Angela Merkel et les cigales
03/12/2011
La Fontaine l’avait déjà remarquablement formulé : après avoir chanté tout l’été, la cigale vient crier famine à la porte de la fourmi qui a accumulé des vivres pour l’hiver. Les cigales grecque, espagnole, portugaise, française, italienne demandent aujourd’hui l’aide de la fourmi allemande. L’Allemagne a absorbé l’ancienne RDA en 1990, ce qui a entraîné un effort financier considérable pendant toute la décennie 90 et le début de la décennie 2000. Depuis plusieurs années, elle cherche à retrouver des finances publiques équilibrées en imposant à nouveau une rigueur nécessaire à sa population. Elle recueille aujourd’hui les fruits de son sérieux en étant le pays le plus solide financièrement de la zone euro. Angela Merkel souhaite que l’on adopte des mesures contraignant les gouvernements les plus irresponsables à un minimum de sérieux dans leur gestion budgétaire. La plupart des pays en difficulté, dont la France, demandent que la BCE puisse jouer le rôle de prêteur en dernier ressort qui est attribué à la plupart des banques centrales, mais qui lui est interdit par les traités européens. La BCE pourrait ainsi créer de la monnaie ex nihilo (la « planche à billets ») et racheter la dette des pays en faillite. Les deux conséquences de cette création de monnaie seraient d’une part une inflation plus élevée, d’autre part une possibilité pour les cigales de desserrer la rigueur de gestion et de continuer à s’endetter pour rembourser la dette antérieure (en gestion d’entreprise, cela s’appelait jadis « faire de la cavalerie »). Toute personne raisonnable sait que la vérité est du côté d’un rééquilibrage des finances publiques. Pourtant, les plus populistes, comme Arnaud Montebourg, crient au retour du nationalisme allemand. Visiblement, les petites manœuvres monétaires et budgétaires des petits politiciens irresponsables ont toujours leurs partisans.
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