Passéisme et déclinisme

25/04/2012   

En ce début du 21e siècle, l’humanité aborde sa troisième grande révolution technologique. Après la révolution agricole du début du néolithique (voici environ 10 000 ans) et la révolution industrielle à partir de la fin du 18e siècle, nous inaugurons depuis quelques décennies la révolution de l’information. Nous venons de comprendre que les échanges d’informations régissent l’univers et son devenir, qu’il s’agisse de la matière minérale ou du vivant. Nous utilisons des puces de silicium pour effectuer des calculs à une vitesse jamais atteinte. Nous savons que le vivant est déterminé par son génome, ensemble d’informations codifiées par l’ADN et nous pourrons utiliser ce savoir pour guérir, prévenir les maladies, améliorer la qualité de la vie. Nous effectuons des recherches sur l’informatique quantique qui permettra d’utiliser les particules intra-atomiques comme supports d’information et traiter des problèmes d’une complexité inaccessible aujourd’hui.

Mais ces grandes promesses de l’intelligence humaine n’ont aucune place dans les débats électoraux lorsqu’il s’agit de désigner les dirigeants politiques. Nous venons de le voir de façon caricaturale avec la campagne électorale pour l’élection présidentielle. Tous sont tournés vers le passé : nostalgie du franc, mythe de la « démondialisation »,  peur des pays émergents, haine de l’autre. Le pays du monde qui emploie le plus de fonctionnaires doit-il en embaucher de nouveaux ? Faut-il empêcher les riches (très peu nombreux) d’être trop riches ? Faut-il bloquer le prix de l’essence ? Faut-il refuser de rembourser la dette publique ? Empêcher, bloquer, refuser, voilà bien une terminologie qui inspire l’espoir ! Quel projet passionnant pour notre jeunesse abandonnée, rejetée, reniée ! Se replier sur les paradis perdus du passé, qui sont souvent des enfers oubliés, au lieu de se projeter dans l’avenir, cela s’appelle le déclin d’une civilisation.

Voir en rubrique politique notre article « La France et ses finances : la tentation du déclin ».

Voir également notre ouvrage « Genèse de la décadence : quatre images du déclin de l’Occident » (Editions Edilivre).

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