Souveraineté

08/10/2012  

Le Parlement doit se prononcer prochainement sur le traité européen imposant aux Etats une discipline budgétaire minimum. Tous ceux qui suivent de près ces questions savent à quel point il est nécessaire d’imposer aux partis politiques qui nous gouvernent un cadre budgétaire comportant des limites quantitatives en matière de déficit. En France, au cours des trente sept dernières années, aucun budget de l’Etat n’a été voté en équilibre. Les périodes de vaches grasses n’ont même jamais été utilisées pour réduire l’endettement. Il suffit de le savoir pour mesurer l’irresponsabilité des partis, qu’il soit de droite ou de gauche, et comprendre la nécessité impérieuse de les encadrer.

Pourtant, les gouvernants français ne cessent de clamer dans les médias que ce traité ne touchera aucunement à la souveraineté de la France. La grande peur des électeurs mal informés est en effet le transfert de compétences vers l’Europe : il faut donc les rassurer. Bien entendu, le maintien de la monnaie européenne nécessitera de tels transferts. Des compétences économiques européennes devront se développer, une fiscalité européenne devra apparaître, limitant d’autant la souveraineté des Etats. Mais il ne faut surtout pas le dire.

Ainsi se perpétue le malentendu entre ceux qui disposent de la culture politico-économique pour comprendre les enjeux et tous ceux qui subissent une perpétuelle manipulation médiatique à laquelle participent les gouvernants. Efficacité immédiate de la communication oblige : le court terme politicien passe d’abord. Mais qui se soucie d’expliquer les enjeux ?

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