Ce qu'on attend des politiques

02/05/2013    

Les politiques ont ce qu'ils méritent. A force de mentir sur la réalité de la situation économique et financière de la France, ils se sont coupés de la population. Les interviews de syndicalistes, les micros-trottoirs, les interventions de lecteurs sur internet ou dans la presse montrent bien une incompréhension totale. D'abord parce qu'on ne parle pas le même langage : celui des élites politiques ou économiques et celui de la base n'ont rien en commun. Ensuite parce qu'une partie importante de la population appréhende mal la situation. Les manœuvres de diversion des partis politiques contribuent fortement à cette méprise. Voici deux exemples.
Demander une relance, comme on l'entend dans les cortèges du 1er mai, relève de l'absurde. Une relance keynésienne est destinée à augmenter l'activité des entreprises par des commandes publiques en phase de basse conjoncture. Or, nous ne sommes pas confrontés à un problème conjoncturel mais structurel. L'alourdissement des structures publiques pèse dangereusement sur l'activité économique. 57% du PIB de dépenses publiques : cela se finance par de lourds prélèvements (impôts, cotisations) grevant la compétitivité. Relance et rigueur sont ainsi perçues comme deux politiques antinomiques alors qu'il s'agit de deux problématiques totalement distinctes.
Accuser l'Allemagne d'être la source de nos malheurs, comme l'affirme le parti socialiste, c'est le degré zéro de la politique. Les allemands devraient consommer plus pour faire vivre les entreprises européennes ! Ridicule ! L'Allemagne devrait creuser son déficit public au lieu de prôner « l'austérité » ! Honteux ! Nos petits politiciens, incapables de faire comprendre à leur peuple que la fameuse austérité n'a même pas commencé, utilisent l'antigermanisme, toujours latent en France. L'Allemagne devient le bouc émissaire. Pour les dirigeants du parti socialiste, la manœuvre est encore plus « minable » : ils trompent sciemment la population par une pseudo-analyse sans aucun fondement et ils se vengent pitoyablement d'Angela Merkel qui avait soutenu Nicolas Sarkozy pendant la campagne présidentielle de 2012. Des gamins irresponsables !
Pour comprendre l'essentiel, il suffit pourtant de donner deux chiffres pour l'année 2012. Les dépenses publiques ont représenté 57% du PIB et les prélèvements obligatoires 45% du PIB. Il y a 12 points d'écart : le déficit est abyssal et la dette continue à s'accumuler. Il faut considérablement rapprocher les deux chiffres. Les prélèvements continueront donc à augmenter et les dépenses devront diminuer sévèrement. Cela s'appelle la rigueur de gestion c'est-à-dire le sérieux. Ce n'est pas de l'austérité. Pour l'austérité, mesdames et messieurs les irresponsables, allez voir comment vit la population du Rwanda ou du Sierra Leone. Ou alors, pour expérimenter, faites un stage de quelques mois dans un monastère à règle sévère : abstinence, humilité, travail et surtout silence. Voilà exactement ce qu'on attend de vous.

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