1600). Le style pictural de Greco est très novateur.

 
Le Greco. Annonciation, détail 2 (1597-1600)

Le Greco. Annonciation, détail 2 (1597-1600)

 
Le Greco. Le Christ portant la croix (v. 1604)

Le Greco. Le Christ portant la croix (v. 1604). Huile sur toile, 108 × 78 cm, Musée du Prado, Madrid. Cette composition a fait l'objet de sept versions très proches. Le succès de l'œuvre a donc été au rendez-vous pour des raisons qui apparaissent clairement : la spiritualité induite par l'émouvante vision de ce Christ idéalisé se trouve en parfaite harmonie avec les préoccupations de l'époque, en particulier la Contre-Réforme.

 
Le Greco. Le Christ portant la croix, détail (v. 1604)

Le Greco. Le Christ portant la croix, détail (v. 1604). Le visage du Christ est une réussite exceptionnelle.

 
Le Greco. La purification du Temple (après 1610)

Le Greco. La purification du Temple (après 1610). Huile sur toile, 106 × 104 cm, église paroissiale de San Ginés, Madrid. Greco reprend le thème déjà traité en 1570, Le Christ chassant les marchands du temple (voir ci-dessus). Le cadre architectural est devenu plus austère, une sorte de grisaille, et le ciel n'apparaît plus. Les personnages reprennent pour la plupart les mêmes mouvements mais l'élongation des corps est à son maximum. Le format du tableau lui-même, plus large que haut en 1570, devient presque carré en 1610 et le cadrage est plus resserré.

 
Le Greco. Le Laocoon (v. 1610)

Le Greco. Le Laocoon (v. 1610). Huile sur toile, 142 × 193 cm, National Gallery of Art, Washington. Mythologie grecque. Les troyens découvrent un cheval de bois abandonné sur la grève. Laocoon, un prêtre, préconise la méfiance (Troie est en guerre avec les grecs), mais certains troyens veulent faire entrer le cheval dans la ville. Deux serpents arrivent alors de la mer, attaquent les fils de Laocoon puis le prêtre lui-même. Les serpents se réfugient ensuite dans le temple d'Athéna et les troyens font entrer le cheval dans la ville. Les serpents symbolisent une intervention divine favorable aux grecs. Ce mythe a été illustré dès l'Antiquité. Le Greco place Tolède en arrière-plan au lieu de Troie. Des interprétations diverses ont été fournies par les spécialistes, mais il n'y a pas d'accord. Cela prouve sans doute qu'il s'agit d'une forte vision d'artiste à laquelle on peut être émotionnellement sensible sans pour autant s'acharner à trouver un sens précis. Le tableau nous montre des humains nus (à l'état de nature : Laocoon est Adam pour certains) aux prises avec des forces hostiles (le mal ?). Un petit cheval (de Troie) se dirige vers la ville. Le Greco avait vu à Rome la sculpture antique Laocoon et ses fils ou Groupe de Laocoon (40 av. J.-C.), ci-après.

 
Agésandros, Athanadoros et Polydore. Groupe du Laocoon (-40)

Agésandros, Athanadoros et Polydore. Groupe du Laocoon (-40). Marbre, hauteur 240 cm, musée Pio-Clementino, Vatican.

 
Le Greco. Le Laocoon, détail 1 (v. 1610)

Le Greco. Le Laocoon, détail 1 (v. 1610)

 
Le Greco. Le Laocoon, détail 2 (v. 1610)

Le Greco. Le Laocoon, détail 2 (v. 1610)

 
Le Greco. La vision de saint Jean (1608-14)

Le Greco. La vision de saint Jean (1608-14). Huile sur toile, 225 × 199 cm, Metropolitan Museum of Art, New-York. « Ce tableau est un fragment d'un grand retable commandé pour l'église de l'hôpital Saint-Jean-le-Baptiste de Tolède. Il représente un passage de la Bible, l'Apocalypse (6:9-11), décrivant l'ouverture du cinquième sceau à la fin des temps et la distribution de robes blanches à « ceux qui avaient été immolés pour la parole de Dieu et pour le témoignage qu'ils avaient rendu ». La partie supérieure manquante montrait peut-être l'Agneau immolé ouvrant le cinquième sceau. Cette toile constitua un travail de référence pour les artistes du 20e siècle et Picasso, qui la découvrit à Paris, l'utilisa comme source d'inspiration pour Les Demoiselles d'Avignon. » (Notice MET)

 

Portraits

La renommée du Greco le conduit à recevoir de nombreuses commandes de portraits, y compris de la famille royale. Ce n'est pas l'aspect essentiel de son œuvre, mais certains portraits de saints (saint Jérôme en cardinal ci-après) ou d'ecclésiastiques (le grand inquisiteur ci-après) font date.

Le Greco. Dame à la fourrure de Lynx (1577-80)

Le Greco. Dame à la fourrure de Lynx (1577-80). Huile sur toile, 62 × 59 cm, Kelvingrove Art Gallery and Museum, Glasgow. Il s'agit du premier portrait connu du Greco, mais l'attribution reste incertaine. Sofonisba Anguissola est également citée comme auteur possible, mais le style du portrait ne correspond pas au sien. Il a été suggéré que le modèle pourrait être Jerónima de las Cuevas, la compagne de l'artiste, mais il n'existe aucun élément probant.

 
Le Greco. Le gentilhomme à la main sur la poitrine (v. 1580)

Le Greco. Le gentilhomme à la main sur la poitrine (v. 1580). Huile sur toile, 74 × 58 cm, musée du Prado, Madrid. Selon la notice en ligne du musée du Prado, l'hypothèse la plus vraisemblable est qu'il s'agit du troisième marquis de Montemayor, Juan de Silva y de Ribera, contemporain du Greco et qui fut chef militaire de l'Alcazar de Tolède. Mais d'autres hypothèses ont été évoquées, en particulier celle d'un autoportrait du Greco.

 
Le Greco. Portrait de Rodrigo Vázquez (1585-90)

Le Greco. Portrait de Rodrigo Vázquez (1585-90). Huile sur toile, 62 × 40 cm, musée du Prado, Madrid. Rodrigo Vázquez (1529-1599) était un jurisconsulte qui devint membre puis président du Conseil royal de Castille.

 
Le Greco. Diego de Covarrubias (v. 1600)

Le Greco. Diego de Covarrubias (v. 1600). Huile sur toile, 67 × 55 cm, Musée El Greco, Tolède. Diego de Covarrubias y Leyva (1512-1577), professeur de droit canon à l'université de Salamanque, fut nommé évêque en 1549. Son frère aîné Antonio était un ami du Greco. Le portrait a été réalisé après la mort du modèle sur la base d'un autre portrait du peintre espagnol Alonso Sanchez Coello (1531-1588).

 
Le Greco. Portrait d'un cardinal (v. 1600)

Le Greco. Portrait d'un cardinal (v. 1600). Huile sur toile, 171 × 108 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Il s'agit probablement de Fernado Niño de Guevara, grand inquisiteur et archevêque de Séville. Ce portrait est l'un des plus réussi de Greco par le rendu de l'étoffe et la dimension psychologique mise en évidence par le regard derrière les lunettes et la main crispée sur le bras du fauteuil. Cette image symbolise aujourd'hui l'inquisition espagnole.

 
Le Greco. Saint Jérôme en cardinal (1600-14)

Le Greco. Saint Jérôme en cardinal (1600-14). Huile sur toile, 108 × 89 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Jérôme de Stridon (vers 347-420), dit saint Jérôme par l'Église catholique, est un moine, traducteur de la Bible, fondateur de l'Ordre Hiéronymite, docteur de l'Église et l'un des quatre pères de l'Église latine. Il prône l'ascétisme et se retire un temps dans le désert de Chalcis de Syrie, au sud-ouest d'Antioche, pour faire pénitence. Bien que cet épisode du désert ait beaucoup inspiré les peintres de la Renaissance, Le Greco choisit de le représenter en docteur de l'église avec une Bible. Il existe cinq versions du tableau.

 

Paysages

La Greco n'a réalisé que deux paysages appartenant à deux genres : un paysage poétique, rarissime à l'époque, et un paysage topographique, très courant.

Le Greco. Vue de Tolède (1597-99)

Le Greco. Vue de Tolède (1597-99). Huile sur toile, 121 × 109 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. Le paysage était à l'époque un genre secondaire et incluait toujours des personnages, parfois très petits, comme chez Joachim Patinir. Ce tableau sans personnages est donc considéré comme l'un des premiers paysages pur de l'art occidental. Le personnage est ici la ville de Tolède, magnifiée et spiritualisée par le regard d'un grand artiste. Il ne s'agit ni d'un paysage topographique visant à décrire la réalité géographique, ni d'un paysage-monde incluant le plus d'éléments possibles, mais de la vision très personnelle de la ville par Greco, de l'impression qu'elle produisait sur lui. Un chef-d'œuvre.

ÉTUDE DÉTAILLÉE

 
Le Greco. Vue et plan de Tolède (1610-1614)

Le Greco. Vue et plan de Tolède (1610-1614). Huile sur toile, 132 × 228 cm, Museo del Greco, Tolède. Paysage typiquement topographique mettant en évidence les principales constructions de la ville. L'aspect religieux n'est pas absent : la ville est représentée comme un lieu privilégié par le miracle de l'apparition de la Vierge (dans le ciel).

 

Pour visionner d'autres œuvres sur GOOGLE ARTS & CULTURE, cliquer sur le nom du peintre : 

 LE GRECO

Commentaires

  • HELENE ROBATEL
    • 1. HELENE ROBATEL Le 15/12/2019
    Bonjour,
    Je suis du même avis, c'et un très beau site sur Le Greco... merci pour cette qualité et cette clarté.
    H.R.
  • FD ROSSI
    • 2. FD ROSSI Le 01/11/2019
    Bonjour

    Très beau site sur Le Greco.
    Je signale une erreur au début du texte concernant la date de naissance 1641 alors qu'il s'agit de 1541 comme le signale le titre du paragraphe.

    Cordialement

    FDR
    • rivagedeboheme
      • rivagedebohemeLe 01/11/2019
      Merci. Voilà qui est corrigé.

Ajouter un commentaire