Hugo Van der Goes

 
 
 

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Patrick AULNAS 

Biographie

Vers 1440-1482 

On ne possède que des renseignements épars sur la vie d'Hugo Van der Goes. Il est probablement né à Gand vers 1440, mais on ignore tout de sa jeunesse et en particulier de l’atelier et du lieu de sa formation. En 1467, patronné par le peintre Joos Van Wassenhove (1410-1480), il est reçu comme franc maître dans la guilde des peintres de Gand. En 1468, il participe à la décoration en vue des festivités données à l’occasion du mariage du duc de Bourgogne Charles le Téméraire (1433-1477) et de Marguerite d’York (1446-1503). Il continue à travailler à Bruges et à Gand entre 1468 et 1478. De nombreuses commandes de décoration lui sont adressées pour des cérémonies princières ou des fêtes liturgiques mais aussi pour peindre des blasons.

 

Van der Goes. Triptyque Portinari, panneau central (1475-77)

Van der Goes. Triptyque Portinari, panneau central (1475-77)
Huile sur bois, 253 × 304 cm, Galerie des Offices, Florence. 

 

Il est élu doyen de la guilde gantoise en 1473 et le demeure jusqu’à 1476. C’est entre 1475 et 1477 qu’il exécute son œuvre majeure, le triptyque Portinari, commandé par le banquier Tommaso Portinari, représentant des Médicis à Bruges. En 1478, il entre comme frère convers à l’abbaye des chanoines augustins du Rouge Cloître à proximité de Bruxelles. Sa renommée lui permet de bénéficier d’un traitement privilégié. Il reçoit à Rouge Cloître l’archiduc Maximilien d’Autriche, futur empereur, et voyage pour expertiser des tableaux. C’est au retour d’un voyage à Cologne en 1481 que des troubles psychiques se déclarent. Il mourra un an plus tard à Rouge Cloître. 

 

Œuvre

Hugo Van der Goes fait partie de ces nombreux peintres qui connurent le succès de leur vivant, furent oubliés après leur mort puis redécouverts ensuite. Gaspart Hofhuys, auteur d’une chronique monacale, s’exprime ainsi à propos de la disparition du peintre en 1482 : « En l’an du Seigneur 1482, mourut le frère convers Hugues... Il était si célèbre dans l’art de peindre qu’en deçà des monts, comme on disait, on ne trouvait en ce temps-là personne qui fut son égal. ». Le 16e siècle n’a pas encore oublié Van der Goes, mais par la suite, il n’est plus mentionné ; il faudra attendre le 19e siècle pour qu’il soit reconnu comme l’un des plus grands peintres de la seconde moitié du 15e siècle.

L’œuvre de Van der Goes est un prolongement de celles de Van Eyck et Van der Weyden, qui sont incontestablement ses grandes références. Il accentuera encore l’intensité émotionnelle qu’avait recherchée Van der Weyden, avec des compositions très personnelles et tourmentées. En observant attentivement les œuvres ci-dessous, et en particulier les personnages, on verra que nous sommes en présence d’un réalisme poétique construit à partir de toute une symbolique spirituelle.

 
Van der Goes. Triptyque du calvaire (1465-68)

Triptyque du calvaire (1465-68). Huile sur bois, 250 × 216 cm, Cathédrale St Bavon, Gand. Le panneau central représente la crucifixion du Christ sur une croix particulièrement haute. A l’arrière-plan, la ville de Jérusalem. Les volets latéraux sont consacrés à l’Exode. Celui de gauche retrace l’épisode biblique de Marah, lieu traversé par le peuple d’Israël pendant l’Exode. Selon la Bible, on y trouvait une source dont l’eau était imbuvable car très amère. Moïse trempa alors dans la source une branche d’un « certain arbre » qui purifia l’eau. Marah signifie amertume. Le volet droit concerne également un épisode biblique dit du serpent d’airain. Son peuple n’obéissant plus, Moïse s’en plaint à Jéhovah qui transforme son bâton en serpent. Nombreuses interprétations destinées aux croyants.

 
Van der Goes. Le péché originel (1467-68)

Le péché originel (1467-68). Huile sur bois, 33,8 × 23 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne. Volet gauche du diptyque dit de Vienne (conservé au Kunsthistorisches Museum de Vienne).

 
Van der Goes. La lamentation du Christ (1467-68)

La lamentation du Christ (1467-68). Huile sur bois, 33,8 × 23 cm, Kunsthistorisches Museum, Vienne. Volet droit du diptyque de Vienne. Thème récurrent de la peinture occidentale appelé aussi Déploration du Christ. Le Christ est mort, allongé, et des personnages le pleurent. Mantegna (1431-1506), Botticelli (1444-1510), Spada (1576-1622) peindront également une telle lamentation. Van der Weyden l’avait déjà fait vers 1450.

 
Van der Goes. Retable Montfort (v.1470)

Retable Montfort (v.1470). Huile sur bois, 150 × 247 cm, Staatliche Museen, Berlin. Le Retable de Monfort (destiné à la ville espagnole de Monforte) représente une Adoration des mages. Selon la tradition chrétienne, trois mages (astronomes) auraient suivi une étoile vers le lieu de naissance de Jésus-Christ. Arrivés près de Jésus, ils lui offrent l’or, l’encens et la myrrhe.

Van der Goes. Portrait d’un homme (v.1475)

Portrait d’un homme (v.1475). Tempera sur bois, 31,8 × 26,7 cm, Metropolitan Museum of Art, New York.

 
Van der Goes. Triptyque Portinari fermé (1475-77)

Triptyque Portinari fermé (1475-77). Huile sur bois, Galerie des Offices, Florence. Il s’agit d’une œuvre monumentale de 243 × 586 cm en position ouverte. Elle a été commandée par le banquier italien Tommaso Portinari, chargé d’affaires à Bruges de la famille Médicis. Le triptyque devait servir de retable pour l’église San Egidio de l’hôpital Santa Maria Nuova de Florence. En position fermée, deux grisailles (imitations peintes de sculptures) représentent la Vierge de l’Annonciation et l’Archange Gabriel.

 
Van der Goes. Triptyque Portinari ouvert (1475-77)

Triptyque Portinari ouvert (1475-77). Huile sur bois, 253 × 586 cm, Galerie des Offices, Florence. Classiquement, les donateurs sont représentés sur les panneaux latéraux et une scène religieuse occupe le panneau central. Van der Goes associe symbolique religieuse et réalisme. Les symboles religieux sont nombreux. Citons sur le panneau central la gerbe de blé évoquant l’Eucharistie, les fleurs ayant chacune une signification (virginité pour les iris blancs, sang du Christ pour les fleurs rouges). Le réalisme concerne les trois bergers situés à droite du panneau central : ce sont des hommes du peuple aux visages rudes, aux mains calleuses particulièrement expressives et aux vêtements d’une grande rusticité.

 
Van der Goes. Triptyque Portinari, panneau central (1475-77)

Triptyque Portinari, panneau central (1475-77).  Huile sur bois, 253 × 304 cm, Galerie des Offices, Florence. L’adoration des bergers. Episode biblique concernant la naissance de Jésus-Christ à Bethléem. Les bergers proches de Bethléem sont informés par des anges de la venue du Sauveur. Ils se rendent à la crèche pour se prosterner devant l’Enfant Jésus.

 
Van der Goes. Triptyque Portinari, volet droit (1475-77)

Triptyque Portinari, volet droit (1475-77). Huile sur bois, 253 × 141 cm, Galerie des Offices, Florence. Les femmes de la famille Portinari (personnages de petite taille) : Maria Maddalena Baroncelli, épouse de Tommaso Portinari, et leur fille Margherita. Les personnages de grande taille sont Marie-Madeleine avec le pot d’onguent et Marguerite d’Antioche avec le livre.

 
Van der Goes. Triptyque Portinari, volet gauche (1475-77)

Triptyque Portinari, volet gauche (1475-77). Huile sur bois, 253 × 141 cm, Galerie des Offices, Florence. Les hommes de la famille Portinari (personnages de petite taille) : Tommaso Portinari est agenouillé ainsi que ses deux fils. Les personnages de grande taille sont saint Thomas qui tient une lance et saint Antoine qui tient une clochette et un rosaire. Arrière-plan : Joseph et Marie, enceinte, se rendent à Bethléem

 
Van der Goes. Portrait d’un bénédictin (v.1478)

Portrait d’un bénédictin (v.1478). Huile sur bois, 25,1 × 18,7 cm Metropolitan Museum of Art, New York. A cette époque, le peintre est devenu religieux à l’abbaye de Rouge-Cloître.

 
Van der Goes. La mort de la Vierge (v.1480)

La mort de la Vierge (v.1480). Huile sur bois, 147,8 × 122,5 cm, Groeninge Museum, Bruges. Cette composition est également postérieure à l’entrée dans les ordres de Van der Goes. Il s’agit de représenter la douleur des apôtres, faisant cercle autour du lit de la Vierge morte. Remarquer le soin apporté à l’expressivité des mains.

 
Van der Goes. L'adoration des bergers (1480)

L'adoration des bergers (1480). Huile sur bois, 97 × 245 cm, Staatliche Museen. Le peintre reprend ici le thème du triptyque Portinari en procédant à une mise en scène de théâtre : deux prophètes ouvrent le rideau pour nous faire découvrir la scène évangélique.

 

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