Montebourg, le dindon de la farce

02/12/2012  

François Hollande et Jean-Marc Ayrault ont très bien joué leur rôle dans l’affaire Arcelor-Mittal de Florange. Arnaud Montebourg devra assumer le rôle peu glorieux de dindon de la farce. Ce politicien bavard est un adepte du verbiage à effet médiatique fort. Ce qu’il dit ne compte pas mais on en parle beaucoup dans les médias. Employer le terme passéiste et trompeur de nationalisation à propos d’une activité industrielle déclinante est une faute grave. Et cela pour trois raisons.

- Tout d’abord, il n’y aurait jamais eu et il n’y aura jamais de nationalisation, au sens de la doxa socialiste (appropriation collective de moyens de production). Si aucun accord n’avait été trouvé, l’Etat aurait pu, éventuellement, prendre une participation dans le capital de la société gestionnaire du site de Florange, de telle sorte qu’il en détienne le contrôle. Cette participation aurait été revendue au plus vite à un repreneur avec plus-value ou moins-value de cession. Il n’était pas question que l’Etat gère une entreprise sidérurgique en difficulté.

- En second lieu, le fait d’agiter le chiffon rouge de la nationalisation a des répercussions catastrophiques sur l’image de la France à l’étranger. Nous avons besoin de capitaux qui s’investissent dans l’industrie. Voilà le meilleur moyen de les faire fuir.

- Enfin, il n’est pas admissible qu’un ministre de l’industrie trompe sciemment les ouvriers. Certains de ceux-ci ont pu penser que notre Etat-providence à bout de souffle allait les secourir. Il ne le peut pas. Il est trop endetté et ne peut se permettre de dilapider des ressources publiques dans une industrie dont l’avenir est pour le moins incertain.

Arnaud Montebourg savait parfaitement qu’en utilisant le mot nationalisation, il allait susciter des controverses. Se rendait-il compte que ce concept archaïque est aujourd’hui vide de sens sur le plan économique ? S’il pensait sincèrement qu’on pouvait encore nationaliser, c’est évidemment très grave.

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