L’avenir de Jean-Luc Mélenchon

07/09/2012     

Pourquoi Jean-Luc Mélenchon, ministre de Lionel Jospin en 2000, a-t-il dérivé vers un populisme de gauche de plus en plus affirmé ? Il aurait pu être à nouveau ministre sous la présidence de François Hollande, mais il a préféré créer un petit parti, dit Parti de Gauche, coincé entre l’extrême-gauche classique et la social-démocratie de gouvernement. Evidemment, il a jugé qu’il y avait là un espace politique pour lui et qu’il pouvait tenter de s’approprier un petit morceau de l’échiquier politique. Pour un professionnel de la politique politicienne, il se peut que cela représente un objectif en soi. Le personnage a du charisme et il pourra, on l’a bien vu pendant la campagne présidentielle, monter sur des tréteaux et se faire acclamer. Et après ? Peut-il sincèrement croire aux simplismes qu’il énonce ? Ce serait décevant pour quelqu’un qui a été ministre. Croit-il vraiment être en mesure de menacer la social-démocratie de gouvernement ? Ce serait naïf pour quelqu’un qui a une longue expérience politique.

Notre apprenti démagogue n’aura bientôt plus que deux issues : le populisme le plus médiocre ou la modération. Dans le premier cas, il aura face à lui toutes les petites formations pseudo-révolutionnaires d’extrême-gauche. Il sera difficile d’empiéter sur leurs terres. Dans la seconde hypothèse, sa formation pourrait devenir un parti d’appoint pour la gauche de gouvernement. Tout dépendra, non de M. Mélenchon, mais de la situation économique. On ne peut se radicaliser politiquement que sur un terrain propice. Paradoxalement, M. Mélenchon s’est ainsi fait le jouet des aléas de l’économie capitaliste

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