Lucas van Leyden

 
 

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Patrick AULNAS

 

Portraits

 

Albrecht Dürer. Portrait de Lucas van Leyden (1521)

Albrecht Dürer. Portrait de Lucas van Leyden (1521)
Dessin à la pointe d’argent sur papier, 24,4 × 17,1 cm, Palais de Beaux-Arts de Lille.

 

 

Lucas van Leyden. Autoportrait (1525-26)

Lucas van Leyden. Autoportrait (1525-26)
Huile sur bois, 29 × 21 cm, Herzog Anton Ulrich-Museum, Brunswick.

 

Biographie

1494-1533

Lucas van Leyden (Lucas de Leyde) est né à Leyde à une date mal connue. Karel van Mander (*) le fait naître en 1494 et cette date est en général reprise. Il est le fils du peintre Huygh Jacobsz, dont on ne possède aucune œuvre, et de son épouse Marie Hendriksdr. Élève de son père jusqu’en 1508, il devient ensuite l’apprenti de Cornelis Engebrechtsz (1468-1533), peintre de scènes religieuses. De nombreux témoignages, dont celui de van Mander (*), signalent la précocité de Lucas van Leyden :

« C'est chose à peine croyable et prodigieuse, d'entendre raconter par ceux qui pourtant en savent quelque chose, que dès l'âge de neuf ans il faisait imprimer des planches de cuivre de son invention, très jolies et très finement traitées. »

La première gravure sur cuivre connue de van Leyden, datant de 1508, montre qu’à l’âge de 14 ans, il possédait déjà une technicité peu commune et un talent exceptionnel pour le dessin.

 

Lucas van Leyden. Mahomet et le moine Sergius (1508)

Lucas van Leyden. Mahomet et le moine Sergius (1508)
Estampe, 28,8 × 21,5 cm, National Gallery of Art, Washington.

 

Dès 1514, il devient arbalétrier dans la milice civile de Leyde, corps de citoyens aisés chargés de défendre la ville. En 1515, il épouse Elisabeth van Boschhuysen, issue d’une famille patricienne de Leyde. Son atelier de Leyde, ouvert d’abord avec son frère, est très apprécié des commanditaires, ce qui assure au peintre des revenus importants.

Il commence à voyager à partir de 1522 à travers les Flandres et le Brabant : Anvers, Gand, Malines. Il rencontre Albrecht Dürer à Anvers en juin 1521 et celui-ci lui achète des gravures. Dürer dessine même le portrait de van Leyden.  De retour à Leyde, il poursuit son œuvre en réalisant parfois des peintures de très grand format, en particulier Le jugement dernier en 1526-1527

 

Lucas van Leyden. Le Jugement dernier (1526-27)

Lucas van Leyden. Le Jugement dernier (1526-27)
Huile sur bois, ouvert 300 × 434 cm, Stedelijk Museum De Lakenhal, Leiden.

 

Le peintre, atteint par la tuberculose, livre cependant des compositions ambitieuses et parfaitement réussies jusqu’aux dernières années de sa vie. 

 

Lucas van Leyden. Guérison de l’aveugle de Jéricho (1531)

Lucas van Leyden. Guérison de l’aveugle de Jéricho (1531)
Huile sur toile, 116 × 217 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg.

 

Il meurt à Leyde en 1533 à l’âge de 39 ans.

 

Œuvre

 

Karel van Mander (*) souligne la diversité du savoir-faire de Lucas van Leyden :

« On peut dire qu'il était universel, c'est-à-dire versé dans tout ce qui est du domaine des arts graphiques. Il peignait à l'huile ou à la détrempe des compositions, des portraits ou des paysages, traçait des vitraux, gravait sur cuivre, tout cela dès l'enfance. A l'âge de douze ans, il peignait sur toile, à la détrempe, La Légende de saint Hubert, chose prodigieuse et qui lui fit, dès lors, une grande réputation. »

Une vingtaine de tableaux et plus de deux cents gravures, mais peu de portraits, nous sont parvenus de cet artiste majeur des Pays-Bas. Grand dessinateur, Lucas van Leyden utilisa ce talent dans la gravure sur cuivre ou bois qui permettait de diffuser des estampes sur papier à une clientèle beaucoup plus large que celle des commanditaires de tableaux. Ces estampes traitaient des sujets profanes, des scènes bibliques célèbres et des portraits de saints.

 

Lucas van Leyden. La chute de l’homme (v. 1530)

Lucas van Leyden. La chute de l’homme (v. 1530)
Estampe sur papier, 19 × 24,7 cm, National Gallery of Art, Washington.

 

L’œuvre peint comporte des scènes religieuses et des scènes de genre traitées avec une aisance technique évidente. Contours précis, couleurs vives, éclairage puissant caractérisent aussi bien les petits formats que les grands triptyques, chefs-d’œuvre de la peinture d’histoire.

 

Lucas van Leyden. La danse autour du veau d’or (v. 1530)

Lucas van Leyden. La danse autour du veau d’or (v. 1530)
Huile sur bois, ouvert 92,5 × 127 cm, Rijksmuseum Amsterdam.

 

 

Lucas van Leyden. Les joueurs de cartes (v. 1520)

Lucas van Leyden. Les joueurs de cartes (v. 1520)
Huile sur bois, 30 × 39 cm, musée Thyssen-Bornemisza, Madrid.

 

 

Scènes religieuses

Lucas van Leyden. Joseph et la femme de Potiphar (v. 1512)

Lucas van Leyden. Joseph et la femme de Potiphar (v. 1512). Huile sur bois, 26 × 36 cm, musée Boijmans Van Beuningen, Rotterdam. Dans le Livre de la Genèse (Ancien Testament) Joseph est l'un des douze fils de Jacob. Selon le récit biblique, Joseph a été acheté par Potiphar, le capitaine égyptien de la garde de Pharaon, qui l’a nommé surveillant de sa maison. La femme de Potiphar tente de le séduire à plusieurs reprises, mais Joseph rejette ses avances. Un jour, elle l’attrape par son vêtement et lui dit : « Dors avec moi. » Mais il laisse son vêtement dans sa main, s’enfuit et sort de la maison. Plus tard, elle dénonce Joseph comme le séducteur, utilisant le vêtement comme preuve. Joseph est alors emprisonné.
Van Leyden représente Potiphar et son épouse au premier plan, en vêtements du 16e siècle. Entre eux, Joseph s’apprête à être emmené en prison sur ordre de Potiphar. La femme pécheresse, thème biblique de la Genèse (Ève et le fruit défendu) est ici représentée avec un regard perfide alors que le visage de Joseph exprime l’innocence.

Lucas van Leyden. Saint Paul (v. 1520)

Lucas van Leyden. Saint Paul (v. 1520). Huile sur bois, 33 × 24 cm, Yale University Art Gallery. Il s’agit de Paul de Tarse (environ 8-67), l’un des apôtres entourant Jésus-Christ selon le Nouveau Testament. Treize épitres (court traité de philosophie sous forme de lettre) sont attribuées à Paul, ce qui explique l’attribut dont il est souvent doté : le livre.

Lucas van Leyden. Vierge à l’Enfant avec Madeleine et un donateur (1522)

Lucas van Leyden. Vierge à l’Enfant avec Madeleine et un donateur (1522). Huile sur bois, 51 × 68 cm, Alte Pinakothek, Munich. Madeleine ou Marie-Madeleine est un personnage du Nouveau Testament, disciple de Jésus-Christ. Elle apparaît ici avec son attribut le plus fréquent, un vase à nard (parfum oriental) dont elle oint les pieds de Jésus lors d’une visite chez Simon. Le donateur en prière est le commanditaire qui offre le tableau à une institution religieuse en général. Ce tableau est l’un des rares de l’artiste qui soit daté.

Lucas van Leyden. Le Jugement dernier (1526-27)

Lucas van Leyden. Le Jugement dernier (1526-27)
Huile sur bois, ouvert 300 × 434 cm, Stedelijk Museum De Lakenhal, Leiden.

 

Lucas van Leyden. Le Jugement dernier, revers volet gauche (1526-27)

Lucas van Leyden. Le Jugement dernier, revers volet gauche (1526-27)

 

Lucas van Leyden. Le Jugement dernier, revers volet droit (1526-27)Lucas van Leyden. Le Jugement dernier, revers volet droit (1526-27)

 

« Le Jugement dernier de Lucas van Leyden est considéré comme un chef-d'œuvre de la Renaissance nordique. Lucas a réussi à représenter naturellement les corps dans des postures complexes en étudiant l'anatomie et la perspective à l'aide d'estampes inspirées d'œuvres de peintres de la Renaissance tels que Michel-Ange, Raphaël, Dürer et Signorelli. Le sujet est tiré de l'Apocalypse de Jean (20: 11-15) évoquant, comme dans une vision, le retour du Christ sur terre. Entouré des apôtres, des saints et des anges, le Christ juge, au Jour du Jugement dernier, qui ira au ciel et qui ira en enfer. Les bienheureux sont conduits au ciel à gauche, tandis qu'à droite, des monstres et des démons traînent les damnés dans les flammes de l'enfer. Contrairement à la tradition, Lucas van Leyden a peint ce triptyque sans commanditaire. Lucas van Leyden a réalisé ce triptyque à la demande des enfants de Claes Dircsz. van Swieten en mémoire de leur père, un marchand de bois, marguillier, échevin et, en 1523, également bourgmestre de Leyde. Une fois terminé, il a été placé dans l'église Saint-Pierre. Lucas a peint les saints patrons de Leyde, les apôtres Pierre et Paul, sur les côtés extérieurs des volets. Pierre et Paul sont assis devant un vaste paysage qui, pour suggérer la profondeur, est construit selon un schéma conventionnel et utilise différentes couleurs. Pour sa composition, Lucas a choisi un point de vue élevé, ce qui lui a permis de réunir autant d'éléments que possible du monde visible dans ce paysage imaginaire. Son contemporain anversois Joachim Patinir a été le premier à faire du paysage le sujet principal et à réduire la figuration religieuse à des proportions modestes. » (Commentaire Stedelijk Museum De Lakenhal)

Lucas van Leyden. Moïse et les Israélites après le miracle de l'eau jaillissant du rocher (1527)

Lucas van Leyden. Moïse et les Israélites après le miracle de l'eau jaillissant du rocher (1527). Tempera sur lin, 182 × 237 cm, Museum of Fine Arts Boston. « Au cours de leur pénible périple pour fuir l'esclavage en Égypte, les Israélites se plaignaient amèrement de la soif. Sur l'ordre de Dieu, Moïse, leur chef, frappa un rocher avec son bâton et de l'eau en jaillit. Dans cette œuvre, l'artiste a mis l'accent sur la sérénité en représentant les voyageurs après le miracle plutôt que pendant celui-ci, peut-être pour symboliser le renouveau spirituel que l'Église apportait à l'humanité. Bien que graveur prolifique, Lucas van Leyden n'a réalisé qu'une quinzaine de peintures. La peinture à la tempera sur lin, comme dans cette œuvre, était considérée comme une alternative moins coûteuse à la décoration par tapisserie, mais ce médium s'est avéré susceptible de noircir avec le temps. » (Commentaire Museum of Fine Arts Boston)

Lucas van Leyden. La danse autour du veau d’or (v. 1530)

Lucas van Leyden. La danse autour du veau d’or (v. 1530). Huile sur bois, ouvert 92,5 × 127 cm, Rijksmuseum Amsterdam. Ce triptyque s’intitulait auparavant L’Adoration du veau d’or. Cet épisode biblique figure dans l’Ancien Testament, Livre de l’Exode. Alors que Moïse faisait l’ascension du mont Sinaï pour y recevoir les Tables de la Loi, les Hébreux, libérés de l’esclavage en Égypte, demandèrent à Aaron, le frère de Moïse, de leur construire une idole d’or en fondant les bijoux en or qu’ils possédaient. Aaron fabriqua un veau d’or que les Hébreux adorèrent à l’imitation du taureau Apis qui était adoré en Égypte. Lorsque Moïse descendit du mont Sinaï, il vit les Hébreux adorer une idole, contrairement au troisième Commandement (« Tu n’auras pas d’autres dieux que moi »). Moïse il fut pris d’une si grande colère qu’il brisa les Tables de la Loi sur un rocher.
« Sur le panneau central, les Israélites dansent autour de l'idole du veau d'or, tandis qu'à gauche, un groupe de musiciens joue. Au premier plan, des familles avec des enfants sont assises par terre et mangent, boivent et font la fête. À l'arrière-plan, on aperçoit Moïse sur le mont Sinaï. Sur le panneau latéral gauche, un groupe de personnes est assis et debout à l'entrée d'une tente, certaines mangent et boivent. Sur le panneau latéral droit, on voit d'autres personnes qui mangent et boivent et, à gauche, un couple qui s'embrasse. » (Commentaire Rijksmuseum)

Lucas van Leyden. Vierge à l’Enfant (v. 1530)

Lucas van Leyden. Vierge à l’Enfant (v. 1530). Huile sur bois, 34,5 × 27,5 cm, Rijksmuseum, Amsterdam. « À la fin de sa carrière, Lucas a réalisé plusieurs tableaux représentant Marie et l'enfant Jésus, dont celui-ci. La proximité entre la mère et l'enfant crée une atmosphère intime, renforcée par leur tendre étreinte. Afin d'établir un lien personnel avec le spectateur, Marie et Jésus nous regardent de manière remarquablement directe. » (Commentaire Rijksmuseum)

Lucas van Leyden. Guérison de l’aveugle de Jéricho (1531)

Lucas van Leyden. Guérison de l’aveugle de Jéricho (1531). Huile sur toile, 116 × 217 cm, musée de l’Ermitage, Saint-Pétersbourg. « Le triptyque de l'Ermitage fait partie des œuvres les plus remarquables et les plus représentatives de Lucas van Leyden. En choisissant comme sujet l'un des miracles accomplis par le Christ, tel que relaté dans l'Évangile selon Luc (18: 35-43), l'artiste a traité ce thème biblique comme une scène de genre divertissante. Les personnages centraux sont le Christ et l'aveugle, guidé par un garçon, non placés au premier plan mais un peu plus en retrait, entourés d'une foule bigarrée. Parmi ceux qui assistent au miracle, on trouve les apôtres, ainsi que divers bourgeois, soldats, moines, femmes avec des enfants et même un infirme qui désigne le Christ du doigt, confirmant ainsi la guérison de l'aveugle. Tous sont vêtus d'habits du XVIe siècle et leurs visages ne sont pas idéalisés. Lucas van Leyden cherchait avant tout à transmettre la réaction émotionnelle de la foule. Les ailes latérales du triptyque ne représentent pas des saints, comme il était de tradition sur les autels des églises, mais des hérauts** (un soldat et une jeune fille) arborant les armoiries des donateurs du tableau. Il a été suggéré que le triptyque était destiné à un hôpital de Leyde afin de servir d'exemple aux malades, promettant la guérison spirituelle et la délivrance à ceux qui croyaient véritablement en Jésus-Christ. » (Commentaire musée de l’Ermitage)

 

Portraits

Lucas van Leyden. Un homme âgé de 38 ans (v. 1521)

Lucas van Leyden. Un homme âgé de 38 ans (v. 1521). Huile sur bois, 47 × 41 cm, National Gallery, Londres. « Devant nous, un homme inconnu regarde au loin. Rien ne permet de l'identifier, si ce n'est le parchemin qu'il tient dans sa main, nous indiquant son âge : 38 ans. Ses vêtements sont sobres – il ne fait aucune démonstration ostentatoire de sa richesse et de son statut social –, mais ils paraissent néanmoins ceux d'un homme aisé.
Le costume de l'homme et le style du tableau suggèrent qu'il a été réalisé vers 1520. Le tableau n'est pas signé, mais il ressemble à un groupe de portraits réalisés par Lucas van Leyden, dont deux sont datés de 1521.
Son regard intense, sa mâchoire ferme et sa bouche déterminée donnent l'impression d'un caractère affirmé. Cette intensité et cette nervosité sont typiques de van Leyden et se retrouvent également dans d'autres portraits néerlandais. » (Commentaire National Gallery)

Lucas van Leyden. Jacob Lubbers, fondateur de l’hôpital d’Ubbena (1511-33)

Lucas van Leyden. Jacob Lubbers, fondateur de l’hôpital d’Ubbena (1511-33). Huile sur bois, 24 × 15 cm, Groninger Museum. « Le modèle est représenté à hauteur de poitrine devant un fond vert. Son corps et sa tête sont tournés vers la droite. Lubbers porte une chemise blanche à col relevé. Dans la première moitié du XVIe siècle, les hommes portaient souvent des vêtements amples, laissant apparaître une grande partie de leur chemise. Il est probablement vêtu d’un manteau noir bordé de fourrure, mais cela n'est plus clairement visible. Il porte sur la tête un bonnet noir dont le bord est relevé. Le bord présente trois entailles. Sous le bonnet, des cheveux bruns bouclés recouvrent ses oreilles. » (Commentaire Groninger Museum)

 

Scènes de genre

Lucas van Leyden. La tireuse de cartes (v. 1508)

Lucas van Leyden. La tireuse de cartes (v. 1508). Huile sur bois, 24 × 30 cm, musée du Louvre, Paris. « Une femme portant de riches vêtements et bijoux est assise, la tête un peu penchée sur sa droite, en direction d’un jeune homme élégamment vêtu qui se découvre devant elle. Il s’est saisi d’un œillet, fleur pouvant signifier l’attachement amoureux et le sacrifice, qu’elle lui tend de sa main droite. Dans l’autre main, elle tient des cartes, tandis que d’autres cartes semblent éparpillées sur la table et même sous sa manche. À côté d’elle se trouve une élégante carafe à vin dont le contenu a été versé dans la coupe que porte une femme sur sa gauche et qu’elle tend à un bouffon reconnaissable à sa marotte et son capuchon rayé. Autour d’eux, une foule dont on distingue au moins six personnages semble se désintéresser de ce qui se trame au-devant. Sans doute sont-ils de simples compagnons du jeune homme.
Cette scène est difficilement interprétable. En témoignent, des titres qui ont plusieurs fois changé depuis que l’œuvre est connue. Sans titre dans le premier Catalogue des tableaux et statues du musée de la ville de Nantes (1833), elle est ensuite intitulée La Demande en mariage (1876), puis La Devineresse (1913), et enfin La tireuse de cartes (après 1930), ce qui en ferait de loin la première représentation connue d’une scène de divination par les cartes. Mais est-ce bien de cela qu’il s’agit ? » (Commentaire site Issy-les-Moulineaux)

Lucas van Leyden. La partie d’échecs (v. 1508)

Lucas van Leyden. La partie d’échecs (v. 1508). Huile sur bois, 27 × 35 cm, Gemäldegalerie, Berlin. Cette partie d’échecs est l’occasion pour le peintre de représenter de nombreux personnages en discussion en arrière-plan. La partie d’échecs elle-même oppose un homme et une femme, ce qui peut être considéré comme atypique car le jeu d’échecs était plutôt réservé aux hommes. Le joueur de gauche attend visiblement que la jeune femme, conseillée par un autre homme, ait déplacé une de ses pièces. Les tons chauds dominent largement et seul le blanc apparaissant sur certains vêtements offre un contrepoint chromatique et lumineux dans une composition sur fond sombre évoquant un intérieur peu éclairé.

Lucas van Leyden. Les joueurs de cartes (v. 1520)

Lucas van Leyden. Les joueurs de cartes (v. 1520). Huile sur bois, 30 × 39 cm, musée Thyssen-Bornemisza, Madrid. « Les peintures conservées de Lucas van Leyden sont des compositions religieuses de petit format, plusieurs portraits et diverses scènes telles que celle-ci, représentant des réunions informelles où les participants jouent aux échecs ou aux cartes, un passe-temps relativement rare à cette époque. Sur ce panneau, on voit une femme assise entre deux hommes autour d'une table ronde qui occupe le premier plan du tableau. Sur le plateau de la table, qui est orné d'un motif de fleurs de lys, se trouvent plusieurs petites piles de cartes et de monnaie. La femme, placée de face, montre le valet de pique, tandis que le jeune homme à notre gauche tient le roi de pique dans sa main et regarde l'autre homme qui lui montre le huit de pique. La scène se déroule dans un extérieur qui contient un nombre limité d'éléments, notamment un tronc d'arbre, une clôture rustique et une partie de ciel bleu. Par rapport à d'autres images de ce type réalisées par l'artiste et compte tenu de la disposition particulière de la composition, du sérieux des personnages et de leur nombre relativement restreint, le tableau pourrait receler un sens caché. Il a été suggéré qu'il s'agit peut-être d'une allégorie de l'amour dans laquelle deux hommes sont rivaux pour les faveurs de la femme et dans laquelle le jeune homme de gauche a l'avantage, comme l'indique le roi de pique qu'il tient dans sa main. Le tableau a également été interprété sous un angle politique, les trois personnages pouvant représenter Charles Quint à gauche, Marguerite d'Autriche, régente des Pays-Bas, et le cardinal Thomas Wolsey, ambassadeur d'Henri VIII d'Angleterre. Cette rencontre symboliserait le pacte entre Charles et Henri contre le monarque français. » (Commentaire musée Thyssen-Bornemisza)

 

Estampes

Lucas van Leyden. Mahomet et le moine Sergius (1508)

Lucas van Leyden. Mahomet et le moine Sergius (1508). Estampe, 28,8 × 21,5 cm, National Gallery of Art, Washington. Selon la légende, le moine Sergius Bahira aurait découvert un prophète en l’enfant Mahomet lorsque celui-ci avait entre 9 et 12 ans. Il portait en effet une marque entre les omoplates dite sceau du prophète. Van Leyden représente Mahomet adulte se lamentant de la mort du moine assassiné. Cette estampe provenant d’une gravure sur cuivre est considérée comme la première œuvre conservée de l’artiste, âgé alors de 14 ans.

Lucas van Leyden. La laitière (1510)

Lucas van Leyden. La laitière (1510). Estampe, sur papier, 11,4 × 15,5 cm, Metropolitan Museum of Art, New York. « Dans une gravure considérée comme la plus ancienne représentation néerlandaise d'une trayeuse, une jeune fille plantureuse et un jeune homme vigoureux semblent très attentifs l'un à l'autre. L'attention que le vacher (et le spectateur) porte à la fermière évoque le mot argotique melken (traire), qui signifie attirer ou séduire. L'origine de ce terme est plus ou moins expliquée dans un livre néerlandais anonyme de 1624, Nova poemata (sous-titré Nouveaux poèmes et devinettes en bas allemand), dans lequel une femme trayant une vache (« Elle a saisi avec joie une chose musclée », etc.) est comparée à une femme qui attire l'attention d'un homme. » (Commentaire MET)

Lucas van Leyden. L’Annonciation (v. 1516)

Lucas van Leyden. L’Annonciation (v. 1516). Estampe sur papier, 10,9 × 8,7 cm, National Gallery of Art, Washington. L’archange Gabriel annonce à la Vierge Marie la naissance prochaine du Christ (maternité divine de la Vierge selon le dogme chrétien).

Lucas van Leyden. Abraham renvoie Hagar (1516)

Lucas van Leyden. Abraham renvoie Hagar (1516). Estampe sur papier, 15 × 12,6 cm, Musée d’Art et d’Histoire, Genève. Épisode de l’Ancien Testament. Agar (ou Hagar) est la servante égyptienne de Sarah, la femme d'Abraham. Sarah étant stérile, elle donne Agar à Abraham. De cette union naîtra Ismaël. Par la suite, Sarah donne cependant un fils à Abraham : Isaac. Sarah demande alors à Abraham qu'Agar et Ismaël soient chassés afin que ce dernier n’hérite pas des biens d’Abraham.

Lucas van Leyden. La promenade (1520)

Lucas van Leyden. La promenade (1520). Estampe sur papier, 13,4 × 9,8 cm, National Gallery of Art, Washington. Promenade à la campagne d’un couple richement vêtu et appartenant donc à la haute bourgeoisie ou à la noblesse.

Lucas van Leyden. Le chirurgien (1524)

Lucas van Leyden. Le chirurgien (1524). Estampe sur papier, 13,3 × 9,1 cm, National Gallery of Art, Washington. La chirurgie, activité manuelle, ne faisait pas partie de l’activité médicale au 16e siècle. Plusieurs catégories de chirurgiens existaient mais au bas de l’échelle, le barbier faisait office de chirurgien. C’est un tel barbier que représente van Leyden.

Lucas van Leyden. La chute de l’homme (v. 1530)

Lucas van Leyden. La chute de l’homme (v. 1530). Estampe sur papier, 19 × 24,7 cm, National Gallery of Art, Washington. Selon la Bible, les premiers humains, Adam et Ève, auraient désobéi aux prescriptions divines en mangeant le fruit défendu de l’arbre de la connaissance du bien et du mal. Les successeurs, c’est-à-dire l’humanité entière, se trouvent ainsi en situation de péché. Van Leyden représente Ève proposant à Adam le fruit défendu. La femme tentatrice est une constante des monothéismes juif, chrétien ou musulman.

 

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Lucas van Leyden

 

 

 

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(*) Karel van Mander, Le livre des peintres (1604), traduction Henry Hymans, librairie de l’Art, Paris 1884

(**) Héraut : personne chargée d'annoncer la venue de quelque chose ou de quelqu’un.

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