Immigration : gouvernants et extrême-gauche, même combat ?

18/08/2017

Patrick AULNAS

L’avez-vous remarqué ? L’immigration clandestine a totalement disparu. Elle n’est plus jamais évoquée par les médias et les politiciens. Miracle du verbe, bien évidemment. Car seul le vocabulaire a changé sous la chape de plomb du politiquement correct. Il est désormais question de « migrants » et toute allusion à l’immigration illégale relève presque d’une faute de goût, à coup sûr d’une éthique dévoyée.

Migrant ? On parlait auparavant des migrations estivales des vacanciers. Le substantif appelle donc, pour le vulgum pecus, une connotation ludique, en aucun cas une infraction à la loi. La neutralité apparente du mot migrant masque mal une volonté de banaliser un phénomène. Aucune appréciation négative ne doit désormais être portée sur les déplacements de population. La migration semble être un droit. Pourquoi, en effet, les États-nations interdiraient-ils aux hommes de changer librement de lieu quand les marchandises vagabondent à travers la planète en toute liberté (relative) ? Les No-borders auraient-ils gagné ? Presque.

 

L’immigration incontrôlée Afrique-Europe

Les projections démographiques à trente ans sont plutôt fiables. Or, elles indiquent que la population africaine atteindra 2,5 milliards en 2050 contre 1,2 milliard aujourd’hui. Mais l’Union européenne, qui compte aujourd’hui un peu plus de 0,5 milliards d’habitants, devrait voir sa population diminuer de quelques dizaines de millions à échéance 2050. Conclusion élémentaire tirée par de nombreux gouvernements : seule l’immigration peut permettre de compenser le vieillissement et la réduction de la population européenne.

L’extrême laxisme dont font preuve les dirigeants ouest-européens face à l’immigration clandestine d’origine africaine et proche-orientale s’explique par ces chiffres. Le scénario-catastrophe pourrait en effet être le suivant. La diminution du nombre d’habitants en Europe s’accompagne d’un vieillissement de la population et d’une perte de dynamisme économique. Les dépenses de santé et de retraite explosent et ne peuvent plus être financées. Il en résulte un affaissement de la demande et un ajustement de l’offre par faillites, cessations d’activité et expatriations de cadres bien formés. La pauvreté se répand et l’Europe à bas salaires devient le sous-traitant de la Chine pour la production de chaussettes bas de gamme. C’est la voie du déclin.

Si l’enchaînement précédent est volontairement caricatural, il n’en est pas moins plausible en cas de vieillissement accéléré de la population européenne. Le déséquilibre démographique entre pays pauvres et pays riches conduit ainsi les gouvernants à admettre des migrations de population en provenance des premiers vers les seconds.

 

Immigration et doxa d’extrême-gauche

Depuis plus d’un siècle l’extrême-gauche a fait de la défense des damnés de la terre son fonds de commerce électoral. Elle ne joue pas un rôle politique actif très important, mais possède des relais dans le monde universitaire, la presse et la galaxie internet. Le discours est moins étroitement marxiste qu’auparavant car les migrants ont remplacé les prolétaires occidentaux de jadis. L’extrême-gauche se fait donc un devoir d’être… extrêmement pro-immigration.

Il s’agit en effet d’exploiter politiquement une situation dont personne ne porte la responsabilité : les disparités de la condition humaine sur notre planète. Mais les coupables sont clairement désignés par nos révolutionnaires en chambre : les pays riches et les grandes entreprises capitalistes. Ceux qui osent reprocher aux « exploités » de venir clandestinement en Europe et aux États-Unis ne sont que des complices de l’exploitation et doivent être dénoncés comme tels. L’immigration clandestine est donc juste. Nos lois, lorsqu’elles réglementent l’immigration, sont iniques. Voilà la pensée d’extrême-gauche et d’une partie de la gauche dans ce domaine.

L’islamo-gauchisme, c’est-à-dire le regard tendre de beaucoup de gauchistes à l’égard de l’Islam radical, joue également un rôle. Il conduit à justifier systématiquement l’immigration maghrébine et proche-orientale. Il faut en effet s’adapter aux réalités : le terrorisme islamique est quand même ce qui se fait de mieux aujourd’hui comme anti-occidentalisme. Nos révolutionnaires ont donc choisi l’islamophilie. Femmes voilées, propagande islamiste radicale et même actes terroristes méritent leur mansuétude. La contribution islamique, tendance retour au VIIe siècle, est considérée comme un élément non négligeable de la lutte contre l’horrible capitalisme occidental.

 

L’alliance objective des gouvernants et de l’extrême-gauche.

Les gouvernants européens voient dans l’immigration la seule solution au déclin démographique et économique. Ils ne le disent jamais, mais utilisent le langage convenu de la bien-pensance pour s’adresser à l’opinion publique. L’extrême-gauche considère l’immigration comme une opportunité révolutionnaire : recrutement de militants et déstabilisation des sociétés occidentales. Il y a aujourd’hui une alliance objective entre nos gouvernants et l’extrême-gauche, sous couvert d’attitude compassionnelle à l’égard des pauvres hères qui traversent la méditerranée sur des coques de noix. Le politiquement correct interdit de qualifier juridiquement la situation des immigrés clandestins. Les lois régissant l’entrée sur le territoire européen sont systématiquement violées. Ne le dites jamais et ne l’écrivez surtout pas ! Vous seriez traité de monstre de la fachosphère.

 

Le gagnant : l’extrême-droite

L’opinion publique occidentale est totalement hostile à l’immigration clandestine. Le vote pour l’extrême-droite est nettement corrélé à l’entrée massive et incontrôlée de clandestins en provenance d’Afrique ou du Moyen Orient. Plus l’inaction des gouvernements ou leur action pro-immigration (Merkel en 2015 : 1,5 million d’entrées en quelques mois) se poursuit et plus le vote pour l’extrême-droite se renforce.

L’extrême-gauche joue toujours la radicalisation politique. Il ne faut jamais l’oublier. Plus la situation devient conflictuelle et plus elle hume avec délice le parfum de violence dans la société.

La situation est explosive dans plusieurs pays occidentaux, dont la France. Il ne suffit pas de ressasser devant les caméras « nos valeurs, nos valeurs, nos valeurs » pour convaincre. Bien au contraire, aux yeux de beaucoup, ce refuge moral commode constitue un aveu d’impuissance des gouvernants. En matière d’immigration, nous devrions être sélectifs et mettre les moyens de la sélection en œuvre. Plus facile à dire qu’à faire, sans aucun doute.

Il faudrait commencer par abandonner le langage compassionnel de l’extrême-gauche. Les migrants ne sont pas des victimes. La grande majorité d’entre eux fuit la pauvreté. Cette pauvreté a toujours existé et personne ne doit en assumer la responsabilité. Victimiser les pauvres, c’est les instrumentaliser pour en retirer des bénéfices politiques. Les pays occidentaux ne sont pas des coupables car ils ont fait plus que quiconque pour faire reculer la pauvreté dans le monde. Nous n’avons rien à nous reprocher. Mais entrer illégalement sur notre territoire est un délit qu’il faut traiter comme tel.

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