Du pain et des jeux

22/12/2011   

Les constantes du gouvernement des hommes traversent les civilisations et les millénaires. On le sait, mais cela reste malgré tout un sujet d’étonnement. Le joueur de football David Beckham vient de se voir offrir une rémunération mirobolante pour jouer au Paris Saint-Germain. Il fait rêver le peuple d’aujourd’hui comme les gladiateurs faisaient rêver celui de la Rome antique. Le peuple ne se formalisera pas du montant démesuré de son salaire comme il le fait pour celui des dirigeants des grandes entreprises. Le patron est-il moins légitime pour le grand public que l’artiste du ballon rond ? Il serait hasardeux de le prétendre. Mais le patron impose des contraintes, licencie, fixe les règles du jeu. Bref, il possède le pouvoir. Le joueur de foot, tout aussi riche, offre un spectacle. L’un donne, l’autre impose.

Les empereurs romains du bas empire offraient au peuple « du pain et des jeux » pour gouverner en paix. Les dirigeants de l’occident contemporain lui offrent de la consommation et des spectacles. Le sport et les émissions du prime time télévisé constituent l’essentiel des spectacles. Pour ce qui est de la consommation, l’Etat en est arrivé en quelques décennies à distribuer ce qu’il emprunte, sous forme de salaires de fonctionnaires ou de prestations sociales. Nous sommes encore en république mais avec une douloureuse impression de bas-empire.

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