Frères Le Nain

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Patrick AULNAS

 

Frères Le Nain. Famille de paysans dans un intérieur (v. 1642)

Frères Le Nain. Famille de paysans dans un intérieur (v. 1642)
Huile sur toile, 113 × 159 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Biographie

v. 1597-1677

Une biographie est en général individuelle. Il en va différemment pour les frères Le Nain pour deux raisons. D’abord, tous trois ont été peintres à Paris et travaillaient ensemble. Ensuite, ils ne signaient pas leurs tableaux ou les signaient de leur seul patronyme : Le Nain fecit (Le Nain l’a fait). Les attributions individuelles restent très controversées.

Antoine, Louis et Mathieu Le Nain sont originaires de Laon, commune située à environ 120 km de Paris, dans l’actuel département de l’Aisne. Les registres paroissiaux d’état-civil ayant été détruits, leurs dates de naissance sont inconnues. On estime qu’ils sont nés entre 1597 et 1607. Leur père, Isaac, est sergent royal du bailliage du Vermandois (fonctions de police et de justice). Leur mère, Jehanne Prévost, est elle-même fille d’un sergent royal. Il s’agit donc d’une famille aisée, mais au contact de la paysannerie par les fonctions administratives du père.

Il est probable que les trois frères s’initient à la peinture dans un petit atelier attenant à la cathédrale et au couvent de Laon. Selon certains historiens, ils auraient suivi les leçons d’un peintre étranger. Les spécialistes considèrent qu’il s’agit d’un flamand, eu égard aux caractéristiques stylistiques de la peinture des frères Le Nain. En mai 1629, ils ouvrent un atelier à Paris, rue Princesse, près de l'abbaye de Saint-Germain-des-Prés. Antoine, le plus âgé, obtient le titre de maître peintre, c’est-à-dire qu’il est admis comme membre de la corporation des peintres de Saint-Germain-des-Prés. Louis et Mathieu travaillent avec lui comme compagnons.

 

Frères Le Nain. Bacchus découvrant Ariane à Naxos (v. 1635)

Frères Le Nain. Bacchus découvrant Ariane à Naxos (v. 1635)
Huile sur toile, 102 × 152 cm, musée des Beaux-arts d’Orléans.

 

La peinture des frères La Nain connaît rapidement le succès. Un Portrait des échevins de la ville de Paris est commandé par la ville de Paris en 1632, mais aujourd’hui perdu. En 1633, Mathieu est nommé peintre ordinaire de la ville de Paris. Il reçoit une commande pour un portrait de la reine Anne d'Autriche, également perdu. Peu après la fondation de l’Académie royale de peinture et de sculpture en 1648, les trois frères en deviennent membres. Louis meurt le 23 mai 1648 et Antoine le 25 mai, sans doute victimes d’une maladie infectieuse. Après la mort de ses frères, Mathieu produit de moins en moins, la fortune accumulée lui permettant de vivre.  En 1662, il obtient le collier de l'Ordre de Saint Michel, ordre de chevalerie. Mathieu Le Nain, désormais chevalier, donc juridiquement noble, se fait appeler Sieur de Jumelle, nom d’une de ses propriétés dans les environs de Laon. Il meurt le 20 avril 1677.

 

Frères Le Nain. Réunion musicale (1642)

Frères Le Nain. Réunion musicale (1642)
Huile sur cuivre, 32 × 40 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Œuvre

On estime la production totale des frères Le Nain à plus de 2 000 toiles, mais nombre d’entre elles ont disparu. Environ 75 tableaux leur sont aujourd’hui attribués. L’œuvre comporte trois volets : scènes religieuses et mythologiques, scènes de genre, portraits. Après avoir connu le succès au milieu du 17e siècle, leur peinture fut largement oubliée ensuite, avant d’être réhabilitée au 20e siècle. Jusqu’au 19e siècle, les historiens considèrent les trois frères comme des peintres de bambochades, terme utilisé au 17e siècle pour des scènes de genre burlesques ou caricaturales concernant la vie du peuple. Les frères Le Nain furent d’ailleurs admis à l’Académie royale en 1648 dans cette catégorie, considérée comme inférieure. Dès la fin du 17e siècle, André Félibien (1619-1695) porte une appréciation négative sur cette peinture :

« Les Nains frères faisaient des portraits et des histoires, mais d’une manière peu noble, représentant souvent des sujets simples et sans beauté.
J’ai vu […]  leurs tableaux : mais j’avoue que je ne pouvais m’arrêter à considérer ces sujets d’actions basses et souvent ridicules » (*)

 

Frères Le Nain. La forge (1642-43)

Frères Le Nain. La forge (1642-43)
Huile sur toile, 69 × 57 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Les sujets traités étant « peu nobles », ils ne peuvent prétendre à la « beauté » d’une œuvre d’art. Il faudra attendre le 20e siècle pour que les scènes paysannes ou bourgeoises des trois frères suscitent l’intérêt à deux égards. D’une part, la vérité de la représentation constitue un témoignage rare de la réalité de la vie paysanne ou bourgeoise de l’époque. Les vêtements, les visages, les comportements ne sont pas sensiblement altérés par la volonté de créer de la beauté, objectif majeur de l’art des siècles passés. Mais d’autre part, le regard sur le beau ayant lui-même évolué, les scènes paysannes des frères Le Nain apparaissent aujourd’hui, par leur dépouillement et la pose que prennent ostensiblement les figures, comme de véritables photographies artistiques. Sobriété chromatique choisie, clair-obscur très étudié comportant une influence caravagesque évidente, atmosphère paisible permettent d’appréhender dans cette peinture une dimension spirituelle totalement inaperçue pendant des siècles. C’est justement la dignité et la sérénité du peuple représenté par les trois frères qui fait accéder certaines de leurs peintures à la hauteur du chef-d’œuvre. La pauvreté peut avoir plus de grandeur que la noblesse de cour.

 

Frères Le Nain. La laitière (v. 1641)

Frères Le Nain. La laitière (v. 1641)
Huile sur toile, 51 × 59 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

 

Les spécialistes cherchent à distinguer « la main » qui a exécuté chaque œuvre. Mais des incertitudes subsistent et l’attribution à l’un ou l’autre des frères n’est pas toujours possible pour les toiles précédant 1648, année de la mort de Louis et Antoine. Ce « mystère Le Nain », qui n’en est pas un, ne présente d’intérêt que pour les historiens de l’art du 17e siècle et il est préférable de traiter cette peinture comme une œuvre collective, d’autant que le génie propre de chacun ne pourra jamais être appréhendé.

 

Frères Le Nain. Le Reniement de saint Pierre (v. 1648)

Frères Le Nain. Le Reniement de saint Pierre (v. 1648)
Huile sur toile, 95 × 122 cm, musée du Louvre, Paris.

 

Quant aux portraits, dont quelques exemples sont fournis ci-après, de grandes incertitudes subsistent sur leur attribution

 

Frères Le Nain. Portrait d’un gentilhomme (v. 1640)

Frères Le Nain. Portrait d’un gentilhomme (v. 1640)
Huile sur toile, 58 × 51 cm, Chrysler Museum of Art, Norfolk, Virginie.

 

Scènes mythologiques et religieuses

Frères Le Nain. L'Adoration des bergers (1630-32)

Frères Le Nain. L'Adoration des bergers (1630-32). Huile sur toile, 287 × 140 cm, musée du Louvre, Paris. Episode biblique concernant la naissance de Jésus-Christ à Bethléem. Les bergers proches de Bethléem sont informés par un ange de la venue du Sauveur. Ils se rendent à la crèche pour se prosterner devant l’Enfant Jésus.
 « Faisait partie d'une série de six tableaux consacrés à la vie de la Vierge, autrefois dans la chapelle de la Vierge dans l'église du couvent des Petits-Augustins de Paris (avec "La présentation de la Vierge au temple", aux Bénédictines du Saint-Sacrement; "L'Annonciation", église Saint-Jacques du Haut-Pas à Paris; "La Visitation", église de Saint-Denis de Pile, Gironde; "La naissance de la Vierge" et L'Assomption", disparus). Probablement peint vers 1630-32 à la demande du marquis de Mirabel, ambassadeur d'Espagne à Paris. » (Notice musée du Louvre)

Frères Le Nain. Bacchus découvrant Ariane à Naxos (v. 1635)

Frères Le Nain. Bacchus découvrant Ariane à Naxos (v. 1635). Huile sur toile, 102 × 152 cm, musée des Beaux-arts d’Orléans. Mythologie antique. Ariane est amoureuse de Thésée, mais celui-ci l'abandonne sur l'île de Naxos. Elle quitte cette île pour suivre le dieu Dionysos (Bacchus) qui la console et l'emmène sur l’île de Lemnos. Elle aura de lui plusieurs enfants. Louis et Mathieu Le Nain proposent une version épurée de la rencontre. Bacchus est ici un jeune homme élégant, troublé par la beauté d’Ariane. Au dieu, souvent bruyant et agressif dans l’iconographie, se substitue un homme doux et sensible.

Frères Le Nain. L’adoration des bergers (v. 1640)

Frères Le Nain. L’adoration des bergers (v. 1640). Huile sur toile, 109 × 139 cm, National Gallery, Londres. Episode biblique concernant la naissance de Jésus-Christ à Bethléem. Les bergers proches de Bethléem sont informés par un ange de la venue du Sauveur. Ils se rendent à la crèche pour se prosterner devant l’Enfant Jésus. Joseph est le personnage barbu à droite et Marie est habillée de rouge. Les bergers, à gauche, se prosternent l’un après l’autre devant l’Enfant. Des femmes ont été ajoutées à la scène traditionnelle. Les frères Le Nain n’ont pas placé la scène dans l’étable décrite dans la Bible mais dans des ruines symbolisant le déclin de l’ancien monde païen et la naissance du christianisme. Selon la National Gallery, il s’agit de l’un des plus grands tableaux des Le Nain et on ignore quel frère en est l’auteur. Remarquons cependant que L’Adoration des bergers du Louvre (ci-dessus) est nettement plus grand.

Frères Le Nain. Vénus dans la forge de Vulcain (1641)

Frères Le Nain. Vénus dans la forge de Vulcain (1641). Huile sur toile, 150 × 117 cm, musée des Beaux-arts de Reims. Mythologie antique. Vulcain est le dieu romain du feu, de la forge, des volcans, des métaux et le patron des forgerons. Fils de Jupiter et de Junon, il est l’époux de Vénus. Il réside sous l’Etna où il forge les traits de foudre pour son père. Cette œuvre atypique est traitée comme une scène de genre, c’est-à-dire avec une recherche de vérité (forgeron au travail très crédible) mais avec des figures habillées à l’antique, du moins selon les a priori de l’époque. Vénus est accompagnée de son fils Cupidon et apparaît, comme il convient, à moitié nue. Le clair-obscur caravagesque permet de restituer l’ambiance de la forge, qui est également souligné par le choix de couleurs uniformément chaudes. Le musée de Reims ne précise pas le ou les auteurs.

Frères Le Nain. La Naissance de la Vierge (1640-45)

Frères Le Nain. La Naissance de la Vierge (1640-45). Huile sur toile, 220 × 145 cm, musée du Louvre, Paris. Dans la tradition chrétienne, les parents de Marie, mère du Christ, sont Joachim et Anne. Anne étant stérile, Joachim se retire au désert où il jeûne 40 jours. Un ange vole vers Anne et lui annonce qu'elle aura un enfant, puis fait la même annonce à Joachim. La naissance de Marie est ainsi considérée comme miraculeuse.
La composition narrative, attribuée à Louis, juxtapose plusieurs scènes. Anne est couchée à l’arrière-plan ; Marie enfant apparaît au premier plan avec une nourrice et Joachim. Le miracle est symbolisé par les enfants-anges tournoyant dans le ciel et montrant de l’index le caractère céleste de la naissance.

Selon le musée du Louvre, le tableau se trouvait sur l'autel de la chapelle de Saint-Augustin en 1763 ; Il a été saisi à la Révolution et, depuis 1964, se trouve dans la cathédrale Notre-Dame de Paris.

Frères Le Nain. Le Reniement de saint Pierre (v. 1648)

Frères Le Nain. Le Reniement de saint Pierre (v. 1648). Huile sur toile, 95 × 122 cm, musée du Louvre, Paris. Après l'arrestation de Jésus, l'apôtre Pierre, par crainte de la mort, déclare ne pas le connaître. L’Évangile selon Marc rapporte l’épisode comme suit.
« Alors il se mit à protester violemment et à jurer : "Je ne connais pas cet homme dont vous parlez." Et aussitôt, pour la seconde fois, un coq chanta. Alors Pierre se rappela cette parole que Jésus lui avait dite : "Avant que le coq chante deux fois, tu m’auras renié trois fois." Et il fondit en larmes. »
Attribuée à Antoine par le musée du Louvre, cette scène du reniement propose un Pierre en proie au doute, harcelé de questions par trois personnages. Le magistral clair-obscur digne de Caravage et l’expressivité des figures, due aux mimiques sur les visages et à la gestuelle, élève cette composition au niveau du chef-d’œuvre.

Frères Le Nain. Christ aux liens ou Ecce homo (1648-50)

Frères Le Nain. Christ aux liens ou Ecce homo (1648-50). Huile sur toile, 62 × 100 cm, musée des Beaux-arts de Reims. Attribué à Mathieu. Scène de la tradition chrétienne. Jésus Christ a été battu et couronné d’épines. Il doit être crucifié. Ponce Pilate, préfet de Judée, le présente à la foule en disant : Ecce homo (Voici l’homme). La figure du Christ est traitée avec le réalisme de la peinture nordique, qui transparaît tout particulièrement dans les visages et les vêtements. Les regards de Ponce Pilate (à droite) et du personnage de gauche sont tournés vers nous, cas particulier dans les scènes religieuses des frères Le Nain, qui réservent en général cette caractéristique aux scènes de genre.

 

Scènes de genre et paysages

Frères Le Nain. Paysage avec paysans (v. 1640)

Frères Le Nain. Paysage avec paysans (v. 1640). Huile sur toile, 47 × 57 cm, National Gallery of Art, Washington. Attribué à Louis par la NGA. « Dans le Paysage avec paysans, une vieille femme regarde trois enfants : une petite fille vêtue d’un col blanc et d’une casquette, un petit garçon qui joue du pipeau et un garçon vêtu d’un manteau et d’un chapeau qui joue de la vielle. Derrière eux, des bergers gardent leurs moutons tandis que l’arrière-plan est dominé par un paysage urbain et des vallonnements. L’espacement précis des figures et les plans imbriqués de l’espace reliant la terre et le ciel révèlent avec quelle précision Le Nain a organisé sa composition. » (Commentaire NGA)

Frères Le Nain. La laitière (v. 1641)

Frères Le Nain. La laitière (v. 1641). Huile sur toile, 51 × 59 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. Attribué à Louis par l’Ermitage. « Alors que pendant la première moitié du 17e siècle, l’art Français était largement dominé par la peinture officielle, il existait aussi une tendance plus modeste, avec des artistes choisissant de représenter des paysans, des artisans et des commerçants. L’un de ces artistes était Louis Le Nain, représenté ici par l’une de ses meilleures œuvres, The Milkmaid’s Family. Dans cette composition atypique, une famille paysanne part au marché. La vue en contreplongée donne un aspect monumental aux figures. Ces personnages, ne communiquant entre eux ni par les gestes ni par les regards, forment un groupe compact qui se détache nettement sur le fond du paysage, enveloppé d’une douce lumière argentée. Sous le haut ciel nuageux, s’ouvre une large vallée, avec des champs, une église de village et une chaîne de petites collines. » (Commentaire musée de l’Ermitage)

Frères Le Nain. Famille de paysans dans un intérieur (v. 1642)

Frères Le Nain. Famille de paysans dans un intérieur (v. 1642). Huile sur toile, 113 × 159 cm, musée du Louvre, Paris. Une scène de genre de grand format est une rareté au 17e siècle, particulièrement en France où la peinture historique est le sommet de la hiérarchie des genres. Aussi, cette scène de famille paysanne observant le spectateur du tableau contient-elle une connotation religieuse. Ameublement réduit, vêtements de grosse toile, visages fatigués indiquent le labeur et la pauvreté. Mais la parfaite quiétude renvoie aux certitudes des croyances religieuses simples. Seuls le pain et le vin, symbole de l’eucharistie (1) chrétienne, sont présents. Ainsi, la pauvreté, même lorsqu’elle résulte du déterminisme social et non d’un vœu, est la meilleure façon d’accéder à la spiritualité, très présente dans ce tableau.
(1) Pour les chrétiens, le pain et le vin symbolisent le corps et le sang du Christ.

Frères Le Nain. Une femme et cinq enfants (1642)

Frères Le Nain. Une femme et cinq enfants (1642). Huile sur cuivre, 22 × 29 cm, National Gallery, Londres. Une femme et cinq enfants prennent ostensiblement la pose pour le peintre. Les couleurs vives des vêtements des enfants se détachent sur le fond sombre. La position de la femme, derrière la table, manque totalement de réalisme. Les frères Le Nain n’ont pas réussi à intégrer une personne de taille adulte au milieu des enfants tout en conservant le plan rapproché. Le problème serait tout simplement traité aujourd’hui en asseyant ou agenouillant la femme sur le sol, mais cette position aurait été jugée inconvenante à l’époque. La National Gallery fait par ailleurs l’hypothèse suivante : « Le fait que le tableau ait été peint sur cuivre avec des couleurs vives et intenses indique qu’il s’agissait d’un objet de luxe. Peut-être appartenait-il à une personne donnant la charité aux pauvres et souhaitant conserver des portraits d’enfants abandonnés pris en charge par des bienfaiteurs plus riches. »

Frères Le Nain. Réunion musicale (1642)

Frères Le Nain. Réunion musicale (1642). Huile sur cuivre, 32 × 40 cm, musée du Louvre, Paris. Une série de portraits de groupe sur cuivre des frères Le Nain présente des caractéristiques de type photographie-souvenir : modèles figés regardant vers le peintre, vérité de la représentation. Attribué à Antoine, Réunion musicale représente un groupe de bourgeois formant une chorale d’amateurs. Un seul instrument est utilisé (un luth) et les choristes ont en main une partition.

Frères Le Nain. La Famille heureuse (1642)

Frères Le Nain. La Famille heureuse (1642). Huile sur toile, 61 × 78 cm, musée du Louvre, Paris. Attribué à Louis par le musée du Louvre, ce tableau d’une famille paysanne s’intitule aussi Le Retour de baptême. La joie se lit uniquement sur le visage masculin. Verre à la main, l’homme semble jouer un rôle alors que femmes et enfants posent naturellement devant le peintre.

Frères Le Nain. La forge (1642-43)

Frères Le Nain. La forge (1642-43). Huile sur toile, 69 × 57 cm, musée du Louvre, Paris. Attribuée par le musée du Louvre à Louis et Antoine (?), cette composition est très proche par le thème, le chromatisme et le clair-obscur de Vénus dans la forge de Vulcain du musée de Reims (ci-dessus). La principale différence réside dans la pose devant le peintre, habituel dans les scènes de genre des frères Le Nain. Ainsi, le forgeron et sa compagne nous regardent fixement afin de se présenter à nous, ce qui ne pouvait se concevoir avec les dieux antiques.

Frères Le Nain. La Tabagie (1643)

Frères Le Nain. La Tabagie (1643). Huile sur toile, 117 × 137 cm, musée du Louvre, Paris. « La Tabagie a une provenance illustre. Elle a notamment appartenu au cardinal Fesch, l’oncle de Napoléon. Bien connu dès le 19e siècle, ce tableau n'a été acquis par le Louvre qu'en 1969. Il a longtemps été considéré comme le chef-d'œuvre de Louis à cause de l'ambition de la composition et de l'audace du clair-obscur. Aujourd’hui, on soupçonne un tableau laissé inachevé par Louis et terminé par son frère Mathieu. Celui-ci aurait transformé un portrait collectif en une scène de genre, une "tabagie", sans doute afin de le vendre plus facilement : Mathieu a ajouté le personnage fumant à gauche, une pipe dans la main de l'homme au premier plan à droite et le bassin contenant les bouteilles au sol. Le premier état inachevé du personnage endormi et l'ajout du fumeur de gauche à la place d'une jeune femme apparaissent sur la réflectographie infrarouge. » (Commentaire musée du Louvre Lens)

Frères Le Nain. La visite à la grand-mère (v. 1645)

Frères Le Nain. La visite à la grand-mère (v. 1645). Huile sur toile, 58 × 73 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. Attribué à Louis par l’Ermitage. « Les frères Le Nain – Louis, Antoine et Mathieu – ont été en grande partie responsables de l’introduction et du succès des scènes de genre dans la peinture française du 17e siècle. Bien que ce tableau porte toujours son titre d’origine, son sujet a été diversement interprété et d’autres titres suggérés, en particulier Paysans musiciens et Intérieur paysan avec un garçon jouant de la flûte. Cette scène n’était pas inhabituelle dans les villages français : de jeunes musiciens et chanteurs faisaient le tour des maisons, gagnant de l’argent en jouant des airs simples et en chantant des chansons folkloriques. D’ailleurs, les différents âges de l’homme étaient un thème très populaire de l’art du 17e siècle. Les enfants, la jeune femme avec un enfant dans ses bras et la vieille femme étaient considérés comme des symboles de l’unité des différentes générations. La majestueuse sévérité de cette composition se manifeste par le caractère sculptural des figures et la combinaison d’une approche réaliste dans la représentation des détails quotidiens et d’une représentation minutieuse des différents personnages. » (Commentaire musée de l’Ermitage)

Frères Le Nain. Portraits dans un intérieur (1647)

Frères Le Nain. Portraits dans un intérieur (1647). Huile sur cuivre, 28 × 38 cm, musée du Louvre, Paris. Une série de portraits de groupe sur cuivre des frères Le Nain présente des caractéristiques de type photographie-souvenir : modèles figés regardant vers le peintre, vérité de la représentation. Attribué à Antoine, ce petit tableau représente de façon réaliste une famille bourgeoise prenant la pose devant le peintre.

Frères Le Nain. Les Petits dénicheurs d'oiseaux (17e s.)

Frères Le Nain. Les Petits dénicheurs d'oiseaux (17e s.). Huile sur toile, 105 × 122 cm, musée des Beaux-arts de Reims. Des enfants de la paysannerie ont déniché des oiseaux. L’un d’eux en tient un dans sa main et en a caché d’autres sous son vêtement. Ils sont entourés de paysans vaquant à leurs occupations. Le tableau, auparavant attribué aux frères Le Nain, est désormais dévolu au Maître des Cortèges, peintre anonyme du 17e siècle, spécialisé dans les scènes paysannes.

 

Portraits

Frères Le Nain. Portrait d’un gentilhomme (v. 1640)

Frères Le Nain. Portrait d’un gentilhomme (v. 1640).  Huile sur toile, 58 × 51 cm, Chrysler Museum of Art, Norfolk, Virginie. Ce portrait d’un inconnu est « attribué à Mathieu Le Nain » par le Chrysler Museum.

Frères Le Nain. Portrait de jeune homme, de trois quarts à droite (17e s.)

Frères Le Nain. Portrait de jeune homme, de trois quarts à droite (17e s.). Pierre noire, blanc (rehaut), sanguine, crayon (vert) sur papier, 23 × 16 cm, musée du Louvre. « L'attribution de ce dessin pose problème. Si le nom de Philippe de Champaigne peut être écarté, celui de Matthieu le Nain n'est guère plus convaincant. Une attribution au Maître des Jeux, artiste de l'entourage des frères Le Nain paraît vraisemblable. (P. Rosenberg in 'Les dessins de la collection Mariette. Ecole française', t. 2, 2011, p.881, n° F2343) » (Notice musée du Louvre)

Frères Le Nain. Portrait d’homme (2e quart 17e s.)

Frères Le Nain. Portrait d’homme (2e quart 17e s.). Huile sur toile, 61 × 50 cm, musée Crozatier, Le-Puy-en-Velay. Attribution controversée. La base Joconde cite aussi le « Maitre des jeux : ?, 17e siècle ; Peintre d'origine flamande (actif à Paris au milieu du 17e siècle) »

 

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Antoine Le Nain

Louis Le Nain

Mathieu Le Nain

 

 

 

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(*) Félibien. Entretiens sur les vies et sur les ouvrages des plus excellens peintres anciens et modernes, tome 4, p. 215

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