Hans Memling

 
 
 

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Patrick AULNAS

 Autoportrait

Memling. Autoportrait du retable John Donne de Kidwelly (v.1480)

Memling. Autoportrait présumé provenant du retable John Donne de Kidwelly (v.1480)
Huile sur bois, National Gallery, Londres.

 

Biographie

1435/40-1494

Bien que rattaché aux « primitifs flamands », Hans Memling a des racines rhénanes. Il est né entre 1435 et 1440 à Seligenstadt petite ville située à 20 km de Francfort-sur-le-Main. On ignore tout de sa formation, mais, qu’il ait été ou non son élève, l’influence de Stephan Lochner (1410-1451) est patente dans ses compositions mystiques. Stephan Lochner est un peintre de Cologne qui se situe à la charnière entre le gothique international et les primitifs flamands. Mais le peintre flamand que révère particulièrement le jeune Memling est Rogier Van der Weyden, alors au faîte de sa gloire. Les historiens pensent que Memling a travaillé comme compagnon dans l’atelier bruxellois de Van der Weyden. Certaines de ses œuvres de jeunesse sont en effet directement inspirées du grand maître flamand, par exemple le Triptyque de Jan Crabbe (1467-70), très proche du Triptyque de la crucifixion (v. 1445) de Van der Weyden, mais nettement moins abouti.

Memling s’installe à Bruges à une date inconnue ; on sait qu’en 1465 il est inscrit sur le registre des bourgeois de la ville. Bruges est alors une cité florissante à l’activité économique intense. Ses riches bourgeois sont susceptibles de devenir des commanditaires pour un jeune peintre talentueux. C’est exactement le destin qui attend Memling. Il deviendra un peintre à la mode auprès des marchands et banquiers italiens ou flamands de Bruges et même leur portraitiste le plus demandé. Vingt ans plus tard, vers le début des années 1480, il est devenu l’un des plus riches bourgeois de la ville et y possède trois maisons. En 1480, il avait épousé Anna de Valkenaere qui lui donnera trois enfants. Il meurt à Bruges le 11 août 1494.

 

Memling. Triptyque Portinari (1487)

Memling. Triptyque Portinari (1487)
Huile sur bois. Panneau central : 41,5 × 31,5 cm, Staatliche Museen, Berlin. Ailes : 45 × 34 cm, Galerie des Offices, Florence.

 

Œuvre

L’œuvre de Memling est l’aboutissement de tous les apports du 15e siècle flamand. Qu’il s’agisse des polyptyques, des scènes religieuses ou des portraits, son aisance est exceptionnelle. Il excelle particulièrement dans l’art du portrait. Ceux de ses débuts se rattachent à la tradition, avec un fond sombre. Puis, il se libère de cette contrainte formelle et place ses personnages devant une fenêtre au travers de laquelle se découpe un paysage. Le portrait acquiert ainsi une profondeur inédite et permet des effets de lumière innovants.

 

Polyptyques

Memling. Triptyque de Jan Crabbe (1467-70)

Triptyque de Jan Crabbe (1467-70). ). Huile sur bois, 78 × 63 cm (centre), 83,3 × 26,7 cm (chaque aile), Museo Civico, Vicenza. Le commanditaire est Jan Crabbe, abbé de la puissante abbaye des Dunes à Coxyde (Belgique actuelle). Ce triptyque représentant la crucifixion a été dispersé au cours de l’histoire du fait de ventes séparées (New-York et Bruges aujourd’hui).

 
Memling. Triptyque du jugement dernier, ouvert (1467-71)

Triptyque du jugement dernier, ouvert (1467-71). Huile sur bois, 221 × 161 cm (centre), 223,5 × 72,5 cm (chaque aile), Muzeum Narodowe, Gdansk. Selon les religions juive, chrétienne et musulmane, il s’agit du jour au cours duquel la divinité, après avoir ressuscité les morts, va classer les humains en damnés et justes. Les uns et les autres auront ensuite un sort distinct. Ce thème naïf, très populaire au Moyen Âge, permettait au peintre d’exercer sa créativité par de multiples scènes plus ou moins apocalyptiques. Sur le panneau central, le Christ et saint Michel trient les âmes des morts. Sur le volet de gauche, les élus montent au ciel, et sur celui de droite, les damnés chutent en enfer.

 
Memling. Triptyque du jugement dernier, fermé(1467-71).

Triptyque du jugement dernier, fermé (1467-71). Huile sur bois, 223,5 × 72,5 cm (chaque aile), Muzeum Narodowe, Gdansk. Sur le volet de gauche, le commanditaire Angelo Tani (1415-1492), et sur celui de droite, son épouse, Catarina di Francesco Tanagli. Tani, comme Tommaso Portinari, travaillait pour la famille Médicis. Il dirigeait la filiale brugeoise de leur banque.

 
Memling. Triptyque Saint Jean, ouvert (1474-79)

 Triptyque Saint Jean, ouvert (1474-79). Huile sur bois, 173,6 × 173,7 cm (centre), 176 × 78,9 cm (chaque aile), Memlingmuseum, Sint-Janshospitaal, Bruges. Le panneau central est une Sainte conversation, thème religieux courant présentant la Vierge et l’enfant Jésus entourés de divers personnages semblant converser. Le décor est une sorte de loggia de style antique ouverte sur un paysage en arrière-plan. Cette scène est également appelée Le mariage mystique de sainte Catherine. Sainte Catherine, à gauche de l’enfant, reçoit de lui une bague, simulant ainsi un mariage. Il s’agit d’un épisode de la tradition chrétienne : de nombreuses saintes ont eu leur mariage mystique (en peinture). Le panneau de gauche représente la décollation de Jean-Baptiste. Il s’agit d’un épisode biblique : Jean-Baptiste, prophète ayant annoncé la naissance du Christ, est décapité sur ordre du roi Hérode. Sur le volet de droite, Jean l’Évangéliste regarde vers le ciel et a une révélation.

 
Memling. Triptyque Saint Jean, fermé (1474-79)

Triptyque Saint Jean, fermé (1474-79). Huile sur bois, 176 × 78,9 cm (chaque aile), Memlingmuseum, Sint-Janshospitaal, Bruges. Il s’agit d’une représentation des commanditaires : deux frères et deux sœurs converses (à genoux), accompagnés de leurs saint(e)s patron(ne)s. Ces commanditaires président alors l’Hôpital Saint-Jean de Bruges. (Belgique).

 
Memling. Triptyque Portinari (1487)

Triptyque Portinari (1487). Huile sur bois. Panneau central : 41,5 × 31,5 cm, Staatliche Museen, Berlin. Ailes : 45 × 34 cm, Galerie des Offices, Florence. Le panneau de gauche représente Saint Benoît, le panneau central est une Vierge à l’Enfant et le panneau de droite est consacré au donateur Benedetto Portinari (1466-1551), âgé de vingt ans, fils de Tommaso Portinari qui a dirigé l’établissement bancaire de la famille Médicis à Bruges pendant plusieurs décennies. Ce dernier a commandité le Triptyque Portinari de Hugo Van der Goes.

 
Memling. La châsse de Sainte Ursule 1 (1489)

 La châsse de Sainte Ursule 1 (1489). Châsse en chêne doré, tableaux à l'huile sur bois, 87 × 33 × 91 cm, Memlingmuseum, Sint-Janshospitaal, Bruges. Reliquaire en bois sculpté en forme de chapelle, dont les faces sont décorées de peintures à l’huile en forme de grandes miniatures aux couleurs vives relatant la légende de sainte Ursule et des onze mille vierges.

 
Memling. La châsse de Sainte Ursule 2 (1489)

La châsse de Sainte Ursule 2 (1489). Châsse en chêne doré, tableaux en huile sur bois, 87 × 33 × 91 cm, Memlingmuseum, Sint-Janshospitaal, Bruges. La légende de Sainte Ursule a été fixée par Jacques de Voragine (v. 1228-1298), chroniqueur italien du Moyen Âge, archevêque de Gênes, dans son ouvrage, La Légende dorée, qui retrace la vie de nombreux saints. Ursule est une princesse des Cornouailles (Angleterre) du 3e ou 4e siècle qui fuit son prétendant. Pour cela, elle accomplit un pèlerinage de trois ans auprès de Saint Cyriaque de Rome. Capturée par les Huns à son retour, elle refuse d’épouser leur chef Attila et d’abjurer sa foi. Avec ses suivantes, les onze mille vierges, elle est alors criblée de flèches par les Huns qui assiègent Cologne

 

Scènes religieuses

Memling. Scènes de la passion du Christ (v. 1470)Scènes de la passion du Christ (v. 1470). Huile sur bois, 56,7 × 92,2 cm Galleria Sabauda, Turin. Il s’agit de la représentation de 23 épisodes de la vie de Jésus-Christ en une seule composition narrative et sans scène centrale dominante. Le commanditaire, Tommaso Portinari, figure dans le coin inférieur gauche, et son épouse, Maria Maddalena Baroncelli, dans le coin inférieur droit. Pour une description détaillée des scènes : WIKIPEDIA

Memling. Christ donnant la bénédiction (1478)Christ donnant la bénédiction (1478). Huile sur bois, 38,1 × 28,2 cm, Norton Simon Museum of Art, Pasadena. Il convient de noter l’inspirateur de ce portrait du Christ, Rogier Van der Weyden, qui, dans le Triptyque Braque (1450), avait fixé le geste de la bénédiction.

Memling. Vierge à l’enfant dans un jardin de roses (v. 1480)Vierge à l’Enfant dans un jardin de roses (v. 1480). Huile sur bois, 37,7 × 27,7 cm, Musée du Prado, Madrid. Là encore, l’inspirateur est sans doute Stephan Lochner (v. 1410-1451) avec sa splendide Vierge au buisson de roses (1448).

Memling. Vierge à l’enfant (1790)Vierge à l’Enfant (1490). Huile sur bois, 43 × 36 cm, Aurora Art Fund, Bucarest. Memling a peint de nombreuses Vierge à l’Enfant. Il s’agit de l’une des dernières. 

 

Portraits et allégories

Memling. Portrait d’une dame âgée (1468-70)

Portrait d’une dame âgée (1468-70). Huile sur bois, 25,6 × 17,7 cm, Museum of Fine Arts, Houston.

 
Memling. Tommaso Portinari et sa femme (v. 1470)

Tommaso Portinari et sa femme (v. 1470). Huile sur bois, 44 × 34 cm (chaque panneau), Metropolitan Museum of Art, New York. Tommaso Portinari (1428-1501) était le chargé d’affaires à Bruges de la famille Médicis et il a dirigé leur banque pendant plusieurs décennies. Son épouse, Maria Maddalena Baroncelli (1456-1495), est très jeune à l’époque présumée de réalisation du tableau.

 
Memling. Portrait de Gilles Joye (1472)

Portrait de Gilles Joye (1472). Huile sur bois, 30,5 × 22,4 cm, Sterling and Francine Clark Art Institute, Williamstown. Gilles Joye (1425-1483) est un compositeur.

 
Memling. Jeune homme priant (1472)

Jeune homme priant (1472). Huile sur bois, 38,7 × 25,4 cm, National Gallery, Londres.

 
Memling. Willem Moreel et Barbara van Vlaenderberch (1482)

Willem Moreel et Barbara van Vlaenderberch (1482). Huile sur bois, 39 × 29,7 cm (chaque aile), Musées Royaux des Beaux-Arts, Bruxelles. Willem Moreel (1427/28-1501 est bourgmestre de Bruges, banquier et mécène. Barbara van Vlaenderberch est son épouse.

 
Memling. Diptyque de Maarten van Nieuwenhove (1487)

Diptyque de Maarten van Nieuwenhove (1487). Huile sur bois, 52 × 41,5 cm (chaque panneau), Memlingmuseum, Sint-Janshospitaal, Bruges. Maarten van Nieuwenhove appartient à une famille de l’élite brugeoise dont certains membres ont occupé des fonctions importantes (bourgmestre en particulier). Il est né en 1463 et a donc 24 ans lors de la réalisation du tableau. L’arrière-plan est particulièrement soigné avec des vitraux et un paysage derrière la Vierge à l’Enfant.

 
Memling. Diptyque de Maarten van Nieuwenhove, détail 1 (1487)

Diptyque de Maarten van Nieuwenhove, détail 1 (1487)

 
Memling. Diptyque de Maarten van Nieuwenhove, détail 2 (1487)

Diptyque de Maarten van Nieuwenhove, détail 2 (1487). Les deux personnages apparaissent dans le miroir situés derrière la Vierge. Jeu avec l’espace.

 
Memling. Diptyque de l’allégorie du véritable amour (1485-90)

Diptyque de l’allégorie du véritable amour (1485-90). Huile sur bois, 43 × 18 (chaque panneau), Metropolitan Museum of Art, New York et Museum Boijmans Van Beuningen, Rotterdam. La femme tient à la main un œillet, symbole du mariage. Les deux chevaux constituent par leur attitude une allégorie de l'amour. Le cheval blanc, qui boit, est préoccupé par la satisfaction de ses désirs. Le cheval brun, qui regarde vers la femme, symbolise l'amour altruiste. Le singe représente le péché (égoïsme, lubricité).

 
Memling. Jeune homme priant et vase de fleurs, avers (1485-90)

Jeune homme priant et vase de fleurs, avers (1485-90). Huile sur bois, 29,2 × 22,5 cm,  Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid. Il s'agit de l'aile gauche d'un triptyque dont le reste ne nous est pas parvenu. Ce portrait est caractéristique de la fin du 15e siècle et du 16e siècle, avec, à l'arrière-plan, une ouverture laissant apparaître un paysage. Le portrait du gentilhomme met l'accent sur les détails vestimentaires et les mains, particulièrement soignées. Le regard se porte sans doute sur une figure religieuse qui devait apparaître au centre du triptyque (Christ, Vierge).

 
Memling. Jeune homme priant et vase de fleurs, revers (1485-90)

Jeune homme priant et vase de fleurs, revers (1485-90). Huile sur bois, 29,2 × 22,5 cm,  Museo Thyssen-Bornemisza, Madrid. Ce portrait permet à Memling de s’exercer à la nature morte. L’exercice est convaincant. Vase Italien avec lys, iris et ancolies sur tapis de style oriental. Les fleurs blanches symbolisent la virginité. Sur le vase apparaît le monogramme du Christ.

 

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Hans Memling

Commentaires

  • JOLY Marie-Françoise
    • 1. JOLY Marie-Françoise Le 06/04/2021
    Cest très beau et très intéressant ! Merci !

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