Mélenchon, médaille d’or de la démagogie

25/09/2017

Patrick AULNAS

L’amplification médiatique des manifestations de rue est une constante de la vie politique française. Il s’agirait, selon Jean-Luc Mélenchon et ses alliés, de « faire reculer le gouvernement ». L’homme se révèle ainsi pour ce qu’il est : un apprenti dictateur qui restera en apprentissage pour le reste de ses jours.

Les syndicats, la rue, les leaders populistes peuvent s’exprimer librement en démocratie. Mais laisser entendre que l’objectif est de remettre en cause le vote des français signifie tout simplement qu’on rejette le processus démocratique. La rue n’a pas vocation à dicter sa loi aux gouvernants. Elle peut seulement faire entendre la voix de la minorité.

Certes, les français ont l’esprit frondeur et adorent entonner des slogans en défilant. Mais une majorité très large a été démocratiquement élue et nos compatriotes ne sont pas assez naïfs pour croire aux incantations pseudo-révolutionnaires de notre petit Lénine national. Certes, pour les médias, manifs, contre-manifs et joutes verbales avec le pouvoir sont pain béni pour déclencher des réflexes émotionnels et obtenir une audience. Mais si les français regardent le spectacle, ils ne le confondent pas avec la réalité.

La réalité se résume à une réforme plutôt modeste du droit du travail qui ne précarise aucunement les salariés sous CDI mais qui pourrait permettre aux chômeurs d’accéder à l’emploi si les petites entreprises ne fuient plus devant l’embauche par peur du licenciement. La réforme n’est qu’un signe, le premier, adressé aux petits employeurs potentiels pour leur dire : vous pouvez reprendre confiance, vous n’êtes plus considérés comme des ennemis par le pouvoir.

La France n’est pas réductible à quelques leaders activistes et à des militants. Il est facile de se faire acclamer devant une foule de convaincus, mais très difficile d’emporter l’adhésion de la France profonde. Quand Mélenchon compare le gouvernement français aux nazis, il fait honte à beaucoup de ses partisans. L’outrance du propos fait apparaître les limites de son auteur. Il n’est guère qu’un démagogue qui réussit bien dans sa spécialité, mais qui n’a qu’une corde à son arc.

La manifestation du 23 septembre a surtout montré les faiblesses d’un champion tous azimuts de la démagogie. Les français savent désormais que Mélenchon peut dire n’importe quoi pour être applaudi.

 

Ajouter un commentaire