Nous serons gouvernés au centre

14/03/2012   

Si François Hollande est élu, nous aurons un gouvernement de centre gauche. Si Nicolas Sarkozy l’emporte, nous aurons un gouvernement de centre droit. L’élection a une fonction opérationnelle : déterminer la nuance politique qui conservera le pouvoir pendant cinq ans. Il s’agit seulement de choisir une nuance centriste car rien d’essentiel ne sera remis en cause. Mais l’élection a aussi une fonction d’exutoire du mécontentement. Il s’agit alors de permettre à des tendances minoritaires de s’exprimer abondamment en ayant un relais médiatique et un soutien financier public plus ou moins important selon que le candidat obtient ou non 5% des suffrages. Ainsi en 2007, huit candidats ont obtenu environ 800 000 € (moins de 5% des voix), deux candidats ont obtenu 8 millions d’€ (plus de 5% des voix) et les deux finalistes ont obtenu 10,8 millions d’€.

Ce rôle d’exutoire génère des propositions provocatrices, démagogiques, fantaisistes ou d’un radicalisme totalement irréaliste. Le paradoxe est évidemment que si ces propositions étaient mises en œuvre, leurs plus ardents défenseurs seraient les premières victimes. Voici deux exemples. La fermeture des frontières à toute immigration, tentation d’extrême droite, conduirait un pays vieillissant comme le nôtre à ne plus pouvoir faire face aux énormes charges de retraite qui sont à prévoir dans les décennies à venir. L’interdiction du licenciement, tentation d’extrême gauche, aboutirait à supprimer le marché du travail, à rigidifier l’économie, à une fuite massive des capitaux et à une baisse des salaires. Dans les deux cas, ce sont les milieux populaires votant aux extrêmes qui seraient lourdement atteints.

La sagesse démocratique impose des changements raisonnables et raisonnés et non des bouleversements non maîtrisables. Nous sommes ainsi toujours gouvernés au centre.

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