Eva Joly, l’idéalisme dérangeant

25/11/2011   

Si on me demandait si je suis « de gauche », j’aurais une certaine tendance à répondre par la négative. Si on me demandait si je suis « de droite », j’aurais beaucoup de mal à répondre positivement. Je suis partisan de l’énergie nucléaire par simple réalisme économique. Je crois aussi que l’utilisation systématique de la peur par les écologistes constitue une sorte de fonds de commerce électoral. Et l’énergie nucléaire, avec son image associée au nucléaire militaire, se prête particulièrement à ce petit jeu politicien assez malsain. Pourtant, l’attitude d’Eva Joly, farouche adversaire du nucléaire, m’a paru digne, intègre, dépourvue d’arrière-pensées. Cette femme, qui n’est pas issue du militantisme politique, est touchante par son idéalisme tenace qui se heurte au pragmatisme politicien des militants professionnels. Face à un début de déviance, les réactions des apparatchiks professionnels, mâles dominants du jeu politique, ont été rapides et autoritaristes. Les meilleurs « communicants » comme Jean-Marc Ayrault ou Noël Mamère, sont immédiatement montés au filet. Ces gens-là ne semblent pas comprendre à quel point ils sont irritants par le côté agressif et caricatural de leurs interventions. Noël Mamère a clairement indiqué que la campagne d’Eva Joly se ferait sans lui si la candidate ne se pliait pas aux diktats du parti. Si Noël Mamère disparaissait des écrans et des radios, je m’en féliciterais. Hélas, les chances sont faibles.

Les sites internet ne sont pas en reste pour crier haro sur le baudet. Un exemple entre mille : sur  http://leplus.nouvelobs.com, on peut trouver cette réaction de Louis Calvero : « On a beau être de gauche et prêt à avaler de la fibre écologiste tous les matins au petit-déjeuner, je l’avoue : depuis quelques semaines, la campagne d’Eva Joly me semble aussi lisible qu’un plan Ikea traduit du cantonais sous BabelFish ». C’est de l’humour de gauche : pour les amateurs, il y en a toute une cargaison très pesante.

L’idéalisme et le courage sont ainsi vilipendés par les dirigeants et les journalistes de gauche, qui réclament un recadrage de la candidate écologiste. Certains pensaient naïvement que les idées étaient mieux acceptées à gauche…

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